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 ackies,  il  lui  disait  qu’il  avait  vu  dans  sa  lettre  que  
 la paye accordée par la compagnie aux chefs des contrées  
 conquises  par  ses  prédécesseurs  leur  avait été  
 transmise ;  q u il  en  serait  de même  en  cette  occasion, 
   et  que  par  conséquent  il  lui  envoyait  deux  
 bons  de paye,  chacun  de  deux  onces  par mois, appartenant  
 ci-devant,  l’un àAmounéy,  l’autre à Ado-  
 k ou ,  en  faisant  observer  que  cette  dernière  paye  
 n’était  que de  douze ackies,, mais qu’il y avait ajouté  
 une  once  quatre  ackies,  ce qui porterait  la  somme  
 totale à  recevoir par le roi , en  y  comprenant ce qu’il  
 touchait  pour  Accra  ,  à  six  onces  par  mois,  qui  
 seraient régulièrement payées au fort du  Cap-Corse} 
 L e   gouverneur  lui  disait  aussi  qu’il  avait  appris  
 avec  regret  que  les  habitans  d’Elmioa  cherchaient  
 à  exciter  la  colère  du  roi  contre  ceux  de  Cbm-  
 menda ;  que  ceux-ci  ne  consistaient qu’en  une poignée  
 de pauvres g ens, ne méritant pas les  regards du  
 roi;  que d’ailleurs  ils  étaient sous  la  protection  de  
 la  compagnie,  et  que l’indulgence dont  il  userait  à  
 leur  égard  serait  la  meilleure  preuve  qu’il  pourrait  
 donner  de  la  sincérité  de  son  affection  pour  les  
 Anglais. 
 La  boite  qui  contenait  ces  deux  lettres  fut  ouverte  
 en  présence  du  roi;  mais  comme  il  était  occupé  
 des  funérailles  de  son  fils,  il  différa  la  lecture  
 de  celle  qui  lui  était  adressée,  et  la  garda  avec  les  
 ffeux  bons  de paye. 
 U .reconnut  ensuite  que  le  gouverneur  avait  agi 
 équitablement;  mais  il  ajouta  que  si  l’on  ne  fixait  
 pas  le  prix  des  diverses  marchandises  qu’il  prendrait  
 en paiement,  il  dépendrait du  gouverneur,  en  
 élevant  leur  taux,  de  réduire  sa  paye  de  moitié,  
 quoiqu’il  ne  le  soupçonnât  point  d’en  avoir  l’intention. 
   Je  lui  proposai  d’adopter  les  prix  dont  le  
 tarif était  jointau  bon  de  paye  qu’il  avait  déjà  pour  
 Accra.  Mais  il  me  répondit  qu’Accra  était  un  petit  
 fort,  bien  différent  du  Cap-Corse  et  d’Elmina.  I l  
 prononça  le  nom  de  ce  dernier fort avec  tant d’em-  
 '  phase  (1),  que  je  crus  devoir  prendre  sur  moi  de  
 lui  déclarer  que  l’intention  du  gouverneur  n’était  
 pas  de  traiter  le  roi  comme  un  marchand,  et qu’il  
 ne  souffrirait  pas  que  le  gouverneur  d’Elmina  fût  
 plus  libéral  que  lui  sur  la  fixation  des  prix.  Cette  
 explication  le  satisfit  à  l’instant. 
 L e  lundi, 7 juillet, j’eus une autre audience enpré-»  
 sence  de  M.  James.  Le  roi  me  dit  de  lui  lire  la  
 lettre  qui  lui  avait  été  écrite  :  l ’effet  qu’elle  produisit  
 fut  aussi  honorable pour  le  gouverneur  que  
 satisfaisant  pour  moi.  Il me  présenta  la  main  à  divers  
 passages,  en  preuve  de  satisfaction,  et  en  fit  
 autant  lorsque  j’eus  terminé  la  lecture.  Son  interprète  
 et  tout  le  conseil  l’imitèrent.  Je  me.  trouvai  
 forcé  malgré  moi  de  céder  sur  un  point  de  
 peu  dimportance,  par  égard  pour  les  coutumes  
 du  pays.  On  regarde  comme  sacrées  toutes  les lois 
 (1)  Elminâ  est un  fort appartenant  aux Hollandais'. 
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