
reconnue. Ün homme de très-basse caste n élèvera jamais sa caste au premier
rang, mais il l’élèvera de quelques rangs au-dessus de celui que les autres
s’accordent à lui assigner. Chacun usurpe sur ses voisins, sur ses supérieurs,
mais avec modération et de façon à pouvoir se maintenir tant bien que mal
dans ses usurpations. Les Behras, dont l’emploi est de porter les palanquins,
pauvres diables payés à 4 ou 5 roup. ( io f,oo à i2 f,5o) par mois pour un si pénible
métier, ont, par exemple, la plus haute prétention d’origine. Ils conviennent
qu’ils sont de pauvret gens, mais ils soutiennent qu’ils sont d’excellente famille.
On le reconnaît généralement, sans les traiter mieux pour cela.
L’assistant de mon valet’ de chambre est un jeune homme de cette caste.
Etonné de lé voir courir en volontaire et m’apporter le singe que j ’avais tué;
je lui demandai s’il pouvait tuer un singe. Certainement, me dit-il.
Cependant il est Hindou, et d’assez bonne caste, puisqu’il est Behras; il
peut tuer un singe; et le palefrenier, qui n’est qu’un Kh ôri, ne le pourrait
pas. Je ni y perds.
Je soupçonne que ceux qui ont prétendu se reconnaître dans ce labyrinthe,
ne s’>y sont pas moins perdus que moi; et que s’ils eussent cherché de bonne
foi le parallélisme des castes, si je puis dire ainsi*, dans» les diverses parties
de l’Inde, ils eussent reconnu l'incertitude de leurs'classifioatîons.
A un ëosse ( I I .) au N .O . de Mothoumoni, ayant contourné à peu près la
moitié de la montagne, je traversai un ruisseau qui en descend du Sud« au
Nord, et dont le sable contient des fragments de grès, avec des débris de
roches primitives. La montagne est formée de ces deux systèmes de rbches
Pour descendre dans le lit du ruisseau, il avait fallu passer au-dessus de
véritables cascades de grès, dont chaque saut n’avait pas moins de om,6 à im,o.
Les bouviers y jurèrent sans douté beaucoup; mais tout le monde se mit à
les seconder, aidant aux boeufs, tantôt pour pousser, tantôt pour retenir. J’admire
comment tout ne fut pas brisé cependant.
A un demi-cosse ( 1 1.) à l’Ouest de ce ruisseau, presqu’à sec maintenant, mais
dont le lit, large de 12 à i 5 pas, s’emplit dans la saison des pluies, est un misérable
hameau appelé Tentelerah. De là à Tirouri, un cosse (I L). Tirouri
est exactement situé à l’Ouest de Mothoumoni; la montagne dont j ’ai parlé,
les sépare. -
Dans ce circuit que l’on fait ainsi autour d’elle, on ne cesse d’avoir des
jungles sur la gauche, au Sud; quelquefois aussi ils bordent le chemin au
Nord; mais s’il y ~a quelque culture, c’est de ce côté. C’est entre Tentelerah
et Tirouri, à l ’O .N .O . de la montagne, à un mille ( i 1.) de sa base, que
j ’aperçus les premiers lambeaux du sol primitif. Ils se montrent en place, dans
quelques petites ravines ^ recouverts des débris du Grès houiller; mais je ne
pus déterminer avec exactitude les autres circonstances de leur gisement.
C’est^sur ces gneiss et ces micaschistes qu’est bâti le village de Tirouri, plus
considérable que Mothoumoni, et dont les alentours sont plus agréables encore.
Quelques Pipuls monstrueux marquent une ancienne avenue, et les
Manguiers étendent leur ombrage tout autour des habitations. Cet arbre,
qui n’est que beau durant la période de sa force, devient pittoresque dans
sa décadence. Il y a long-temps que ceux-ci ont cessé de produire des fruits.
Abandonnés des hommea, ils retournent au désert. Des jungles épais> croissent
sous leur ombre ennemie des plantes utiles.
Mes gens auraient bien voulu camper dans un lieu d’aussi bonne apparence
que Tirouri; mais les notables consultés s’accordèrent à dire qu’il y avait 7 cos.
( 4 1. ) de chez eux à Rogônatpour, et c’eût été trop pour demain. J’y laissai
donc un détachement pour faire des provisions pour tous, et je traînai ma
lourde suite jusqu’en ce site solitaire. Il est charmant. Mes gens y trouvent
ce qui leur a manqué depuis Calcutta jusqu’aux bords de la Dummoudah,
du bois mort, près, de leur campement. Ils ont allumé un grand feu , e t,
après avoir cuit fséparément et mangé leur riz en se cachant les uns des
autres, ils se réunissent autour de ce foyer. C’est le rendez-vous de ceux
que le froid réveillera dans la nuit. Les Nègres, à Haïti et à Bourbon, ont
le même'instinct : il doit être celui de tous les hommes qui vont presque
nus. Nous l’aurions comme eux, si nous 11’étions pas mieux vêtus.
Le 8 décembre 18 2 9 .B A Rogonatpour ^ ? 5 cos. (3 1. ) du camp du- 7 décembre. = [ Mouraddi
( ,3 1 ; — Kotaldi ( ^ j J U r ) Lalgur ( ) ; — Bindavendpour ( j j j ; _ Bero
'A tiHyepS les'Loi.s, dans un sentier dont les roches me faisaient regretter
les boues et les fondrières de Buraewan, où l’on ne cassait pasfdu moins ses
chars , si on les enterrait, je marchai à la pointe du jour, de mon camp du 7 ,
a Mouraddi, cpii en est éloigné de 2 mil. ( ‘ 1. ) presqu’à l’Oupst ; passant d’abord
sur lès tranches du gneiss, et bientôt après, ;i\a Ht que d’arriver à un ruisseau
également distant de Mouraddi et de ma dernière station, Sur des couches
de grès. Ce n’est qu’un lambeau insignifiant; le gneiss reparaît bientôt, alternant
fréquemment avec des strates de micaschiste et de quartz schisteux.
Je laisse derrière moi, dans l’Est exactement, la montagne de Mothoumoni,
Kotaldi n’est qu’un pauvre hameau à f de mil. ( f 1.) au delà de Mouraddi,
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