
maisons. Le vent sec de l’O . et du N .O . fait paraître le froid beaucoup plus
vif qu’il n’est ; cependant le soleil est incommode vers le milieu du jour, et
il échauffe l’atmosphère jusqu’à 20° centigrades.
Nul doute que les Borassusflabeüiformis ne réussissent dans ces contrées,
mais je n’en vois pas dans la campagne. Le Mango domine; après lui le
Tamarin , diverses Mimoses ; les oranges sont médiocres. Quelques Casuarina
muricata dans les jardins, mais touffus, rabougris, déformés. Peu de Pipuls.
Les Banvan-trees sont plus communs. Divers arbres de la famille des Té-
rébinthacées sont presque dépouillés de feuilles. Je présume que ce sont des
Spondias. Le coton, cultivé autour de la ville, me semble être le Gossypium
herbaceum. Sa laine est courte et grossière. Les Cannes, dont on commence
la récolte, couvrent de vastes espaces de terrain ; elles sont de la grosseur
du doigt et longues d’un mètre.
Le 10 janvier i 83o .—A Lâlgandje )» 21 mil. _(6 I.) de Mirzapour.
La route accoutumée de Bénarès à Dehli ne m’eût offert, en cette saison,
presque aucun intérêt. J’aurais eu, en la suivant, l’occasion de voir la seule
cour de l’Inde où reste, non du pouvoir, mais de la splendeur, celle de
Luknow, mais j ’aurais voyagé constamment sur les alluvions du Gange et
de la Jumna. Je quitte donc la ligne des cités, et, marchant à angle droit
de Dehli, je m’éloigne des bords du Gange, et commence un long détour
au S . O ., afin de visiter une partie du Boghilkund et du Bundelkund, provinces
dont le capitaine Franklin, frère du voyageur au pôle, a fait récemment
la carte, et donné, dans les Jsiatic Researches, un croquis géologique.
Rewah, Rallinger, Bandah, Kalpi, tracent la courbe que je me propose de
suivre.
Les collines de Grès qui s’élèvent au sud de Saseram, et que l’on voit de
là se prolonger à l’ouest jusqu’aux limites de l’horizon, se rapprochent
constamment du Gange, dont le cours, d’Allahabad à Chunargur, est légèrement
dirigé au sud; et en remontant au-dessus de cette dernière v ille , la
vallée du fleuve est resserrée par elles sur la rive droite, jusqu’à n’avoir que
3 à 5 mil. ( 1 1. ) de largeur. Après deux heures de marche au S .O . de Mirzapour,
je me trouvai à leur pied. Leur sommet forme une ligne presque
u n ie ; c’est absolument le même aspect qu’à Saseram. Une route excellente,
qui monte lentement sur leur pente, a mis à n u , de la base au sommet,
les roches qui les composent.
Ce sont des Grès stratifiés horizontalement. Leurs couches, vers la base
des collines, sont un peu micacées, et alors très-fissiles. A mesure qu’on
s’élève, le Mica disparait, le tissu quartzeux devient plus fin, la coloration
des couches inférieures, teintes d’oxyde de fer, s’efface, et les bancs acquièrent
plus d’épaisseur. On les exploite pour les constructions de Mirzapour. Çà et
là , des bancs plus grossiers se montrent intercalés aux autres. Ils sont friables.
On dirait que les grains quartzeux ont manqué de ciment ; ils sont aussi les
plus parfaitement blancs.
D’ailleurs, ici comme à Saseram, je ne vois de la base au sommet aucune
couche d’argile intercalée parmi celles du Grès. Voir les Echantillons du
premier plateau de Rewah: — (G . 28.) Grès schisteux micacé, en couches
horizontales. De la base des montagnes, au S. de Mirzapour (G. 29. ) Grès
en bancs peu épais, superposé au précédent. De Tara-ghaul.— (G . 3o, )
Grès des couches supérieures de la première rangée de collines. Dans le
lit de l’un des torrents qui sillonnent le premier'plateau.
La hauteur de ces collines, mesurée barométriquement par le capitaine
Francklin, dont les nivellements sont confirmés par les opérations trigono-
métriques faites actuellement par le capitaine Drummond, est d’environ 100
mètres au-dessus de la vallée du Gange; c’est, il me semble, la même que
celle des collines de Saseram au-dessus des plaines adjacentes.
La même apparence de stérilité les distingue.
Arrivé au sommet de Tara-ghaut, on se trouve sur le bord d’un plateau
presque uni, prolongé de l’E . à l’O . , et au-dessus duquel on aperçoit à
une grande distance ( environ 8 ou 9 lieues) au S . O ., une autre rangée de
collines qui s’élève à peu près parallèlement au premier étage que l’on vient
de franchir. On marche constamment sur les couches horizontales du Grès,
nues Sur de grands espaces, et entamées de distance en distance par quelques
petits ruisseaux. Ils coulent tous du S .E . au N .O . ou à l’O ., mais lentement.
L’inclinaison du plateau, dans cette direction, est uniforme, mais
très-douce et insensible à l’oeil.
Lâlgandje est un très-grand village en une contrée si stérile.
Le 11 janvier i 83o. — A. Kuttrah , i 5 mil. (4 1 1 .) de Lâlgandje.
Marché tout le jour sur le plateau où je suis monté hier. En une multitude
d’endroits, on exploite les couches de Grès de la surface pour les travaux
de la route que fait actuellement le capitaine Drummond. Elles n’offrent pas
la moindre variété.
Cette route est celle de Sagur, Jebbelpour, Nagpour et Ilydérabad. C’est