
Le territoire français de Chandernagor a moins d une lieue de longueur sur
la rive du fleuve, et moins d’une demi-lieue de profondeur.
Quarante-trois mille habitants environ vivent sur ce petit espace. Deux cents
à peu près sont blancs ou passent pour l'être; six cents, Topas ou "gens à
chapeau; six mille, Musulmans; le reste est Hindou.
Les revenus de la colonie consistent principalement dans le produit de quelques
fermes; l’ensemble monte à i 5o,ooo francs. Il y a quelques années, il
s élevait à 200,000 f f . ; les dépenses sont de 15o,ooo fr.
On paie là-dessus un Gouverneur à 15,000 fr. ; un Procureur du roi et
un Lieutenant de police à 4,000 fr. ; un Contrôleur, qui est un officier supérieur
de l’Administration de la marine, un Médecin, un Curé, à 2,400 fr.;
plusieurs employés, un officier européen, 32 sipahis, et plus de 80 pions ou
agents de police. On entretient, on répare passablement le peu de propriétés
que le Gouvernement possède, les Ghauts, les chemins, etc. ; c'est un prodige !
HOVEHBIOE 1829 A MARS 1830.
RO U T E DE C A L CU T T A A DEHLI .
Chandernagor.— Hougli.— Burdwan.— Ranniganje. — Rogonatpour. — Hazaroubag. — Schirgotti.
ïï-Saseram.— Bénarès.— Mirzapoùr.— Rewah .H’Nagound.— Lohargong.— Pannah. — Adjigur.
— Kallinger.— Bandah. — Ralpi. — Secundra.— Etawah. — Scheikhoabad. — Agra. — Muttra.
■ ■ Bindrabun. — Bominikhera. — Debli.
Le 20 novembre 1829 A Gork’s-Bungalow, 5 cosses (3 lieues^ fij de Calcutta.
T a n t de choses et tant dé gens sont nécessaires à un voyageur dans l’Inde,
qu’il est difficile de les rassembler tous, de les réunir tous lé même jou r, à
la même heure, au même lieu, pour donner à la caravane le signal du départ.
La mienne est des moins orientales qui se soient jamais tramées sur les routes
de ce pays. Deux chars à boeufs, que j ’ai loués jusqu’à Bénarès, portent mon
bagage; mes serviteurs marchent autour : j ’en ai huit. Ils ont reçu, avant de
partir, une avance d’un mois de leurs gages, 47 roupies (117',5b) entre eux
tous. Ils ont dû se pourvoir avec cela de vêtements chauds pour la roüte,
et d’une petite provision de riz. Chacun place son petit paquet sur mes chars ;
il consiste en général en un houka fait d’une noix de coco, en un vase d’étain ou
de bronze pourboire et faire les ablutions, et en quelques guenilles; cependant
ils sont joyeux. J’ai composé ma petke bande d’hommes des hautes, provinces,
autant qu’il m’a été possible ; retournant dans leur pays, ou sachant
qu’ils vont s’en approcher, ils partent avec plaisir. A 3 heures, les voyant
tous, et les chars prêts à marcher, je les fis partir. Ordre de s arrêter à la
première étape militaire, sur la route de Barrackpour, Corks-Bungalow, et
Le cosse équivaut à environ 2 milles anglais. Le mille anglais de 17ÍÍ0 yards, du 69 environ
au degré , fait 826 toises. La lieue est celle dite marine dé ao au degré, qui vaut a,85o toises, et
qui est parcourue en une heure par un homme a pied,
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