
son ignorance dù la tin , tandis, que iiul protestant anglais ne peut prétendre
ne comprendre pas cette traduction du Credo de saint Anastase qu’on lut ce
matin :
IVhosoever will be saved , before all things it is necessary that he hold the
Catholic faith.
JVhich faith , except every one do keep whole and undefilèd, without doubt
he shall perish everlastingly.
A n d the Catholic faith in this. . . . .
une grande page du plus abominable galimatias, avec cette conclusion
consolante pour les malheureux qui n’ont pas le bonheur d’appartenir à l’église
d’Angleterre :
« That is the Catholic fa ith , which except a man believe faithfu lly, he
cannot be saved. »
Ces aménités chrétiennes se lisent pliisjeu£s fois l’an dans l’église ; anglaise.
Elle s’appelle ainsi l’église catholique, mais non catholique romaine.;
La musique des psaumes est assez belle ;| soutenus par l’orgue, quelques
jeunes enfants les chantaient ; deux ou trois choristes faisaient une basse monotone
; l’assistance suivait dans le livre tsans chanter.
Aucune tendresse d’ame. dans cette exhibition de dévotion anglaise ; une
stricte observance ;des convenances, c’est tout. Je ne saurais dire comment
le sermon fut écouté; il m’endormit subitement: le commencement était au
reste pitoyable.
Je ne trouve ni noblesse ni simplicité dans ce service anglican, et j ’ignore
où ces choses peuvent se trouver chez des chrétiens : l’une d’elles, la simplicité,
existe assurément chez les Quakers, mais sans noblesse. Ils restent
souvent une heure réunis, sans qu’il prenne à aucun d’eux fantaisie de parler;
ils ont alors absolument l’air d’attendre quelqu’un, quelque chose qui ne vient
pas, et leurs figures expriment l’ennui, comme des gens qui se morfondent
dans une antichambre.
Je n’ai vu qu’une forme touchante de la prière : c’était un des jours derniers,
le soir. Je me promenais avec M. de Hezeta dans un des squares de
la villé ( Tank square ) ; quelques pauvres Musulmans presque nus, avant de
faire leurs ablutions, priaient prosternés, à genoux sur le gazon, le front
appuyé sur la terre, la figure dans leurs mains. Nous passâmes près d’eux
sans les déranger nullement. Je ne sais s’ils nous entendirent, mais ils semblaient
ravis bien loin de ce monde.
La solitude, l’immobilité, le silence, voilà les conditions de la prière.
Barrackpour, le x5 juin 1829.
Je reçus avant-hier matin, de lord et de lady William Bentinck, une invitation
pour venir le soir avec eux à la campagne. Leur bateau à vapeur
devait m'attendre au quai, A 5 heures nous partîmes. Le v en t, la marée,
étaient contre nous.; la force motrice du Steam bout était médiocre, et il
avait à remorquer notre grand, magnifique et confortable bateau ; nous ne
faisions que 6 noeuds à l’heure : Barrackpour est à 18 milles (6 1 lieues)
de Calcutta. A la tombée de la nuit , un orage furieux se déclara; il nous restait
encore 1 ou 3 milles (une lieue) à remonter; et quand nous les eûmes
faits, quand nous eûmes mouillé, il nous fallut attendre un quart d’heure
que la pluie, un peu diminuée, nous permit de gagner la rive en bateau.
A 8 1 heures cependant nous étions à table en famille, ou du moins en
voyageurs, sans aucune réparation de toilette. La maison du Lord se_compose
de son secrétaire privé, M. Packnajn,' de son médecin, M. Turner, et de cinq
aides-de-camp. Trois jeunes officiers arrivés dans l’Inde depuis quelque temps,
et déjà sur le point d’aller joindre, à d’immenses distances dans l’intérieur du
pays, les corps auxquels ils sont attachés, avaient été invités. M, de Hezeta,
comme de raison, était de la partie, et nous avions uni nos fortunes, ayant
fait dire le matin que nous désirions demeurer ensemble.
L ’aspect de Calcutta, qui s’étend à 3 milles, envirpn (une heue).sur les
bords de la rivière, est sale et laid. De misérables habitations en briques,
toutes dégradées, et beaucoup de ’huttes en paille, mais toutes entassées les
unes sur les autres, quelques ■ chétives pagodes, deux ou trois clochers, et
un seul monument européen, la nouvelle Monnaie, qui contraste étrangement
par son immensité, son élégance et son air de fraîcheur, avec les, ruines
poudreuses et brûlantes de la cité indienne, voilà tout ce que Ion voit sur
la rive gauche de l’Hough. Après 3 milles (1 lieue), les habitations ne sont
plus si serrées, quelques jardins qui les entourent les séparent, et bientôt
elles ne sont guère plus nombreuses que sur la rive opposée. L un et 1 autre
bord sont couverts çà et là de jungles épais où domine le Bambou, au-dessus
desquels s’élancent fièrement des multitudes de Cocotiers. Cet arbre est sensiblement
moins beau ici qu’à Pondichéry; il n’atteint pas moyennement les
mêmes proportions; sa palme est moins fournie, elle est un peu maigre et
dure. Cependant le Cocotier mêlé à quelques Lataniers et a des Dattiers
qui se trouvent partout dans les environs de Calcutta, sans être communs
nulle p a r t, raccommode merveilleusement le plat paysage du Bengale.
ai.