Ils font exempts des droits d’aides, emprunts ,fub-
fi flanc es, logemens de gens de guerre , & ont été
maintenus par provifion dans l’exemption du droit de
gros.
Ils font aufli exempts du ban & arriere-ban , de
payer le prêt au renouvellement du droit annuel,de
toute tutelle & curatelle. ^ a
Foùrnivàl dit que leur procès ne peut leur être fait
que par le chancelier de France ; il eft au-moins certain
qu’ils jouifîent du privilège des autres cours ,
de ne pouyoir être jugés que par leurs confrères.
Sur ce qui concerne les tréjoriers de France, on peut
voir Miraumont, Pafquier, Joly , Baquet, Fourni-
v a l , le recueil des ordonnances de la troifieme race,
& ci-dèvant le mot D om a in e . (A )
T r é s o r i e r s de l’extra or d in a ir e des
guerres {Finances. )font en France des officiers
créés par le roi , pour faire le payement de toutes
les troupes , tant de cavalerie que d’infanterie, pour
payer les garnifons de toutes les places, comme auf-
fi les vivres, étapes , fourrages, appointemens des
gouverneurs, lieutenans, majors & états majors de
toutes les provinces, bc. Ces tréjoriers choiliffent
entre leurs principaux commis ceux qui font les plus
entendus, & ils en envoient un dans chaque armée.
Il doit avoir un logement dans le quartier général ;
l’infanterie lui fournit une garde de trente hommes,
Quand le régiment des Gardes-françoifes eft à l’armée
, cette garde lui eft affedlée de droit ; elle eft
compol'ée de quinze ou vingt hommes commandés
par un fergent. ( Q )
TRÉSbRIER DE PROVINCE, ( Hifi. dV Angletar .)
treafurer ofthe county ; c’ eft celui qui eft le gardien
des fonds delà comté, ofthe county-flock. Il y a deux
tréforïers dans chaque comté, nommés aux feffions
de pâques, à la pluralité des fuffrages des juges de
paix ; ils font annuels, doivent avoir dix livres fter-
lings de revenus en terres, & rendre compte chaque
année de leur régie , à leurs fucceffeurs, aux feffions
de pâques, ou au plus tard dix jours après.
Les fonds du comté dont cet officier eft le gardien,
fe lèvent annuellement par une taxe de contribution
fur chaque paroiffe ; ce fond doit être employé à des
ufages charitables, à foulager des foldats ou des matelots
eftropiés , comme aufli des prifonniers qui font
pour dettes dans les prifons du comté ; ilfert encore
à entretenir de pauvres maifons de charité, & à
payer les falaires des gouverneurs des maifons de
correction. Quelle eft la charge de ces tréforiers , la
maniéré de lever les fonds, & quel en doit être l’emploi
, c’eft ce qu’on trouvera détaillé dans les Jlatuts
X L I I I . d’Elifabeth,c. vij. JacquesI. c. iv , x j t & xij.
de Guillaume III. c. xviij. de la reine Anne, c. xxxij.
de George I. c.xxiij. (D . J .)
TRESQUILLES , 1. f. pl. ( Lainage. ) efpeee de
laine qui vient du levant ; c’eft la même qualité de
laine que les laines forges & en fuint.
TRESSAILLIR , v . n. ( Gram. ) éprouver une
émotion iutite & légère : on treffaillit de peur &
de joie ; l’homme le plus intrépide qui regarde fa fin
d’un air tranquille , ne peut fixer long-tems fon attention
fur cet objet, fans trefjaillir ; combien notre
éducation eft mauvaife de ce côté J pourquoi nous
effrayer fans ceffe fur un événement qui doit un jour
avoir lieu ? pourquoi nous furfaire à tout moment le
prix d’une vie qu’il faut perdre ? ne vaudroit-il pas
mieux nous en entretenir avec mépris dès nos plus
jeunes ans ? nous tr.ejjaillons de frayeur quand on nous
montre la mort de près : on pourroit nous apprendre
à treffatltir de joie en la. recevant ; quels, hommes
que ceux qu’on auroit inftruits à mourir avec
joie !
