la terre ferme , la terre neuve, les terres ar&iques, les
terres auftrales , &c. ( D . J. )
T erres-antarctiques , ( Géog.mod. ) ce font
les terres oppofées aux terres aréliques ou feptentrio-
nales ; on les appelle autrement continent méridional,,
terres méridionales, terres aufirales. Elle font; bornées
par la mer du fud, l’Océan éthiopique &: l’Océan indien.
Voyei T erres australes. (D .J . )
T erres arctiques, / « , ( Géog. mod.) c’eft-à-
dire, les terres Septentrionales. Les Géographes appellent
terres arctiques, lés terres les plus voilines du pôle
feptentrional, comme font les pays'de Groenland ,
6c les autres qui fe trouvent au nord de l’Amérique,
autour des détroits de Hudfon, de Davis 6c de la
baie de Baffin. On donne auffi ce nom au Spitzberg,
qui eft au nord de l’Europe, à la nouvelle Zemble,
& à la nouvelle Irlande, &c.
De toutes les terres arctiques on n’en connoit encore
que quelques côtes, & on ignore pleinement fi du
fond de la baie de Baffin , ou en d’autres endroits,
il n’y auroit point quelque paflage d’une mer à
l’autre.
C ’eft cependant l’envie de trouver au nord une
communication de nos mers avec celle des Indes orientales,
qui a fait entreprendre tant de navigations pé-
riileufes, dont on peut voir les détails dans les voyages
de la compagnie, hollandoife des Indes orientales
6c dans le recueil des voyages au nord. C’eft à cette
efpérance, que l’on doit la découverte de la nouvelle
Zembie , de la nouvelle Irlande , 6c du Spitzberg au
nord de l’Europe, de Groenland, des îles de Cumberland
6c de Raleigh, du nouveau Danemarck, 6c
de la terre de Jeffo, qui eft au nord de l’Amérique 6c
de l’Afie. (D . J.)
T erres australes , les, ( Géog. mod. ) ce font
les terres fituées vers le pôle méridional, oppofées au
pôle ardique. Elles renferment la nouvelle Guinée,
la terre des Papoux, la nouvelle Hollande, la terre de
la Circoncifion, la terre de.Feu, la nouvelle Zélande,
l’ale de Feu, l’île de Horn & les îles de Salomon, autant
de pays qui nous font inconnus.
Nous ne fommes pas auffi avancés en connoiflan-
ces vers le midi que verd le nord ; en voici quelques
raifons : les navigateurs partant de l’Europe, avoient
plus d’intérêt de connoître le pôle dont elle eft voifi-
ne , que celui qui lui eft oppofé. La navigation du
nord fe pouvoit faire à moins de frais que celle du
midi. On cherchoit un paflage aux Indes, le grand
objet des navigateurs des quinze 6c feizieme fiecles.
Quand on eut doublé le cap de Bonne-Efpérance,
on fe vit tout-d’un-coup dans la mer des Indes , 6c il
n’y eut plus qu’àfuivre les côtes , en prenant la faifon
des vents favorables. Quand on eut trouvé paflage
dans la mer du fud par le détroit de Magellan, on fe
trouvoit aux côtes du Chili 6c du Pérou, 6c on s’em-
barafîa peu des pays qu’on laiffoit à la gauche du détroit
; des vaifleaux cnargés de provifions ou de mar-
chandifes fe flattoient d’arriver, fans fe détourner de
leur route que le moins qu’il étoit poffible.
