
et Mangawa.— (G. 38.) Calcaires tendres plus argileux; des couches peu
épaisses de marnes calcaires leur sont interposées. — (G. 39.) Calcaire argileux
en couches minces, renfermant de petites couches de fer oxydulé. Variété
dominante à Mangawa. — (G. 4o.) Calcaire compacte, noirâtre, dur, mais
fragile. Des environs de Rewah. — (G. 4 1 ) Calcaire compacte, jaspé, enfermant
des veines spathiques. Variété dominante autour de Rewah, dont les
édifices en sont bâtis.— (G. 42-) Grès bigarré en couches minces, fissiles,
horizontales, à nu à la surface du plateau, et entamées dans le lit des ruisseaux.
A l’ouest de Rewah, près de Oumri. — (G. 4 ^ 0 Calcaire (argileux)
bigarré, compacte, en couches peu épaisses, éparses par lambeaux de peu
d’étendue, sur le Grès précédent ou suivant. — (G. 44- ) Autre variété tabulaire
du Grès du plateau de Rewah, près de Rampour.
Mangawa, Roïpour et Rampour sont des villages populeux, mais peuplés
de misérables. Cependant on dit que leur territoire est fertile ; mais je suspecte
fort la vérité des louanges accordées par les natifs aux territoires qui
n’appartiennent pas à la Compagnie. Mes sipahis eux-mêmes partagent ce
sentiment national indien. Questionnés sur l’état militaire du prince de ce
petit pays, ils lui donnent quatre régiments d’infanterie, un de cavalerie, de
l’artillerie à proportion, etc. Tant s’en faut.
Rewah offre, il est vrai, des restes de quelque splendeur. La majeure
partie de la ville est enclose de hautes et épaisses murailles qui devaient
servir jadis très-efficacement à sa défense. Des tours en ruine flanquent ce
rempart pittoresque. Une seconde enceinte est formée au dedans de celle-ci
par une muraille assez semblable à la première; c’est encore la ville : mais
une troisième enceinte, de la même espèce, sert de demeure au Rajah. Les
avenues, l’entrée, et tout ce que j ’ai aperçu de l'intérieur, en sont aussi
sales, aussi ruinés que le reste de la ville. Un sipahi, en guenilles rouges,
haut de im,3, avec une vieille baïonnette rouillée, montait la garde à la porte
de ce palais; il me parut consister en quelques petites maisons logeables,
"bâties récemment sur les ruines inhabitables d’un grand édifice.
J’envoyai au Rajah la lettre du magistrat de Mirzapour, qui l’informait de
mon passage sur son territoire. Deux de ses gens furent aussitôt dépêchés
à mon petit camp, qui me dirent, de la part du Rajah, que je n’avais qu’à
parler pour avoir les choses que je pouvais désirer.
Je demandai deux de ses Harkarahs (hérauts), pour m’accompagner jusqu’à
Kallinger. Ceux-ci arrivèrent bientôt avec une armée de Burkhondaz ou gardiens
de nuit.
J’ignore où va le revenu de cette principauté, mais je n’ai pas vu dans la
capitale une maison où l’on me semblât dépenser 3oo roupies, ^5o f r . , par
mois. Les uns me disent qu’il y a 5,000, les autres 10,000 habitants : je
suppose qu’il y en a 6 à 7,000.
Le soir, comme je visitais ce gros village (on ne lui donnerait pas en Europe
d’autre nom), je vis venir dans la rue, du côté du château, un éléphant
monstrueux, sur le passage duquel chacun s’éloignait. On m’avertit de ne
pas rester à portée de sa trompe, attendu qu’il allait a la guerre, et était
déjà fort excité. Je demandai ce que c’était que cette guerre, et compris qu’il
y avait une fête , un simulacre d’action entre des éléphants ; je suivis la foule.
Elle me porta dans un fond, entouré par le hasard de tertres verdoyants,
les uns ombragés de grands arbres, d’autres décorés de pagodes et de mosquées;
des Bananiers, dont je n’avais pas remarqué le feuillage depuis Mirzapour,
en étalaient ici toutes la magnificence, et plusieurs grands Dattiers,
dont, après plusieurs jours, je revoyais aussi la forme dans le paysage,
élevaient leurs têtes au-dessus des Tamarins. Le lit desséché d’un torrent,
qui a creusé cet amphithéâtre naturel, nous séparait seul de la ville, dont
les antiques murailles cachaient heureusement la misère moderne.
La foule garnissait toutes les hauteurs, plus pittoresque encore dans la
variété de ses costumes que celle de Bénarès, et universellement armée. Le
sabre que chacun tient à la main dans son fourreau rouge, sert de maintien
le plus général. Beaucoup ont une pique, dont le fer aigu est ajusté à un
bambou de 1 mètres de longueur, bruni au feu; d’autres portent sur l’épaule
un lourd fusil à mèche; quelques-uns tiennent à la main un arc et
quelques flèches.
Aucun ordre : cette multitude se pousse sur un point, sur un autre; chacun
cherche à passer devant pour mieux voir. Cependant, en une heure, je n’entends
pas une querelle. Seul désarmé, au milieu de la foule, je la traverse
sans difficulté, mais lentement. Un de mes Harkarahs me précède, qui commande
doucement à chacun de se déranger, et chacun me cède sa place,
mais après s’être fait répéter l’invitation.
Neuf éléphants, les uns caparaçonnés misérablement, les autres presque
nus, portant leur conducteur sur le cou et quatre hommes à cheval sur le
dos, comme les quatre fils Aymon, étaient rangés en bataille, pacifiques au
milieu du tumulte de la foule qui se pressait autour d’eux.
Le Rajah, en prince qui sait son métier, se fit attendre. Il arriva comme
le soleil se couchait. Une trentaine de Chobdars ouvraient sa marche avec
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