32.8 T R A
ƒ fila . d'Angl. ) c’ eft le nom des milices du royaume
^’Angleterre, 8c qu’on leur donne à caufe des marches
qu’on leur fait faire en lès envoyant d un lieu à
«n autre félon le befoin. La milice d Angleterre monte
à plus de' vingt-mille hommes, »infanterie 8c cavalerie
; mais elle peut être augmentée, fuivant la volonté
du roi. 11 établit pour commander cette milice,
des lords-lieutenans de chaque province , avec pouvoir
d’armer & de former les troupes en compagnies
8c régimens., les conduire oii befoin eft, en cas de
rébellion Si-d’invalion : donner des commiflions aux
colonels & aux autres officiers ; mais perfonne ne
peutobtenird’emploi dans la cavalerie, à moins d a-
voir cinq cens liv. Herlings de revenu, 8c dans l’infanterie,
s’il ne poffede cinquante livres Herling de
rente. ( D . J. ) ,
TRAINE, f. f. ( Marine.) menue corde ouïes w l-
dats du vaiffeau attachent leur linge pour le laiffer
traîner à la mer, afin qu’il s’y lave- On dit a la trame,
lorfqu’on defline quelque chofe à traîner dans la mer,
en l’attachant à une corde. a
T ra în e , | f. ( terme de Pêche.) c’eft la meme chofe
•que le coleret ou la dreige ; & la dreige eft un filet
«dont on fe fert pour la pêche de mer. Ce filet eft triple
, c’eft-à-dire, qu’il eft compofe de trois .filets appliqués
l’un fur l’autre, ce qui lui fait donner le nom
de tratnail o\\ filet traniaillé ; celui du milieu que Ion
nomme napt-dreige oüflu e ,filure ou feuillure, eft le
plus étroit; fes mailles doivent etre de 2.1 lignes en
quarré ; mais l’ordonnance permet de faire cette péché
avec des nappes dont les mailles n ont^que treize
lignes, feulement pendant le tems du careme.
Les hamaux ou tramaux, filets à larges mailles
qui font des deux côtés de la nappe, doivent avoir
neuf pouces en quarré, 6c le bas du filet ne doit etre
chargé que 14 -livre de plomb au plus par braffe,
afin que le filet n’entre que peu avant dans le labié.
La nape eft mife entre les tramaux fort libre 8c
•flottante, afin que dans la manoeuvre de la peche les
petites mailles puiffent plus aifément former des facs
ou bourfes dans les grandes mailles des tramaux, &
.ainfi retenir tout le poiffon qui s’eft trouve fur le paffage
de la dreige.
Le haut du filet eft garni de flottes de liege , afin
qu’il tienne droit dans l’eau , fans cependant quitter
le fond de la mer oit il s’applique au moyen des lames
de plomb dont la corde du pie eft garnie.
Pour faire cette pêche qui eft la plus ingenieufe de
toutes celles qui fe pratiquent à la mer, les pécheurs
étant arrivés fur des fonds de fable ou de graviers,
amènent toutes leurs voiles 8c leurs mats ; ils jettent
leur dreige à.la mer ; les deux bouts de la dreige font
frappés fur deux petits cablots ou orins que les Picards
nomment hallins , dont l’un eft amarré par les
travers du hateau , 8c l’autre à la vergue du borfet ;
8c pour mieux faire couler la dreige lur le fond de
fable ou de gravier feuls convenables, ils amarrent
encore à chaque bout de la dreige une große pierre
qu’ils nomment .cabliere , afin de la mieux faire couler
bas.
Le borfet eft une grande voile D que les pêcheurs
appareillent fur une vergue qu’ils jettent à l’eau; la
marée qui s’y entonne , gonfle le borfet, comme
s’il étoit appareillé au vent. Pour le faire mieux couler
bas, les pêcheurs amarrent aux couets une cabliere
; la vergue eft foutenue à fleur d’eau par un
gros barril de bouée ; la marée faifant dériver le borfet
D d’une part, 8c le bateau E d’autre part en
même tems, ils entraînent la dreige A B C qui racle
le fond 8c enleve fi exaûement tout ce qu’ elle trouve
en fon chemin , que les pêcheurs rapportent même
du fond de la mer leur pipe , quand elle eft tombée
dans un lieu oîi la dreige doit paffer.
