eft infoutenable, & il le prouve entr’autres râlions :
i° . parce que Jacques de V itr i, auteur contemporain
,- dit que les moines du Val-des-choux fuivoient
îes ufages de cîteaux & non ceux des chartreux :
a°. parce que le premier prieur du Val-des-choux ne
fut point le frété NViard, mais un nommé Gùi, qui
eut pour fucceffeur Humbert, ainfi que le porte cette
"infeription de leur tombeau qu’on voit encore dans
l’églife de ce monaftere.
Hic duo funt fratres , caput brdinis, & prothopa-
ttes,
Guida & Humbertus : fit Chrifius utrifque mifertus.
'3°. parce qu’une autre inscription qu’on lit dans
la même églife, montre que le frere "SViard ne fe
•retira au Val-des-choux qu’environ ioo ans après la
fondation du monaftere l’an 1193 , anno Domini
M. CC. XCII1. quarto nouas Novembris.iniravit frater
Wiardus in chorum Vallis-cauliüm. On convient cependant
que le premier prieur du Val-des-choux eft
venu de la chartreufe de Lugny : les conftitutions le
difent pofitivement. Voyt{ le fupplement au diction,
de Morery.
Val-des-écolïers , ( Tkéol: ) abbaye dans le
diocèfe de Langres , 8c autréfois chef-d’ôrdre d’unè
congrégation de chanoines' réguliers fous la réglé de
S. Auguftin vers l’an 1212. Guillaume Richard 8c
quelques autres do&eurs de Paris , perfuadés de la
vanité dés chofes du monde, fe retirèrent dans cette
folitude avec permiflion de l’évêque diocéfain , ils
y furent bientôt Suivis de grand nombre d’écoliers
de la même univerfité ; & c’eft de-là que leur folitude
prit le nom de Val-dts-écoliers. Leur établiffe-
ment s’augmenta avec tant de Succès , que , Suivant
la chronique d’Alberic, en moins de vingt ans , ils
eurent Seize maifons. Saint Louis'fonda celle de Ste
Catherine à Paris, 8c en établit d’autres en France
& dans les Pays-bas. Clément Cornùôt, prieur général
de cette congrégation, obtint du pape Paul III.
la dignité d’abbé pour lui 8c pour Ses fucceffeurs. D epuis
l’an 16 5 3, cet inftitut a été uni à la congrégation
des chanoines réguliers de Ste Génevieve de France.
Albéric , in chron. Ste Marthe , t. IV. G ail. Chrifi.
Du M olinet, defeription des habits des chanoines régu-,
liers.
Le continuateur de Morery dit que le premier endroit
que les fondateurs du Val-des-écoliers choilirent
pour leur demeure , étoit fi inacceflible par les bois
& les rochers qui l’environnoient, qu’on fut obligé,
trente ans après , de tranfporter l’habitation à une
demi-lieue du premier monaftere, dans un lieu encore
fort folitaire , mais moins defagréable. On y
tranféra les offemens de ceux qui étoient déjà morts,
& fur-tout des quatre fondateurs, qui font fous une
belle tombe au milieu du choeur, fur laquelle on lit
ces quatre vers :
G allia nos genuit, docuit Sorbona, recepit
Hofpitio prceful, pavit eremus inops.
Jufia plus folvit Chriflo , quem ereximus ordo,
O fia que jam Vallis noftra fcholaris habet.
Les pp. dd. Martenne & Durand , bénédi&ins ,
ont fait imprimer les premières conftitutions de ce
monaftere, qui font également inftruûives 8c édifiantes
, dans leur voyage littéraire, tome I. part. I. 8c
fupplém. de Morery,
V al-Madia ou V al-Magia , ( Géog. mod. ) par
les Allemands Mayn-Thal ; petit bailliage d’Italie ,
dans la dépendance des douze anciens cantons fuiffes.
Ce bailliage n’eft qu’une longue vallée étroite , ferrée
entre de hautes montagnes, & arrofée dans fa
longueur par une riviere de même nom , & qui de-là
coule à Locarno. (D . / .)
(Val-Ombrosa , (Géog. mod.) monaftere, chef
d’ordre d’Italie ÿ danslaTofcane , aux montagnès de
l’Apennin , fondée dans le xi. fiecle par S.Gualbert. n ■ ■ n 1 .. Val-T elline > ( Geog. mod. ) les écrivains latins
du moyen âge l’appellent Vatlis-Telina,8cnomment
les habitans Voltureni. Les Allemands ont corrompu
le nom de Vallis-Telina en celui de Veltlyn.
