
le fauxbourg faint Germain, 8c tantôt dans le quartier
S. Paul. Artaxerce fut imprimé à Paris en 1645.
Les autres pièces de Maignon font ; les Amants discrets,
1645 ; U grand Tamerlan & Baja{et, 1648 ; U
Mariage d Orondate & de S ta tir a , 1648; Zénobie-,
reine d tp almire, 1660 ;fon Encyclopédie parut à Paris
in -40. fous le titre de la fcience univerfelle, 1663.'
l’auteur mourut pendant qu’on l’imprimoit. Lorfqu’il
travailloit à cet ouvrage, quelqu’un lui demandant
s’il feroit b ien-tôt achevé : bien-tôt, -dit-il, je n’ai
plus que quelques mille vers. Le lingulier, c’eft de
faire une Encyclopédie en vers ; on n’a peut - être
jamais rien imaginé de fi ridicule. Defpréaux n’a pas
eu tort de mettre Maignon au rang des froids écri-
.vains.
, On ne lit guère plus Rampale & Mefnardïere
Que Maignon, du Souhait, Corbin , 6* la Morliere.
. Scaron a dépeint admirablement le poète Maignon
dans certaine epître chagrine, où il lui fait dire qu’il
a auffi deffein de mettre en vers les conciles. (D .J .)
TOUROBIN ou plutôt TUROBIN, ( Géog. mod.)
petite ville de Pologne, dans le palatinat de Ruffie,
à trois lieues de Chebrechin, 8c de la dépendance de
Zamoski, principauté du palatinat de Belz. (D. /.)
T O U R O N , f. m. terme de Cordier, ce font plu-
fieurs fils de caret tournés enfemble, qui font.partie
d ’une corde. ( D. J. )
T ourons , en Çonfiferie, ce font des ouvrages travaillés
avec des amandes, des avelines , de l’écorce
de citron verd coupée par tranches 8c defféchées à
la poêle, ou dans l’étuve avec du fucre en poudre,
8c des blancs d’oeufs bien fouettés.
TOURS, ( Géog. mod, ) ville de France, capitale
delà Touraine, dans une agréable 8c fertile plaine,
entre la Loire 8c le Chèr. Elle a cinq fauxbourgs,
contient environ vingt mille habitans, 8c eft allez
bien bâtie. Il y a préfidial, bailliage, élection, hôtel
des monnoies très-ancien , intendance 8c archevêchés.
Long, fuivant Caffini, 18. iz '. 30". latit. 47.
Î 3 1-40". ,
Quelques auteurs prétendent que Tours eft le Cot-
farodunum de Ptolomée 8c de la table théodofienne
ou de Peutinger ; mais cette opinion eft peu vraisemblable
, parce que tous les noms qui le terminent en
dunum, indiquent des lieux litués fur une hauteur,
& que Tours eft fituée dans' une plaine.
Quoi qu’il en fo i t , lorfque l’empire romain fut
détruit en Occident, ies Vifigoths s’ étant rendus les
maîtres de toute la partie des Gaules qui eft au midi
de la Loire, la ville de Tours vint à leur pouvoir
fous le régné d’Euric ; Tours étoit encore fous leur
domination l’an 506 , lorfque Verus, évêque de
Tours, comparut par procureur au concile d’Agde ,
compofé des évêques 8c des députés des églifes fu-
jettesaùx rois des Goths ; mais l’année fuivante 507,
Clovis ayant vaincu 8c tué Alaric près de Poitiers ,
il fe rendit maître de tout ce qui eft entre la Loire 8c
les Pyrénées, & il affujettit ailementla ville d eTours,
oîi il alla en dévotion au tombeau de S. Martin, qu’on
regardoit comme le faint tutélaire des Gaules.
Après la mort de Clovis, les villes de Neuftrie 8c
d’Aquitaine ayant été partagées entre fes quatre fils,
Tours échut à Thierri, roi d’Auftrafie ; 8c on voit
par Grégoire de Tours, que les rois qui regnerent à
Metz dans la France orientale, pofféderent toujours
cette ville jufqu’au tems de Clotaire IL qui réunit la
monarchie françoife. Depuis ce tems-là , Tours fut
fujette aux rois de Neuftrie , tant fous la race des
Mérovingiens , que fous celle des Carlovingiens.
Ceux de cette fécondé race perdirent leur pouvoir
8c leur autorité fous Charles le fimple , qui fut dégradé
de la dignité royale & confiné dans une prifon
perpétuelle.