Quand le bateau £ ne dérive pas de fa part autant
T R A
que le borfe t, les pêcheurs mettent à l’avant leur
grande voile à Peau ; elle y eft^ appareillée comme
lorfqu’elle eft au vent fur fon mât, 8c par ce moyen
ils rétabliffent l’égalité de viteffe.
On peut concevoir à préfent le tort que fait la
dreige fur les fonds où ellepaffe, lorfqu’elle fe fait
pendant l’été près de terre où tout le fray du poiffon
eft pour lors. Cette perte eft inconcevable. Voyt{ la
repréfentation de cette pêche dans la fig. 4 , PI. FI.
de pêche. _ .
La pêche des huitres fe fait avec de petits bateaux
du port depuis quatre jufqu’à huit tonneaux, 8c de
fept ou huit hommes d’équipage. On faitxette pêche
- à la voile & à deux dreiges pour chaque bateau, pour
pêcher à bas-bord & à tribord ; ils reviennent tous
les foirs à terre, 8c débarquent les huitres de leur pêche
qu’ils mettent en parcs fur la. grève où les femmes
qui font ordinairement ce travail, les rangent
en gros filions pour les faire dégorger. Elles n’y ref-
tent que peu de marées fans fe nettoyer des ordures
dont elles font couvertes en fortant de deffus la roche
, après quoi elles deviennent marchandes 8c aufli
nettes qu’on les voit à Paris.
Le tems de cette pêche que l’on faifoit autrefois
durant toute l’année, a été borné d’office par les officiers
d’amirauté du premier Septembre au dernier
A v ril, avec défenfe de la faire pendant le mois de
Mai jufque 8c compris le mois d’Août. Cette police
étoit d’autant plus néceffaire que les huitres frayent
durant les chaleurs, 8c qu’ainfi on empêcheroit la
multiplication d’un coquillage qui eft la vraie manne
des riverains; joint auffi que les huitres durant cette
faifon font de très-mauvaife qualité, 8c ne peuvent
faire une bonne nourriture.
Les dreiges dont les pêcheurs d’huitresfe fervent,
font une efpece de chauffe tenue droite par un chaffis
de fer dont les côtés qui raclent le fond de la mer,
font faits en couteaux qui grattent & enlevent tout
ce qui fe rencontre fur leur paffage ; les huitres détachées
du fond entrent dans la chauffe de la dreige
que les pêcheurs hallent à bord pour les retirer.
Voyé{ les Planches de pêche 8c les articles CHAUSSE ,
Drague, Huître, & c.
La dreige des pêcheurs du port des barques n’eft
pas le même filet que l’on appelle tramail de dreige
dans l’ordonnance de 1680, & celui dont onfefer-
vit fous ce nom le long des côtes de la Manche avant
la déclaration du roi du Z3 Avril 1716. C ’ eft la grande
chauffe ou cauche , mais bien moins nuifible que
celle des pêcheurs de Cancale ; cejte pêche ne différé
en rien de celle que les pêcheurs de Nantes nom-
' ment chalut, ni de celle qui fe pratique le long des
côtes de ]a Méditerranée fous le nom de pêche de la
tartane & du grand gauguy. Quant au^ fac ou à la
chauffe qui eft faite en forme d’un quarré long émouf-
fé ayant ordinairement huit braffes de gueule ou
d’ouverture , autant de profondeur, & cinq à fix
braffes de large ; dans le fond, les mailles du fac font
de trois différentes fortes de grandeurs ; les plus larges
font à l ’entrée, les médiocres au milieu , 8c les
plus étroites dans le fond; l’ouverture ou l’entrée du
fac eft garnie par-bas d’un cordage d’environ deux
pouces de groffeur fur lequel le bas du fac eft amarré
, & qui eft garni.de deux ou trois plommées par
braffe de la pefanteur d’environ demi-livre chaque ;
le haut du fac eft garni d’une double ligne d’un quart
de pouce au plus de groffeur avec des flottes de liège
rondes & enfilées.
Les deux coins du fac font garnis d’un petit échal-
lon de bois dans lequel font paffés 8c amarrés la
corde de la tente 8c le cablot du pié qui forment
l’ouverture du fac ; on paffe entre ces deux cordages
une pierre qui eft arrêtée entre l’échallon & les cordages.