Seigneurie des Grifons , à l’entrée de l’Italie , au
pié des Alpes, près du comté de Bormio; Lavallée
qui compofe cette feigneurie eft fort longue , mais
• d’une largeur très-inégale. L’Adda la traverfe 8c la
partage en deux parties. Elle eft divifée en trois tiers,
qui forment cinq petits bailliages. Le premier tiers
a Tirano pour capitale ; le fécond tiers aSondrio ; 8c
le troifieme qui eft partagé en deux gouvernemens,
a Trahona 8c Morbegno. Le territoire de Teglio fait
un gouvernement à part.
Les cinq gouvernemens de cette vallée ont chacun
leur confeil 8c leurs chefs, qui font élus par toute la
'communauté. Ils Ont aufli/leurs officiers militaires ,
leurs fyndics qui veillent à l’obfervation des lois , 8c
leurs confuls de jüftice qui ont foin des orphelins.
On fait des affemblées générales pour les affaires qui
regardent tous les habitans ; ces affemblées fe tiennent
à Sondrio.
Plufiears puiffances ont tenté tourrà-tour de s’emparer
de cette petite province au commencement
du dernier fiecle , Iorfqu’elle appartenoit aux ligues
Grifes réformées. On vit en 1620 éclore le projet
de maffacrer tous les proteftans du pays; On en égorgea
environ cinq céns, 8c ce fut le fruit des intrigues
de la maifon d’Autriche. Elle s’empara des comtés
de Bormio 8c de Chiavenne, d’oii elle chaffa les proteftans.
Les Efpagnols vouloient joindre la Val-TeL-
line aux Milanez. Le pape Urbain VIII. avoit obtenu
qu’on la féqueftrât entre fes mains, 8c ne defefpéroit
pas de la garder. La France jaloufe affranchit ce pays
de l’invafion autrichienne ; mais les miniftres autrichiens
engagèrent finalement les Grifons à s’allier
avec l’empereur fous des conditions favorables. La
capitulation fut conclue à Milan en 1639 * 8c la religion
proteftante a été bannie du pays.
François I. roi de France, s’étant mis en poffefîion
du duché de Milan en 15 16 , céda aux Grifons la conquête
qu’ils a voient faite de la Val-Telline, & des
comtés de Chiavenne 8c de Bormio ; cependant quoique
ce pays foit beaucoup meilleur que celui qu’ils
habitent, ils n’ont point voulu s’y établir. Ils préfèrent
le féjour de leur première patrie aux beautés
d’une terre étrangère, 8c l’amour de la liberté les
porte à croire qu’ils font plus en fûreté dans leurs
montagnes, dont aucune puiffancë ne tentera jamais
de les aébufquer. ( D. J. )
Val-Verd , ( Hifi. eccléfiafi. ) monaftere de chanoines
réguliers. Ce ne fut d’abord qu’un hermitage,
oii Jean deBofco, defeendu des anciens ducs de Brabant
, fe retira au commencement du xiv. fiecle.
L’hermitagë fut fucceffivement habité par deux ou.
trois hermites, 8c continua d’être pauyre jufqu’à ce
qu’il eut une chapelle, une maifon, des revenus, un
habit, une réglé , 8c devint chef de maifon. Alors
il s’unit avec d’autres , & perdit fon nom.
VALABLE, adj. (Gram.') qu’on peut faire valoir
devant les tribunaux, au jugement des hommes ;
ainfi on dit, ce titre eft valable ; ce teftament eft valable
; c’eft un contrat très-valable ; c’eft un exeufe
valable. On dit auffi en deniers comptans & valables.
Alors il s’oppofe à de mauvais a lo i, manquant de
cours, &c.
