bois quarrré, &c. Une toifecourantc eft celle où l’on
ne mefure que la longueur ; une toife quarrée , c’eft
iix pies en longueur & fix pies en largeur, dont l’aire
eft de -trente-fix pies ; une toife cube contient fix pies
de tout fens; c’eft-à-dire en longueur , largeur &
hauteur ; ce qui eft deux cens feize pies cubes,
(£>./•) . . .
TOISÉ , f. m. ( Géom. ) on appelle ainfi la partie
de la Géométrie qui enfeigne à m durer les iurfaces
& les folides. Voye^ So l id e , S u r f a c e & S t é n o -
MÉTRIE.
ToisÉ , ( Archit. civile & milit. ) l’art de calculer
les dimenfions des ouvrages d’architeûure civile
&c militaire, c’eft-à-dire les furfaces & les lolidités
de ces ouvrages ; ainfi la première partie de cet art
eft la multiplication, & la fécondé les réglés qu’il
faut fuivre pour toifer les différentes parties de l’édifice
, fuivant les figures de ces parties ; ce qui doit
être rapporté aux articles où l’on donne la maniéré
de trouver la furlàce & la fofidité de différens corps,
tels que le prifme , la pyramide , &c. Il eft vrai qu’il
y a un cas particulier, c’eft le toifè de la charpente
qui a une mefure particulière. Cette mefure eft la
folive contenant trois piés cubes de bois ; de forte que
fi l’on a une piece de bois dont la longueur foit de 6
piés , la largeur de 1 z pouces , & l’épaiffeur de 6
pouces , cette piece compofera une folive , parce
qu’elle vaut 3 2 piés cubes. Mais comme la toife cube
vaut 216 piés cubes, & que z i6 divifépar 3 donne
7 2 , il fuit que la folive eft la foixante-douzieme partie
d’une toife cube ; ce qui pour le refte du toifé de
la charpente , devient une fimple réglé de multiplication.
Sur quoi on peut confulter pour fe conduire
le cours de mathématique de M. Bélidor, & la géométrie
pratique de M. Clermont.
Toife lignine donc le dénombrement par écrit des
toifes de chaque forte d’ouvrages qui entrent dans la
conftruftion d’un bâtiment, lequel fe fait pour juger
de la dép'enfe , ou pour eftimer & régler l’efprit &
les quantités de ces mêmes ouvrages. ( D. J. )
ToiSÉ des bafjins , ( Hydraul. ) c’eft mefurer ce
que contient d’eau un baflin, une piece d’eau, un re-
fervoir.
On doit être prévenu qu’ il y trois fortes de toifes,
la courante, la toife quarrée , & la toife cube.
La toife courante eft une longueur qui contient 6
piés de roi courans.
La toife quarrée eft de 3 6 piés, c’ eft-à-dire en mul-
liplanté piés par 6, dont le produit eft 3 6 piés quarrés.
La toife cube eft la multiplication de la fuperficie
de la toife quarrée, contenant 36 piés quarres , par
la hauteur 6 , ce qui donne z 16 piés cubes.
Il réfulte de toutes ces mefures qu’il y a trois fortes
de toifes, le courant, le toifé quarre , & le toife
cube.
Le toifé courant eft la mefure de la longueur feulement
, ou de la largeur d’une figure quelconque.
Le toifé quarré eft la multiplication de la longueur
d’une piece par fa largeur , on doit auparavant dif-
linguer quelles font les figures de leurs fuperficies ; fi
ces pièces font re&angulaires, on multipliera la longueur
par la largeur ; fi on les trouve triangulaires ,
on multipliera la perpendiculaire par la bafe dont on
ne prendra que la moitié ; fi elles ontune figure telle
qu’un trapèfe , on multipliera la perpendiculaire par
la moyenne arithmétique qui eft égale à la moitié de
la fomme des deux côtés oppofés & parallèles ;fi elle
eft circulaire , on la mefurera fuivant le rapport de
.14 à 1 1 , en quarrant fon diamètre ; & par une réglé
de trois, on trouvera la fuperficie ; c’eft ce qui fe
pratique dans le toijé ordinaire ; l’on réduit toutes
fortes de fuperficies en triangles, trapèzes , parallélogrammes
& autres figures.
