
C’est là le gite superficiel des diamants enveloppés d’argile ferrugineuse.
Ils sont mêlés aussi dans ce sol de transport.
L ’exploitation de ces gîtes est des plus simples. On pioche ce sol graveleux
et rougeâtre, là surtout où des blocs de Grès y sont enterrés; on extrait
la terre caillouteuse qui entoure ces blocs, ou la touille comme du mortier
, après l’avoir délayée avec de l’eau en une boue liquide. On lave cette
boue pour en séparer les parties les plus fines et les plus légères, l’argile,
le fer terreux et la poussière de Mica. On achève le lavage dans des paniers
dê bambous très-serrés; et quand l’eau passe claire au travers, on jette le
gravier ainsi nettoyé sur une aire unie, où il sèche au soleil ; il passe trois
fois par les mains des Chercheurs avant d’être rejeté.
Les natifs appellent , D jila , ces exploitations superficielles : elles sont
très-nombreuses. Chacun est libre d’en ouvrir sans payer de redevance au
prince pour les diamants qu’il y peut trouver ; et d’ailleurs c’est un travail
à la portée des plu6 pauvres, il n’exige aucun frais; dans la terre qu’on a
extraite et lavée aujourd’h u i, on peut trouver demain un diamant, c’est tout
à fait une loterie ; elle mine ceux qui y jouent. On ne trouve généralement
que de fort petits diamants dans ces mines superficielles. Voir les Echantillons
de l’exploitation de Panna même (i) : — (G. 53.) Grès quartzeux à grain
très-fin, blanc ou peu coloré, compacte, renfermant quelques paillettes rares
de Mica, incolore, et de petites cavités rempbes de fer oxydé, qui donnent
à la roche un aspect moucheté. L’oxyde de fer donne quelquefois à ces couches
une forte coloration et une structure contournée. En couches horizontales,
sous des couches qui renferment les diamants. A 2 mil. ( 11 .) au N .E . de
Panna. — ( G. 54-) Fer oxydé (argileux) en minces fragments roulés, pisi-
formes, épars sur les couches précédentes, quand elles sont à n u , remplissant
leurs fissures, et recouvrant indistinctement toutes sortes de roches. Il me
parait provenir du détritus des couches subordonnées au Grès. -¡sjSfG. 55.)
Fragments de Grès, blanc, très-fin, micacé, très-moucheté de taches ferrugineuses,
formé, comme dans le n" 53 , en blocs anguleux épars au pied
des collines que constitue le n° 53 ; et dont les intervalles sont remplis du
n° 56. 5 1 G. 56-feFragments menus de Grès ferrugineux et oxyde de fer
pisiforme, argileux, analogue au n° 54. C’est la mine de diamants superficielle
appelée Djila, à 2 mil. ( f 1.) au N .E . de Panna.
Fouillé de la même manière, il se peut qu’en beaucoup d’autres parties
du plateau, le sol, composé comme ici de Lâlkakrou et de débris de Grès
(1) Voir la Carte du capitaine Franklin.
et d’argile, montre des diamants. Cependant leur présence dans ce sol de
transport s’explique ici par une cause prochaine qui n’a pas encore été observée
ailleurs, si ce n’est à quelques milles plus loin, au N .E ., où existe
un lambeau de brèche adamantifère bien plus considérable que celui de
Panna.
L ’espace où sont ouvertes les excavations profondes appelées Gahira,
est beaucoup moins étendu que la surface où l’on exploite les Djilas. C’est
une petite tache de moins d’un mille ( 1 1.) de diamètre,à i Emilie ( f l.)a u N .E .
de Panna.
Le sol y est ondulé, et les bancs de Grès environnants sont cachés sous
ces ondulations, formées de Lâlkakrou mêlé d’argile et semées de blocs épars.
Je n’aperçois aucun trait dans la configuration du terrain qui indique que
des couches nouvelles reposent au-dessous de sa surface.
Les mines consistent toutes en un puits de 15 à 20 mètres de diamètre,
et dont la profondeur varie de 10 à i 5 mètres, selon l’épaisseur des couches
qui recouvrent le conglomérat adamantifère.
Je suis descendu dans un grand nombre; j ’ai dessiné leurs coupes, et, de
ces nombreux dessins, qui n’étaient pour la plupart que d’exactes répétitions
les uns des autres, je n’en conserve ici que deux, Pl. X Y I I et Pl. X V II I,
où se voient réunis, non par une fiction, mais par le hasard de la nature
qui me les a présentés ainsi rassemblés, tous les accidents des couches qui
accompagnent celle où se trouvent les diamants,
Le sol végétal, formé, comme je l’ai dit, de gravier ferrugineux, de sable
quartzeux et d’argile rougeâtre, 'à la profondeur d’un mètre ou deux, est
devenu plus homogène dans sa composition ; ce n’est plus qu’une argile rouge
terreuse, nullement endurcie. Le Lâlkakrou a graduellement disparu.
Des blocs de Grès arrondis, de la grosseur de la tête, ou doubles ou triples
de ce volume2 se montrent bientôt enterrés dans la terre rouge, non dispersés
sans ordre au milieu d’elle , mais rassemblés, comme les silex dans la craie,
en amas aplatis, en forme de couches courtes et interrompues. La terre
rouge les empâte comme un mortier friable, et remplit leurs intervalles sans
adhérer à leur surface.
Ces blocs de Grès appartiennent aux nombreuses variétés que j ’ai eu occasion
de décrire depuis que je suis monté, près de Mirzapour, sur les collines
formées de cette roche. Cependant les variétés les plus dures dominent
dans leur nombre; elles sont blanches ou très-peu colorées, à grain très-fin,
mouchetées de brun et de violet,