
Un torrent moins considérable et qui coule parallèlement à celui-ci, à
i mil. ( i l .) au N .O . , présente exactement les mêmes roches avec le même
gisement.
Enfin, à la même distance encore, dans la meme direction, on trouve pareillement
dans le lit d’un torrent des roches quartzeuses, comme le Jaspe,
mais blanches, grenues et micacées, extrêmement brillantes, dirigées comme
les Jaspes et verticales également. Ce Quartz grenu forme des couches épaisses,
auxquelles sont subordonnés, comme au Jaspe, des Gneiss et des Schistes
micacés. Quelques aiguilles d’Amphibole y sont disséminées.
Penarkone est situé dans une petite plaine moins unie que celle de Kut-
camsandy, mais assez nettoyée de jungles. Une observation barométrique,
dont je suspecte l’exactitude, me donne, pour l’élévation du terrain où est
bâti le Bungalow, 425“ ,36 au-dessus de Calcutta.
Le 19 décembre 1829. — Camp de Kenachette , à 9 mil. ( 2 1. ) de Penarkone.
Journée bien courte et bien peu intéressante. Le chemin monte et descend
continuellement au milieu des bois, où je ne recueille quune seule plante.
C’est une superbe espèce de Loranthus, dont les rameaux sont couverts de
grappes de fleurs orangées. Il est très-commun sur un grand Figuier dont la
cime a à peu près la forme de celle du Ficus indica, mais qui n-émet pas de
racines de ses branches et en diffère considérablement d ailleurs par son feuillage
Les bestiaux mangent ses petites figues acides et sucrées. Une autre
espèce de figuier se montre avec celle-ci, qui est aussi un grand arbre, mais
plus voisine du Ficus religiosa, comme celle-ci du Banyan-tree.
Avec le Loranthus, qui est exclusivement parasite, croissent, sur ce Figuier
et quelques autres arbres qui le nourrissent aussi, le Pipul-tree et un Bombax.
Le Pipul, sans façon, s’établit partout, y prend racine, et pour peu que la
place soit bonne, il y végète avec une vigueur extraordinaire, et tue, épuise,
étouffe les arbres sur lesquels il s’est enté. Les véritables parasites sont plus
discrets. Bornés à de petites dimensions, pour la plupart, ils semblent satisfaits
d’une part médiocre de la substance étrangère qui est leur nourriture.
Le Pipul pousse, à Calcutta, sur les murs et les toits des maisons les mieux
entretenues, et il couvre d’un taillis vigoureux celles qui sont abandonnées
depuis un an. J’ignore comment il se propage avec tant de profusion, car il
me semble ne fructifier que rarement, et je dois faire la même remarque à
l’égard du Dattier si répandu dans les jungles des plaines, et là toujours réduit
aux proportions d’un grand chardon. Quelques petites palmes bien
courtes, bien maigres, dures, épineuses, s’épanouissent en rosettes appliquées
sur la terre, voilà le Dattier. Parmi les Zyziphua et les Mimoses auxquels il
est associé dans ces lieux, son feuillage est relativement inoffensif et succulent,
et, brouté par les boeufs et les buffles qui descendent par milliers, tous les
ans, à Calcutta, jamais il ne s’élève. Comment se sème-t-il?
Les roches qui font saillie à la surface du sol, et dont les bancs entamés se
voient à nu dans le lit de quelques torrents et dans de nombreuses ravines,
sont en général tellement décomposées, qu’il est difficile de reconnaître
leur stratification; elles me paraissent cependant dirigées du N .O . au S .E .
et inclinées au N .E ., sous un angle de 20o. Le Quartz compacte et grenu, le
Gneiss, quelques Jaspes, se voient encore parmi elles, mais 1 Amphibole est
la base de la roche dominante.
Le torrent de Gatheri ( est le plus considérable de cette journée : il a
une cinquantaine de pas de largeur. Mais un autre, beaucoup moins large et
que l’on passe après, mérite d’être mentionné. J’y fais connaissance, pour la
première fois, avec un danger dont j ’ai entendu parler bien souvent, les sables
mouvants. Attiré par les fleurs d’un Tamarix dont plusieurs buissons couvraient
le sable humide du lit de ce torrent, je m’y dirigeai à cheval. Ma bête,
qui est intelligente comme le sont en général les petits chevaux, n avançait
qu’avec répugnance et presqu’en tremblant. Tout à coup je me trouvai
sur mes pieds debout, et cependant elle était sous moi, mais enterree jusqu’au
ventre. Elle se tira sans aide de ce mauvais pas, mais je ne l’exposai
pas à y retomber. C’est une des plus désagréables surprises que j ’aie éprouvées.
Ces sables mouvants recouvrent des courants souterrains : ce sont des sortes
d’arches sans résistance, qui s’écroulent sous le moindre poids.
Kenachette n’est qu’un très-petit hameau : son petit territoire est une
espèce de bassin creusé dans le sol primitif, et recouvert de couches horizontales
de grès, de mollasse quartzeuse et micacée, où je trouve empâtés des
fragments et des galets de toutes les variétés de roches primitives qui existent
en place dans le voisinage. — (G. 22 ) Roche de Quartz et de Petrosilex y
en couches verticales dirigées de l’E. à 1 0 ., près de Kenachette. — ^G. 25 )
Mollasse en couches horizontales, dans un vallon du sol primitif, à Kenachette.
Elle renferme des fragments de toutes les variétés de roches du voisinage.
Hauteur du Bungalow de Kenachette au-dessus de Calcutta, 432m,65.
Le 20 décembre 1829. — Camp de Dunghye, à 11 mil. ( 3 £ 1. ) de Kenachette.
Le territoire, tant bien que mal cultivé, de Kenachette ne s’étend pas à
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