tes de tambours. Celui-ci reffembloit à un crible entouré
de fonriettes, à-peu-près comme aux tambours
de bafque. On s’en fervoit dans les occafions de ré-
jouifTance , après une viéloire , dans les feftins , les
noces j & pour célébrer les louanges de Dieu.
Le ïympanum des Romains étoit un cuir mince,
étendu fur un cercle de bois ou de fe r , que l’on frap-
poit à-peu-près de la même maniéré que font encore
à préfent nos bohémiennes. Quelques auteurs dérivent
ce mot de xlo-miv, frapper ; Voflius le tire de
l’hcbreu toph. Il eft du-moins certain que l ’invention
des tympanum vient de la S y r ie , félon la remarque
de Juvenal.
Jampridem Syrus in Tyberim defiuxit orontes
Et lihguam & mores & cum tibicine cbordas
Obliquas , nec non gentilia tympana fecum
Vexit.
Ils étoient fort en ufage dans les fêtes de Bacchus
& de Cybele , comme on voit par ces vers de Catulle.
Cybelts Phrygiæ ad nemora dcæ , . '
Ubi cymbalum jonat, ubi tympana roboant.
Hérodien, parlant d’Héliogabale, dit qu’il lui pre-
hoit fouvent des fantaifies de faire jouer des flûtes,
& de faire frapper des tympanutn , comme s’il avoit
célébré les bacchanales.
Le leéleur trouvera la repréfentation de divers
fympanum & cymbales des anciens dans le Mufteum
romanum de Spon , l. II. fect. 4. tab. y . & 8. & dans
Agoflini Gemme Antiche , part. I. p. 30. ( D . J.')
TYMPHÆA, ( Géog. anc.) ville de la Thefpro-
tie , félon Etienne le géographe. Strabon , /. VIL
pages j i 'G & 3 2 7 , ne connoît que les peuples qu’il
nomme Tymphæi, & qu’il place vers les fources du
Pénée. Selon Pline , /. IV. c. ij. les peuples Tymphæi
étoient du nombre de ceux qui habitoient l’Etolie ;
mais ', l. IV. c. x . il met encore des Tymphæi dans la
Bifaltie , ou du-moins entre le Strimon & l’Anius ;
ce qui oblige d’en faire deux peuples différens.
( !> .ƒ . )
TYMPHËE , GYPSE DE , tymphaïeum gypfum,
( HijiL nat. ) nom donné par les anciens nafuraüftes
a une terre q u i, fans avoir été calcinée, prenoit
corps avec l’ eau , comme fait le plâtre ou le gypfe
calciné. Ils l ’appelloient aufli terra tymphaïca. Pline
dit : Cognata calci res gypfum ejl; plura ejus généra ;
nam è lapide coquitur, ut in Syria ac Thuriis : & è terra
foditur, ut in cypro & perrhiboeis ; è fummd tellure
& tymphaïeum ejl ; lib. X X X V I . c. xxiij.
TYMPHRESTUS, (Géog. anc.') montagne de la
Theffalie. Strabon, l. IX . p. 433. la met au voifi-
riage du pays des Dolopes. ( D. J. )
TYNDARIDES, f. f. (Mytkol.) on nommoit ainfi
Caftor & Pollux, enfans de Léda & de Tyndare, roi
de Laconie. Caftor fe diftingua dans la courfe & dans
Part de dreffer les chevaux , Pollux dans l’exercice
de la lutte. Aux jeux funèbres de Pélops, la tradition
des Eléens, fuivie par Paufanias , fait remporte! le
prix de la courfe à pie à Caftor , & celui du pugilat
à Pollux. Jupiter, félon quelques poètes, donna l’immortalité
à Pollux qui la partagea avec Caftor , en-
forte qu’ils vivoient & mouroient alternativement.
Couple de déités bifarre y
Tantôt habitans du Ténare
Et tantôt citoyens des deux.
Selon d’autres, il furent placés au c iel, fous le ligne
des Gemeaux , dont la découverte fe fit peut-
etre environ ce tems-Ià ; ce qui a donné lieu à la
première fable de la mort & de la réfurreétion alternative
de Caftor & de Pollux, c’eft que ces deux
étoiles ne fe montrent jamais enfemble. (Z?» /. )
T YN D A R IUM , (Géog. anc. ) ville de Sicile, ftif
la côte feptentrionale. Ptolomée, /. I I I . c. iv. la marque
entre les embouchures des fleuves Hélicon &
Tyméthus. Elle éft nommée Tyndaris par Strabon
l. VI. p. %66. &r. par Pline, /. III. c. viij. qui lui donne
le titre de'colonie.
