
climat de ce point du globe. Il en est fort peu assurément qui soient mieux
connus.
Quoique Bénarès soit en dehors du tropique de plus d’un degré et demi, les
variations horaires du baromètre n’y ont été cachées entièrement qu’une seule
fois dans l’espace de plusieurs années, par les variations accidentelles. Leur
amplitude varie, s’accroît, se resserre parallèlement à l’amplitude des oscillations
diurnes du thermomètre. Une seule saison à Calcutta avait suffi pour
in’y montrer cette dépendance de la manière la plus évidente. M. Prinsep,
dans une disposition graphique très-ingénieuse, a exprimé fidèlement le parallélisme
des unes et des autres.
Je n’étais pas un étranger pour lui quand on lui annonça mon nom. Je lui
avais écrit de Calcutta pour obtenir une copie du détail journalier des observations
du baromètre qui lui avaient fourni ces résultats intéressants. Je désirais,
par la comparaison de ses observations avec celles faites à Calcutta, connaître
quel rapport existe entre les modifications accidentelles de l’atmosphère
( dont le baromètre est affecté ) dans ces deux villes si éloignées. Calcutta avait
toujours été la station inférieure de tous les voyageurs qui ont observé le baromètre
sur les cimes de ITiimalaya pour en déterminer la hauteur, et je pensais
que l’énorme distance horizontale des deux observations simultanées ne permettait
aucunement de connaître les modifications dont pouvaient être affectées
les couches de l’atmosphère , entre le baromètre supérieur placé sur les frontières
du Thibet, et le baromètre inférieur observé au bord de la baie du Bengale.
M. Prinsep me reçut comme un homme qu’il connaissait pour lui avoir
écrit aussi (car il m’avait répondu), et qu’il attendait comme son hôte.
Pour accorder le baromètre de M. Prinsep avec celui de Calcutta dont je
possède une comparaison très-exacte avec le mien, M. Prinsep et moi observâmes
simultanément nos instruments, e t , de plusieurs séries d’observations
faites aux heures du jour les plus favorables, le i er janvier, le .3 et le, 4 >
nous conclûmes que le sien marquait, à 3o pouces anglais de hauteur,
o , i o i de pouce anglais de moins que le mien, environ om,0020, différence
énorme qui ne pouvait être imputée à la graduation vicieuse des échelles. Un
moment, je crus qu’une bulle d’air s’était introduite dans mon baromètre et en
avait divisé la colonne; j ’allais faire, pour m’en assurer, l’opération périlleuse
de le démonter, quand nous nous avisâmes, au lieu de cela, d’observer à la fois
et nos baromètres et le thermomètre barométrique de Wollaston, accordé autrefois
expérimentalement par M* Prinsep avec son baromètre. Ce n’est pas
un des moindres mérites de cet instrument que d’offrir un terme immuable
de comparaison avec le baromètre, qui est au contraire si sujet à se déranger.
Il donna pleinement raison au mien, et en retournant à ses tables des anr
nées précédentes, M. Prinsep trouva l’époque où son baromètre a cessé de
s’accorder avec le thermomètre de Wollaston, réglé d’abord avec lui. C’est
au mois de mai 1828.
Jusque-là il y a une identité parfaite entre les indications de l’un et de
l ’autre ; or, nous avons trouvé que son HPollaston’s Boïler, à 3o pouces anglais
de pression atmosphérique, et 66° de Fahrenheit, indique une pression de
0,017 po. ang. plus faible que mon baromètre, et qi*e, par conséquent, toutes
les observations de M. Prinsep faites jusqu’au mois de mai 1828, sont de cette
quantité, o*0'" 8*,017, trop faibles, si mon instrument est exact.
La Monnaie est le meilleur bâtiment de Bénarès. C’est proprement le seul
édifice européen ; c’est M. Prinsep qui l’a bâti. A peine terminé, on y arrête
le travail, on en ferme les portes, et l’on ne veut plus battre monnaie au Bengale
qu’à Calcutta. L’économie, cette fois, est évidemment des plus mal entendues.
Les frais de voyage de l’argent sont considérables dans l’Inde, à raison des
risques et de la cherté de l’assurance. Les convois d’espèces, soit par terre,
soit par eau sur le fleuve, sont souvent attaqués et^enlevés.
La monnaie anglaise de l’Inde est frappée d’une façon honteuse; elle ne
s’empile pas ; le poids n’en est qu’approximatif avec des balances grossières.
J’ignore si le titre en est vérifié avec plus de sévérité que les dimensions, mais
il n’y a dans chaque hôtel des monnaies qu’un essayeur pour l’éprouver; à
Calcutta, M. Wilson, et ici, M. Prinsep, qui retourne près de M. Wilson comme
assistant. ~ .
Le directeur ici s’est empoisonné dernièrement : il manquait dans sa caisse
deux lacks, 5oo,ooo fr., au Gouvernement. La place d’essayeur étant unique,
est bien autrement importante qu’en France, où trois ou quatre opérations se
contrôlent, faites par diverses personnes.
Le Gouvernement perçoit, sous des dénominations diverses, des impôts sur
le passage de certaines marchandises, d’une province ou dune partie du cours
de la rivière à une autre : on dirait des douanes intérieures. Ailleurs, ces
impôts ne se percevant qu’aux avenues d’une ville , semblent etre des octrois.
Jadis, ceux-ci appartenaient à la ville; mais on les a depuis versés à la caisse
du trésor, par rentrées progressives. Dans les dernières années, il restait à
Bénarès un fonds annuel de 20,000 roup., 5o,ooo fr. : c était la dotation d un comité
des travaux publics ; il était nombreux sur le papier, mais dans le fait se
composait du seul M. James Prinsep. C est dans 1 exercice de ces fonctions