On amarre enfuite fur les échallons une gran-
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de perche formée de plufieurs autres pour en Faire
une1 de trente à trente-cinq piés de long pour mieux
contenir. l’ouverture du fac ouverte , & prendre
ainfi les poiffons qui fe trouvent dans le paffage de
cette dreige que l’on traîne comme le chalut. Vàye{
Ch a lu t .
La dreige ; brtigl, ou grande traîne tramaillée , eft
une forte de filet qui différé des dreiges en ce qu’elle
eft tramaillée réelle fert à la pêche des faumons 6c
des alofes, qui fe fait depuis' la faint Martin jufqu’à
Pâques. Quant à la manoeuvre de cette pêche, on la
tend de même que la feine, aVec un feul bateau,
le bout forain garni d’une bouée de fapin, & l’autre
va à la dérive avec le bateau^où il refte amarré, 6c
dérivant foit de flot, foit de juffant à fleur d’eaü,
parce que les plombs dont le bas eft garni ne le peuvent
faire caler fur le fond à-caufe du liege dont la
tête eft garnie, n’ayant au-plus que trois quarterons
de plomb par braffes.
Ce ret eft du genré des rets vola ns ou courans ;
deux hommes dans la filadiére fuffifent pour faire
cette pêche;.le filet dérive au courant, 6c les pê-
cheurs, par l’augmentation oïl diminution des flottes
de liege, font aller au fond entre deux eaux,ou à fleur
d’eau leur filet, félon qu’ils s’apperçoivent que le
poiffon mohte oudefcend.Cètfe même manoeuvre fe
pratique pour les pêches des alofes dans la riviere
de Seine, 8c pour celle des harangs à la mer : après
que le filet a dérivé deux ou trois cens toifes, on le
releve de la même maniéré qu’on fait les rets ver-
quants au milieu de la riviere fans le haler à bord,
comme on fait les.feines qui fervent à faire la même
pêche.
Les mailles des breiges ou dreiges de brane ont la
maille de l’armail ou des hameaux qui font des deux
côtés , de dix pouces deux lignes en quarré, 8ccelle
de la carte-nappe ou ret du milieu jufqu’à vingt - fix
lignes auffi en quarré.
T raîne ou Pic o t , terme de Pêché ujitè dans le ref-
fort de l'amirauté de Caen; cette pêche eft auffi nom-1
mée traine en pleine mer ou folles traînantes & dérivantes.
En voici la defeription telle qu’elle fe pratique
par les pêcheurs de ce reffort.
Les pêcheurs qui font cettô pêche ne font qu’ait
nombre de deux feulement dans les bateaux pico-
teux ; quand ils font la pêche du picot en gfahde
traîne à la mer, ils fourniffent chacun une pièce de
filet qu’ils joignent enfemble ; ils foutiennent qu’ils
font leur pêche à cinq & fix lieues au large fiir dix
braffes d’eau ; on peut juger du rifque qu’ils courent
éloignés de la côte dans de fi petits bateaux ; ils affu-
rent encore que le filet va quelquefois entre deux
eaux, 8c quelquefois qu’il fe foutient à fleur d’eau,
au moyen des flottes de liege dont la tête’ eft chargée
, 8c qu’il dérive au gré de la marée fans être
traîné fur le fond.
Il eft confiant que ce filet eft moins une traîne
qu’une folle traînante en dérive ; qu’avec des mailles
auffi larges ils ne peuvent jamais pêcher que des
rayes 8c des turbots, fans pouvoir arrêter aucun
poiffon rond ; il y auroit peu d’abus à craindre de
fon ufage fi les pêcheurs qui la font fe ferVoient pour
la pratiquer de grandes plates ou dé bateaux à quille
du port an-moins de deux à trois tonneaux.
Les pêcheurs fe fervent de plufieurs calibres ; ceux
dont ils fe pourroient fervir dans les plates de deux
tonneaux, ont les mailles de dix-neuf 8c vingt 8c une
lignes en quarré, 8c lesabufifs n’ont que fêizê, quinze
8c quatorze lignes.
