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grand teint ; le fauve & le noir font communs au grand
ÔC au petit teint. ( JD. J. )
T eint , mettre une glace au teint, en termes de
Miroitiers, c’eft mettre une lame ou feuille d’étain
derrière la glace, 6c appliquer enfuite du vif-argent
deffus ; au moyen de quoi l’on voit les objets dans la
glace du miroir. Voye^G la c e , Miroir , V erre-
TEINTE, f. f. (Teint.) nuance de couleurs, mélange
de plufieurs couleurs pour en compofer une
qui imite celle de l’objet qu’on veut peindre. C’eft de
l’expérience qu’on apprend fingulierement ce qui regarde
le mélange des couleurs, & ce qu’elles font
les unes avec les autres. C ’eft cette même expérience
qui nous enfeigne la maniéré d’appliquer les couleurs
pour donner du relief aux figures, pour bien
marquer les jours,les ombres 6c les éloignemens. Le
grand fecret de la peinture confifte à bien donner les
teintes 6c les demi -teintes.
On appelle demi-teintes , un ménagement de lumière
par rapport au clair-obfcur, ou un ton moyen
entre la lumière & l’ombre. La dégradation des couleurs
fe fait par ces nuances foibles 6c bien ménagées
du coloris qu’on appelle demi-teinte.
On nomme teinte vierge, une feule couleur fans mélange
d’aucune autre. ( D . J. )
TEINTÉ papier , ( terme de Papetier. ) ils nomment
papier teinte, du papier fur lequel on a jetté une
couleur légère , pour en ôter l’âcreté du blanc , qui
nuitfouvent à un deffein ; ou plutôt pour avoir oc-
cafion de rehauffer ce deffein avec du blanc dans les
parties qui étant fuppofées le plus en avant, doivent
recevoir toute la lumière. Cette derniere pratique
rend ce qu’on a voulu exprimer d’un grand relief ,
6c le fait paroître lumineux. (D . J.)
TEINTURE, f. f. art de porter des couleurs fur
la plupart des fubftances de la nature, 6c des ouvrages
des hommes.
La teinture des draps, étoffes de laine, foie , fil &
coton, étant un objet des plus intéreffans pour le
commerce, on donnera en commençant le détail de
cet art les noms des couleurs , nuances, pour les
draps , étoffes de laine , poil, de foies 6c cotons ;
enfuite le détail des ingrédiens employés dans les
différentes teintures, leur origine, culture , nature ,
qualité, efpece , leurs propriétés 6c. leur u fa g e le s
cas pour la déterminer 6c fixer l’ufage, de même que
celui de l’interdire. Après quoi on expliquera le mé-
chanifme ou la main-d’oeuvre de la teinture, de même
que les termes employés par les ouvriers, les outils,
uftenfiles, &c. dont ils fe fervent, 6c enfin la théorie
phyfique de toutes les teintures en général.
La teinture eft compofée de cinq couleurs matrices
ou premières, dont toutes les autres dérivent ou
font compofées.
Ces couleurs font le bleu, le rouge , je jaune , le
fauve 6c le noir.
Les couleurs qui dérivent des cinq couleurs premières
font :
Alizé. Bleu naiflant.
Amaranthe cramoifie. Bleu mignon.
Amarante commune. Bleu turquin.
Ardoife cramoifie. Bleu de roi.
Ardoife ordinaire. Bleu pers.
Aurore fin. Bleu d’enfer , fleur de
Aurore de garence, guefde aldego.
Bleu en général. Cannelle.
Bleu beau. Cannelle cramoifie.
Bleu brun. Céladon.
Bleu célefte." Cerife.
Bleu clair. Chamois.
Bleu mourante Citron.
Bleu pâle. Colombin cramoifi.
Bleu blanc* Qolombin commun,
T
Cr&moifi.
Demi-cramoifi.
Ecarlate.
Ecarlatte ancienne, dite
de France ou des Go-
belins. '
Ecarlate cramoifie.
Ecarlate d’Hollande.
Ecarlate incarnate cramoifie.
•
Ecarlate pourpre.
Ecarlate rouge.
Ecarlate violette craraoifie.
Fauve en général.
Fauve couleur de racine
6c de noifette, &c.
Feuille morte.
Fiamette cramoifie.
Fleur de grenade.
Fleur de lin cramoifie.
Fleur de pécher.
Fleur de pommier.
Gingeolin.
Gris en général.
Gris argenté cramoifi.
Gris argenté commun.
Gris-blanc cramoifi.
Gris-blanc commun.
Gris-brun cramoifi.
Gris-brun commun.
Gris d’ardoife cramoifi.
Gris d’ardoife commun.
Gris d’eau.
Gris de breda.
Gris de caftor.
Gris fleur de lin cramoifie.
Gris fleur de lin commune.
Gris de lin cramoifi.
Gris de lin commun.
Gris de lin fylvie.
Gris de maure.
Gris de mouron.
Gris de perle.
Gris de ramier cramoifi.
Gris de ramier commun.
Gris de rat.
Gris de faugë.
Gris de fouris.
Gris d’ours.
Gris lavandé cramoifi.
