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que. Par exemple l’équation dy = qui paroit
être ifae équation tranfcendante, eft réellement une
équation algébrique, parce qu’en intégrant l'épare-
mentles deux membres, on a y = V a <* + x x - Mais
l’équation d y = - -aj_ -ff c û une équation tranfcendante,
parce qu’on .ne .peut exprimer en termes finis
les intégrales de chaque membre de cette équation :
l’équation qui exprime le rapport entre un arc de
cercle & fon finus elt une équation tranfcendante; car
M. Newton a démontré (voyeç Q uadrature), que
le rapport ne pourroit être repréfenté par .aucune
équation algébrique finie, d’oii il s’enfuit qu’il ne
peut l’être que par une équation algébrique d’une
infinité de termes, ou par une équation tranfcindante.
On met ordinairement au rang des équations tranf
cendantes les équations exponentielles, quoique ces
équations puiffent ne renfermer que des quantités
finies ( yoye{ Ex po n en t ie l ) ; mais ces équations
different des algébriques en ce qu’elles renferment
des expofans variables, & on ne peut faire.difparoÎT
îre ces expofans variables qu’en réduifant l’équation
à une équation différentielle. Par exemple, foity =
a* qui eft une équation exponentielle, il faut pour
faire difparoître l’expofant x différentier l’equation,
ce qui donnera d x—— ’, équation différentielle
tranfcendante.
Courbe tranfcendante, dans la fublime geômetrie,
eft celle que l’on ne fauroit déterminer par aucune
équation algébrique, mais feulement par une équation
tranfcendante.
' Ces courbes font celles qùefM. Defcartes, & piu-
fieurs autres à fon exemple, appellent courb.es piécka-
niques, & qu’ils voudroicnt exclure de la géométrie ;
mais Mrs. Newton & Leibnitz font d’un autre fenti-
ment. En effet, dans la conftruétion des problèmes
géométriques, une .courbe ne doit point être préférée
à une autre, eii-tant qu’elle eft déterminée par
une équation plus fimple, mais en-tant qu’elle eft
plus aifée à décrire. Voye^ GÉOMÉTRIE. (O)
TRANSCOLATION , f. f. en Pharmacie, c’eft la
même chofe que filtration , ou percolation. Voye{
F il t r a t io n , &c.
TRANSCRIPTION, f. f en termê de marchand,
c’eft l’aâion de mettre, de tranfcrire ou de rapporter
un compte d’un livre dans un autre livre particulier
, d’un journal dans un grand livre dé compte.
Voye{ T en ir les livres de c om p t e .
TRANSCRIRE, v. adl. {Gram.) c’eft écrire une
fécondé fois, faire une copie d’une chofe écrite , la
porter d’un papier fur un autre. Tranfcrive{ cela &
le mettez au net : tranfcrive£ cet a£le fur ce regiftrè.
Ce morceau n’eft pas de lui, il n’a fait que le tranfcrire.
TRANSCRIT , participe , ( JuriJ'prud. ) lignifie
ce qui eft copié d’après vin autre exemplaire ; faire
tranfcrire un mémoire ou autre écrit, c’ eft le faire
mettre au net, ou en général le faire copier. Voye^
C opie , É c r ir e . {A)
TRANSE, f. f. {Gram.) peur violente qui glace.
On dit les tranfes de la mort. Un bon chrétien doit
toujours vivre en tranfe.'
TR AN SE A T , terme de ÜEcole purement latin qui
veut dire paffe, & fuppofe qu’une propofition eft
vra ie , fans que l’on en convienne abfolument. Foye^
H y p o t h è s e , Lemme.
C’eft de-là qu’eft venu le proverbe latin, tranfeat,
grcecum ejl, non legitur: paffe, c’ eft du grec, on ne
peut pas le lire. On attribue cette phrafe à quelques
anciens commentateurs ou gloffographes du droit civ
il, qui n’entendant point le grec , paffoient tous les
mots de cette langue à mefure qu’ils les trouvoient
.dans leur chemin, fans en pouvoir donner l’explication.
Dans la chancelerie de Rome un nil tranfeat, c’eft-’
à-dire, que rien ne paffe , eft une efpece d’oppofi-
t-ion que l’on fait aux fceaux d’une bulle,'-ou à la délivrance
de quelque autre expédition , jüfqu’à ce que
les parties intéreffées aient été entendues.