TRAINEAU ,1 . m. ( Méclianiquti ) efpece de machine
dont les voituriers fe fervent pour traîner 8c
tranfporter des balles, caiffes, & tonneaux de mar-
chandifes. Le traîneau n’a point de roue, 8c ôft fèu-
lement compofé de quelques fortes pièces de bois
Tome X V L
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jointes enfemble j 8c emmortoifées avec des chevilles
; aux quatre coins de ce bâtis, qui forme une figure
quarrée longue, font de forts crochets dé fet
pour y atteler les traits des chevaux qui les traînent,
cette forte de traîneau né fert point à la campagne',
& eft feulement d’ufage dans lès villes. ( D. J. y
Les Hollanëois ont des efpeees de t r a î n e a u x fur
lefqùels on peut tranfporter par terre des vaiffeauX
de tout port. Ils font eompofés d’une pièce de bois
d’un pie 8c demi de large, 8c de la longueur de la
quille d’un vâ'iffeaux ordinaire, un peu courbée pat-
derriere, & creufe dans le milieu, de forte que les
côtés vont un peu en biais, & font garnis de trous
pouf paffer des chevilles, &c. le refte eft tout-à-fait
uni.
Le traîneau eft de toutes les voitures la plus ancienne.
Le premier changement qü’on y fit fut de le
pofer fur des rouleaux, qui devinrent roues, lorfqu’on
les eut attachés à cette machine ; mais s’élevant
de plus - en - plus de terre, il forma le char des
anciens, à deux & à quatre fôues. Il eft vrai cependant
que ces chars n’étoierit giiere au-deffüs de nos
charrettes, à en juger par la letlure des auteurs, 8C
par les vieux monumelis.
T r a îne au , (Charronnage. ) c’eft une efpece dû
petit chariot fans fouedorit on fefert dans lés pays
fepterttrionaux, pour tranfporter fut la neige peri-
daht l’hiver les Voyageurs, les marchands fleurs hardes
, 8c lettré mârehandifes; Us font couverts 8c garnis
de bonnes fourrures contre la rigueur du froid.
Ce font ordinairement des chevaux qui les traînent,
mais quelquefois on y emploie' des animaux très-
légers , 8c affez femblables à de petits cerfs que l’on
nomme des rennes, qui outre qU’ils vont d’une très-
grande vîteffé, ont cela de commode qu’ils n’ont
befoin d’aücun conducteur, & que poUr toute nourriture
ils fe contentent de quelque moufle qu’ils
cherchent fous la neige. La Laponie, la Sibérie, 8c lû
Borandây font tout leur commerce avec des traînéaux
attelés d’une de ces rennes. Outre les traîneaux tirés
par des chevaux ou par des rennes dont oiï fe fert
fi communément dans la MofeoVie, il y en a d’autres
, particulièrement du côté de Surgut, ville fittiéè
fur l’O b y , qui ne font attelés que d'une forte de
chiens, qui font propres à cette partie de la Sibérie.
Enfin toutes les Cours du nord offrent en traîneaut
une rare pompe fur la neige. La jeuneffe vigoureufe
les conduit, 8c difpiife de vîteffe dans des CourfeS
hardies, longues 8c bruyantes. Les dames de Scandinavie
y afhftent pour animer la rivalité de leurs
amans ; 8c les filles de Ruffie s’y montrent avec leur
parure d’or 8i de peliffes. (D . 7.)
T raîneau , ( Chaffè. ) eft un filet qui a deux aîles
fort longues, avec un bâton à chaque Coté, 8c quô
deux hommes traînent la nuit à - travers Champs,
dans les endroits où ils ont remarqué qu’il y a dit
gibier , 8c dès qu’ils voient, fentent, ou entendent
quelque ôifèaü fous le filet ils le lâchent à terre pour
prendre le gibier qui eft deflbus ; ce filet a depuis Ô
jufqu’à 1 i oit *5 toifes dë long, & 15 à 18 piés dû
hauteur ; on les fait à grandes mailles pour qti’ils ne
foieht paS fi lourds. On prend au traîneau les perdrix
, les cailles, vanneaux, bécafleS , pluviers, ramiers
grivès, oies faüvages, Canards & autres oi-
feaux.
TRAÎNÉE, f. f. ( Ariif. & Art milit.') fe dit, dans
l'Artillerie, d’une certaine longueur que l’on remplit
de poudre de deux Ou trois lignes de largeur, & autant
de hauteur, qui fert à communiquer le feu à
d’autre poudre où la traînée aboutit.
Pour mettre le feu au canon, on met une traînée
de poudre fur le premier renfort lequel aboutit à la
lumière ;- on en ufe ainfi afin d’éviter les acCidens
qui-pourroient arriver fi on mettoit le feu à la pou-
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