Gris lavandé commun.
Gris merde d’oyé.
Gris minime ou gris noir.
Gris pain-bis cramoifi.
Gris pain-bis commun.
Gris plombé cramoifi.
Gris plombé ordinaire.
Gris fale.
Gris fur brun cramoifi.
Gris fur brun commun.
Gris tanné.
Gris verd.
Gris vineux cramoifi.
Gris violent cramoifi.
Gris violent commun.
Gris violet commun.
Incarnadin.
Incarnat cramoifi.
Incarnat de garence.
Ifabelle.
Aprèsja diftrihution
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Ifabelle de garence.
Jaune en général.
Jaune de graines.
Jaune doré;
Jaune d’or de garence.-1
Jaune pâle.
Jonquille.
More doré.
Mufc.
Mufc minime.'
Nacarat.
Nacarat de bourre.’
Nacarat de garence.'
Noir.
Noifette.
Olive.
Orangé de garence.
Orangé fin.
Orfeille.
Paffe-velours cramoifi.
Pelure d’oignon.
Penfée cramoifie.
Penfée commune.
Poil de boeuf.
Poil d’ours.
Ponceau fin.
Ponceau de bourre de garence..
Pourpre cramoifi.
Ratine ou ponceau commun.
Rouge brun.
Rouge cramoifi.
Rouge de bourre.
. Rouge fiamette.
Rouge incarnat.
Rouge nacarat ou de
bourre.
Rouge ordinaire dit de
garence.
Rofe cramoifie.
Rofe feche cramoifie.
B.ofe feche commune.
Soufre.
Soupe en vin cramoifie,
Sylvie.
Tanné cramoifi.
Tanné commun.
Triftamie cramoifie.
Triftamie. commune.
Tuile.
Ventre de biche.
Verd. ,
Verd brun.
Verd céladon.
Verd de choux.
Verd de laurier.
Verd de merb
Verd d’herbe.
Verd d’oeillet.
Verd d’olive.
Verd de Perroquet.
Verd de pomme.
Verd gai.
Verd d’herbe.
Verd jaune.
Verd molequin.
Verd naiffant.
Verd obfcur.
Verd roux.
Violet cramoifi.
Violet commun, , •
de toutes les couleurs &
nuances
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nuances fuit le nom de to
6c non-colorans, qui entt
Agaric.
Alkermès ou vermillon,
même chofe que le
paftel ou graine d’écarlate.
Ahm.
Alun de roche ou de Rome."
Amidon.
Arlenic.
Bois de Bréfil.
Bois de campêche.
Bois de fuftet.
Bois d’Jnde 6c cuve d’ïn-
de.
Bois jaune.
Boue.
Bourre ou poil de chèvre.
Caffenolle.
Cendres gravelées.
Cendres communes.
Cendres cuites.
Cendres vives. .
Cérufe.
Cochenille maeftrek ou
pure cochenille.
Cochenille campétiane.
Cochenille mefteque.
Coucoume ou terrajné-
rita.
Coques de noix.
Chaux. •
Couperofe.
Eau-forte.
Eaux de galle.
Eaux fûres.
Ecorce d’aulne.
Ecorce de noyer.
Efprit-de-vin.
Etain.
Farine de blé.
Farine de pois.
Fenu-grec.
Feuilles de noyer.
Fovic ou rodoul.
Fuftel.
Galle d’épine d’AIep ov
d’Alexandrie.
Garence.
Garouille.
Gaude.
Geneftrolle.
Graine d’écarlate, demi-
graine , &c. autremeni
dit vermillon.
us les ingrédiens colorans
eut dans la teinture.
Gravelle.
Guefcle.
Indigo.
Limaille de fer ou cuivre,
huile d’olive.
Malherbe.
Moulée des taillandiers 6c
émouleurs.
Orcanette.
'Orfeille.
Paftel.
Paftel d’écarlate, qui eft
le pouffet de graine
■ d’écarlate ou du ver-
millon.
Pqtaffe ou foude.
Racine de noyer.
Réagal ou arlenic.
Rocou ou raucour.
Rodoul. . V
Roudol vieux.
Safran bâtard, autrement
dit l'afranbourg.
Salpêtre.
Savette.
Savon blanc.
Savon; noir.
Sel armoniac.
Sel commun.
Sel de tartre.
Sel gemme.
Sel minéral.
Sel nitre.
Sommail ou fumach
vieux , qui a fervi à
paffer les marroquins.
Soude ou potaffe.
Soufre.
Sublimé.
Son.
Sumach.
Suie de cheminée.
Silveftre.
Tartre.
Terra mérita.
Teftale.
Tournefol.
Trentanel.
Verdet ou verd-de-gris;
Vermillon, c’ eft le paftel
- 6c la graine d’écarlate.
Urine.
Urfolle ou orfeille.
Vouede.
Vinaigre.
D e tous les ingrédiens, les uns font colorans, les
autres ne le font pas. Les derniers ne fervent qu’à
difpofer les matières à recevoir les couleurs qui leur
font imprimées par les ingrédiens colorans , ou pour
en rendre les couleurs plus belles 6c plus afiùrées.