TRANSFÉRER , v. aâ . ( Gram. ) c’eft conduire
d’un lieu dans un autre. On transféré' un prifonnier
d’une prifon dans une autre ; un évêque d’un fiege à
un autre ,un religieux d’u ne bonne maifion dans line
mauvaife, une relique, le fiege d’un empire, &c.
une donation , la propriété d’un héritage, une fête
d’un jour à l’autre.
TRANSFIGURATION, {Critiq.ficrée.) c’eft ainfî
qu’on nomme l’état glorieux dans lequel Jefus-Chrift
parut fur une montagne oh il avoit conduit Pierre,
Jacques & Jean fon lirere. Le vifage du fauveur devint
brillant comme le foleil, & lès vêtemens blancs
comme la neige, Matt. xxvij. 4 & 5 . La plûpart des
interprètes penfent d’après S. Jérôme, qhe la montagne
oh fe paffa.cet événement miraculeux, étoit
celle du Thabor , quoique l’Ecriture ne la nomme
pas ; du-moins devoit-on s’en tenir là ; mais les malheureux
Grecs preffés de touscotés, &.par lés Turcs
& par les Latins , dilputoient encore dans le xiij.fie-
cle fur cette matière. La moitié de l’empire préten-
doit que la lumière du Thahor. étoit éternelle, &
l’autre que Dieu l’avôit produite feulement pour la
transfiguration. { D . J .)
TRANSFORMATION, f. f. en Géométrie, c’eft 1er
changement ou la réduélion d’une figure ou d’un
corps en un autre dé même aire ou de même folidité,
mais d’une forme différente. Par exemple l’on tranf-
forme un triangle en quarré, une pyramide en pa-
rallélipipede, Gc. Chambers.
T r a n s fo rm a t io n des équations. { Algèbre.) fe
dit de la méthode par laquelle on change une équation
en une autre qui la repréfente.
Par exemple, fi on veut faire difparoître le fécond
terme d’une équation x P x m— > + q'x m —1
4- , &c. = o , on fera x = ^ -f- a ; &fubftituant, on
aura une transformée dont les deux premiers termes
feront £;m + ma^ m — / ; donc + p { m — /.
m a + p = o , donc a = ---- __
Il en eft de même des autres termes qu’on peut
vouloir faire difparoître ; & il eft à remarquer que
la valeur de a fera toujours réelle fi le termè eft pair,
parce que l’équation en a fera d’un degré impair.
Foye{ E q u a t io n .
Si pn veut donner l’unité pour coefficient au premier
terme d’une équation a x 3-\-bx - -y cx-\-e—o,
on ia multipliera par aa, enforte que a 3 ari.foitle
premier terme, & on fera enfuite a x = ç ; 6c l’on
aura { s -j- Æ -f- c ç-p ea- z=.o. Voye^ un plus grand
détail dans l’analyfe démontrée du p. Reyneau, Liv.
Ü { o g g i ■ ■
T r a n s fo rm a t io n des axes , ( Géom. ) c’eft
l’opération par laquelle on change la pofition des
axes d’une courbe. Par exemple fi on a x &c y pour
les coordonnées d une courbe ; en faifant y = [ -f a ,
on changera l’axe des x de pofition en le reculant de
la quantité a. Ce fera le contraire, fi on fait y = «
+ a; alors l’axe des x refte en p lace, & c’eft l’axe
des y qui change. Si on fait en général x = m n + n {
-J-a, Scy = kn + g { + c ;m , n , k , g étant des nombres
à volonté, & a , c , des confiantes quelconques,
alors les deux axes changeront tous deux de pofition
& d’origine tout-à-la-fois. Si a & c font=o,les axes ne
changeront que de pofition ; fi k = o, l’axe desÿ changera
d’origine & non de pofition , & ainfi du réftë.
Foye%_ C ourbe & la fig. iy dé Algèbre. {O)
T ra n sfo rm a t io n , f„ f. {terme de Myfticifme.)
changement de l’ame contemplative q u i, difent lés
myftiques, eft alors comme abîmée en Dieu, enforte
qu’elle ne connoitpas elle-même fa diftinélîon d’avec
Dieu ; il n’y a plus d’autre moi que D ieu , difoit .
Catherine de Gènes, en parlant de cette union d’ef-
fence.
Dans de tels momens, difoit madame Gayon, j’étouffe
en Dieu. Voilà des idées bien folles; {D . J.)