D ’un autre cô té, on ne fait pas fi le port découvert
par Drak au 300e degré de longitude, vers le
6 1. degré de latitude méridionale, appartient à quelque
île ou à quelque continent, ni fi les glaces vues
par M. Halley entre les 340-& 355 degres de longitude
par les 5 3 degrés de latitude méridionale, ont
quelque liaifon avec les terres de vue. C ’eft aux navigateurs
que les ordres de leurs maîtres ou les hazards
de leur profeffion porteront dans ces climats ,
à nous dire ce qu’ils y trouveront ; ce n’eft pas aux
géographes à prévenir leurs découvertes par des con-
jefîures que l’expérience détruiroit. On s’ eft fi mal
trouvé de cette efpece de divination, qu’on devroit
bien en être corrigé. ( D . J. )
T erre australe du Sa in t -Esprit, la, (Géog,
mod. ) partie des terres auftrales, au midi de la mer
du Sud. Elle fut découverte par Fernand de Quiros ,
efpagnol ; c’eft pour cela que quelques-uns la nomment
terre de Quiros. Il n’en a cependant parcouru
que quelques côtes, comme les environs du golfe
de Saint-Jacques 6c de Saint Philippe, 6c nous n’en
connoiflons pas davantage aujourd’hui. Nous ignorons
même fi la nouvelle Guinée , la nouvelle Hollande
, la terre de Diémen, 6c la terre aufirale du Saint-
Efprit font une terre continue, ou fi elles font fépa-
rées par des branches de l’Océan. (D . J. )
T erre australe propre ou T erre de G on-
neville, ( Géog.mod. ) pays des terres auftrales ou
antarctiques. Ce pays eft à l’occident de la nouvelle
Hollande, 6c au midi de l’ancien continent. Il fut découvert
en 1603 par un capitaine françois nommé
Gonneville, qui y fut jetté par la tempête, 6c qui en
donna une relation. En 1697, le capitaine Vlamming,
hollandois, envoya fur la terre aufirale propre trois
vaifleaux, qui pour toute découverte y remarquèrent
quelques havres allez bons 6c des rivières fort
poiflonneufes. (D . J .)
T erre de Ba ira , ( Hifi. nat. ) nom donné en
Italie à une tetre blanche, qu’on trouve près de Baira
, 6c à peu de diftance de Palerme ; on l’appelle
auffi poudre de Ciaramont, en l’honneur de celui qui
en fit le premier ufage pour la guérifon des fievres
malignes , 6c pour arrêter toutes fortes d’hémorrhagies
; mais enfin le monde a été détrompé fur les
vertus prétendues de cette terre , comme fur celles
*de tant d’autres. (D . J .)
T erre de la C om p ag n ie , la , (Géog. mod.)
île fituée à l’entrée d’un golfe, qui entre dans la terre
de Kamfchatka, dont il fait une prefqu’île. Elle a été
découverte par les Hollandois en cherchant un paflage
du Japon à la mer du Nord. Ils lui donnèrent ce
nom pour l’approprier à leur compagnie des Indes
orientales. Elle eft entre le 45 & le 52 degré de latitude
, au 175 de longitude pour la partie occidentale.
(D . J .)
T erre des Et a t s , (Géog. mod.) île de là mer
du Sud. Elle fut découverte par Jacques le Maire en
1616 ; elle eft fituée à l’orient de celle de Feu, dont
elle n’eft féparée que par le détroit de le Maire ; elle
eft entre le 37 & le 40 degré de latitude méridionale. n ü h T erre-Ferm e , (Géog. mod.) on appelle ainfi en
général toute terre qui n’eft pas une île de la mer.
C ’eft en ce fens que les Vénitiens appellent Y état de
Terre-Ferme, les provinces de leur république qui
font dans le continent , pour les diftinguer des îles
de la Dalmatiê, de Corfou 6c de Venife elle-même ,
qui n’eft qu’un amas d’îlës, fans parler de Zante, de
Céfalonie, de Candie 6c de quantité d’autres que les
Vénitiens pofledoient anciennement.
C ’eft auffi par cette même raifon que les Efpa-
gnols qui avoient commencé la découverte de l’Amérique
par les îles Lucayes , par Cuba, Saint-Domingue,
Portoric, 6c par l ’île de la Trinité, appelèrent
Terre-Ferme , ce qu’ils trouvèrent du continent entre
cette derniere île , 6c l’îfthme de Panama. ( D . J. )
T erre-f erm e , V état de, ( Géog. mod. ) l’état de
Terre-ferme des Vénitiens comprend le Bergamafque ,
le Crémafque, le Breflan, le Véronèfe , le Trévi-
fan, le Frioul, le Polefin de Rovigo , le Padouan 6c
l’Iftrie. ( D . J . )
T erre-ferm e, en Amérique, (Géog. mod.)vafte
contrée de l’Amérique, fous la zone torride, entre le
treizième degré de latitude feptentrionale & le deuxie*
me de latitude méridionale. Elle compçpnd fix gou-
vernemens fur la mer du Nord ; favoir, Paria, ou la
nouvelle Andaloufie , Venezuela, Rio de la Hacha ,
Sainte-Marthe, Carthagène & la Terre ferme proprement
dite. Elle comprend fur la mer du Sud deux
autres gouvernemens ; favoir, le royaume de Grenade
6c le Popayan. '
Le nom de Cafiille d'or étoit autrefois commun à
une grande partie de ce pays-là, qui eft aujourd’hui
partagé entre trois audiences ; celle de Saint - Do-
mingue , celle de Santa-Fé 6c celle de Panama.
