
campe près d’un Bungalow, sous d’immenses Tamarins, dans un site solitaire
et agréable.
Le 23 décembre 1829 Camp à Norungah, à 8 cos. ( 4 f 1- ) de Monnonpour.
Les collines primitives, au pied desquelles Monnonpour est situé, s’éloignent
au Sud à mesure queTon avance vers Norungah. Quoiqu’elles ne renferment
pas une chaîne ^régulière et continue, elles sont cependant, en général, dirigées
de l ’E . à l’O . Cà et là les roches primitives percent encore, au milieu des plaines,
en buttes isolées ; mais ces accidents du terrain sont devenus l’exception.,
Les villages ont" une apparence'- nouvelle. Ils sont bâtis sur un monticule
de terres rapportées, et, de 20 ou 3o maisons dont chacun se compose, il y en
a une ou deux d’assez bonne apparence, bâties, comme les autres, de pisé
mal battu, mais spacieuses. Leur forme est invariablement celle d’un grand
carré avec quatre pavillons aux coins ; peu ou point de fenêtres au dehors,
et toujours très-petites. D’ailleurs, tous les toits sont recouverts en tuile; on
dirait dp la demeure d’un fermier; entourée des chaumières des pauvres journaliers
qu’il emploie.
Deux cultures nouvelles, celle du Ricin et celle du Lin; ils ne servent l’un
et l’autre qu’à faire de d’huile. Aucun de mes gens ne veut croire qu’on en
puisse faire du fil. Le: Coïx lacryma croît en abondance sur le bord des rizières
; c’est la première fois que je le vois.
A 5 cos. (3 1.) environ au N .O . de Monnonpour, et 3 cos. ( 1 1) au S .E .
de Norungah, les plaines s’étendent de toute part, sans interruption, jusqu’à
la distance de 2 ou 3 cos. (1 { ou 1 f 1. ) au moins. Cependant, à quelques
centaines de pas du chemin, une butte de 12 à r 5m de hauteur sur laquelle
est hâti un village au N .O . , et derrière, une colline du même aspect, mais
élevée de 8om environ et au sommet de laquelle on a bâti un télégraphe,
se font remarquer par l’espèce nouvelle de leurs contours et leur aridité.
(Pl. X V I , fig. i re. )-
Elles sont formées de couches de Quartz grenu ou Silex grossier, dirigées
de l’E . à 1 0 ., et inclinées au N . de 3o°. Peut - être sont-ce, non des Silex,
mais des Grès extrêmement fins. Il y a des couches toutes fendillées à
la manière de certains Grès, en petites masses rhomboïdales,, et les fissures
sont remplies d’un ciment ferrugineux. Nul doute, si ce n’est pas un Grès,
que ces couches ^’appartiennent à la formation des Grès qui se montre ensuite
bien développée auprès de Saseram. Le sol des plaines qui sépare ces îlots
secondaires des collines primitives au Sud, cache leurs rapports. Mon Catalogue
mentionne un échantillon des roches décrites ci-dessus.—(G. 26) Quartz
grenu en couches dirigées de l’E . à 1 0 ., inclinées au N. de 3o°, des environs
de Norungah.
Norungah est un très-grand v illag e , qui a été plus considérable encore^;
plusieurs de ses quartiers ne sont que des ruines abandonnées. Une Mosquée,
bâtie en briques, ressemble tout à fait à une maison d’Europe; tout le reste
est de pisé. C’est une étrange espèce de ruines que celles de cette bâtisse , le
superlatif de la misère. La pluie, chaque année, en confond les débris avec
le sol. L'Argemone mexicana, et une espèce à' Echmops que je vois pour la
première fois, rendent témoignage que cette petite butte d’argile fut jadis
une maison. Une profusion de Tars s’élèvent dans les espaces vagues qui
séparent les rues sinueuses, étroites et montùeuses du village, et lui donnent
un air tout à fait pittoresque.
Le 24 décembre 1829. — Camp à Hinguelisse, 8 cos. (4 | b) de Norungab.
Les mêmes aspects qu’hier jusqu’en approchant d’Hinguelisse ; alors les
terres, plus maigres encore, se refusent à la culture et se couvrent d’arbrisseaux
sauvages, et l’on découvre la Sône; elle est immense, D’Hinguelisse,
qui est élevé sur sa rive droite, on n’en distingue que lès sables : la rive opposée
paraît plus verte ; on y distingue quelques bouquets d’arbres; c’est à
la distance d’environ 2 mil. (£1. )• Hinguelisse n’est qu’un pauvre petit hameau
qui semble désolé comme ses alentours.
Le 25 décembre 18,29. — Camp à Saseram ) , 6 cos. ( 3 £ 1. ) d’Hinguelisse.
Dans la saison des pluies, les eaux de la Sône coulent à plein bord jusqu’auprès
d’Hinguelisse. Maintenant on marche plus d’un mille ( { 1. ) dans ses
sables-vavant de voir une goutte d’eau; lorsqu’on regarde alors au S .O . ou
au N .E ., dans la direction du cours d e là rivière, la stérilité de ses bords
se confond avec les sables de son lit , et l’on se croit dans un désert. Une
troupe nombreuse de chameaux qui vint à passer près de moi en ce moment,
augmenta cette illusion. Leurs pas sont lents, mais très-grands, et si doux, qu’on
ne les entend pas marcher. Deux éléphants vinrent ensuite, rappelés de
Londres par la Cour des Directeurs : ce sont de vieilles connaissances que
les armes de lord William Bentinck me font reconnaître ; j ’ai monté sur eux
à Barrackpour : toute la maison du Gouverneur génétal, envoyée d’avance
sur la route des montagnes, revient ainsi à Calcutta. Deux à'deux, ces superbes
animaux n’ont nullement l’air de s’ennuyer de leur servitude ; leur allure est