Ce fut dans ce tems que Thibaud furnommé le tricheur,
comte de Blois & de Chartres , qui s’étoit rendu
abfolu dans ces pays-là , au mépris de l’autorité
royale , s’empara de la ville de Tours que fes fuccef-
feurs pofféderent long-tems. L’an 1037 Geoffroi
Martel vainquit en bataille lecomte de Blois, qui
fut contraint de donner Tours pour fa rançon. Geoffroi
Martel laiffa en mourant tous fes états à fes neveux
nommés Plantegenets, à caufe de Geoffroi d’Anjou
qui avoit porté ce nom , & dont le petit-fils Jean
fans-terre, roi d’Angleterre, fut privé par Philippe
Augufte des états qu’il avoit deçà la mer. Enfin Henri
III. fils de Jeàn, céda, entr’autres pays , Tours &
la Touraine à S. Louis par le traité de l’an 12.59.
Le féjour que le parlement de Paris fit à Tours,
la fituation de cette ville dans un pays fertile , 8c la
commodité de la riviere de Loire donnèrent lieu au
deffein d’y établir une univerfité, qui fut créée par
lettres patentes d’Henri IV. données au mois de Janvier
de l’an 1594; mais comme le parlement fut rétabli
à Paris un mois après , cela fut caufe que ces
lettres n’ont point eu d’exécution.
Nos rois ont convoqué plufieurs fois les états à
Tours. Louis XI. les y aflèmbla l’an 1470, Charles
VIII. en 1484, & Louis XII. en 1506 , pour le mariage
de madame Claude de France fa fille, avec
François de V alois, duc d’Angoulème.
S. Gatien fut le premier évêque de Tours, 8c.mourut
vers la fin du iij. liecle. S. Martin eut cet évêché
l ’an 3 7 1 , 8c décéda l’an 397 ; on le regardoit defon
tems comme le maître des évêques. Aujourd’hui l’ar-
chovêque de Tours a pour fuffragans les évêques du
Mans, d’Angers & les neuf de Bretagne , conformément
à la décifion du pape Innocent III. Le revenu
de cet archevêque eft d’environ quarante-cinq mille
liv. Son diocèfe eft compofé de 300 paroiffes, de 1 z
chapitres, de 17 abbayes, &c. Le chapitre de la cathédrale
de Tours eft un des plus illuftres du royaume.
Celui de S. Martin eft auffi nombreux que riche.
Son abbé eft le roi même , comme fucceffeur de Hugues
Capet.
Mais ceux qui aiment les hiftoriens d’églife de provinces
, peuvent lire l’hiftoire latine de l’égfrfe de
Tours par Jean Maau ; elle eft imprimée à Paris en
1667 in-fol. 8c s’étend depuis l’an de J. C. 151 , juf-
qu’à l’année 16 5 5. Au refte cette ville eft la patrie
de S. Odon, d’un illuftre prélat de l’églife gallicane
8c de quelques hommes de lettres. S'. Odon naquit en
879; après avoir été élevé par Foulques, comté d’Anjou
, il fiat nommé chanoine de S. Martin de Tours
en 898 , 8c fécond abbé de Clugny en 927. Il mourut
en 9 4 2 ,8c laiffa plufieurs ouvrages qui ont été
imprimés avec fa vie dans la bibliothèque de Clugny.
L’illuftre prélat 'de Féglife gallicane dont je veux
parler, eft Renaud de Beaune, archevêque de Bourges
, né en 15 2 7 , l’un des plus éloquens 8c des plus
favans prélats de fon tems ; mais ce qui le diftingue
davantage , eft qu’il n’abandonna point, comme firent
tant d’autres eccléfiaftiques, les lois du royaume
à l’égard de la fucceffion à la couronne. Il foutint
toujours qu’encore que le roi de Navarre fut hérétique
, c’étoit à lui que le royaume de France appar-
| tenoit légitimement après la mort de Henri III. IÎ déploya
aux conférences de Surène tout ce que le
droit 8c l’écriture pouvoient fournir de plus fort à
l’appui de fon fentiment. Il donna à ce prince l’abfo-
lution dans l’églife de S. Denis ,8c propofa au clergé
dans l’affemblée de Mantes, de créer un patriarche
en France, ou, ce qui revient au même, de défleur-
délifer la couronne pontificale. Ces deux chofes le
rendirent fi odieux à la cour de Rome qu’elle lui refufa
longtems fes bulles pour l’archeveché de Sens, auquel
il avoit été nommé en 15 96. Enfin le cardinal
d’Offat y travailla fi puiffamment f qu’il les obtint e#
ufeg; Renaiid de Beaune devint bientôt après grancl-
aumonfer de France commandeur des ordres du
roi. kl mourut à; Paris en 1606 à 79 ans; ■ Jb b;* É
M. de Thou dit une chofefinguhere de.ee prélat ;
c’eft qu’il étoit pour ainfi dire attaqué d’une faim ca*
nine'* fans que cet-étâb ait nui à fa fanté. A peine
avoit-il dormi quatre heures que la fainj ie contrai“
gnoit de fedever pour déjeûqer : .c’eft c&qu’il' faifoit
wklément)à. une heure, après minuit ; il le repôfoït
cinq h e u r e s 8c puis il fe mettoit, à table ; ilfaîfoitlà
meme cliofe à huit heures ; il dino.it <8c collatiônnoit
quatre heures apr^j.il.foupoit amplement al l’heure
ordinaire.Ü étoit' volontiers une heure à table.-; c’eft
pou<r, cela qtfil n’^imoit' point; à manger hors de éhez
lui;; & lorsqu'un grand prince qui l’a voit invité fou-
vent. r fans l’avoir jamais trouve défarmé d’exeufes ,
lui demanda la raifon.de ce refus, il eut pour réponfe;.
