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•■ mention de trois toparchies,, Samârie , Joppé, la
Galilée.
Il y a apparence que ces toparchies étoient des dr-
vifions de provinces, ou comme des généralirés établies
depuis les Afmonéens. Mais le p. Calmet remarque
qu’elles ne donnoient à celui qui les polTédoit-,
aucun titre particulier ni de gouverneur , ni de président
, ni d’ethnarque , ni de roi.Calmet, diclionn.
de la Bible. .
TOPASE , ( Hift.natf) topafius ou topa J u s , xhry-
folithus ; pierre prétieufe jaune, tranfparente, ôc d’une
dureté qui ne le cede qu’à celle du-diamant. Lorl-
que cette pierre eft aufli dure que le diamant, les
Jouailliers lui donnent le nom dç, diamant jaune. Les
anciens ont donné le nom de chryfolithus ou de pierre
’d ’or à la topafe à caufe de fa couleur.
On diftingue trois efpeces de topafes relativement
à la couleur ; la première eft d’un jaune clair ou d’un
jaune de citron-; la fécondé eft d’un jaune d’or ; ôc la
•troifieme eft d’un jaune foncé ou tirant fur le brun ;
on la nomme quelquefois topafe enfumée.
On diftingue encore les topafes en orientales ôc en
occidentales ; les premières qui font les plus dures ôc
les plus eftimées, viennent d’Orient. Pline dit qu’on
trouvoit furtout cette pierre dansl’îledeTopazon,
dans la mer Rouge, dont elle a emprunté fon nom.
On prétend qu’il en venoit aufli d’Ethiopie ôc même
d’Elpagne. Il fe trouve encore des topafes dans le Pérou
; elles font, dit-on , d’un jaune orangé, peut-
être doit-on les regarder comme des hyacinthes. On
dit que les topafes du Brélil font d’une très-grande
dureté ; quant à celles <^ui viennent de Bohème,
elles nfont point la durete des vraies topafes, 6c doivent
être regardées Amplement comme du cryftal de
roche coloré en jaune, dont elles ont la forme prif-
matique 6c hexagone ; on les nomme topafes enfumées,
6c l’on en trouve en fort grands morceaux ; mais on
trouve une grande quantité de vraies topafes dans le
Voigtland, près d’Averbach, fur une montagne app
e l le Schneckznberg : ce font là les pierres qu’on appelle
communément topafes de Saxe. Elles font tantôt
plus , tantôt moins jaunes , 6c communément de là
couleur d’un vin blanc léger en couleur. Ces topafes
font en cryftaux prifmatiques , compofés de quatre
côtés inégaux ; leur couleur eft plus nette vers le
fommet des cryftaux, que vers la bafe par laquelle
ils tiennent à une roche extrêmement dure. On aflii*
re que ces topafes ne le cedent point à celles d’Orient
ni pour l’éclat, ni pour leur dureté qui eft aufli grande
que celle du faphir 6c du rubis.
M. Pott a fait un grand nombre d’expériences fur
cette pierre , 6c il a trouvé que le feu le plus violent
ne pouvoit point la faire entrer en fiifion ; cependant
l’afrion d’un tel feu altéré confidéràblement fa
confiftence 6c fa dureté ; en effet M. Pott a trouvé
qu’en l’expofant pendant longtems à un feu véhément
, cette topafe perd fa tranfparence 6c fon éclat ;
elle devient d’une couleur laiteufe ;fa liaifon fe perd;
elle devient feuilletée 6c friable , phénomènes qui
arrivent au diamant ôc au faphir quand on les traite
de la même maniéré. La topafe s’éclate en petites lames
ou feuillets, lorfqu’après l’avoir fait rougir à plufieurs,
reprifes , en en fait l’extinftion dans de l’eau
froide.
Le même- M. Pott a obfervé que cette topafe de
Saxe ne cotnmençoit à fe fondre qu’en lui joignant
huit parties dé £el alkali fixé ; cependant alors il ne
réfultôit de ce mélange qu’une maffe opaque fembla-
ble à de l’albâtre ; mais le borax rend la fufiôn avec
Falkali beaucoup plus facile ; 6c deux parties de topafe
calcinée , mêlées ayée une partie d’alkali fixe 6c
Une partiè de borax., ont dô'nné un verre jaune 6c
tranfparént. <@Éj favant chimifte a encore combiné la
topafe avéc un grand uohibré dé pierres de différente
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nature qui lui ont donné différens produits, Comme
on peut le voir dans le premier volume de la traduc-.
tion françoife de la Lithogéognofie de M. Pott, pages
2 3 4 -2 7 7 , ôc dans les tables qui font à la fin.
