nobleffedefon extraftion lui procura Fhonneur d’être
fait chevalier de $. Jacques ; mais quoiqu’il fût
en même teins intendant des finances de Ferdinand
le catholique , il n’employa fa fortune qu’à devenir
le propagateur des belles-lettres dans l'a patrie ; fourd
aux promeffes les plus magnifiques, & infenfible aux
■ el'pérances de la cour les plus flatteufës, il çonfacra
l'on loifir fiudieux à communiquer aux autres les lumières
qu’il poffédoit. Il fit pour la plus grande partie
la verfxon latine des (Optante, imprimée dans la
polyglotte du cardinal' Ximenès. Emule d’Hermo-
laiis Barbaro, il publia des commentaires fur Pline,
Pomponius Mêla & Séneque , tous trois fes compar
t r ip le s ; enfin, il mérita les éloges des plusfavans
hommes , de jufte-Lipfe., d’îfaae Voffius & d’autres
•critiques. U mourut en 1 5 5 3 , âgé de plus de 80 ans.
C Le chevalier DE J o u RT,)
V aï-EAPOLid , ( Géog. mod.) ville de l’Amérique
méridionale , au Pérou , dans Baiidience de Quito ^
entre Loxa au nord, & Loyola au. midi, fur la riviere
de Chin chipé. Çette ville autrefois opulente , n’eft
.plus qu’un petit hameau habité par quelques indiens
•ou métifs. Long. $j)i. 40. lat, edudA| ( / > ./ .)
VALLA DQLID QU V a LLJSOLETÇ» , ( Géog. mod.)
ville de l’Amérique feptentrionale , dans la nouvelle
Efpagne, au gouvernement de Méchoscan, proche
d ’un grand la c , avec un évêché fuffragant de Mexico.
Lotis. i i ./Ç). (XL/.)
V alladolid , mfyÊh wed.) ville de l’Amérique
feptentrionale 5 dans la oouvelle-Efpegne, au Yuca-
tah environ à 30. lieues au midi oriental de Mérida,
près dé la côte du golfe de Honduras. Latitude./9 .
V allapol id , ( Géogr. mçd, ) ville de l’Amérique
feptentrionale, dans le gouvernement de Honduras,
fur les confins de Baudiençe de Nicaragua,
dans une belle plaine. Il y a des peres de la Merci, &
un éveche.
VALLAGE, le , (Géog. mod.) petit pays de France
, qui fait partie du gouvernement de Champagne.
Il ert borné au nord par le Çhâlonois & le Pertois,
au midi par le Baffigni, au levant par le Barrais, &
qu couchant par la Champagne propre. Il eft arrofé
par l ’Aube & la Marne, Vauffy eft la capitale ; fes
autres villes font Joinville & Bar-fyr-Aube. (D .J .)
VALLAIRE, adj, ( , ) nom que donnoient
les Romains à la couronne que l’état ou le général
décernoit à tout officier ou fbldat qui dans l’attaque
d ’un camp avoit le premier franchi les paliffades &
pénétré dans les lignes ou retranchemens des ennemis.
Ce mot. efl dérivé de vallum, pieugarni de quel*
ques branches qu’on plantait fur la crête du retranchement
, pour former l’enceinte du camp que les anciens
nommoient Lorka, Ikdoanoient auffi a cette
■ couronne le nom de cafirenj/s y du mot cajlra, camp.
Aulugeile affure que eette couronne était d’qr, &
néanmoins, àu rapport de«Pline, l. X X I I . c. ùj, elle
n ’était pas. tant eftiméç que la couronne obfidionale
quin?étoitque d’herbeoude galon. Les Romains pem-
/oient & avec raifon qu’il étoit plus glorieux & plus
utile à l’état de délivrer êf de conferver des citoyens,
que de vaincre des ennemis- Y ^ ^ C o vROrtNE. |
VALLAIS, le , {Géog, mod.f en allemand Walif~
ferland. i pays voifin & allié des.Suiffes. U éR borné
au nord par le canton deBeroe-, au midi parle val
d’Aàfise, au levant par le canton d’U r i, & à u couchant
par la république;de Genève ; de ce dernier
c o t é , il fait face à la Savoie. Ce pays eft une vallée
étroite , dont la longueur eft d’environ 34 lieues ; fa
largeur eft fort inégale. Le Rhône traverfe. le Val-
lais dans toute la longueur, du levant aü couchant.
