
à cet effet. Leur taille, en général , m’a paru plutôt petite que moyenne. Les
femmes hottentotes ont les traits du visage plus misérables encore que ceux
des hommes de leur race. Leur poitrine est étroite, leurs bras maigres. Vers
l’âge de la puberté, quand les mamelles se développent sur leur poitrine,
leurs fesses s’accroissènt monstrueusement. Cet accroissement et celui des
cuisses durent jusque dans la vieillesse. Leurs jambes restent grêles.» C’est le
comble de la disgrace de la nature humaine. Au reste, on a vu à Paris', il y
a une dizaine d’années, le type le plus exagéré de oés formes dans la Venus
hottentote dont le squelette est conservé au Musée anatomique du Jardin
du Roi.
- Les Hottentots sont tous libres dans la ville du Cap. Jïgnore s’ils ne
pouvaient pas être esclaves autrefois, sous la domination hollandaise, et si,
même aujourd’hui, ils ne le sont pas encore dans quelques districts de la colonie.
Leur nombre au Cap est considérable. La plupart sont domestiques ; quelques
uns font un petit commerce misérable de détail. Au marché, ce sont eux
qui apportent chaque matin (le dimanche excepté) presque tous les fruits et
-les légumes. La plupart sont sales et déguenillés. Les hommes et les! femmes,
indistinctement, portent le même chapeau. C’est une sorte de pavillon chinois,
un cône bas, à sommet pointu, à base très-large et à bords renversés.
J’ignore si ce peuple est stationnaire, ou progressif, ou rétrograde. On l’a fait
chrétien, luthérien ou calviniste, je pense. Je crois que le peu d’éducation
religieuse qu’on lui a donnée, n’a fait que glisser; sur lui. 11 est'vraisemblable
■que le zèle de certaines classes de citoyens anglais pour le moral improvement
dès classes pauvres du peuple, aura créé déjà quelque établissement de charité
pour l’instruction des Hottentots ; mais s’il en est ainsi ■ les résultats ne se montrent
pas encore. J’ai demandé si un seul d’entre eux occupait un emploi public,1
quelque mince qu’il lut : on m’a dit que non, parce quaucun nétait assez
capable.La loi d’ailleurs leur accorde les mêmes droits politiques qu aux Blancs.
La plupart des Esclaves au-Cap et dans le peu que j ai vu des campagnes
d'alentour, sont des Cafres ou des Nègres importés jadis des côtes N;. 0 . et
N . E. d’Afrique ; presque tous ceux qui existent actuellement dans la colonie
y sont iiés; car depuis qu’elle est tombée au pouvoir des Anglais, la traite
y a été aussitôt entravée de mille obstacles , et depuis absolument prohibée.
Il y a de la bonne foi dans l’administration anglaise à cet égard. Elle exécute
la loi sans tergiverser, et là où la traite est interdite, pas un Noir n’est introduit.
Je ne puis distinguer les Noirs appelés Cafres de ceux auxquels on
ne donne pas ce nom, et qui ont été importés de la côte N.O. Je n’ai
point remarqué qu’ils fussent plus hauts de stature. Il y a entre eux dé
grandes différences individuelles, au travers desquelles je n’ai pu saisir aucun
trait commun caractéristique de leur nation. Ils sont rieurs, insouciants’
paresseux, imprévoyants. On les traite avec assez de douceur : ils coûtent cher-,
et il est difficile dé les remplacer quand on les a perdus. Je ne sais pas si, en
abolissant la traite, l’administration anglaise au Cap a fait des lois pour l’amortissement
gradué de l’Esclavage ; je ne le pense pas : c’eût été heurter trop
brusquement lès intérêts dès Hollandais. Toutefois, il n’y a dans la loi aucune
provision pour la perpétuité de ce fléau, comme dans la constitution
de quelques Etats de l ’Union-Américaine (les deux Caroline); Les Noirs esclaves
peuvent se racheter, et je ne doute pas qu’en devenant libres, ils h’ac-
quierent tous les droits et toutes les aptitudes politiques qui sont attribués
aux Hottentots.
Je supposé que Madagascar est habité par deux races d’hommes distinctes,
des Nègres et des Malais; Qu’i ly ait des Malais, qu’ils y soient même dans
diverses parties;de l’île fort communs, je n’en puis douter, puisque j ’entends
dire que presque tous les Esclaves madécasses que l’on importe à Bourbon, ont
les cheveux longs et plats ; mais j’ignore si ces Malais, anthropologiquement
parlant, ont, avec les Malais de l’Archipel indien, de tels traits de ressemblance,
que le vulgaire averti les appelle du même nom. J’ignore donc si tout ce que
l’on appelle Malais au Cap, vient des. Iles Hollandaises de Java et de Ceylan,
ou de ces Iles' et de Madagascar tout à là fois. Cette dernière conjecture me
paraît toutefois la plus vraisemblable, puisqu’un grand nombre dé gens appelés
Malais sont esclaves ; car je ne sache pas que les Hollandais aient jamais
réduit à cette condition les Insulaires de Java. Les esclaves dits Malais'sont
donc très-probablement des Madécasses, et les Malais libres, dont il y a plusieurs
centaines, sont des Asiatiques venus librement autrefois de leurs Iles
pour trafiquer àu Cap ou pour y exercer des métiers. Sujets des Hollandais
déjà', il devait leur en coûter moins d’aller vivre au Cap, si loin de chez eux,
puisque c’était pour y obéir aux mêmes maîtres. Au reste, l’origine dé cette
population malaise libre du Cap est sans doute fort variée; quoi qu’il en soit,
elle s y montre très-supérieure par son industrie à la race Nègre. Les Hottentots
ne-sont qu hommes dé pèiné ou palefreniers;Les Nègres noirs, sortis de l’Esclavage
, restent, par léur paresse, dans le même avilissement que les Esclaves ;
la domesticité la plus-basse est leur gàgne-pain; ils deviennent cochers, cuisiniers
; c est leur plus haut emploi dans la famille. S’ils exercent des professions
mécaniques, ce sont les plus grossières, tandis que les Malais esclaves, réservés