
que veinée, ressemblent beaucoup. oryctognostiquement aux granités sans
stratification. Les formes des collines qu’ils constituent sont atissi les formes
qu’affecte le granité. Ces Roches sont-elles donc le passage des gneiss véritables
aux granités les mieux caractérisés? appartiennent-elles toutes à une seule et
même formation? Je le crois, et cette formation sera sans doute celle du
granité gneiss.
Je ne saurais dire si les gneiss parfaits, qui se montrent en une foule de lieux,
recouvrent les masses de granité ou sont recouverts par lui. Je n’ai pas rencontré
de lieux favorables à la détermination de leur position respective. Ces deux
Roches me paraissent seulement tout-à-fait dépendantes l’une de l’autre.
Au reste, la stratification des gneiss est souvent bien imparfaite : on y
reconnaît bien toujours une direction constante, mais il n’y a presque jamais
aucune division en strates- parallèles. Ces Roches semblent avoir été étirées
dans la direction du S . O. au N . E ., quand elles étaient encore pâteuses ; mais
on n’y trouverait pas plus de couches que dans l’épaisseur de la plupart des
coulées de roches d’origine évidemment pyroïde.
Un esprit prévenu en faveur des nouvelles théories géologiques sur l’origine
des terrains primitifs , aura peine à ne pas regarder comme le produit de soulèvements,
ces montagnes sans nombre de granité parfait qui flanquent les côtes
de Rio-Janeiro et s’élèvent en îles séparées sur leurs rivages. L’île Ronde et
plusieurs autres, dont j ’ai dessiné le profil (Pl. I , fig.i, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 ; Pl. H|
fig. 1, 2, 3, 4 5 3, 6, et Pl. I I I , fig. 1), ont exactement la forme des Puys domi-
tiques qui ont été des premiers à suggérer les idées de soulèvement.
On regarde, avec raison, le voisinage de Roches évidemment volcaniques,
comme un témoignage en faveur de ces bouleversements du vieux soi primitif
et de sa formation même par soulèvement : ces Roches existent ici. J’ai découvert
des trapps avec leurs vaques, dans l’île de Villegagnon. Ils forment la partie
occidentale de cette petite île. (Pl. III,fig. 3i) Ils ne recouvrent point le gneiss
qui constitue le reste de l’île, mais s’appuient contre la tranche de ses couches
coupées verticalement du nord au sud. La fig. 2e, Pl. III, montre cette disposition.
La jonction des deux Roches s’observe sur une cinquantaine de pas. Le gneiss,
au contact dés vaques, est légèrement altéré; les paillettes de mica qui y sont
disséminées sont bronzées, et le feldspath est terreux. Quant au trapp, il est
noir, très-dur, divisé en masses pseudo-régulièrement rectangulaires. J’y ai
vainement cherché des indices de division colonnaire.
Au voisinage du petit escarpement granitique contre lequel ces trapps
s’appuient, ils sont terreux et friables, et se divisent en tables schisteuses,
verticales, et conséquemment parallèles à la tranche des couches du gneiss : ce
sont des vaques.
Ges trapps, auxquels je n’ose donner le nom de basaltes, fondent difficilement
au chalumeau en émail noir.
Je n’ai trouvé que ce lambeau de terrains volcaniques. Quelque dégradées
que soient ces vieilles coulées basaltiques ou antérieures aux basaltes, là où
elles ont existé, on en trouve partout des débris considérables, et je ne doute
pas que des recherches systématiques n’en fassent découvrir d’autres restes
sur les bords de la Baie.
Rio est bâti presque entièrement sur une plage peu élevée. Quelques parties
de la ville, qui est très-grande, couvrent la base de plusieurs collines. Les rues
sont percées avec assez de régularité, comme dans toutes les villes neuves;
elles sont étroites, garnies de détestables trottoirs fort étroits; les maisons sont
petites, basses, de mauvaise apparence. Point d’édifices publics ; le Palais
impérial, sur le quai, n’est qu’une maison plus grande que les autres et aussi
mal entretenue. Les églises ne sont que nombreuses, et elles sont toutes
petites. Il y a plusieurs places fort grandes, mais sans arbres. Tout cela est
horriblement sale. Je vis, dès le jour de mon arrivée, ce tableau aux lumières,
car il était déjà nuit quand je descendis à terre. Une foule de Noirs, presque nus
ou à demi couverts de guenilles dégoûtantes, d’autres vêtus d’habits militaires,
des Mulâtres, des Blancs, obstruaient les rues. C’étaient des oisifs qui cherchaient
du plaisir. Jamais le spectacle d’une population si abjecte, si indécente^ si
ignoble, n’avait affligé mes yeux. Il y a une rue habitée presque exclusivement
par des Français, qui y vendent des objets de mode et d’habillement. C’est la rue
Vivienne de Rio. Les boutiques élégantes et parfaitement éclairées, que ces
modistes y ont ouvertes, sont, pour tous les Brésiliens de condition moyenne
et relevée, ce qu’est le Palais-Royal à Paris pour les gens de province. On se
presse sur les trottoirs de ces maisons pour le plaisir de voir ces figures parisiennes.
Des Nègres ivres, qui marchent au milieu de la rue, chantent leur
monotone psalmodie africaine. Les Blancs qu’ils froissent, les battent; de là
des scènes de violence, des cris, des meurtres quelquefois; la garde qui arrive,
commandée par un Noir stupide, ivre peut-être lui-même, et qui délibère si
elle arrêtera ou n’arrêtera pas; au travers de ce tumulte, une voiture légère,
attelée de deux chevaux menés par un postillon , et précédée souvent d’un
homme à cheval qui porte une torche à la main, arrive au trot dans ces rues
encombrées où débouchent par l’autre côté quelques cavaliers qui retournent