TRESSANT , à.laMonnoie , lorfque l’effayeur
général & l’ e.ffayeur particulier ne -a le rapportent
point en faifant leur effai d’une même efpeee &
qu’il y a quelque trente - deuxieme pour l’or ou
quelque vingt-quatrieme pour l ’argent de différence
entre eux , on appelle cela faire un trefjant.
TRESSAUX , terme de Pêche , liens de bois tord
pour arrêter les nafiês ou naufles. Voye^ D uits.
TRESSE , en terme de Boutonnier, eft un tiffu dè
foie ou de fil, d’or ou d’argent , de différente largeur,
&c fait au boiffeaii. Voyt?^ Boisseau; ' .
Voici la maniéré dont ce tiffu fe travaille. On fait
le nombre de pièces de même longueur & de même
largeur qu’on a à faire ; alors on dévidé fes foies fur
la chignole , voyei Ch ig n o l e , en les féparant par
tas égaux de plufieurs brins ; on charge chacun de
ces tas fur pareil nombre de fofeàux , où on fé pro-
pofe de faire une douzaine, deux douzaines , &c. de
jartieres ; par exemple, où on ne veut faire qu’une
trejje , ceinture de manchon , guide de chevaux &c.
dans le premier cas , le nombre des fufeaux chargés
comme on vient de le v oir, n’eft que la moitié de celui
dont on fe fervira , l’autre moitié fe chargeant à
mefure d’autant de matière en longueur qu’il en faut
pour achever une jartiere ; cette moitié fe couoe de
deffus les autres fufeaux ; les deux bouts fe nouent
enfuite on arrange tous les fufeaux dans une S de fil-
d’archal, enforte que les brins foient l’un fur l’autre
fans confufion, & partagés en deux parties égales ;
on paffe pour commencer la tête, une moitié de ces
fufeaux fous le carton du boiffeau , on fait jouer l’autre
en faifant des levées d’un en un, en allant de droit
à gauche , ou de gauche à droit, en jettant le dernier
de chaque côté au milieu des fufeaux , levant
celui d’après , ainfi du refte , jufqu’à ce que la tête
foit formée : alors on prend les autres fufeaux on les
leve d’un en un pendant le premier tour feulement
& de deux en deux, ou de trois en trois pendant le fécond
& les autres. Ces levées faites d’un côté, à chaque
tour on jette le dernier fùfeau entre ceux qui
font levés, & ceux qui pofent fur le boiffeau, jufqu’au
milieu des deux parties de fufeaux ; on met les levées
à leur place, on en fait autant de l’autre côté , jufqu’à
ce que l’ouvrage foit fini. Dans le fécond cas ou
on fait une treffe fans tête, on chargé tous les fufeaux
de la même quantité de matière, on les noue l’un avec
l’autre, on lès arrange fur Vf, enforte que tous les
noeuds entrent dedans , & on travaille comme dans
les jartieres, au premier tour & aux autres , en laif-
fant un peu d’intervalle entre 1 ƒ & l’endroit d’où on
commence le tiflii, pour former ce qu’on appelle un
paine. Voye^ Pa in e . Si l’on fait des boutonnières à
ces fortes de treffes, on met fous le carton du boiffeau
la moitié des fufeaux, & on fait avec l’autre un
côté de la boutonnière : on reprend les fufeaux du
carton avec lefquels on fait l’autre cô té , puis on les
raffemble tous au bas de la boutonnière, pour achever
la treffe pleine.
Les fufeaux font en nombre impair, à caufe de celui
qui court toujours entre les levées : on ne fait guère
de treffes au-deffousde treize fufeaux, & on va en
augmentant de trois , de quatre, ou de cinq , jufqu’à
foixante & onze , qui eft la treffe la plus forte ;
plus de fufeaux feroient trop embarraffans.
