
rement limité sa puissance en la partageant avec ses créatures, et qui goù-
verne de très-haut le monde, sans s'abaisser jusqu’aux détails mesquins de
ses changements journaliers.
M. Benson a découvert plusieurs espèces de coquilles fluviátiles, qui habitent
les mares qui se forment en une multitude de beux pendant la saison
des pluies. En automne, ces mares se dessèchent, et pendant 6 mois de 1 année
leur fond ne conserve aucune humidité. Les coquilles cependant ne
meurent pas, elles traversent la saison de la sécheresse dans une sorte de
torpeur, collées par leur bouche à quelque menu fragment, ou étroitement
fermées. M. Benson a fait l'expérience de les enfermer dans des boites sèches ;
et il les a vues généralement revivre dans l’eau, après avoir été ainsi privées
de ce milieu, et par conséquent de respiration, immobiles, sans donner signe
de vie, pendant l’espace d’une année.
Ce fait, publié récemment dans le recueil du capitaine Herbert, Gleànings
o f science, est, je crois, nouveau.
C’est une faculté très-singulière que celle possédée par des animaux de
classes diverses, d'hiverner. Mais le sommeil des fonctions vitales nest que
partiel dans les mammifères, chez lesquels la respiration et la circulation
continuent, ralenties seulement dans ce long sommeil. La graisse dont ils
sont chargés avant de tomber dans cette espèce de léthargie, et qu ils perdent
entièrement pendant sa durée, explique la perte de carbone quils doivent
subir par la respiration. Mais comment la transpiration pulmonaire ne les
dessèche-t-elle pas entièrement? Les Reptiles, les Batraciens du moins,
n’hivernent que dans la vase1, dans un milieu qui les préserve de lé -
vaporation. Exactement fermés par leur opercule, ou appliqués à la surface
d'une pierre dure non poreuse, les mollusques testacés en sont également
abrités, et dès lors il n’est pas surprenant que la vie puisse sommeiller longtemps
dans ces animaux d’une organisation peu compliquée.
L ’impopularité du Gouvernement de la Compagnie et du Gouverneur
général est excessive partout. Les médecins, maltraités plus que tous les autres
dans l’affaire de la half-batta, sont les plus enragés contre lord William
Bentinek. Les mécontents se réjouissent à l’idée que la Charte de la Compagnie
expire bientôt et ne sera pas continuée par le parlement; auquel
cas, devenant employés du Gouvernement du Roi, il leur semble quils seront
traités beaucoup plus avantageusement. Je les étonne un p eu , en leur affirmant
que les Punkas sont inconnus à la Jamaïque, où le climat les rendrait
aussi agréables que dans l’Inde ; et que, y fussent-ils connus, assurément ce
ne serait pas des capitaines dhifanterie, ni des majors, ni des colonels, ni
des médecins, vu l’excessive cherté de la v ie, et la modicité des salaires
royaux. Le Bengal, i l urkaru, journal opposé au Gouvernement, que M. Pear-
son a conseillé plusieurs fois de supprimer, fait les délices de ces mécontents,
et les nourrit dans des sentiments qui, après tout, sont assez indifférents,
puisqu’ils ne les excitent à aucune action.
Le 7 février i 83,o.,-— A Kalpi, la mil. (3 1. ) Nde Bobhina.
Le 5 février i 83o .— Koeurara, 12 mil. ( 3 l.) de Hammerpour.
Le 6 février i 83o. — Bobhina, 13 mil. ( 3 \ 1‘) de Koeurara.
Le chemin de Hammerpour à Kalpi est tracé généralement à égale distance
des deux rivières, et ne les laisse jamais apercevoir. Les alltivions dont
le sol est formé ne renferment pas un caillou, et elles sont plutôt argileuses
que sablonneuses. Pas une butte ne s’élève au - dessus de sa surface unie,
sinon de loin en loin les restes d’un fortin bâti de boue. Point de ces grands
bassins si communs dans le Bengale, le Bahar, et sur le plateau du Bun-
delkund. Çà et là quelques mares dégoûtantes, dont quelques-unes conservent
encore un peu d’eau. Les puits, dont chaque village possède plusieurs,
et qu’on trouve aussi percés sur le bord de la route, sont la seule construction
d’utilité publique; car la route n’est marquée que par 1 absence
de la culture sur l’espace qu’elle occupe. La profondeur de ces puits, généralement
de 20 mètres, correspond au niveau des eaux de la Jumna.
Beaucoup de pauvres gens n’ont pas une corde assez longue pour y descendre
leur vase à boire, et sont obligés d’attendre avec leur soif quun autre
voyageur mieux pourvu vienne à passer, qui leur prête la sienne. La terre
semble fertile, nonobstant l’apparence misérable des cultures presque détruites
par la sécheresse. Le Coton, mêlé au Cytisus Cajan, en est la principale.
Je remarque, pour la première fois, quelques champs de Garance.
C’est avec cette racine, cultivée aussi dans le sud de l’Inde, que sont teintes
les toiles rouges dont se vêtent en partie quelques classes de domestiques
(les porteurs d’e au ),, et que les natifs emploient comme tenture; la couleur
en est d’un rouge brun assez riche, qui passe par l’usage à un ama-
rante sale et livide.
Ce sol d’alluvion est fortement raviné, et, aux environs de K a lp i, la
surface des îlots que forment par leur intersection les grandes ravines dont
il est sillonné, est ondulée d’une manière bizarre, et rappelle avec une
1. I 5?