yos repas font trop courts, 8c vos feryiçes fe'fuivent
de trop près. ; .
Le plus;étr&nge, c’eft que malgré cette ptodigieufë
quantité'd’âlimens qu’il prenoit, il n’en étoit 'pas
moins difpofé au travail d’èfprit ; car pour celui du
Corps, il s’en gardoitbien, n’ofant en ufer de peur
d’irriter fon appétit : nunquam, dit l’hiftorien , 'Jbm-i
jiolentior v if us, nullâ gravedine, aut dolore capitis ttne*
batur, fefnper ceque fui compas & ad omnia paràtùs ;
extra ntgotïa quiettm & confabulationem fectabatitr.
■ ' Je paffe aulc fimjplés hommes de lettres natifs dé
Tours i 8c je trouve d?abord MM; ( Jean & Julien )
Brodenu iffus d’unê famille illuftre & féconde en gens
dé mérite. Jean Brodeâu, célébré écrivain du xvj.’
fiecle, 'mourut dans fa patrie OÙ il étoif chanoine de
S. Martin, l’an 1*563 ,âgé de 63 ans. Il publia divers
ouvrages de littérature qui font eftimés. des fa vans.:
Oii fait fur tout cas de fés dix livres de MifcellanéeS,
de fes commentaires furies épigrammes greques , de
fes iiotès fur Euripide, fur Martial, fur Oppian &
fur Appien.
« Jean Brodeau , dit M. de Thou , né à Tours des
» premières maifons de la ville ,. avoit étudié avec
>> Pierre Danès, & ayant été en Italie grand ami de
;> jPièrrè Sadolet, de PierreBembo,toùs deux cardi-
» nauxfde Baptifte Egnace, de Paul Manuce 8c d’un
>> grand nombre de fayans ; il avoit ajouté à la philo-
» fophie , èn.quoi il étoit habile , une grande çon-
».noiffance des mathématiques & de, la langue-fainte.
» Enfuite étant revenu en fon pays , il s’abandonna à
h une vie tranquille, non pas toutefois oifive, com-
» nie le témoignent quantité d’ouvrages d’érudition,
>> que cet excellent homme entièrement éloigné d'ambition
8c de vanité, laiffa publier plutôt fous le
» nom d’autrui que foüs le lien, par un exemple de
>> modeftie d’autant plus rare , que dans le fiécle où
i> nous fommes, chacun veut tirer de la gloire, non-
>> feulement dès richeffes, des magiftratures 8c des
» autres honneurs , mais auffi de la fcience & des
>> lettres. » On a Cônfervé dans nôtre pays toutes les
glorioles dont parle M. de Thou, excepté la derniere
à laquelle on a fubftitué celle qu’on tire des vices.
Brodeau (Julien) avocat au parlement de Paris,
s’eft diftingué par des commentaires fur la coutume
de cette v ille, & des notes fur les arrêts de Louet. On
lui doit auffi la vie de Charles du Moulin. Il eft mort
en 163 5.
Grécourt ( Jean-Baptifte Jofeph Villart de ) , chanoine
de S. Martin de Tours, 8c poète françois, mourut
dans fa patrie à 59 ans. Ses oeuvres ont été imprimées
en 1 7 4 8 ,8c plufieurs autres fois depuis.
Elles .contiennent des fables, des madrigaux, des
çhanfons , des contes, des épigrammes, &c. où l’on
remarque un efprit aifé , naturel 8c quelquefois
agréable ; .mais l’obfcénité, la licence 8c le libertinage
qui régnent dans la plus grande partie despoé-
Tome X V L
fies;.de. ce.ehanôine ,,en interdiferit la lèélure à touté
perfonnehonnête. .