On le divife en haut & bas Vallais , qui font l’nn &
l ’autre -très-peu,plés. Le hadt’Yallàiseft partagé en
iept communautés, départemens ou jurifdiâions,
jque Bon nomme dix aines en françois, de ^cbndcn en
allemand. Le bas Vallais efl: divifé en fixgouverne-
mens ou bannières.
Il B’y a peut-rêtre point dans la Suiffe de contrée
fi bien entourée de montagnes que le V 3liais, ni fi
hien fortifiée par la naturo ; mais quoique ce pays
foit une vallée environnée de hautes montagnes couvertes
de neiges, c’eft cependant le quartier lé plus
chaud de la Suïflè. Il produit de très-bons v ins, dont
les vignes font fur des rochers ; le terroir rapporte
auffi fuffifamment de blé , de feigle & d’orge pour la
nourriture des habitans : ils font accoutumés à la fatigue
, endurcis au travail ; & comme ils vivent frugalement,&
refpirent un air pur; ils parviennent fans
maladies à une vieiüeffe vigoureufe ; ils paroiffent
n’être expofés qu’à la difformité du goitre , qui peut
venir de la mauvaife qualité des eaux ; mais ce mal
même rieft pas univerfel ; tout le pays efl cultivé &r
planté d’arbres fruitiers.
Le haut Vallais, oii efl la fource du Rhône, étoit
autrefois occupé par les Seduni qui ont laiffé leur nom’
à la ville de Sion, appellée en latin Seduni, & le bas»
Vallais par les Veragri, dont la fituation a été exactement
marquée parCéfar dans le liv. III. de fes commentaires
, où il nomme par ordre les Nantuaus, les’
Veragri, & les Sedani, qui occupoient le pays depuis
les Allobroges, le lac Léman & le Rhône jufqu’aiuc
hautes Alpes, ufque adfummas Alpes, où efl la fource
du Rhône.
Le Vallais fit partie du royaume de Bourgogne
fous les Mérovingiens & les Carlovingiens. Lesfuc-
eeffeurs de Rodolphe, élu l’an 888' roi de la Bourgogne
transjurane & feptentrionale, jouirent paifible-
ment de ce même pays jufqu’à Rodolphe III. fous lequel
les officiers nommés comtes, s’érigèrent en princes
, & les évêques auffi, ce qu’ils avoient commencé
à faire dès le tems du rçi Conrad le Pacifique, pere
& prédéceffeur de Rodolphe, nommé le lâche, parce
qu’il fouffrit & autorifa ces ufurpations. Les empe-*
reurs allemands, qui fuccéderent à Rodolphe , mirent
le gouvernement de la Bourgogne transjurane
entre les mains des ducs de Zéringue, qui attaquèrent
les Vallaifans, mais avec divers fuccès , & ils Rirent
obligés enfin de les laiffer vivre dans leurs montagnes
en liberté.
Là plus ancienne alliance que les Vallaifans aient
faite avec quelques cantons de la Suiffe , efl cellé
qu’ils contractèrent pour dix ans avec les Bernois l’an
1250 , qu’ils renouvellerent en 1448 , & qu’ils déclarèrent
fiable & éternelle en 1475* Ils avoient fait
une pareille alliance en 1473 avec les cantons de Lur
cerne, d’Ury & d’Underwald ; & en 1529, ils fuirent
admis par tous les cantons dans ^alliance helvétique.
IF fut cependant ajouté dans l’aCte une claufe ,
qui portoit que cette alliance feroit renouvellée tous
les 25 ans.
Enfin en 1533, l’évêque & la république de Val*
lais renouvellerent leur alliance avec les trois cantons
catholiques, Lucerne, Ury & Underwald; &
les quatre autres ; favoir, Sch-witz, Zoug, Fribourg
& Soleure y acquièfcerent.
Ce renouvellement fut en quelque maniéré line
nouvelle alliance; car du côte des Suiffes tous les
cantons catholiques y ftipulerent , & du côté des
Vallaifans, qui font fort attachés à Péglife romaine j
tout l’état y entra pareillement.