Dans une ancienne infeription, fes habitans font
nommés TtivS'otpttiç, Tyndarienfes, & dans plus d’un
endroit des verrines de Cicéron, Tyndaritani.
Diodore de Sicile, excep. leg. ex. lib. X X I I . dit
que Denys le tyran donna ce terrein aux Mefféniens,
qui y bâtirent la ville de Tyndaris. Cicéron , verr. 3.
l’appelle nobilijfima çiv'uas : il la met ait nombre des
plus confidérables de la Sicile , Sc il ajoute : fes habitans
étoient les amis & les alliés du peuple romain.
Pline, l. II. c. xcij. nous apprend que la mer avoit
englouti la moitié de cette ville. Le refte eft aujourd’hui
détruit : on n’y voit plus qu’une églife, appel-
lée Sancla Maria in Tyndaro. ( D . J. )
TYNDAR1UM P R OM Q N T O R IUM , ( Géog. anc.')
promontoire de l’île de Sicile , fur la côte feptentrionale.
Il tiroit fon nom de la ville de Tyndaris.
( d . jR
TYNNA , ( Géog. anc.} i°. ville d’Afie , dans la
petite Arménie. Ptolomee , l. V. c. vij. la marque
parmi les villes de la préfeélure de Cataonie.
20. Fleuve de l’Inde, en-deçà du Gange. Ptolomée,
l. VII. c. j . met fon embouchure dans le pays
des Arvares. ( D . J.')
TYPE , f. m. (Gramm. & Théolog.') c’eft la copie 9
l’image, ou la reflemblance de quelques modèles.
Voye^ MODELE, IMAGE.
Ce mot eft formé du grec, twaoç , forme, figure.
Le terme type eft moins en ufage que fes compo-
fis prototype & archétype , qui lignifient les originaux
qui n’ont été faits d’après aucun môdele. Voye^ A r-
c t é t y p e , Pr o t o t y p e , E ctype.
T ype eft aufli un terme fcholaftiqtie, dont les
Théologiens fe fervent fouvent pour lignifier un fym~
bole y un figue cm une figure d’une chofe à venir.
Dans ce fens , on emploie ordinairement le mot
type relativement au mot antitype , a.vTno<moç, qui eft
la chofe même dont une autre chofe eft le type ou la
figure. Voye{ ANTITYPE.
C’eft ainfi que le facrifice d’Abraham, l’agneau
pafchal, &c. étoient les types ou figures de notre rédemption.
Le ferpent d’airain étoit le type de la croix,
&C.
Les types ne font pas de fimples conformités ou
analogies que la nature fait naître entre deux chofes
d’ailleurs différentes, ni des images arbitraires, qui
n’ont d’autre fondement que la reflemblance cafuelle
d’une chofe à une autre. Il faut outre cela que Dieu
ait eu une intention particulière de faire un type, &
qu’il ait déclaré expreffément que ce type en eft un ;
ou que l’autorité de Jefus-Chrift & des apôtres , ou
celle d’une tradition confiante ayent décidé que
telle ou telle chofe eft type par rapport à telle ou telle
autre, autrement, & s’il étoit libre à chaque particulier
de mettre des types où il veut & où il juge à
propos , l’Ecriture deviendroit un livre où l’on trou-
veroit tout ce qu’on voudroit.
M. Gale diftingue les types en hiftoriques & en
prophétiques. Les derniers font ceux dont les anciens
prophètes fe font fervi's dans leurs infpirations.
Les premiers font ceux dans lefquels des chofes arrivées
ou des cérémonies inftituées fous l’ancienTefta-
ment ont figuré d’avance , pronoftiqué ou annoncé
Jefus - Chrift, ou des chofes qui ont rapport à lui
dans le nouveau Teftament.
Les anciens peres de l’Eglife, aufli-bien que les
critiques modernes , font extrêmement partagés fur
la nature & l’ufage des types , & fur les repréfenta-
fi'ons typiques qui fe trouvent dans l’ancien Teliamenr;
& c’ eft ce qui fait une des grandes difficultés
que l’on a à entendre les anciennes prophéties, & à
concilier l’ancien Teftament avec le nouveau. Voyez
Pr o p h é t ie .
