
offre une grande variété d’espèces alternant les unes avec les autres, dirigées
E. et O ., inclinées au N. ; ce sont des Gneiss, des Syénites, des Micaschistes,
des couches de Quartz compacte, et de Feldspath.
Les bords de ce torrent, dont plusieurs natifs prononcent le nom ( J Ë
Gohai-haddei, sont déserts et sauvages; mais point de dattiers ni de bambous.
Je ne suis qu’à quelques minutes du tropique , et pourrais m’en
croire à 20°.
Un autre torrent, dont les bords offrent tout à fait le même caractère de
tristesse, ou de laideur plutôt, coule au-dessous.de Tchundun-Kéary, grand
village • où est bâti un Bungalow. De là à la hutte près de laquelle je viens
camper sous quelques grands tamarins dans les jungles, il y a 8 mil. (2 il.),
et un petit hameau, relais de Dawk ; il s’appelle Tchandra.
Monotone succession de petits champs de Riz moissonné et de jungles sur
cette route ; quelque peu de Sinapis et de Sesame ; une hutte de loin en
loin. Le pays est assez ondulé pour ouvrir souvent de nouveaux rideaux à
l’horizon; mais leurs aspects sont toujours les mêmes.
Je rencontrai quelques voyageurs, tous venant du nord. Une famille de
Brahmanes qui semblaient pauvres, cheminant à pied avec un seul Couli
( porteur) pour porter tout leur ménage. Deux coulis qui portaient, dans
l’espèce de cage à poules que j ’ai déjà décrite, une femme soigneusement cachée.
Puis un Musulman monté sur un cheval d’assez bonne mine; il avait une
douzaine de serviteurs, de ceux auxquels la dénomination anglaise dîattendants
convient si bien ; tous avaient un sabre, deux plutôt qu’u n , et quelques
uns en outre une hallebarde. Deux coulis portaient tout le bagage de
ce ^seigneur. Les natifs les plus riches n’ont pas de mobilier ni de linge ;
quelques pierreries, quelques cachemires, font toute la différence du plus
pauvre au plus riche.
Le i x décembre 1829. — Au camp à Perani Ç j , 7 cos. ( 4|||| du camp du 10 décembre. ±= [ Chas§.J
La route, dirigée d’abord presqu’à l’O . en sortant de Rogonatpour, tourne
aujourd’hui à l’O .N .O . Les collines et les montagnes sont dans le lointain;
cependant le sol n’est point plat : sa surface résulte de plans étendus, légèrement
relevés et appuyés les uns contre les autres; on monte et l’on descend
fréquemment, mais par des pentes presque insensibles.
Les roches primitives qui se font jour çà et là dans les plaiues, en crêtes
peu élevées, et dans lesquelles sont creusées quelques ravines, et trois torrents,
ne présentent plus la disposition régulière qu’elles m’ont offerte depuis
le lieu où j ’ai commencé à les observer. A un- mil. ( j 1.) du camp, j ’en ai vu de
dirigées N .E . et S .O . , inclinées a u N .O . A 3 mil. (| 1.) plus lo in , gisement
semblable : c’étaient dgs Micaschistes et des roches de Quartz et d’Amphibole.
Au delà sont des couches de Quartz et de Feldspath dirigées d e l’O .N .O . à
l’E .S .E . , inclinées au S .S .E . Puis des couches de Graphite pareillement
orientées. Lé «Feldspath de ces dernières est converti en Kaolin.
Après le village de Chass, on traverse un grand torrent où les roches,
mises à nu, présentent le gisement observé d’abord de l’E . à 1 0 ., inclinées
au N. : ce sont des Syénites. Le torrent s’appelle Kerka (
Enfin, un peu avant d’arriver au hameau de Perani, on passe dans le
lit' d’un autre torrent, o ù , malgré la grande quantité de roches mises à nu
et leur structure veinée, il est impossible de distinguer aucune stratification
régulière. La roche dominante est composée de Feldspath ro se , de Quartz
verdâtre, d’Amphibole et de quelques paillettes Tares de Mica. Les trois
premières de ces substances y forment chacune de petits lits ondulés ; ceux
du Feldspath étant les plus épais, et ceux de l’Amphibole les plus minces. Çà et
là l’Amphibole disparaît, et il reste une roche de Quartz et de Feldspath où sont
renfermés des amas très-singuliers de cette substance mêlée avec du Quartz.
Quelques-uns de ces amas ont l’air de filons, tant ils sont brusquement terminés
sans aucune transition avec la roche qui les contient, tandis que, si
on les suit à quelque distance, on les voit s’y fondre insensiblement. Je suppose
que cet accident a été décrit par des géologues anglais en ce p ays, comme des
filons de basalte. Voir les échantillons :—(G. 12) Gneiss du torrent de Perani,
variété dominante. — (G. i 3 ) Amas amphiboliques dans le Gneiss de Perani,
qu’on prendrait tantôt pour des couches, tantôt pour des filons, ailleurs pour
des fragments empâtés, mais qui ne sont que des accidents bizarres de cris-
tallisatioÀ.^g( G. 14) Fragment bien caractérisé d’un de ces amas amphiboliques,
du même lieu.
La contrée d’ailleurs est monotone, des jungles pareils à ceux d’hier, de
la culture par intervalles, mais plus d’étangs. Le sol sablonneux ne tient pas
l’eau : on tire des puits celle que l’on boit.
Le 12 décembre 1829.— Au Bungalow de Gomeah , 10 cos. (5 l.): de Perani. = [ Anggouâli; Bozeri-Adda.j
Le jour ne commençait qu’à poindre quand j ’arrivai à Anggouâli. Je marchais
depuis trois heures au clair de lune, parmi les bois, mes gens serrés
près de moi, en considération des tigres. Deux sipahis font partie de ma