•v Les Vallaifans voulant conferver leur liberté inté*-
rieure,pratiquent depuis long-tems untifhge fingulier
pour reprimer les grands qui tentereierit de la leur
ravir par leur crédit & leur puiffance. C’eft ce qu’ili
appellent la maffe , en allemand malien , & quittent
quelque chofe de l’oftraeifmedes Athéniens. Le peuple
prend un tronc d’arbre ou de vigne, fur lequel il
pofe une figure de tête (Phoinme,femblableàune teté
de: Médufe ; chaque mécontent fiche un clou à cetté
maffe ; & quand elle efl chargée de clous, on porte
la maffe dans Baffemblée des jurifdiétions avec le nom
de l’homme qu’on redoute, & l’on demande fon ban-
niffement. Cette maniéré extraordinaire d’obtenir
juftice dans ce pays-là, y produit beaucoup de bien
& peu de mal. (Le c h e v a l i e r d e J a u c o u r t . )
VALLATUM, (Géog. anc. ) lieu de la Vindélicie.
L’itinéraire d’Antonin le place entre Abafina &Sum-
inemtorium. On croit communément que le nom-moderne
efl Willenbach. (D . /. )
VALLÉE, (Géogr. mod.) petite ville d’Italie, dans
l ’Iftrie, à 7 milles de la mer, & à 14 au nord de Po-
la ; elle efl ceinte de murailles, & foumife aux Vénitiens.
Vallée , Vallon , (Synonyme. ) valléefemble
lignifier une efpace plus étendu ; vallon femble en
marquer un plus refferré.
Les*poëtes ont rendu le mot de vallon plus ufitc ;
parce qu’ils ont ajouté à la force de ce mot une idée
de quelque chofe d’agréable ou de champêtre, tandis
que celui de vallée n’a retenu que l’idée d’un lieu
bas, & fitué entre d’autres lieux plus élevés.
On dit la vallée de Jofaphat, où le vulgaire penfe
que fe doit faire le jugement univerfel ; & l’on dit
fouvent en poéfie le fàcré vallon, où la fable établit
une demeure des mufes. A entendre nos aimables décider
d’un ton léger du mérite des poètes anciens &c
modernes,
On dirait qu'ils ont feuls Voreille d?Apollon,
Qu ils dïfpoftnt de tout dans leJâcré vallon..
(£ > ./ .)
Vallée, (Gèog.facrèe.) il efl parlé dans l’Ecriture
de plufieurs vallées de la Judée; nous n’en citerons
ici que quelques-unes, dont les noms fe lifent le plus
fouvent : telles font la vallée des artifans, fur les confins
des tribus de Juda & de Benjamin ; la vallée des
bois, dans laquelle étoient bâties Sodome & Gomor-
rhe ; la vallée de Save ou Royale, ainfi dite parce que
Melchifédech y rencontra Abraham ; la vallée de bénédiction,
près de Jérufalem , ainfi nommée, parce
que les Juifs y remercièrent Dieu de la viétoire qu’il
avoit accordée à Jofaphat,//. Parai, xx. i<5Vla vallée
de G ad, fituée au-delà du Jourdain, le long de l’Ar-
non, II. rois, xxiv. S . la vallée de vifion, fignifïe Jérufalem
dans le ftyle prophétique, & par antiphrafe,
parce qu’elle efl fituée fur une montagne ; la vallée
grajfe, étoit aux environs de Samarie qui la dominoit;
fa fertilité lui fit donner ce nom ; la vallée des pajfans.
marque le grand chemin qui étoit au pié du mont-
Carmel, pour aller du levant vers la mer. E^ech.
xxxix. 11. la vallée des montagnes, défigne les vallées
qui étoient autour de Jérufalem, où les habitans de
cette ville fe fauverent, lorfqù’elle fut affiégée par
les Romains ; la vallée du carnage fiit ainfi nommée,
parce que Jofaphat y défit un grand nombre d’ennemis
; c’eft la même que la vallée de Jofaphat ou du jugement,
dont parle Joël, iij. 14. (D . J .)
Vallée , ( Géog. mod. ) mot françois qui lignifie
la defeente d’une montagne rude, efearpée, roide ; il
lignifie auffi un efpace de terre ou de pays , fitué àupié
de quelque montagne ou côte. On difoit autrefois-
val; mais il n’eft plus en ufage que dans les noms
propres le val de Galice, le val des Choux , le val
Suzon.; L’un & l’autre mot efl formé du latin vallis,
dont les Italiens ont fait leur mot val ou valle, & les
Efpagnols leur mot valle.
On entend ordinairement par une vallée une efpe-
ce de plaine, le plus fouvent traverfée par une rivière',
bornée à fes côtés par des collines ou des montagnes,
& qui a une longueur plus ou moins grande,
fans largeur confidérable. Il y a des pays fort vaftes
nommés vallées, comme dans la S icile, qui efl divi-
fée en trois vallées, valle di Mazzara, yalle.di Demo-
T r n cX r i.
na, & valle di Noto» Comme, félon le proverbe, il
n’y a point de montagnes fans vallées, le mot de Val*
lée efl commun dans les montagnes, par exemple,
dans la Suiffe, chez les Grifons, dans une partie de la
Lombardie 8cdans les Pyrénées. (D . J .)