On ne peut difeonvenit en effet qu’il n’y ait eû des
types inftitués par la fageffe d ivine, pour être les ombres
& les figures des chofes à venir ; & quoique les
hommes foient tombés , à cet égard , dans bien des
excès , & que plufieurs fe foient imaginés voir des
types par-tout, comme Origene , qui trouvoit des
myfteres jufque dans les chaudrons du tabernacle ,
on doit fe contenter des plus fenfibles & des plus
frappans , ou de ceux dont l’application a déjà été
faite par une autorité fupérieure en fait de religion.
Mais il n en faut point prppofer fans les prouver au-
tant qu il eft poflible, & fans faire voir que ce font
en effet des types, afin de juftifier la folidité du rai-
fonnement des apôtres qui en ont tiré des argu-
mens.
Un auteur moderne foutient que non-feulement
les peres de l’Eglife, mais aufli S. Paul lui-même,
étoient d’opinion que toute la religion chrétienne
étoit contenue dans l’ancien Teftament, & .accomplie
dans l’hiftoire & dans la loi des juifs, & que ce
teftament & cette loi ne dévoient être regardes que
comme les y yw & le s ombres du Chriftianifme. Dans
cette vue il cite l’épître aux Hébreux, chap.viij.S.
chap. x. i. & celle aux Colofliens, chap.j. verf. iÇ. &
iy. il ajoute que les lois rituelles dé Moïfe n’étant
que des types & des ombres des chofes réelles à venir
, doivent être confidérées comme des prophéties
accomplies. C ’eft aufli le fentiment de M. Whifton
& d’autres. Et le premier auteur, pour appuyer davantage
fon raifonnement, cite Jefus-Chrift lui même
q u i, en S. Matthieu, chap. x j . verf, 13. confirme les
prophéties legales , en difant qu’i/ ejl venu accomplir
la^ loi. Mais c eft abufer vifiblement de l’Ecriture que
d’employer ces paflages à prouver que tout y eft
type de figure ; car Iorfque S. Paul dit que Jefus-Chrift
«fl la fin de la lo i, finis legis Chrifius, il ne s’agit pas
de favoir fi Jefus-Chrift y eft figuré & prédit ; il eft
Amplement queftion de montrer qu’il eft le feul auteur
de la juftice quela loi ne pou voit donner. Quand
il dit aux Colofliens , que tout ce qui a été fait, n’a
€té fait que pour Jéfus-Chrift, omnia.in ipfo confiant,,
& ne fublifte qu’en lui, il établit la divinité de Jefus-
Chrift , & il en donne pour preuve que tout ce qui
exifte, n’exifte que par l’opération de fa tôute-puif-
fance. De même quand Jefus-Chrift dit qu’il eft venu .
'accomplir la lo i, cela s’entend des vérités de pratique
qu’il venoit confirmer par fes exemples & par fa
doélrine, & non Amplement des figures qu’il venoit
accomplir, comme fi tout eût été type f bus l’ancienne
loi.
Cette afFeélation des figuriftes a donné lieu à quelques
écrivains peu favorables à la religion , d’obfer-
ver que fi les anciens & les mçdernes partifahs du
fens typique euflent formé le deflein de décrier le
Chriftianifme,ils n’aurpient pû mieux y réuflïr qu’en
trayeftiflànt ainfi toutes chofes en types & en prophéties.
Il ne faut pas s’étonner, ajoutent-ils, que les
athées & les deiftes infultent à la crédulité des chrétiens
, & qu’il réjettent des preuves fondées fur de
pareilles abfurdites.
; Mais on peut répondre à ces écrivains, que l’exemple
des figuriftes rie peuî- tirer à conféquencé contre
la folidité des véritables preuves de la religiori. Car
il ri’eft pas difficile de reconnaître, à-moins qu’on ne
veuille s?aveugler. foi-même, la réalité de ce qu’on
appelle types. Il eft évident qu’il y en avoit beaucoup
fous l’ancien Teftament. Tels étoient les facri-
n ce s , la perfonne du grand-prêtre, l’arche deNoé,
m m ®to^ent ^es. deux verges ou bâtons, dont il eft
parle dans Zacharie, c.xj. verf.y, 10.& 14. telle étoit
Tome X V I ,
la femme adultéré d’Ofée , c . j . v„ f , a. fes e„fans,
wy- 40 • Par ces types & par d’autres femblables,
Dieu & le prophète ont deflein d’annoncer des évé-
nemens futurs, mais il faut obferver ou que le prophète
avertit en même tems le lefteur de prendro
•ces chofes pour types, qu’il le met en état de lés entendre
de cette maniéré, qu’il ne l ’abandonne pas à
les propres conjeaures après l ’événement ou I’ac-
comphflement de ces prophéties ; ou que les apôtres
ont expliqué ces types conformément à la tradition,
des juifs ; & qu’en montrant qu’ils avoient été accomplis
en Jefus-Chrift, ils en ont tiré des argumens
viaorietix en faveur de la religion.