M. Gmelin , dans fon voyage de Sibérie, dit avoir
Vu dans ce pays des topafes de forme cubique comme
la mine de plomb, qui étoient d’une dureté plus grande
ÔC d’une eau beaucoup plus pure que celles de
Saxe, 6c qui ne le cédoient en rien aux topafes orientales.
Le terrein oh on les trouve, eft une glaife rougeâtre
mêlée de pierres de la nature du quartz, 6c
dans laquelle on trouve des cryftaux noirs 6c impurs;
cette terre eft aufli remplie de parties talqueufes.
L’endroit où fe trouvent ces topafes , eft près d’une
habitation appellée Jufanskoi fawod. On rencontre
aufli des topafes d’un beau jaune, dans un ruiffeaudu
voifinage appellé Alabafch»
On teroit tenté d’attribuer au plomb la couleur de
la topafe; la forme cubique que les cryftaux de cette
pierre affe&ent, qui par conféquent a de la conformité
avec la mine de plomb en cubes ou la galene ,
femblerôit même appuyer cette conjon&ure ; mais
ce fentiment eft détruit par l’expérience. En effet M.
Guétard de l’académie des Sciences nous apprend
que les topafes du Bréfil mifes dans un creulet, où
elles font entourées de cendres, perdent leur couleur
jaune pour devenir rouges, Ôc fe transforment
en rubis , fecret qui a été pratiqué avec fuccès par
plufieurs jouailliers ; cette expérience femble prouver
clairement que c’eft au ferqu’eft due la couleur
de la topafe, 8t que la calcination développe 6c rougit
ce métal. On. prétend que tous les rubis qui viennent
du Bréfil font des topafes qui ont été colorées
en rouge de cette maniéré. M. Guétard ajoute qu’une
topafe orientale traitée de la même façon n’a point
changé de couleur ; peut-être que cette pierre étoit
plus dure que celle du Bréfil, ÔC exigeoit pour changer
de couleur , un degré de feu plus violent. On a
prétendu que la pierre que les Jouailliers nomment
topafe blanche du Bréfil, devenoit jaune quand on
l’expofoit au même degré de chaleur qui rougit la to-
pafe jaune du même pays ; mais M. Guétard n’a point
trouvé que ce fait fut véritable ; la topafe blanche
fortit blanche du creufet, quoiqu’il eût fait durer le
feu plus longtems, 6c qu’il l’eût rendu plus violent.
voycç le journal (économique du mois d’Octobre i jS i .
C ’eft M. Dumelle , orfèvre metteur-en-oeuvre à
Paris, qui facrifiant fon intérêt au bien public 6c à
l’avancement de l’hiftoire naturelle, a bien voulu
communiquer à M. Guétard le procédé qu’on a ci-
deffus indiqué , pour convertir la topafe du Bréfil en
véritable rubis balais.
S’il eft vrai que la pierre précieufe que nous nommons
préfentement topafe, étoit anciennement appellée
chryfolite, parce qu’effeftivement nos plus
belles topafes ont les caraaeres des chryfolites que
les anciens recevoient de l’Orient par la voie de l’Ethiopie
, il n’eft pas moins certain que notre chryfolite
orientale ne convient point avec la topafe décrite
par Pline dans fonhift. naturelle, /. X X X V I I .
c. viij.
En effet, qu’on y faffe attention, la topafe que décrit
Pline dans cet endroit, 6c qu’il dit avoir été découverte
dans une île de la mer Rouge, n’a aucun
des cara&eres des véritables pierres précieufes ; c’é-
toit plutôt une efpeee de pierre fine, dont la couleur
vifoit à celle que rend le jus de la plante qui croît
dans nos jardins potagers, 6c qu’on nomme porreau.
Cette pierre fourniffoit d’aflfez gros morceaux,
puifqùe la ftatue d’Arfinoë, époufe de Ptolomée Phi-
ladelphe,qui en avoit été faite, avoit quatre coudées
de hauteur. Outre ce la , elle étoit tendre, elle fouffroit
TOP
froit la râpe comme le marbre, il n’étoit pas befoin .
d’autre outil pour la travailler. Ce devoir être une
pierre opaque à-peu-près malachite , ôc jamais nom
ne lui convint mieux que celui de chryfokte.
