pard ou de cochon, et ornées de coquilles roiige$
et de petites sonnettes de cuivre. Leurs épaules et
leurs*hanches étaient chargées d’une multitude de
couteaux. Les.plus vaillans portaient des colliers et
des chaînes de fer, .et en semblaient plus fiers que
s’ils eussent été d’or. Leurs mousquets avaient des
supports couverts en peaux de léopard, et les chiens
avaient une couverture semblable. Leurs joues et
leurs bras étaient couverts de raies blanches qui ressemblaient
à une armure.
Nous fûmes surpris d’apercevoir lout-à-eoup des
Mores dont le costume nous offrit une différence bien
marquée. Us étaient au nombre.de dix-sept chefs ,
vêtus de grandes robes de salin blanc , brodées et
garnies avec magnificence; leurs chemises et leurs
pantalons, étaient de soie, et leurs immenses turbans
de mousseline blanche avaient une bordure de
pierres précieuses de diverses couleurs. Leur suite
portait des bonnets et des turbans ronges , et de longues
chemises blanches qui flottaient sur les pantalons.
Ceux d’ un rang inférieur étaient vêtus en drap
bleu foncé. Us levèrent les yeux sur nous comme
nous passions, et nous regardèrent d’un air qui n’annonçait
pas des dispositions favorables.
Les fanfares prolongées des cors , le tapage assourdissant
des tambours, e t , dans les intervalles,
le son des autres instrumens, annonçaient que nous
approchions du roi. Nous étions déjà près des principaux
officiers de sa maison ; le chambellan,, l ’officier
porteur de la trompette d’o r , le capitaine des
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messagers, le chef des exécutions, le capitaine du
marché, le gardieh de là sépulture royale , e lle chef
des musiciens, étaient assis au milieu de leur suite
brillans d’une magnificence qui annonçait 1 importance
des dignités dont ils étaient reyêlus. Les cuisiniers
étaient environnés d’une immense quantité de
vaisselle d’argent étalée devant eux , de plats, d’assiettes,
de cafetières, de coupes e t 'd e vases de
toute espèce. Je remarquai sur une de ces pièces une
inscription en portugais ; en général, elles me parurent
toutes de fabrique portugaise. Le chef des
exécutions, homme d’une taille presque gigantesque,
portait sur la poitrine une hache d’or massif, et
l ’on voyait devant lui le bloc sur lequel on devait
abattre les têtes des condamnés.Il étaitteint desang
et couvert en partie d’énormes taches de graisse.
Les quatre interprètes du roi étaient entourés d’une
splendeur qui ne le cédait à la magnificence d’aucun
des autres grands officiers , et leurs marques particulières
de distinction , les cannes à pommes d’or,
étaient portées devant eux, liées en faisceaux. L e
gardien du trésor joignait à son luxe personnel celui
de la place qu’il occupait, et l’on voyait devant lui
des coffres , des balances et des poids en or massif.
Le délai de quelques minutes qui s’écoulèrent
pendant que nous nous approchions du roi pour lui
prendre la main tour à tour, nous permit de le bien
voir. Son maintien excita d’abord mon attention.
C ’était une chose curieuse que de trouver un air de
dignité naturelle dans ces princes qu’il nous plaît