
ceux-ci fort peu de ce côté, et cependant quelques natifs, qui ne peuvent
se prétendre bûcherons, puisqu’il n’y a pas de bois, portent aux champs une
hachette d’une forme singulière ét absurde (Pl. X X , fig. i ” ).
Quelques arbres sont épars sur les pelouses desséchées; ce sont des Pipul-
trees, des Banian-trees, et une espèce de Dyospyros. Un arbuste épineux se
traîne sous leur ombre ; il répond parfaitement à la description du Zizyphus
rotundifolia ( Dec. prod. 2, p. 21 ) ; il est chargé de fruits. Autour de Kendha,
je vois quelques champs de Sésame ; mais il n’y a plus de moutarde depuis
que j ’ai atteint les jungles.
Aucun toit à Xendha pour abriter mes sipahis ; je campe au dehors du
village, sous quelques grands pipul-trees, au milieu d’une campagne qui
semble à peine habitée.
Des masses de Kankar, d’un pied cube quelquefois, sont éparses sur les
champs les plus arides : concrétions ocreuses, où des grains de quartz sont
souvent empâtés; point effervescentes.
Le vent du N.N.O., qui a ramené le beau temps avec la nouvelle lune, souffle
jour et nuit, sans force, mais avec régularité. Aujourd’hui, il était si vif que,
vêtu de flanelle de la tête aux pieds, et doublement sur le corps et les bras,
je marche sans parasol à midi, quoiqu’il n'y ait pas un nuage au ciel.
Cependant, le soleil est très-chaud, et l’air, à l’ombre, est très-échauffé.
Le thermomètre se tient dans ma tente à 29”, et à 24° à l’ombre derrière de
grands arbres : preuve que cette circonstance de l ’atmosphère indiquée par
le thermomètre, n’est pas la plus influente sur l’économie animale. Pendant les
hot winds, à Calcutta, la température de mon appartement dépassait rarement
290 : elle était très-sèche aussi; et cependant alors, immobile, assis devant une
table à écrire, j ’aurais trempé de sueur mes vêtements sans le punka. Durant
la saison des pluies, le thermomètre était habituellement à 28“, et quoique je
ne fusse pas accablé comme les autres à cette époque, je sentais bien que
toute action exigeait un effort de volonté.
Le 6 décembre 1829 Camp au milieu des jungles, sur la rive droite de la Dummoudali, à 1 cos. ( £ 1. ) à
l’ouest du village de H â d e g a n ( P l . XV).
Le 4 décembre 1829. — J Ranniganje (¿j^f^ j ) ’ 4 cos‘ ( 2 ï ) de Kendha. — [ Poreischia ( *■, J y ) j
Mungulpour ; Ronal ( ) f Commerbazar ; Ægeara ; Ranniganje ].
Le 5 décembre 1829, — Séjour à Ranniganje.
Le 6 décembre 1829.— Camp sur la rive droite de la Dummoudah, à 1 cos. ( i /. ) de Hâdegan.
Une ravine où il fallut descendre, et d’où il fallut remonter, arrêta mes
gens plus d’une heure, à cent pas de mon campement de Kendha, avant-hier
matin, 4 décembre. J’admire la solidité de ces voitures faites comme les bateaux
de la côte de Coromandel, sans un morceau de fer ; des cordes et du
bois, rien de plus. L ’essieu lui-même est de bois. De Kendha, je marchai au
S .S .O . , perdant souvent les traces du chemin parmi les Zyziphus qui couvrent,
en quelques places, ces terres stériles. Les bois terminent l’horizon au
N .O .; çà et là on en voit quelques misérables lambeaux au Sud, du côté
de la Dummoudah; mais ils sont bien clairs et répondent peu à l’idée que
nous nous faisons des jungles. Ce sont des jungles pourtant, où l’on trouverait
au besoin des ours et des léopards.
A un grand mille ( i l . ) de Kendha, près d’un hameau appelé Poreischia
( Purassee des Anglais ), une butte de 5 à 6 mètres de hauteur, à base circulaire,
à sommet plat, se fait remarquer dans le paysage, quoique la contrée
commence ici à s’animer de mouvements plus marqués. La circonférence
de ce monticule est de 13om. C’est évidemment le déblai d’un étang creusé à
quelques pas pour abreuver le hameau; pourquoi n’a-t-il pas été rejeté sur les
bords? je ne sais. Il n’y a sur la petite butte aucune trace de construction;
rien qui annonce qu elle ait été jadis la base d’un Fort. Une espèce de Vitex
( que je crois être le Vitex incisa) se mêle ici au Zyziphus : c’est un misérable
arbrisseau.
A un mille (£ 1. ) au delà, nous arrivâmes sur les bords d’une petite rivière
dans le lit de laquelle nous descendîmes, non sans beaucoup de peine, et
croyant qu’il fallait la traverser. Elle coule du Nord au Sud, et a nom Sin-
garoun(^jjti~). Ses bords, taillés en escarpements dans le sable, et éloignés
l’un de l’autre de 3om environ, s’élèvent à 5” ou 6m au-dessus de ses eaux
actuelles; mais, dans la saison des pluies, elles coulent à plein bord. A peine
s’il y a maintenant quelques centimètres d’eau.
Quand les chars s’y furent bien enterrés dans le sable jusqu’à l’essieu, il
y eut partage d’avis, sur la route à suivre, entre mon Iiarkarah et les gens
de Poreischia dont les sipahis avaient grossi ma bande. Il fallut remonter sur
la rive gauche dont nous étions descendus péniblement. Je ne regrettai pas
la méprise de mon homme; il y a six mois que je n’ai vu d’eau courante :
celle-ci me parut délicieuse à boire.
Je traversai ce ruisseau de Singaroun à un mille (? 1.) au-dessous, au bas
et en face du hameau de Mungulpour. C'est entre cet endroit et Ronaï ( deux
ou trois maisons) que le Grès houiller commence à se montrer à nu. Il affleure
le penchant de quelques coteaux recouverts,mais indistinctement, par le Kankar.
Près de Ronaï, il forme de petites protubérances à la surface du terrain.
3 5 .