Le toifé cube eft la multiplication de la fuperficie
d’une figure, par fa hauteur ou profondeur. La figure
fuivante ( figure /. ) ,' en donne la pratique. Soit
le réfervoir A de 1 z toifes de long, fur 9 de lar«e •
multipliez i z par 9 , vous aurez au produit ioSloifes
quarréespour la fuperficie de ce réfervoir; pour en
avoir le toifé cube, on multipliera fa profondeur, qu’on
fuppofe être de 4 piés, par les 108 toifes de fa fuperficie.
On prépare ainfi ce calcul, & l’on dit : 4 piés
font les deux tiers de la toife ; vous prenez le tiers de
108 , qui eft 36 , vôus le prenez deux fois à caufe
des 4 piés , ce qui fait 7Z toifes cubes pour le réfervoir
A. S’il y avoit eu une toife de profondeur, il"y
auroit eu 108 toifes cubes , car l’unité ne change
rien.
Pour favoir combien de muids d’eau contient le
réfervoir A , on dira : fi une toife cube, donne Z7
muids d’eau, ce que l’expérience a fait connoître,
combien 7Z toifes cubes, contenu du réfervoir A y
donneront elles de muids ? il n’y a qu’à multiplier les
72 toifes cubes par le nombre zy , contenu des muids
d’eau d’une toile cube , & ces 72 multipliés par zy ,
vous donneront 1944 muids d’eau que contient le
réfervoir A.
On remarquera que dans tous les toifés cubes où
il fe trouve dés fous-efpeces, on les prend comme
parties aliquotes de la toife, fans s’embarraffer fi elle
eft courante , quarrée, ou cube ; mais dans le réful-
tat du toifé cela eft différent, puifque dans un toifé
quarré un pié courant, fur une toife de haut, vaut
6 piés quarrés ; un pouce courant, fur une toife de
haut , vaut yz pouces quarrés : dans un toifé cube
un pié courant, fur une toife quarrée , vaut 3 6 piés
cubes ; un pouce courant, fur une toife quarrée, vaut
3 piés cubes, ou 5184pouces cubes.
tfffig. 2. Si lebamn eft rond, tel que celui B , de 12
toifes de diamètre , vous quarrerez ce diamètre par
lui-même, c’eft-à dire 1 z par 1 z , qui fera 144 toifes
quarrées, & fuivant le rapport de 14 à 11 ; pour en
avoir la fuperficie , on multipliera 144 par 11 , & le
produit 1584, divifé par 14, donnera au quotient
113 toifes quarrées, & un j de toife, pour la fuperficie
totale de ce baflin. Comme il a trois piés de profondeur
, on multipliera les 113 toifes quarrées &
un y qu’on peut évaluer à un pié, par 3 piés qui font
moitié de la toife , ce qui vous donnera 56 toifes
cubes, 3 piés & ÿ .courant, furtoife, qui multipliés
par zy muids, vous donneront pour le contenu total
du baflin, 15 Z7 muids, 6 piés cubes d’eau , valans
216 pintes; entour 1527 muids d’eau, z 16 pintes
mefure de Paris.
Fig. 3. Si le baflin étoit ovale, tel que celui C
dont le grand diamettre eft fuppofé de 30 toifes , &
le petit de zo toifes multipliées l’un par l’autre, ce
qui produit 600 toifes quarrées : multipliez enfuite
comme au cercle 600 , par 11 divifez le produit
6600 par 1 4 , ce qui vous donnera 471 toifes
quarrées £ pour la fuperficie. Ce baflin a un pié § de
profondeur ; multipliez 471 toifes ÿ par’ un pié ^ ,
comme un pié eft le fixieme d’une toife , prenez le ïi-
xieme de 471 ÿ , qui eft 78 toifes 3 piés 6 pouces ;
pour les 6 pouces reftans, qui font la moitié d’un pié,
il faut prendre la moitié de 78 toifes 3 piés 6 pouces,
ce qui donne 39 toifes 1 pié 9 pouces, & en tout
117 .toifes cubes 5 piés & 3 pouces , q u i, multipliés
.par zy , vous donneront 4182 muids & 5 piés cubes
d’eau, valant un demi muid & 36 pintes pour le contenu
du baflin ovale C.
Fig. 4. Soit le canal D cintré dans fes extrémités
long de 30 toifes & large de 8 toifes , toifez-en le parallélogramme
qui eft de 24 toiles de long, fur 8 toifes
de large : multipliez cette longueur par la largeur,
ce qui vous produira en toifes 192 toifes quarrées.