■ Son poème de PHilotanus eut dahs le tems un grand
fuceès. « Le mérite de ces fortes d’ouvrages, dit Mi
» de, Voltaire, n’eft d’ordinaire què dans le choix du
» fujet & dans la malignité humaine. .Cé eft pas
>t qq’il n’y ait quelques vers bien faits dans ce poè-*-
>t mfc Ue: commencement en eft très-heureux , inais
>>.la fuite n’y répond;point. Lé diable n’y parle pas
>> .aiiffi piaifamment qu’il eft amené. Le ftyle eft bas ;
» uniforme ,• fans dialogue,- fans grâces, fans fineffe,,
» fàns pureté, fans imaginatipn dans l’expreffion ; 8C
» ce n’eft enfin1 qu’une hiftoite fatyrique de la bulle
n l/nigenitus eh vers, burlefques,. parmi lefquèls il
>> s’en trouvé de très-plaifans »,
Guy et. ( Charles ),■ jéfuite ; né l’an 1 6 0 1 ,8c mort
en 1664 » i l s’attacha à-, la connoiffànce des cérémo-*
nies de l’églife ; 8c fit fur les. fêtes, un gros livre inti-
t \i\é l/ieortologia ,feye‘jd'ç feflis pfoprüslocorumà Pay
s , chez Sebaftien Cramoify, 1657, in-fol. C’eft
une entreprife plus difficile qu’utile que celle d’expliquer
les fêtes de chaque lieu.
Houdry (Vincent ) jéfuite, connu par un grand
8ç médiocre répertoire intitulé , la bibliotkeque dei
prédicateurs. Il naquit en 1631, & mourut en ,1729,
âgé de 99 ans 8c trois mois».
. Martin (dom Claude) bénédièiin, a fait des mé-; ;
datations chrétiennes en deux volumes in - f . 8c d’au-* -
\ tres ouvrages de piété. Il eft mort en 1696 à 78 ans.
Mqrnac (. Antoine-) f un des célébrés jurifconfultes
1 defon tems , & dont les oeuvres ont été imprimées
i à Paris en 1724, en quatre volumes in-foL U eft
1 mort en 1619 ;âgé d’environ 60 ans*
i ..Rapin f Réné ) jéfuite, né en 16 21 , s’attacha à
Paris en qualité de préfet, à de jeunes gens du preJ,-
. mier.rang:, ce qui le mit à portée d’acquérir l’ufage
du monde. Les grâces de fon efprit fe font remarquer
dans fes. poéfies latines , 8c principalement dans fon
1 poème des jardins.. Sa connoiffànce des belles-lettres
j l’engagea de mettre.au jour les eomparaifons de V ir - .
i gale 8c d’Homeré I de Démofthène 8c de Cicéron ,
de_ Piat:onv& d’Ariftote, de Thucidide 8c de Tite«* ,
Live. Qn leur fit un grand accueil dans lé tems ; mais
on ne les lit plus guere, peut-être à caufe du ftyle ,
qui.eft recherché , froid 8c diffus. Tous fes autres
ouvragés font peu de chofe, 8c en particulier fes ré -.
flexions fur la philofophie, fruit du préjugé, ne, font
1 pas honneur à fon jugement. Il mourut en 1687 à 66
1 ans. Une bonne édition de fes poéfies latines eft celle
■ de Paris en 1723., troisvolumes in-iz, (Lechevalier
d e Ja u COURT,)
TOURS , gros-de-tours riche, broché & nué. Tous
les gros-de-tour s ordinaires qui fe travail lent à L yon,
i font montés avec quatre liffes pour faire lever la moitié
de la chaîne & quatre liffes pour faire baiffer ou
rabattre l’autre moitié, ce qui fe fait en faifant lever
à chaque coup de navette que l’on paffe, deux liffes,-
& fàilant baiffer les deux liffes deffous lefquelles font
paffés -les fils de la chaîne qui ne lèvent point, afin
de les féparer, 8c que l’ouvrage foit plus net. Il faut
faire attention que pour armer le métier, il eft d’une
néceffité abfolue que fi on commence à lever par la
première liffe du côté du corps , il ne faut pas prendre
la fécondé , mais la troifieme pour le premier
; coup, 8c faire rabattre la fécondé 8c la quatrième ;
de même pour le fécond coup , il faut faire lever la
fécondé & la quatrième , 8c faire rabattre la pre-<
miere 8c la troifieme.
. Or comme tous lés gros de-tours qui fe fabriquent
aujourd’hui à Lyon, ont un coup, deux 8c même
trois de lizeré , les navettes une, deux 8c trois^quî
forment ce lizeré, doivent être paffées fur la meme
marche , je veux dire, fur une fécondé marche qui
fait lever les mêmes liffes de la première , eh obfèr*
Q q q .i j