Pour affùrer une perfection confiante dans les
teintures de laines , les anciens 6c les nouveaux re-
glemens ont diftingué deux maniérés de teindre les
laines ou étoffes, de quelque couleur que ce foit.
L ’une s’appelle teindre en grand & bon teint. L’autre,
teindre en petit ou faux teint. La première confifte à
employer des drogues ou ingrédiens qui rendent la
couleur folide , enforte qu’elle réfifte à l’aCtion de
l’air, 6c qu’elle ne foit que difficilement tachée par
les liqueurs âcres ou corrofives : les couleurs du petit
teint au contraire fe paffent en très-peu de tems
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à l’a‘ r y & fur-tout fi on les expofe au foleil , 6c la
plupart des liqueurs les tachent, de. façon qu’il n’eft
Çrefque jamais poflible de leur rendre le premier
éclat.
On fera peut-etre étonné qu’y ayant un moyen
de faire toutes les couleurs en bon teint, l’on permette
de teindre en petit teint ; mais trois raifons
font qu’il eft difficile , pour ne pas dire impoffible,
d en abolir l’ufage. i° . Le travail en eft beaucoup
plus facile ; la plupart des couleurs & des nuances ,
qui donnent le plus de peine dans le bon tein t, fe
font avec une facilité infinie en petit teint. i ° . La
plus grande partie des couleurs de petit teint font
plus vives 6c plus brillantes que celles du bon teint.
3°. Et cette raifon eft la plus forte de toutes , le petit
teint fe fait à beaucoup meilleur marché que le
bon teint. Quand il n’y auroit que cette derniere
raifon, on jugera aifément que les ouvriers font tout
ce qu’ils peuvent pour fe fervir de ce genre de teinture
préférablement à l’autre : c’eft ce qui a déterminé
le gouvernement à faire des lois pourla diftinc-
tion du grand 6c du petit teint.
Ces.lois preferivent les fortes de laines 6c d’étoffes
| qui doivent être de bon teint, 6c celles qu’il eft permis
de faire en petit teint. C ’eft la deftination des
lames filées 6c le prix des étoffes qui décident de la
qualité de la ceinture qu'elles doivent recevoir. Les
lainespour les canevas 6c les tapifferies de haute 6c
baffe-liffe , & les étoffes dont la valeur excede de
quarante fols l’aune en blanc , doivent être de bon
teint. Les étoffes d’un plus bas prix , ainfi que les
lames groflieres deftinées à la fabrique des tapifferies,
appellées bergame6c point dJ Hongrie, peuvent être en
petit teint. Tel étoit l’efprit du réglement de M. Col-
bert en 16-67 ; & c’eft fur le même principe qu’a été
fait ,çelm de M. Orty;,,contrôle,tir général des finan-
f f s c:V f 37.\ ° " , y a éclairci* un grand nombre de
•dittcjiftes qui nuifoient à l ’exécution du premier &
on y eft entré dans ledétaïbiftii a été jugé néceflaire
Pour prévenir, ou au-moins pour découvrir toutes
les .prévaticatio|S:jqüi pdurrôient fe commettre.
Cleft pour ces pleines, raifon? que. les Teinturiers
du grand & . bon: teint font un corps féparé de ceux,
du petit teint, & qu’il n’ eft pas permis aux uns d’em-
ployer , ni même de tenir ch e z iu x les ingrédiens
affecies aux autres. Il y a dans le royaume line troi-
fi^ne communauté , qui eft ceile.des Teinturiers en
.foie, Ipine 8çfil:,. Qeux-ci ont la,,permiffion dé faire
le grand & le petit teint 1 mais cefte communauté
forme trois branches, dont l’une eft pour la foie la
fécondé pour la laine filée, la' troifiera.e pour le
fil. Le teinturier qui a opté pour un de ces trois genres
de travail, ne peut fgire que ce qui eft permis
à cc::x de fa branche : ainfi celui qui a opté-poïtr le
travail des foies , ne peut teihdre.pi la latrie filée, ni
le fîl|-il en clt de même des antres. I.e teinturier de
cette troifieme communauté., qui a ebçift le travail
des lainBfilées , peut avoir chez lut les ingrédiens
du grand: & du petit, teint; mais il ne lui eft pas
permis de faire ufage, de ceux affeûés au petit teint, ■
que fur les laines grofiieres dont on vient de parler.
. Quoique, fuivant % , ordonnances, ilnefoitpas
permis aux teintitriers. du grand & b o n teint d’avoir
chez eilx des ingrédiens affeétés’ aux teinturiers du
petit teint, & A ceux-ci d’avoir des ingrédiens affectes
aux teinturiers du grand & bon teint; néanmoins
il eft de ces mêmes ingrédiens affeiftés & communs
aux deux corps féparés, tels que la racine , écorce
& feuille de n oyer, brou,de noix, garouille, galle
fumach, rodoul, fovie & couperofe : mais les teinturiers
du grand & bon teint ne doivent tenir que
fort peu,de ces quatre derniers ingrédiens , & feulement
ce qui peut leur être néceffaire pour quelque
légère bruniture, qu’il leur eft loifible de don-
B