VALACHIE ou VALAQUIE, (Géog. mod.) principauté
de l’Europe, poffédée pour la meilleure partie
par le T u r c , 8c pour le refte par l’empereur. Elle
a environ 80 lieues du levant au couchant, & 40 dit
midi au feptentrion. Elle eft bornée au nord partie
.par la M oldavie, partie par, la Tranfiïvanîe ; ad mL
di, parle Danube.; au levant, par ce même fleuve ;
8C au couchant, par la Tranfilvanie. La partie de
cette province qui dépend de l’empire turc, eft gouvernée
par unhofpodar ou vaïvode.;
Cette provinçe’ fut anciennement nommée Flac-
cie, du nom de Flaccus , que Trajan y envoya avec
line colonie de trente mille hommes pour cultiver le
pays, qui fournit à l’armée romaine une bonne partie
de’ssvivres pendant la guerre contre les Scythes
8c les Sarmates, La Valachie & la Moldavie ne corn-
pofoient autrefois qu’une feule province des Daces
nommée Amplement Valachie ; mais ayant enfiiite
été divifée en haute 8c baffe, à caufe de la riviere
qui . la partageoit, la derniere a toujours'retenu le
nom de Valachie, 8c l’autre a pris celui de Moldavie.»
Elle avoit autrefois fes princes particuliers , dépen-
dans 8c tributaires des rois d’Hongrie ; mais tout a
changé depuis queSelim II. s’eft emparé de cette province
en 1574. \
. Elle eft di vifée en treize comtés , qui font habités
indifféremment par.les Saxons ,. par les Hongrois &
par les naturels du pays. L ’hofpodar qui la gouverne
tire une groffe fomme de la dixme de la cire 8c du
miel, dont les peuples font leur principal trafic,
ainfi que du blé -& du vin qu’on porte en Ruffie,
L’hofpodar paye de fon côté un argent confidérable
à la Porte , pour être maintenu dans fon gouvernement.
Il n’y a que trois villes dans la Valachie , favoir
Tergovitz, oii demeure l’hofpodar , Briël 8c Treffort.
Le terroir feroit fertile, fi le.s habitans le cultivoient ;
mais la plus grande partie eft en friche, &,;les terres
font an premier qui veut les labourer 8c eniemencen
Cette province eft en quelques endroits traverfée
d’épaiffes forêts , 8c dans d’autres elle manque totalement
.de bois. On en tire des,chevaux, des boeufs
8c des bêtes à laine. Les maifons des habitans ne font
bâties qu’en terre graffe, 8c couvertes de rofeaux.
La langue du pays a un grand rapport avec la latine;
mais dans les cérémonies*de la religion qui eft celle
des Grecs, on fe fert de la langue franque. (D . J .)
VALANEINE, (Marine.), voye[ BaLANEINE.,
VALANTIA , { . { . ( Hifi. nat. Botan.) genre de
plante dont les fleurs font des baffins partagés ordinairement
en quatre parties, quelquefois en trois. Le
calice devient un fruit membraneux, femblable en
quelque manière au pié d’un oifeau qui tient dans fes
ferres une graine de la forme d’un petit rein. Tour-
nefort, Mém. de l ’acad. roy. des Sciences , an. tyoG.
Voye{ Pla nt e .
VALCUM, ( Géogr, anc. ) lieu de la baffe Pannonie,
entre Silacenfis 8c Mogetiana, à 28 milles de l ’un,
8c à 30 milles de l’autre. Ce lieu n’eft pas "Wolcowar
fur le Danube., comme le penfoit Lazius ; ce feroit
plutôt Veltz, bourgade de Hongrie, dans PEfclavo-
nie. ( D . J.') ,
. V A LD A N U S , '(Géogr. anc.) fleuve de la Pannonie
, félon Pline, 1. 111. c.xxv. qui met fon embouchure
dans le Danube , au-deffus.de la Save : on
l’appelle préfentement Valpo ou Walpo. Cette riviere.
afa fource dans l’EIclavonie ; & après avoir arrofé
la ville de Valpo , elle fe rend à Y/olkowar oii elle
fe jette dans le Danube un peu aurdeffous. de l’embouchure
de la Drave. (D . J .)
VALDEPEGNAS, (Géogr. mod. ). village d’E.fpa-
gne , dans le diocèfe de Tolede. Il a donné la naif-
lance en 1560 à Balbuena (Bernardo de ) , l’un des
meilleurs poètes efpagnols, qui devint évêque de
Puerto-Rico en Amérique. On a de lui i° . des bucoliques
intitulées , le fiecle d'or dans les bois d'Eri-
phi le; x°. un poème héroïque fous le titre de el Bernardo
; 30. grandeur duMexiqüe, Ilniourut en 1627. MSm . .........m
. s i VALDERAS , ( Géog. mod. ) vallée del’Amèriquô
feptentrionale, dans la nouvelle Efpagne, fur la côte
de la mer du fud,. ali fond d’une profonde baie. Cette
vallée a aù-tour de trois iieuës de largeur. On y
trouve des guaves, dés orangers, des limons en abondance
; les pacages gras font pleins de boeufs 8c de
vaches ;. ce font-làles feuls habitans.de ce beau vallon
où perfonne ne s’eft encore établi.