En effet les apôtres ont cité, en parlant de Jefus-
Chrift & des myfteres de la loi nouvelle, un grand
nombre de paflages de l’ancien Teftament dans leurs
écrits mais iis ne les ont pas tous cités dans le même
lens. Ils en ont cité quelques-uns dans le fens que la
fageffe divine avoit intention d’exprimer en disant
les hvres-faints, mais ils en ont cité aufli, fans qu’ils
panifient avoir une deftination particulière & directe
de D ieu , pour les vérités auxquelles ils les appli-
quoient. On en trouve plufieurs qu’ils n’ont appliqués
à Jefus-Chrift qu’à caufe des traits de convenan-
ce & de reflemblance qui enautorifoient l'allufion&;
1 application , & qui avoient donné lieu aux Juifs de
les entendre du Meflie : c’eft le fentiment de plufieurs
peres , & entr’autres de S. Cyrille contre Julien :
Paulus autemy dit ce pere , valde fipiens artfex ad
mtroducendum divina, etiam ilia qux de aliquibus aliis
in feripturis dicta fu n t , aliquoties ad manifefiandum
Chrifiifacramenturn inducit. Verumtamen non ilia fepa-
rat ab iis perfonis in quas dicta ejfe cognovimus 9fed ne-
que omnia illorum ad Chriflum redigic , verum aliquam
partem minimum aliquoties fufeipit quam ipfe po(fitfine
ullo periculo artificiofe adfuum referre propofitum.
^ Le favant Maldonat admet le même principe , &
s’explique ainfi très-nettement furce point. « Quand
» les apôtres, dit i l , remarquent que quelque pro-
» phétie de l’ancien teftament s’eft trouvé accom-
» plie par ce qu’ils rapportent, ils ne l’entendent pas
» toujours de la même maniéré ; cette expreflîon
» peut être prifeen quatre fens différens.
» Le premier, qui eft l’immédiat & le plus pro-
» chain , a lieu Iorfque la chofe s’accomplit propre-
» ment & à la lettre, félon qu’elle eft prédite, com-
» me quand S. Mathieu remarque, ch. j. que cette
» prophétie d’ffaïe, ch. v if une vierge enfantera, &c.
» a été.accomplie dans lji Vierge Marie.
» Le fécond qui eft quelquefois plus éloigné, mais
» qui n’eft pas moins direél & moins àbfolu dans
» l’intention du S: Efprit, a lieu Iorfque la chofe s’ac-
» compiit dans, la chofe figurée par le type, comme
» quand S. Paul applique a Jefus-Chrift, Hébr. ch.j.
» verf. y j. eps paroles du premier livre des rois,
» ch. vij. dites immédiatement de Salomon, je lui
» tiendrai lieu de pere , & je le traiterai comme mon
» f ils , parce que Salomon étoit là figure du Meflie ;
» ou quand S. Jean obferve , ch. x ix. qu’on ne rom*
» pit point les os de Jefus-Chrift à la paffion, pour
» accomplir ce qui étoit dit de l’agnèau pafchal
» Exod. X I I . vous rien brifere\[ aucun os.
» Le troifieme qui n’eft qu’un fens accommoda-
» tice , a lieu lorfqu’on applique une prophétie à ce
» qui n’eft ni l’objet immédiat de la prophétie , ni
» le type figuré par la prophétie , mais à une chofe
» indifférente, parce qu’elle quadre aufli-bien à cet-
» te chofe , que fi elle avoit été faite pour elle , Sc
» qu’il y eût des preuves que le S. Efprit l’eût diri-
» gée à lignifier cette chofe. Ifaïe, par exemple ,
» ch. xxix. femble borner le reproche que Dieu fait
» aux Juifs, de l’honorer du bout des levres, à
» ceux qui vivoient de fon tems ; mais Jefus-Chrift
» l’applique, Matth, xv. à ceux qui vivoient du
F F f f f ij