TRANSFUGE, DÉSERTEUR, {Synonymes.) ce
mot fignifie ce qu’on ne peut bien exprimer par dé-
ferteur, ni j>ar fugitif. Transfuge eft celui qui quitte
fon parti, pour fe retirer chez les ennemis.
Quoique transfuge foit tout-à-fait établi dans notre
langue, & qu’il fignifie autre chofe que déferteur;
on ne laiffe pas de fe lervir ordinairement de déferteur
dans le fens de transfuge ; cependant quand il
s’agit de traduirions des auteurs claffiques , il convient
de fe fervir du mot de transfuge , comme a fait
M. d’Ablancourt. On dit encore avec élégance au figuré
un transfuge de l’amour, pour défigner celui qui
en abandonne le parti. {D. J.)
TRANSFUSION, f. f. {Méd. Thérapeut. Chirurg.)
opération célebr.e qui confifte à faire paffer du fang
des vaiffeaux d’un animal, immédiatement dans ceux
d’un autre. Cette opération fit beaucoup de bruit dans
le monde médecin, vers le milieu du fiecle paffé, environ
les années 1664 & les Suivantes , jufqu’en
1668; fa célébrité commença en Angleterre,■ & fut,
fuivant l’opinion la plus reçue, l’ouvrage du doiteur
Wren ., fameux médecin anglois ; elle fe répandit delà
en Allemagne par les écrits de Major, profeffeur
en médecine à K iel ; la transfuflon ne fut connue &
effayée en France qu’en 1666 ; M M. Denys & Em-
merets furent les premiers qui la pratiquèrent à Paris;
elle excita d’abord dans cette ville des rumeurs con-
fidérables , devint un fujet de difcorde parmi les médecins
, & la principale matière de leurs entretiens
& de leurs écrits ; il fe forma à l’inflant deux partis
©ppofés, dont l’un étoit contraire & l’autre favorable
à cette opération ; ceux-ci, avant même qu’on
l’eût effayée, prouvoient par des argumens de l’ecole
que c’étoit un remede univerfel ; ils en célebroient
d’avance les fuccès, & en vantoient l’efficacité ; ceux-
là oppofoient les mêmes armes, trouvoient des paf-
fages' dans les différens auteurs , qui démontroient
qu’on ne pouvoit pas guérir par cette méthode, &
ils en concluoient que la transfuflon étoit toujours ou
du-moins devoit être inutile,quelquefois dangereufe,
& même mortelle ; on fe battit quelque tems avec
des raifons aufli frivoles de part &c d’autre ; & fi l’on
s’en fût tenu là , cette difpute ne fut point fortie de
l’enceinte obfcure des écoles ; mais bientôt ôn enfan-
glanta la fcène ; le fang coula, non pas celui des com- ^
battans, mais celui des animaux & des hommes qui
furent fournis à cette opération ; les expériences dévoient
naturellement décider cette queftion devenue
importante, mais l’on ne fut pas plus avancé après
les avoir faites ; chacun déguifa, fuivant fon opinion,
le fuccès des expériences ; en même tems que les
uns difcient qu’un malade qui avoit fubi l’opération
étoit guéri de fa folie, & paroiffoit en différens endroits
; les autres affuroient que ce même malade
étoit mort entre les mains des opérateurs, & avoit
été enterré fecretement. Enfin, les efprits aigris par
la difpute , finirent par s’injurier réciproquement; le
Verbeux la Martiniere, l’athlete des anti-transfufeufs,
ecrivoit aux miniftres, aux magiftrats,à des prêtres,à
des dames,à des médecins,àtoutl’univérs,que la trans-
fufion étoit une opération barbare fortie de la boutique
defatan, que ceux qui l’exerçoient étoient des bourreaux,
qui méritoient d’être renvoyés parmi les Chi-
chimeques, les Cannibales, lesTopinamboux,lesPa-
rabons, &c. que Denis entr’aufres furpaffoit en extravagance
tous ceux qu’il avoit connus,& lui reprochoit
d avoir fait jouer les marionettes à la foire ; d un autre cote Denis à la tête des transfufeurs, ap-
Tome X F L
pellolt jaloux , envieux , faquins, ceux qui penfoient
autrement que lui, & traitoient la Martiniere de mi-
férable arracheur de dents, & d’opérateur du pont-
neuf.