Les levées fe font de deux en deux, ou de trois en
trois,, relativement au nombre des fufeaux, & à la
qualité qu’on veut donner à l’ouvrage.
T RESSE de cheveux, terme de Perruquier, tiffu qui fe
fait des cheveux attachés par un bout fur un long fil
de foie; cette treffe fe fait fur un petit métier qui con-
fifte en trois pièces ; favoir une table longue environ
d’un pié & demi, & large de trois ou quatre pouces,.
& deux petits cylindres, ou colonnes d’un pouce de
diamètre, & d’un pié de hauteur, poftés aux deux,
bouts de la table, Ces cylindres fout mobiles, afifl
de pouvoir devider la treffe fur l’un, à mefure quelle
s’avance, &alonger la foie qui eft roulée fur l’autre,
lorfque l’efpace qui eft entre deux eft tiflii, c’eft ‘
à-dire lorfque les cheveux y font attachés avec une
aiguille. Les treffes de cheveux fervent à faire des
perruques , & des coins de cheveux pour hommes ,
des tours & des boucles pour femmes. {D. J.)
TRESSER les cheveux, ( terme de Perruquier. ) c’eft
les attacher par un bout fur des fils ou foies, pour
les mettre en état de fervir à faire des perruques &
autres ouvrages de cheveux.
TRESSOIR, f. m. outil de Gainier, c’eft un petit
fer plat, de la largeur d’un pouce, quarré par en-haut
& un peu arrondi par en-bas ; au milieu de cet arron-
diffement , eft une petite queue aufli de fer , qui fe
met dans un petit manche de la longueur d’un pouce
& gros à proportion ; le bout quarré de cet outil eft
garni de petites pointes faites en dents creufées dans le
fe r , à la diftance chacune d’environ une ligne : cet
outil fert aux gainiers pour marquer les diftances où
il faut placer les clous d’ornement. Voye? ta figure
Pl. du Gainier.
TRESSURES, okTRESTONS montés fur piquets,
forte de pêcherie en ufàge dans le reffort de l’amirauté
de S.Malo.
Ceux qui font la pêche oii les pêcheurs bôùcho-
teursfe fervent de lignes garnies de gros hameçons,
pourprendre des chiens de mer, des morues, & autres
efpeces de gros poiffons qui entrent dans la baie
de S. Malo ; ils font montés fur des piles ou des avançons
féparés, comme font les pêcheurs de Dunkerque
& autres ; le bout de la pile eft garni d’une pierre
ou d’une torque de paille, e.nfouée dans le fable
ou la vafe, & tient l’air au-deffus du fond ; quelques-
uns les montent aufli chacune fur un petit piquet de
treffons ou treffures, qui font proprement des rets de
bas parc montés fur petits piquets ; mais les rets dont
ces piquets font garnis, n’ont au plus que douze braf-
fes de longueur, parce que la mer, que les pêcheurs
difentêtre trop courfiere, ou qui monte avec précipitation
dans cette baie, emporteroit bientôt les rets
avec les piquets, fi une plus grande étendue lui faifoit
quelque réfiftance ; les mailles de ces filets commencent
d’approcher du calibre preferit par les ordonnances
; le défaut de foin des officiers qui les doivent
forveiller, & des fyndics ou gardes jures qui n’y font
point établis, font la caufe que les filets de ces pêcheurs
ne font pas préfentement dans la réglé qui eft
ordonnée par les ordres de fa majefté.
TRETA , ( Géog. anc. ) ville de File de Cypre.
Strabon, l. X IV , p. G83 • la place entre Boofura &
le promontoire d’où l’on précipitoit ceux qui avoient
.profané l’autel d’Apollon. (Z>. J.)