La T erre fier me proprement dite, eft une province
■ particulière du grand pays qui eft le long de la côte
feptentrionale de l’Amérique méridionale ; c’en eft
proprement la partie, qui eft entre la nouvelle Ef-
pagne, la mer du Nord , la mer du Sud 6c le golfe
deDarien. Panama 6c Puerto-Belo en font les principales
villes. ( D . J . )
T erre-franche , la , ( Géog. mod. ) canton des
Pays-Bas dans la Flandre françoife. Il comprend les
châtellenies de Bourrugob, de Bergue S. Vinox 6c
de Gravelines ; Dunkerque en faifoit autrefois une
partie. Ses principales villes font Gravelines, Bour-
bourg 6c Bergue S. Vinox. (D . J .)
T erre de Fe u , îles de la , ( Géog. mod. ) les Ef-
pagnols cfifent improprement Terra delFuego,comme
fi c’étoit un continent; les îles de la Terre de Feu font
fituces entre le détroit de Magellan 6c celui- de le
Maire. Ce font plufieurs îles qui s’étendent environ
60 lieues eft 6c oueft, le long du détroit de Magellan,
& qui en forment la côte méridionale.
Le nom de Terre deFeu fut donné à cette côte , à
caufe de la grande quantité de feux 6c de la grofle
fumée que les navigateurs , qui la découvrirent les
premiers, y apperçurent. On croyoit alors qu’elle
joignoit à quelque partie des terres auftrales ; mais
quand on eut découvert le détroit de S. Vincent ou
de le Maire , on s’apperçut qu’elle étoit ifolée. Les
nouvelles découvertes ont fait cennoître que cette
terre eft divifée en plufieurs îles ; que pour palier dans
la mer du Sud, il n’eft pas même neceflaire de doubler
le cap de Horn ; qu’on le peut laiffer au fud en
entrant par l ’eft dans la baie de Naflàu, 6c gagner la
haute mer par l’oueft de ce cap ; enfin , que comme
on voit par-tout des anfes , des baies 6c des golfes ,
dont la plupart s’enfoncent dans les terres autant que
la vue peut s’étendre , il eft à préfumer qu’il y a des
paflages dans la grande baie ou golfe de Naflàu, par
où les vaifleaux pourroient traverfer dans le détroit
de Magellan.
Les îles de la Terre de Feu, font habitées par des
fauvages qu’on connoît encore moins que les habi-
tans de la T erre Magellanique. Dom Gardas de Mo-
del ayant obtenu du roi d’E(pagne deux frégatespour
obferver ce nouveau détroit,y mouilla dans une baie
où il trouva plufieurs de ces infulaires, qui lui parurent
d’un bon naturel. Ils font blancs comme les européens
; mais ils fe défigurent le corps, en changeant
la couleur naturelle de l eur vifage par des peintures
bizarres. Ils font à-demi couverts de peaux d’animaux,
portant au cou un collierd’écailles démoulés
blanches & luifantes , & au-tour du corps une
ceinture de cuir. Leur nourriture ordinaire eft une
certaine herbe qui croît dans le pays , 6c dont la
fleur eft à-peu-près femblable à celle de nos tulipes.
Ces peuples font armes d’arcs & de fléchés, où ils
enchâflent des pierres, 6c portent avec eux une ef-
pece de couteau de pierre. Leurs cabanes font faites
de branches d’arbres entrelacées les unes dans les
autres ; 6c ils ménagent dans le to it, qui fe termine
en pointe , une ouverture pour donner un libre paflage
à la fumée. Leurs canots faits d’écorces de gros
arbres , font allez artiftement,travaillés.- Ils ne peuvent
contenir que fept à huit hommes , n’ayant que
douze ou quinze piés de long fur deux de large. Leur
de Venifeà~PeU’PrèS fembIable à ceUf des gondoles
La cote de la Terre de Feu eft très-élevée ; le pié
t e montagnes eft rempli de gros arbres fort h auts,
mais le Ibmmet eft pfefque toujours couvert de neige-
On trouve en plufieurs endroits un mouillage äffet
bon pour faire commodément du bois & de l’eâu ;
mais il regne dans ces îles des fréquentes tempêtes
produites par les vents d’oueft ; c’eft pourquoi cèuJc
qui veulent faire route à l’oueft , évitent la côte de
Ces îles autant qu’ils peuvent, & courent au fud où
ils trouvent les vents du fud qui les conduifent en •
toute sûreté au lieu de leur deftination. (D . J.)
