
mêlé à de menus fragments de Feldspath terreux et cimentés par de l’oxide de
fer; tantôt elles sont compactes, et tantôt très-schisteuses.
Un torrent sépare la Dummoudah de ce lieu-ci; et sur ses bords, après avoir
suivi la succession des roches arénacées de bas en haut, vu leur inclinaison
au N. et ma route au N .O . , je relève, non plus à l’O. et à l’E. exactement,
mais à l’O .S .O . et à l’E .N .E . , la direction de bancs à grain plus fin encore,
plus durs et plus compactes qu’aucun de ceux des précédents ; ils ressemblent
beaucoup aux Grès exploités près d’Hokera pour les constructions de Calcutta,
et qui, j’ai toute raison de le penser, appartiennent au terrain houiller. Des
Schistes argileux très-micacés et pourris recouvrent ces couches plus compactes.
Nul doute que ces roches diverses, depuis les Grès les plus durs jusqu’aux
Argiles les plus tendres, ne soient les membres d’une même formation, ’et
qu elles n’aient été déposées régulièrement les unes au-dessus des autres. Mais
un désordre extrême se montre ici dans leur stratification. Ce ne sont pas
les eaux qui ont creusé la ravine où l’on descend pour monter à Goméah,
ni l’espèce de bassin dont elle est l’issue, c’est un affaissement; je ne puis
du moins expliquer que par un pareil accident le dérangement des strates.
Une longue ér ête de rochers domine ce petit vallon au N .N .E . : ce sont des
Grès fort du rs, tabulaires, qui plongent au S .S .O . , et sont dirigés de
l’O .S .O . à l’E .N .E .
Des Schistes ferrugineux, à structure tabulaire et concentrique à la fois,
les recouvrent ; leurs strates fléchis et rompus ont été courbés légèrement.
Les Schistes argileux pourris dans lesquels est creusé le chemin par où l’on
descend dans la ravine, sont superposés aux précédents. Ces Schistes sont
très - carburés et renferment abondamment des impressions végétales presque
effacées, parmi lesquelles cependant je crois reconnaître des Calamités, et une
empreinte fort étrange que j ’ai vue à Ranniganje, et qui ressemble, par sa
forme ovale, à une feuille de Dicotylédon; c’est peut-être une foliole d'Osmunda.
Une couche de Grès semblables à ceux que j ’ai décrits les premiers, penche
sur la pente opposée de la ravine, à l’E .S .E .
Je ne puis considérer ces roches que comme un lambeau disloqué du terrain
houiller que j ’ai déjà vu sur cette rive de la Dummoudah. Peut-être ce
terrain se prolonge-t-il sans interruption sur ses bords jusqu’ici. Voir les Echantillons
:—(G. i 5 ) Grès houiller des bords de la Dummoudah, rive gauche,
près de Goméah, dirigé de l’E . à 1 0 ., faiblement incliné au N. — (G. i6)Ya^
riété du précédent, ou Grès rouge, dirigé et incliné semblablement, recouvert
par lu i.— (G. 17) Grès très-micacé, légèrement schisteux comme les deux
variétés précédentes, recouvert par elles. — (G. 18)1 Grès micacé, légèrement
carburé, extrêmement dur, en couches culbutées près d’un affaissement de
terrain houiller, à Goméah. — (G. 19) Schiste ferrugineux imprégné de fe r
\ carbonate, en couches pourries, au-dessous de celles du numéro suivant.—
(G. 20) Schiste argileux pourri, avec empreintes végétales presque effacées,
effondré près de Goméah.
Lç i3 décembre i8ag. — Au camp de Tchittour J, 6 cos. (3^1.) de Goméah..
Quoique l’épaisseur du terrain houiller me semble fort considérable, il ne
forme point de montagnes. Toutes celles qui s’élèvent autour de Goméah appartiennent
au système primitif. J’ai retrouvé les Gneiss ce matin, à i mil.
( l 1.) de Goméah, près de la base d’une colline située au N . N . O ., et de là
jusqu’ici cette roche n’alterne qu’avec quelques couches de Quartz et de
Micaschistes. Quoique le chemin passe dans des quartiers très-montueux, et
traverse plusieurs petits torrents dont le lit est encombré de roches, je ne
trouve aucune occasion de déterminer avec certitude leur gisement.
Le 14 décembre 182g. — Au camp de Deogwar, 7 cos. (4 1* ) du camp de Tchittour.
Nuit superbe; le jour, pas un nuage; mais l’azur du ciel çst d’une couleur
claire et pâle. Le temps paraît ce qu’il est, froid. Avec des gants de peau,
j ’ai les mains tellement engourdies à cheval, avant le lever du soleil, que je
ne sens pas la bride. Le vent souffle du nord, très-vif, très-sec. .•
Une seule chaumière sur la route : autour d’elle , dans un fond, quelques
petits champs de Riz et de Moutarde, et, pour la première fois, du Rlé; une
Famaria, qui me semble être la Fumaria officinalisy y est mêlée abondamment.
A cette exception près, des bois à perte de vue. Site gracieux près du
222e mille (64 1.) de Calcutta, où est élevé un télégraphe. Quelques panaches
de Bambous dans les bois, dont le feuillage est beaucoup plus varié, mais point
de grands arbres, point de formes redoutables d’euphorbia, point de lianes s’élançant
de leur sommet en nappes de fleurs. District montueux comme hier.
Comme hier également, les bois ont été arrachés de chaque côté du chemin à
une cinquantaine de pas. Rencontré plusieurs chevaux de main, menés en laisse
par des Saïsses; puis un éléphant chargé de gros bagage, et quatre chameaux
: ces derniers semblent une personnification du malaise et de la douleur.
On parle beaucoup de tigres. Ici mes sipahis semblent consternés en voyant
la place où j ’ai commandé de piquer ma tente, dans une éclaircie au bord du