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 personnages importans avec  lesquels  il était Hé.  
 Tous  les  cabocirs,  nous  dit-il,  avaient  pensé  que  
 nous  étions  venus  dans  de  mauvaises  intentions,  et  
 que  nous  n’étions  que  des  espions.  Le  roi  le  pensait  
 lui-même.  Mais  on  avait  consulté  les  fétiches,  
 et  ils  avaient  annoncé  que  nos  intentions  étaient  
 bonnes,  et  maintenant  le  roi  le  croyait  aussi.  Le  
 mulâtre,  envoyé  par  le  général  Daendels  immédiatement  
 après M.  Hydecoper,  et  qui  était  arrivé  
 un  peu  avant  nous,  avait  fait  demander  au  roi  la  
 permission  de  repartir,  et  le  roi  lui  avait  dit  qu’il  
 lui  donnerait  ce  message  :  « L e   roi  avait  pensé  à  
 rendre  service  aux Hollandais;  mais  à  présent qu’il  
 a  vu  les hommes  blancs,  il  rendra  service  aux An-*  
 glais.  »  Ce mulâtre,  qui  n’est  pas  au  service  de  la  
 Hollande,  mais  qui  est  un  habitant  libre  d’Elmina,  
 vint  nous  voir  ensuite,  et  ses  plaintes  nous  confirmèrent  
 les  dispositions  favorables du  roi  à  notre 
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 L e  mercredi matin,  les  soeurs  du  roi,  dont  l’une 
 est cabocir d’une des plus grandes villes du  royaume  
 près  des  frontières,  nous  rendirent une  visite de cérémonie, 
   et  se  retirèrent  à  quelque  distance  pour  
 recevoir la  nôtre  à  leur  tour. Leurs manières étaient  
 pleines  de  politesse  et  de  dignité,  et  les  capitaines  
 qui les  accompagnaient  n’étaient  pas  dépourvus  de  
 grâces  en  leur  donnant  la main. 
 M. James  étant indisposé,  nous allions sortir pour  
 aller voir  les chevaux du  premier capitaine qui nous 
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 y  avait  invités,  lorsque  le  roi  nous  fit dire  de  1 attendre, 
  parce qu’il allait sortir et qu’il viendrait nous  
 voir en  passant.  Dès  qu’il nous  aperçut,  il  fit arrêter  
 son  cortège  et  nous  prit  par  la  main.  Ce  cortège,  
 qui  consistait  en  plus  de  deux  mille  hommes,  offrait  
 toute  la  splendeur  de  la  royauté.  Les  cabocirs  
 ne  portaient  pas,  comme  la  veille,  leurs  vêtemens  
 de  soie,  mais  avaient  le  costume  militaire.  Le  chef  
 des  exécutions,  le maître  de  la  musique  et  le  cuisinier  
 marchaient  à  la  suite  du  roi  avec  toutes  les  
 marques  de  leurs  dignités. Le cuisinier était précédé  
 par  un  service  d ’argenterie. 
 Le  22  ,  dans  la matinée  ,  le  roi  nous envoya  encore  
 son messager pour  nous  répéter  qu’il  remerciait  
 beaucoup  le  roi  d’Angleterre  et le  gouverneur  
 des présens  que  nous  lui avions apportés. 
 L e  roi  avait paru enchanté quand Quastiie, l’interprète  
 d’Accra ,  le  seul  qui fût en état de  nous  rendre  
 service,  essaya  de  lui  faire comprendre  l’ usage  du  
 sextant.  En  conséquence  ayant  vu  le  premier capitaine  
 du roi dans la matinée, je  lui offris d ’en indiquer  
 l’ usage au monarque,  et de lui faire voir  la  chambre  
 obscure ainsi  que  le  télescope. Le  capitaine me  répondit  
 que  le  roi  eu  serait  charmé,  qu’il  nous  aimait  
 beaucoup,  qu’il  voulait  être  ami  des  Anglais,  
 et qu’il  désirait  noüs  être  utile.  J ’appuie  sur  ces circonstances  
 minutieuses,  parce  qu’elles  prouvaient  
 les  sentimens  dont  le  roi  était  animé,  et  qu’elles  
 nous  donnaient  liep  d*espérer  que  nous  réussirions  
 dans  notre  mission,  malgré  les  préjugés  qui  nous 
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