La cour & la ville prirent bientôt parti dans cette
querelle, & cette queftion devenue la nouvelle du
jour fut agitée dans les cercles avec autant de feu,
auffi peu de bon fens, & moins de connoiffance que
dans les écoles de l’art & les cabinets des favans ; la
difpute commença à tomber vers la fin de l’année
1668 parles mauvais effets mieux connus de la trans-
fufion, & à la fuite d’une fentence rendue au Châtele
t, le 17 Avril 1668, qui défend, fous peine de prifon
, de faire la transfuflon fur aucun corps humain
que la propofition n’ait été reçue & approuvée par
les médecins de la faculté de Paris ; & cette illuftre
compagnie, qu’on a vu fouvent oppofée avec tant
de zèle contre des innovations quelquefois utiles ,
ayant gardé le filence fur cette queftion, elle eft tombée
, faute d’être agitée, dans l’ouMi oh elle eft encore
aujourd’hui ; à peine faurions-nous qu’elle a occupe
les médecins , fi quelques curieux n’avoit pris
foin de nous conferver les ouvrages qu’elle excita
dans le tems oh elle étoit en vogue, & qui, comme
tous les écrits polémiques ceffent d’être lus & recherchés
dès que la difpute eft finie. M. Falconet,
poffeffeur d’une immenfe bibliothèque qu’il ouvre-
avec plaifir à toùs ceux que le defir de s’inftruire y
amene, m’a communique une colleftion de feize ou
dix-fept pièces fur la transfuflon, oîi l’on trouve tout
ce qui s’eft paffé de remarquable à ce fujet ; j’en ai
tiré quelques éclairciffemens fur l’origine & la découverte
de cette opération,les raifons qui fervent à
l’établir ou la détruire , les cas ou on la croit principalement
utile, & la maniéré dont on la pratique.
L’on eft peu d’accord fur l’origine de cette opération
; plufieurs auteurs en fixent l’époque au fiecle
paffé, d’autres la font remonter jufqu’aux tems les
plus reculés,&prétendent en trouverdes defcriptions
dans des ouvrages très-anciens ; la Martiniere auffi jaloux
d’en prouver l’ancienneté que l’inhumanité cite
pour appuyer fon fentiment, i° . Phi foire des anciens
Egyptiens, oh l’on voit que ces peuples la pratiquoient
pour la guerifon de leurs princes ; & que l’un d’eux
ayant conçu de l’horreur de voir mourir entre fes
bras une créature humaine, & jugeant que le fang d’un
homme agonifant fe corrompt, fit ceffer cette opération
, & voulut qu’on y fubftituât le bain de fang
humain, comme le plus analoguqà la nature de l’homme
& le plus propre à diffiper fes maladies. 20. Le
livredelafagejfe de Tanaquila, femme de Tarquin
^ a n c ie n , par lequel il pàroît qu’elle a mis en ufage
la transfuflon. 3 °. Le traité d'anatomie d’Hérophile ,
oh il en eft parlé affez clairement. 40. Un recueil d’un
ancien écrivain juif, qui lui fut montré par Ben Ifraël
Manaffé, rabin des juifs d’Amfterdam , oh étoient
les paroles fuivantes : « Naam, prince de l’armée de
» Ber-Adad, roi de Syrie, atteint de lèpre, eut re-
» cours aux médecins, qui pour le guérir ôtoient du
» fang de fes veines, & en remettoient d’autre, &c. »
5°. Le livrefacré des prêtres d'Apollon,oïl il eft fait mention
de cette opération. 6°. Les recherches desEubagesi
70. Les ouvrages de Pline, de Celfe & de plufieurs autres,
qui la condamnent. 8°. Les métamorphofes d'Ovide,
oh l’on la trouve décrite parmi les moyens
dont fe fervit Médée pour rajeunir Æfon, & qu’elle
promit d’employer pour Pélias ; elle commença par
leur ôter tout le vieux fang, enfuite elle remplit les
vaiffeaux d’Æfon des fucs qu’elle avoit préparés ,
voye^ Ra jeu nissem en t , & dit aux filles de Pélias
pour les encourager à faire couler le fang de leur
père qu’elle lui fubftitueroit celui d’un agneau. 90.
Les principes de phyfique de Maximus, oh cet auteut
l’enfeigne. io ° . Le traitéfur lesfacrifices de Vempcrtuê.