
quelques strates. Il n’en colore aucun fortement; mais, çà et là, il a pénétré
dans leurs fissures. Chaque banc de Grès semble formé d’une multitude de
petites couches extrêmement minces, et paraît strié. Indépendamment de cette
infinité de plans de séparation naturels, il y a des couches qui ont une tendance
à se diviser en masses concentriques. La fig. i , Pl. X IX , représente
cette double disposition.
La dernière est bizarre dans ses détails. La section de ces masses, que
l’oxyde de fer a pénétrées par zones concentriques, a exactement 1 apparence
de la coupe d’un arbre dicotylédon, fig. a, Pl. XIX. La circonférence extérieure
de chaque zone est la plus colorée, et elle tranche sur la circonférence
intérieure de la zone circonscrite, qui est absolument incolore. Les
parties du banc qui n’ont aucune tendance à cette décomposition en boules,
sont fréquëmment du Grès le plus blanc.
J’ai observé le même accident dans les Grès de Saseram.
Voir les Échantillons de la deuxième rangée de collines : — (G. 3 i.) Grès
argileux à structure entrelacée. Les amas quartzeux très-durs,, ayant une
forme lenticulaire, et contournés par des feuillets de Schiste argileux. Vers
la base de la deuxième rangée de montagnes, au-dessus de Kuttrah—
(G. 3?.}' Grès verdâtre, ferrugineux, micacé, fissile. Vers la base de la
deuxième rangée de montagnes. G. 33. ) Roches de Schiste argileux verdâtre,
enlaçant des amas de Grès? (ou de Quartz grenu?). Hauteur moyenne
de la deuxième rangée de montagnes de Kuttrah. W (G. 34-) Grès verdâtre
à grain très-fin, alternant avec la couche du numéro précédent et celle du
numéro suivant.— (G. 35.) Schiste argileux (talqueu x), alternant avec les
diverses variétés de G rè s, et dominant vers la hauteur moyenne de la
deuxième rangée de montagnes. — (G. 36.) Grès rougeâtre, à grains très-
fins, en bancs de o“,6 à i “ ,o d’épaisseur, dominant vers le sommet de la
deuxième rangée de montagnes, où on l’exploite pour faire les voussoirs des
ponts de la route.
Toutes ces roches de la deuxième rangée de collines sont en couches horizontales
comme celles du premier plateau au-dessus duquel elles s’élèvent. Il
est infiniment probable qu elles leur sont superposées.
La coupe de ces terrains ; donnée par le capitaine Franklin dans les
Asiatic Researches, montre le sol primitif affleurant les pentes de cette
seconde rangée de collines vers leur hase. Comme je l’ai dit, les éboule-
ments ne m’ont pas permis de suivre sans interruption la succession des
roches, du plateau inférieur au plateau supérieur; mais la route nouvelle, par
où je suis monté, a exigé des déblais très-considérables de ces débris, et a
souvent mis à découvert les couches horizontales dont ils cachent la tranche;
et si quelques affleurements du sol primitif m’avaient échappé, la minutieuse
attention que j ’ai donnée à l’inspection des éboulements m’y en aurait fait apercevoir
des témoins. Au reste, le capitaine Franklin ne mentionne pas dans son
mémoire (que je viens de lire à l’instant) cette disposition qu’il a figurée
dans sa Coupe , où il a d’ailleurs fort improprement cherché à représenter
des circonstances de gisement conjecturales, au-dessous de celles qu’il a déterminées
avec certitude.
Je ne sache pas qu’aucune source salée s’échappe de ces collines; mais à
leur pied, à Kuttrah, dit le capitaine Franklin, on fabrique du sel par la
lixiviation des terres. — L ’eau des puits à Kuttrah n’est pas salée.
La surface de ce second plateau, élevé de 35o à 4oom au-dessus de la mer,
e s t, comme celle du premier, sillonnée de ruisseaux. Elle v a , comme celle de
l’étage inférieur, se relevant vers la crête par où on l’escalade; les eaux y
coulent à l’O . et au N . O . Arrivées à la crête de ce côté, elles tombent toutes
en cascades sur le plateau inférieur. La hauteur de ces chutes, que le capitaine
Franklin a toutes examinées, est de 100 à 120". Les escarpements, du sommet
desquels elles se précipitent, montrent tous l’uniformité de composition du
terrain de Grès au-dessus du premier plateau.
On trouve des diamants dans le ht de quelques-uns des torrents qui sillonnent
la partie occidentale de ce second plateau ( capitaine Franklin, Asiatic
Researches). — S’il y en a de ce côté, on l’ignore entièrement.
Quelques misérables forêts couronnent les bords relevés de ce plateau. L ’arbre
qui y domine est une Térébinthacée de grandeur moyenne, à bois
tendre et léger (B. 164 ^ - 1 1 est actuellement en fleur, mais généralement
dépourvu de feuilles. Quelques Pipuls (Ficus religiosa ) dans ces bois sont
les premiers arbres de cette espèce que j ’observe dans des lieux tout à fait
sauvages. Je retrouve quelques espèces qui avaient disparu dans les plaines
du Gange, notamment le superbe Loranthus qui s’attache de préférence
au figuier dont j ’ai parlé en descendant des montagnes à la rivière Fulgo
(page 3 o4 ).
La route nouvelle, qui rend beaucoup plus facile le transport de ces bois
dans les plaines inférieures jusqu’à Mirzapour, en accélère la dévastation.
(1) Les chiffres précédés de l’initiale B. renvoient au Catalogue de l’Herbier formé et envoyé
par Victor Jacquemont au Muséum d’Histoire naturelle de Paris.