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 deFantie. Le marchand le plus accrédité, ou l’homme  
 le  plus  riche  de  chaque  village  ,  prend  ce  titre >  
 et est souventexposé aux insultes de ses  sujets,  parce  
 qu’il  n’a  pas  assez  d’autorité  pour  les  punir.  La  supériorité  
 du  roi  de  Naango  sur  les  autres  paraît  
 généralement reconnue,  et sa  puissance,  par  comparaison, 
   est  respectable.  II  est connu  des bâjtimens  
 marchands,  sous  le  nom  du  roi  George.  Le  frère  
 succède  avant  le  fils.  Les pouvoirs législatif et  judiciaire  
 sont  entre  les mains  du  roi  ,  qui  a  droit  de  
 vie et  de mort  sur ses  sujets. Mais ,  à moins  de  fortes  
 raisons ,  on  permet ordinairement  au  condamné  de  
 se retirer ailleurs. Les enfans  partagent la  succession  
 de  leur  père  par  portions  égalos  ,  à  l ’exception  du  
 fils  aîné  qui  a droit au  double  à  peu  près  de  cè  qui  
 revient à chacun  des autres.  Si un  homme  en  tue un  
 autre , il est  jugé  publiquement;  et,  à moins  qu’il  ne  
 justifie  son  action  ,  ce  qu’il  paraît qu’il  peut  faire en  
 plusieurs  cas,  il  est  condamné  à mort.  S ’il  tue  une  
 de  ses  femmes  ,  dont  le  nombre  est  déterminé  par  
 son rang,  il paye une  amende à la  famille dé  celle-ci.  
 C ’est  cette  famille,  et  non  le mari,  qui  doit  intervenir  
 dans  tous  ses  procès.  L ’héritier  présomptif  
 peut  intenter un  procès  à  son  père,  ou  â  toute autre  
 personne  dont  les  biens  doivent  lui  appartenir  un  
 jo u r ,  pour  avoir  tué  un  esclave  injustement,  ou  
 détérioré ses propriétés,  de  quelque manière que  ce  
 soit  ;  il  peut  l’obliger  à  réparer le  dommage. 
 On  ne  doit ni regarder sa  belle-mère  ,  ni lui  par- 
 1er,  à peine  d’une  amende  considérable  et  presque  
 ruineuse.  Cette  loi  singulière  est  fondée  sur  la  
 tradition d’un  inceste.  L ’usage de  se prêter  réciproquement  
 ses  femmes  est  général;  et  si  un  homme  
 se  refuse  à accomplir  une  promesse  de  ce  g en re ,  
 on  accorde  des  dommages  considérables  au  plaignant. 
   Mais  si  celui  qui  demande  ce  prêt  essuie  
 pu  refus,  et  qu’il  soit  découvert  ensuite  en  intrigue  
 criminelle  avec  la  femme  ,  tous  ses  biens  
 sont  confisqués  au  profit  du  mari ;  e t ,  s’il  tarde  à  
 en  faire  la  remise,  celui-ci  peut  le  tuer  et  brufer  
 saunaison.  Je  n’ai  pas*vu  de  loi  aussi  barbare  que  
 celle-ci dans aucune  partie de  l’intérieur de  la  Cote-:  
 d’Or.  On  m’assura  que  dans  ce  pays  on  ne  sacrifiait  
 jamais  de victimes  humaines. 
 Un  homme  de  distinction  ne  boit  jamais  devant  
 ses inférieurs  sans^u r cacher  sa figure,  parce qu’il  
 croit  que  c’est  le  seul  moment  o ù ,  malgré  la  surveillance  
 de  son  fétiche  ,  ses  ennemis  aient  le  pouvoir  
 de  jeter un  sort  sur  lui.  De  même que chez  les  
 autres Nègres, chaque familleasonféticheparticu lier.  
 Les uns  s’abstiennent  religieusement de  la  chair du  
 coq , les autres de celle de là poule,etc. Je n’ai pu découvrir  
 en  eux aucune idée bien  distincte de la création  
 du  inonde  ,  ni  d’un  état  futur.  Ils  croient  que  
 les  fétiches  du  Sappalah  et  des autres  pays  de  l’intérieur  
 ont  un  pouvoir  supérieur  aux  leurs.  Un  
 esclave  de  Tom  Lawson  ,  natif du  Sappalah ,  a  su  
 persuader à  son  maître  ,  parce  que le  hasard  1 avait  
 fait  sortir sain et sauf de plusieurs combats,  que  son