VALDELVANGE, (Géog. mod.) en allemand
Vilderfringcn ; les François Craignant de s’écorcher la
langue, écrivent & prononcent Vaudevrahge ; ville
ruinée de/Frante , en Lorraine dans le bailliage allemand
, fur la rive gauche de la Saare. Louis XIV. a
détruit cette ville, 8c a fait conftruire au-deffusune
fortereffé qu’on a nomméë Saar-Louis, & qui eft de
ce côté-là le boulevard de la France. (D . J .)
VALDIC , f. f. (Hifi. nat. Botan.) valdia j ^énre
de plante à fleür monopétale en forme d’entonnoir,
8c découpée le plus fouvent en trois parties ; cette
fleur a deux calices ; elle eft enveloppée par l’un de
ces calices 8c foutenuè par l’autrè ; celui-ci devient
dans la fuite un fruit rond 8c mou, qui contient pour
l’ordinaire deux fèmences oblôngues. Plumier, nova
plant, amer-, généra. Voÿe{ Plante;
VALDIVIA, ou BALDIV1A , (Géog.mod.) petite
ville d’Amérique méridionale, au C h ili, fur la côté
de la mer dit fud , avec un port de même nom , lequel
port eft le plus beau 8c le plus fort de toute la
côte de la mer du Sud.
. A L E N A , (Géog. anc.) ville delà haute Pannonie.
Ptolomee, liv. II. ch. xv. la met au nombre des
villes qui étoient éloignées dit Danube. Cependant
Villeneuve & Mollet veulent que Ce foit aujourd’hui
la v illede G-ran, 8c félon Lazius c’eft Valbach.
VALENÇA, (Géog. mod.) par les François Va*
lence , petite ville d’Italie , dans le Milanez, capitale
de la Lautneiine , fur la rive droite du Pô , près de
fa jonftion avec le Tanaro. Long. / 7 . Lat, 4 4 .
55. (D . J.) ■
Valença d’Alcantara, (Géog. mod.)ville d’Ef-
pagne, dans l’Eftramadure, fur les frontières de
Portugal , à 7 lieues au fud-oueft d’Alcantara. Elle'
eft bâtie fur un roc avec un vieux château. Long. 1 /.
i 3oVlai. 3$: ioi .
Valença do Minh o -, (Géog. mod.) ville de Por-
tugal, dans la province d’entre Duero-e-Minho, fuf
les fi ontieres de la Galice , au bord du Minho , vis-,
à-vis de Tuy. Long. 8. 56. lat. 41. 54. ( D . J .)
VALENCE, ( Géog. mod. ) province d’Efpagne,'
avec titre de royaume. Elle eft bornée au nord par -
l’Aragon & la Catalogne; au midi 8c au. levant par la,
mer Méditerranée ; au couchant par la nouvelle Ca-
ftille, 8c par le royaume de Murcie. Elle tire fon
nom de fa capitale, 8c s’étend du nord au fud de la
longueur d’environ 66 lieues fur z 5 dans fa plus grande
largeur.
Elle eft arrofée d'un grand nombre de rivières
dont les principales font la Segura , le Xucar , le
Guadalaviar , le Morviedro & le Mjllas ou Millares*
Cette province eft une des plus peuplées de l’Ef*
pagne. On y compte 7 cités, .64 villes ou bourgs , 8c ■
4 ports de mer, entre lefquels eft Alicante. Valenct •
eft auffi l’un des plus agréables pays de la monarchie. '
On y jouit d’un printemsprefque continuel. Les coteaux
abondent en excellens vins ; les vallées & lesI
plaines font couvertes d’arbres fruitiers chargés de
fruits ou parés de fleurs dans toutes les faifons de
l’année; on y recueille du iriz ,;du lin précieux , dit
chanvre , de la foie, de l’huile', du miel & du fucre.
La mer y fournit abondamment de poiffons , particulièrement
des alofes 8c du thon- ; les montagnes ,
quoique rudes 8c ftériles pour la plupart, y cachent
dans leurs entrailles des mines fécondes en alun 8c en
m