La topafe , le faphir font les plus dures de toutes
les pierres orientales, 6c aucune à cet égard n’approche
davantage du diamant. C’eft aufli la railon pour
laquelle lorlqu’unë de ces pierres avoit le défaut d’être
peu colorée, on la blanchiffoit autrefois, ainfi
que le faphir, par une violente aâion du feu ; on tâ-
choit de la faire pafler eniuite pour un véritable diamant
; mais depuis que ceux-ci font devenus moins
rares 6c que les connoiflances fe font perfectionnées
* il n’eft plus aufli aifé d’en impofer que dans
.ces tems, où des joaillers fort experts, tels que Cal-
lin i, étoient obligés d’avouer, que pour éprouver
fûrement une pierre, il falloit la teindre, c’eff-à-dire,
y appliquer deflous une couche de noir , qui obf-
curcit généralement toutes les pierres , & fait feulement
briller le diamant ; on ne s’avife plus guere aujourd’hui
de décolorer la topafe, ni aucune autre
pierre de couleur. Qu’y gagneroit-on ?
Pour être dans fon point de perfeftion, la topafe
doit être d’un très-beau jaune doré ôc fatiné, ou d’un
jaune de citron très-agréable. Ni les topafes du Bréfil
, ni ©elles du Pérou, qu’on appelle topafes d’Inde,
qui font tendres , ôc d’un jaune plus roux, non-plus
que les topafes de Saxe, dont la couleur eft d’un
ÿiune-clair, ÔC dont la dureté n’eft guere plus grande
que celle du cryftal, ne font pas comparables aux
orientales ; en général toutes les topafes, fi l’on excepte
celles d’Orient, font d’une nature feche 6c peu
liante, toujours prêtes à s’éclater , Ôc par confèrent
un graveur rifque beaucoup en les travaillant.
D .J .)
TOPASSES, (Hifi. mod.) c’eft ainfi que l’on nomme
dansl’Indoftan des foldats mulâtres, provenus des
mariages des Portugais avec des femmes indiennes.
Ces troupeàjportent des chapeaux.
TO PA YÔ S, ( Géog. mod.) nom d’une forterefle,
d’un bourg, d’une riviere , ôc d’un peuple de fauva-
ges de l’Amérique méridionale au Bréfil.
La forterefle de Topayos appartenant aux Portugais,
eft à 15 heures de Pauxis , à l'entrée de la rivière
du même nom, qui eft une riviere du premier
ordre , 6c qui defeenddes mines du Bréfil. Des débris
du bourg de Tupinambara, s’eft formé celui de To-
payos, dont les habitans font prefque tout ce qui refte
de la nation des Tupinambas, dominante , il y a deux
fiecles, dans le Bréfil.
C’eft chez les Topayos qu’on trouve le. plus communément
de ces pierres vertes, connues fous le nom
de pierres des amazones, ôc qui ont été autrefois fort
recherchées , à caufe des prétendues vertus qu’on
leur attribuoit de guérir de la pierre, de la colique
néphrétique, 6c même de l’épilepfie. La vérité eft
qu’elles réfiftent à la lime, Ôc qu’elles ne different
guere ni en couleur , ni en dureté du jade oriental.
Mémoire de l ’académie royale des S ciences , année ipufj.
TOPAZOS, ( Géog. anc. ) île de la mer R ouge, à
trois cens ftades du continent, félon Pline , liv.
X X X V 11. c. viij. Il ajouté qu’elle eft couverte de
brouillards, ce qui a été caufe que plufieurs navigateurs
l’ont cherché inutilement, Ôc que c’eft ce qui
lui a fait donner le nom de Topayos., parce que 7b-
pafis en langage troglodite, fignifie chercher. (JD. J.)
TOPHANA ou TO PAN A , (Géog. mod.) faux-
bourg de la v ille de Conftantinople lur le bord de la
mer, au-deffous de Péra ôc de G alata, tout à l’en-
tree du canal de la mer Noire, où la plûpart des gens
Je rendent pour s’embarquer, quand fis veulent aller
fe promener fur l’eau. On l’appelle Thophana,
comme qui diroit arfenal, ou >maiJon du canon : car
fop en turc fignifie canon, ôc hana fignifie maifon , ou
Tome XVI.
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lieu de fabrique. Rien n’eft fi agréable que l’amphi-
théatre que tormem les maifons de G alata, de Pera,
ôc de Tophana ; il s’étend du haut des collines jufqu’à
la mer. (D . J .)