Les deux demi-cercles parfaits de 6 toifes de diamètre
chacun, étant joints çnfçmble, font un cercle de
56 toifes quarrées , qui fuivant là proportion de 14
à 11 , donneront pour la fuperficie des deux demi-
cercles 28 toifes y , qu’on peut évaluer à un tiers de
toife quarrée. Cette fomme jointe à 192 toifes donnera
pour fuperficie totale 220 toifes quarrées & un
j . Four avoir le toifé cube du canal qui a 3 piés de
profondeur, on dira : fi ce canal avoit eu une toife *
elle auroit donné 220 toifes cubes & un tiers, comme
il n’a que 3 piés moitié de la toife , on prendra
la moitié de cette fomme qui eft 110 toifes cubes &
un j : cette fomme multipliée par 27 , produira
2974 muids ÿ d’eau , pour le contenu de ce canal.
Fig. 5 . Si le baflin eft oâogone , comme E , on
mefurera u n des huit pans de Po&ogone ,afin de partager
la figure en huit triangles ; ce pan eft ici de z i
piés 6 pouces, & la perpendiculaire que l’on prendra
au cordeau eft de 4 toifes 1 pié ; multipliez ces
21 piés 6 pouces parla perpendiculaire 4 toifes 1 piéj
vous aurez pour produit 14 toifes quarrées 5 pies 7
pouces, dont vous ne prendrez que la moitié , ainfi
qu’il fe pratique dans îa mefure des triangles ; cette
moitié fera de 7 toifes quarrées z piés 9 pouces, qui
multipliées par 8 nombres des triangles de l’odogo-
n e , donnera pour la fuperficie entière du baflin, 59
toifes quarrées & 4 piés. Ce baffin a deux piés de
profondeur , qui font le tiers de la toife ; ainfi on
prendra le tiers de 59 toifes 4 piés , ce qui donnera
19 toifes cubes 5 piés 4 pouces, qu’on multipliera
par 2 7, pour avoir 537 muids d’eau que contient ce
baflin.
Il peut ehëore fitrvenir des difficultés dans la mefure
des pièces d’eau d’une forme finguliere ou irrégulière
, ou dont les cintres n’étant pas parfaits , font
des fegmens de cercle; la réfolution de ces difficultés
feroit ici trop longue , & paroît pafler même la
portée ordinaire d’un didionnaire. Confulte[ le traité
d’Hydrauliqué , qui fait la quatrième partie du livre
de la théorie & pratique du jardinage , pag. 43 (5i
& fuiv. ( K j
T oisé , il n’eft pas queftion ici de donner la maniéré
de toifer un champ, un jardin , ce qui regarde
la maniéré de lever les plans, l’arpentage , la lonoi-
métrie & planimétrie , auxquels on renvoie le
le&eur.
11 s’agit ici de pouvoir mefurer le Èontenu d’un
quarré de potager, de parterre, de bois , de boulingrin
, ou en avoir la figure & le plan.
Pour les tracer & planter à n euf, il ne faut prendre
que la longueur de la piece, fuppofée de 3 0 toi-
les.fur 20 de large ; multiplier 30 par z o , ce qui
donne 600 toifes quarrées pour fuperficie'. de votre
piece;- fi vous en voulez avoir le plan , partagez la ,
piece par une diagonale d’un angle à l’autre, en vou^
alignant par des jalons pour aller plus droit; mefure’é
cette diagonale, & les 4 murs aux côtés de la piece*
rapportant fur le papier toutes ces mefures, fuivant
une echelle, vous aurez une figure femblable, &
qui aura autant de biais qu’il s’en peut trouver fur le
terrem.
TOISER, v .a fh ( Archit. ) c’eft mefurer un ouvrage
avec la toife pour en prendre les dimenfions,
ou pour en faire l’eftimation. Et retoifer, e’eft toifer
e nouveau, quand les experts ne font pas convenus
au toife.
Toifer a toife bout avant , e’eft toifer les ouvrages
ans retour ni demi-face, & les murs tant plein que
.t®uf quarrément, fans avoir égard aux
ai ies, qui doivent neanmoins être proportionnées
au lieu qu’ elles décorent.