T erre de G uinée , f Géogk mod.) pays de FA-
frique occidentale * à la droite de la riviere Niger ,
ou Sénégal , après qVon a pafle la Barre. Ce pays
eft beaucoup plus agréable que la pointe de Barba-
rie. Il eft uni, couvert çà-&-là de verdure, avec des
bouquets de grands arbres de différentes efpeces, entremêlées
de cocotiers & de palmiers. (D . J .)
T erre-N eu v e , île de, (Géog, mod• ) grande
île de l’Océan fur la côte orientale de l’Amérique feptentrionale
, à l’entrée du golfe de S. Laurent, entre
le 36 6c le 53 degré de latitude. Cette île fut reconnue
en 1497 par Jean 6c Sébaftien Cabot pere 6c fils, envoyés
pour des découvertes par Henri VII. roi d’Angleterre
; c’eft pourquoi les Anglois la nommèrent
Newfound-land. On lui donne près de 300 lieües de
tour. La difpute des Anglois 6c des François fur la
première découverte de cette île n’a plus lieu depuis
que par le traité d’Utrecht, la France a cédé la pof-
leffion entière de Terre-Neuve à la grande-Bretagne.
C’eft à foixante lieues de Terre-Neuve qu’eft le
grand banc pour la pêche de la morue , étendue de
pays que l’on eftime avoir 200 lieues de longueur;
les morues y font fi abondantes, qu’un bon pecheur
en prend plus d’une centaine dans un jour. Cette
pêche y eft très ancienne , car un anglois rapporte y
avoir trouvé l’an 1 5 1 1 , cinquante bâtimens de différentes
nations. On en voit aujourd’hui chaque année
cinq ou fix cens , anglois , françois ou hollandois
; c’eft auffi tout l’avantage qu’on retire de Terre-
Neuve , qui eft un pays rempli de montagnes 6c de
bois. Les brouillards y font fréquens 6c de longue
durée. Le grand froid en hiver eft en partie caufé
par les glaces , qui venant à flotter fur les côtes,
refroidiflent l’air fenfiblement. Les fauvages de Terre-
Neuve font de petite taille, n’ont que peu ou point de
barbe, le vifage large 6c plat, les yeux gros, 6c le
nez court. (D . J.)
T erre de Patn a , (Hifi. nat. ) terre qui fe fait à
Patna, ville des Indes fur le bord du Gange , 6c capitale
d’une province à laquelle elle donne fon nom.
Cette terre eft argilleufe, approchante de la terre fi-
gillée , de couleur grife tirant fur le jaune , infipide
au goût, 6c d’une odeur agréable ; on en fait dans ce
pays-là des pots, des vafes, des bouteilles , des carafes
minces & fi légères que le vent les emporte facilement.
On nomme ces carafes gargoulettes. Voyt{
Gargoulette.
La terre de Patna paffe pour abforbante & propre
pour arrêter les cours de ventre ; mais l’artifice de
cette poterie eft- plus joli que les vertus qu’on lui
attribue ne font réelles. On s’en fert dans le ferrail
du mogol, 6c dans les ferrails des princes indiens.
{D .J .)
T ERRE PERSIQUE, ( Hiß. nat. ) perfica terra dans
les auteurs d’hiftoire naturelle, eft une terre du genre
des ochr,es , nommée dans les boutiques de Londres
rouge-indien, indian red ; c’eft ùn ochre d’un très-
beau pourpre , d’une texture compare & très-pe-
fante. On la trouve dans la terre d’un rouge fanguin ,
6c il faut fe fervir de crocs de fer pour l’en tirer en
maffes irrégulières ; fa furface eft falé, inégale, pleine
de particules larges , blanches- 6c brillantes,; cette
terre eft rude au toucher, tache les mains profondément
, eft d’un goût trè$-aftringent, 6c fait une violente
effervefcence avec des menftrues acides. On