V A L L É E d e V IS IO N , la, (Critiquefacrée^) la val-
lée de vifion dans le ftyle figuré, lignifie Jérufalem»
Elle efl nommée vallée par antiphrafe , parce qu’elle
efl fituée fur une montagne ; & on lui donne le fur-
nom de vifion, parce qu’elle efl le fujet de la prophé*
tie d’Ifaïe, ou parce que le temple de Jérufalem fut
bâti fur le mont Moria, qui efl la montagne de vifion.
Vallee jde Clu yd , (Géog. mod.) vallée d’Angleterre
, dans le comté de Denbig. Elle s’étend du fud-
eft au nord-oueft jufqu’à l’Océan, de la longueur de
17 milles , fur 5 de largeur. Elle efl de toutes parts
environnée de hautes montagnes, excepté le long
des côtés, où elle efl toute ouverte. La riviere de la
Cluyd la traverfe par le milieu, depuis fa fource jufqu’à
fon embouchure.
Vallées , pays des quatre , ( Géog, mod.) pays de
France , dans la Gafcogne, fur la gauche de la Ga-*-
ronne, partie dans le diocèfe d’Auch , & partie dans
celui de Comminge. Il renferme les valléesfie la Bar-
the ou Neftes , Aure, Magnoac & Barouffe. (D. J.)
V A L L I , ( Botan. exoe.j arbriffeau des Indes que
M. Commelin nomme frutex Jiliquofa, indica, flore
papilionaceo, Jiliqids planis, brevibus, duo aut tria
femina ijlhmia contintntibus. Hort. Maiab.
Cet arbriffeau s’attache à toutes les plantes de fon
voifinRge. Ses feuilles reffemblent à celles du frêne,
& ont quelque âcrimonie. Ses fleurs font papilo-
nacées & fans odeur. Ses gouffes ont un pouce de
long, fur un pouce de circonférence ; elles font plates
, & contiennent deux ou trois femences féparées
par une cloifon étroite ; fes feves font d’un goût extrêmement
défagréable. Cette plante fleurit au mois
d’Août, & fon fruit efl mûr dans ceux de Décembre
& de Janvier. (D .J .)
VALLUM , A G G E R , VINEÆ , TU R R E S ,
(A n . milit. des Romains.) vallum étoit un retranchement
que l’on faifoit avec des pieux, une paliffade.
Agger, élévation pour dominer la v ille , que l’on faifoit
avec des poutres & des branches d’arbres qu’on
couvroit de terre. Yinece, machines qui couvroient
ceux qui travailloient à la fappe du mur. T unes, les
tours, étoient de bois, & l’on y mettoit des machines
pour lancer des pierres, des feux d’artifices *
& c .(D .J .)
Va l lu m A d r ia n i , ( Géog. anc. ) dans la 124e»
année de J. C. l’empereur Adrien paffa dans la grande-
Bretagne pour y appaiffer un foulevement, & après
avoir, battu les rebelles, il fit tirer pour la première
fois, dit Spartian in Hadriani vitd, c. xj. une muraille
de 80 milles de longueur, pour empêcher les peuples
fauvages du nord, de fe jetter fur les fujets des Romains.*
Cette muraille, ou ce retranchement, tenoittoute
la largeur de Bîle, depuis une mer jufqu’à l’autre ;
c’eft-à-dire, depuis le bord de la T yn e , au voifinage'
de Ùtew-Caftle, jufqu’aubord de l’Eden, près de Ca ri
lifle , dans le Cumberland , & de Carlifle jufqu’à la
mer.
L’auteur des délices de la grande-Bretagne, page
1140, dit : « L’hiftorien qui nous apprend cette cir-
» confiance, ne marque pas en quel -endroit étoit
» cette muraille : mais les.Ecoffois ne doutent nulle-
» ment, que ce ne fut entre les golfes de Glotta &
» de Bodotria, dans les mêmes endroits où Agricola
» avoit mis des garnifons 40 ans auparavant ; & ils
» font perfuadés que c’eft la même muraille dont il
» refte des veftiges affez confidérables, entre les gok
» fes dont il vient d’être parlé, qui font ceux de la
» .Cluyd 8c du Forth,
M M iu m m ij