WKÊËÊÊÊmi m & c°utumes, c’eft mefurer tant plein
I S î l •’ ? " y comPrenant les faillies ; enforte
^ ... moin re moulure porte demi-pié, & toute H§ ||1 “ “ «>nnëe un H| largue pierre efl p;.
suée , & qu il y a un enduit,
TomtXyi\
Toifer la iouvkrture, c’ert mefurer la fuperficie d’une
couverture , fans avoir égard aux ouvertures ni
aux croupes , & en évaluant les lucarnes, yeux dé
boeuf, areftieres, égouts, faîtes, &c. en toifes ou
pies, luivant l ufage.
Toifer la taille de pierre, c’eft réduire la taille de
toutes les façons d’une pierre aux paremens feulement
, mefures à un pié de hauteur fur fix piés cou-
ranspar toife. Lorfque ce font des moulures, chaque
membre couronne de fon filet eft compté pour urt
. .pié de toile, dont les fix font la toife , C’eft-à-diré
que fix membres couronnés fur une toife de long*
qui ne font comptés que pour une toife à l’entrepréu
neur, font comptés pour fix toifes au tailleur de pien
re qui travaille à fa tâche.
réduire & évaluer les pièces dé
bois de plufieurs groffeurs, à la quantité detrois piés
cubes, ou de douze piés ■ de long fur fix pouces dé
gros i reglee pour une piece;
Toifer U.Tavii c’eft:mefurer à la toife quarféé fiw
perficielle,. fans aucun, retour. Le prix eft différent
lelon 1 ouvrage. Les ouvrages de fortification fê ta i
Jént à la toife cube dont z i d piés font la toife. (D. /.)
TOISEUR | l | Fortifie. ) les fondions d’un toifeuf
elt de mefurer le travail fautes les femainès, pouf
taire payer les ouvriefs'ae ce qui leur eft dft : il dom
ne une copie du toifé .à l’entrepreneur & à ur. in.<éx
meur en chef; & à la fin de l’annéé il fait un état|é-
neral dont il donne copie à l’entrepreneur & à fin-
genieur en chef, qui l’envoie au furiutendant des
fomfications:, qui lé renvSi'e , après l’avoir exami-
"eVefte ’f l i ' ^ y ’ ^ & iï* ^ Par ‘ reforiet
ToisjW* de plâtre, f. m. ( OfficiereUpolice. ) officier
de la ville de Paris qui eft chargé d,e meliiref
cette marchandifelorfqu’èlle arrive au port au plâtré
de cette ville. (D . J ) v
TOISON , f. m. ( Gram. (Scott. 1 ) la peau
de la brebis chargée de fa laine , &p!us fouvent la
laine féparée de la peau. -
H H M i • ( Mjihoio'g. ) lés enfans fâvent la
table de la conquête de la toiffn-i’o r, qui donna lied
au voyage des Argonautes ; mais les gens de lettres
en cherchent encore l’explicatio®* .
Diodôre de Sicile crùyOit que c’étoit la peau d’un
mouton .que Phry xiis avoit immolé, SI qii’bn e u t
doit tres-fogrieülemerit à caùfe qu’un oracle avoit
prédit que le roi feroit tue par celui qui Téhleveroit;
. ’ tr;ib°n & Juftin penfoient què la fable 'de cette
» * « < * fondée fur Ce qu’il y avoit dans la Col-
chide des torrens qui roiiloient fur un' fable d’q rq if-
, on ramalfoit avec des'peaux de mouton , ce qui fë
pratique encore aujourd’hui vers le fort Louis, où la
poudre d’or fe recueille avec de femblables toifons *
lelquelles quand elles en font bien remplies, peuvent
etre regardées comme des toifons eCôri
Varron & Pline prétendent que cette fable tire fort
origine dçs belles laines de ce pays , & que le voyage
qu’ayoientfait quelques marchands grecs pour eh
aller acheter, avoit donné lieu à la fiction.
Ajoutez que comme les Colcques faifoient urt
grandi commerce de peaux de marte & d’autres pelleteries
précieufes ; ce fut- peut-être là le motif dit
voyage des Argonautes;
Palephate a imaginé , on ne fait fiir quel fondement
,- que fous l’emblème de la toifort d'or, on avoit-
voulu parler d’une belle ftatue d’or que là mere dé
Pelops avoit fait f a i r e & que Phryxus avoit emportée
avec lui dans là Colchide.
Enfin Suidas le lexicographe a longé que cette toi-
fon etoit un livre en parchemin qui contenoit le fe-
cret de faire de l’o r , objet de la cupidité non-feulement
des G recs, mais de toute la terre ; & cette opU
G e è