TOPHUS, 1. m. (Médec.) en grec >mpom, en fran*
çois pierre ou graveUe des paupières ; petité tumeur
blanche, raboteufe , dure 6c calleufe , qui fe forme
à la partie extérieure ou intérieure des paupières ;
l’humeur renfermée dans cette petite tumeur reffem-
ble en confiftance ou à de la pierre , ou à du tuf,
d’où lui vient fon nom tophus ; cependant elle ne différé
de la grêle des paupières , que parce qu’elle eft
unique, raboteufe, ôc plus dure; mais elle veut être
traitée de même, tant pour l’opération, que pour les
remedes; ainfi voye^ les mots O rgeolet ou Grêle
des paupières. ( D. J. )
TOPIARIUM o p u s , (Architecl. rom.) les auteurs
font peu d’accord fur la fignification de topiarium
opus ; la plus grande partie eftiment que c’eft la re-
préfentation qui fe fait avec le buis, le cyprès, l’if ,
Ôc d’autres arbrifleaux verds taillés de plufieurs fortes
de figures, pour l’ornement des jardins. D’autres
croyent avec plus de raifon, que ce font des payfa-
ges repréfentes ou en peinture, ou dans des tapifle-
ries ; la*chofe feroit allez claire, fi l’on derivoit ce
mot de To<acç, qui fignifie un lieu, un pays ; alors topiarium
exprimeroit naturellement un payfage , qui
eft la repréfentation des lieux. ( D . J . )
TOPIGIS, f. m. ( Hiß. mod. ) terme de relation ;
c’eft le nom que lesTurcs donnent à leurs canonniers,
ôc en général à tous ceux quifont occupés aufervice
de l’artiilerie. Leur chef fe nomme topigi bachi, charge
qui pour l’autorité ne répond pas à celle de l’officier
que nous appelions grand-maître de F artillerie ,
parce que le capitan hacha a la principale autorité
dans l’arl’enai de Conftantinople. Voyez C apitan
BACHA.
TOPILZIN, f. m. (Hiß. mod. fuperfiition!) c’eft le
nom que les Mexiquains donnoient à leur grand-
prêtre ou chef des facrificateurs. Cette éminente dignité
étoit héréditaire, ôc paflbit toujours au fils aîné.
Sa robe étoit une tunique roug e, bordée de
franges ou de flocons de coton ; il portoit fur fa tête
une couronne de plumes vertes ou jaunes ; il avoit
des anneaux d’or enrichis de pierres vertes aux oreilles
; 6c fur fes levres il portoit un tuyau de pierre
d’un bleu d’azur. Son vilage étoit peint d’un noir
très-épais.
Le topiljn avoit le privilège d’égorger les victimes
humaines que les barbares mexiquains immoloient à
leurs dieux ; il s’acquittoit de cette horrible cérémonie
avec un couteau de caillou fort tranchant. Il étoit
aflifté dans cette odieufe fonction par cinq autres
prêtres fubalter-nes, qui tenoient les malheureux que
l ’on facrifioit; ces derniers étoient vêtus de tuniques
blanches 6c noires ; ils avoient une chevelure artificielle
qui étoit retenue par des bandes de cuir.
Lorlque le topilfin avoit arraché le coeur de la v ictime
, il l’offroit au Soleil, ôc en -frottoit le vifage
de l’idole, avec des prières myftérieufes, Ôc l’on pré-
cipitoit le corps du facrifié le long des degrés de IVf
calier ; il étoit mangé par ceux qui l’avoient fait pri-
fonnier à la guerre, ôc qui l’avoient livré à la cruauté
des prêtres. Dans-de certaines folemnités on immo-
loit jufqu’à vingt mille de ces victimes à Mexico.
Lorfque la paix-duroit trop long-tems au gré des
•prêtres, X& topiljn alioit trouver l’empereur, -Ôc lui
difoit, le dieu a faim , auflîtôt toute la nation prenoit
les armes, ôc l’on alioit faire des captifs, pour affou-
1 v i t la prétendue faim -du dieu ÔC la barbarie réelle
-de fes miniftres. Voye^ V itzeliputzli.
TGPINAMBES, îles des , (Géog. mod. ) îles de
l’Amérique-méridionale, dans la terre-ferme, au pays
des Amazones, dans le fleuve de ce nom, au-deflus
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