TRÉTEAU i f. m. ( inflrument <POuvrier. ) efpe-
cede chevalet de bois avec quatre piés , deux à chaque
bout , qui fert à différens ufages dans les arts &
métiers. Les tréteaux des charpentiers , feieurs de
long , font fort élevés , afin que le feieur de deffous
ait de l’échappée pour retirer la foie lorfque le feieur
de deffiis la pouffe ; il faut deux tréteaux quand ce
font de longues pièces qu’on débite,& feulement un
quand les pièces font courtes ; mais alors il faut l’é-
tançonner, & bander fortement la piece deffus avec
des cordes. {D. /.)
T réteau , f. m. pl. ( Charpent. ) fortes de piés
de bois affez hauts , fur lefquels on pofe les pièces
pour les . foier. (£>./ .)
T r éteau , 1. m. pl. terme de feieur deboîs, forte de
pies de bois d’une certaine hauteur, fur lefquels les
foreurs de bois pofent la piece qu’ils ont à feier.
TRÉTHIMIROW , {Géog. modf petite ville de
Pologne , dans EUkraine, au palatinat de Kiovie ,
ur le Boryfthène, à douze lieues de Kiovie ; elieap-
-partient aux Cofaques. {D .J .)
Tome XVI.
TRÈTO IR Ë, f. f. ( Vincric. ) efpeee de r e a a i l l e
de bois.
( C ' V ‘ «■ ) 1°. promontoire de
i Afrique propre. Ptolomée, 1 .1F . e. iÿ. le marque
iur la cote du golfe de Numidie , entre Rufficada 84
IJzieath. Strabon , IvJCfrll. p. S jo . qui nomme ce
promontoire Trimm \ dit qu’il étoit à fix mille Rades
de celui de Metagonium. Le nom moderne eft
Capo-Ferrato, félon Caftald , & Bucramel, félon Mer-*
cator.
i ° . Tretum, lieu du Peloponnèfe, dans l’Areoli-
de. Paufanias , l. II. c. xv. dit que l’un des chemins
qui conduit de Cléone à A rgos, paffe à Tretum &
que quoique étroit & ferré dans les montagnes’, il
étoit néanmoins le plus facile pour les voitures. C’eft
dans ces montagnes que l’on inontroit la caverne du
lion Néméen ; & de-là à la ville de Némée, il n’y
avoit pas plus de quinze ftades. {D .J . ) 1
TR EU , okTRUAGE , {Jurifprud. ) ancien ter-*
me qui paroît être un diminutif de treuver, que l’on
difoit alors pour trouver: on payoit le droit de treu accoutumé
au feigneur dans la juftice duquel on avoit
trouvé & abbatu une bête que le chaffeur avoit fait
lëver dans une autre feigneurie ; d’autres prétendent
que treu & truage venoient de tribu, en latin tributum,
& par corruption tributagium, & en effet le mot treu
ou truage fignifioit aufli le péage ou impôt que le feigneur
leyoitfur les marchandifesqui paffoientdans fa
feigneurie. Le treu du fel étoit l’impôt qui fo percevoir
fur le fel. Viye{ Bouteillier, Galland, Lamiere
duCange , au mot Trutani^are. { A )
T R E VA , ( Géogr. anc. ) ville que Ptolomée,
l.I I .c .x j. marque dans le climat le plusfeptentrional
de la Germanie. Cluvier penfe que c’eft Lubec. Tre-
va eft aufli le nom d’uné ville d’Italie , dans la Flami-
nie , fur les bords du fleuve Clitumnus. {D. J.)
TR E V E , f. f. ( Droit polit. ) la treye eft une convention,
par laquelle on s’engage à fufpendre pouf
quelque tems les a<ftes d’hoftilité, fans que pour cela
la guerre finiffe, car alors l’état de guerre fubfifte
toujours.
La treve n’eft donc point une paix, puifque la guer-
. re fubfifte ; mais fi l’on eft convenu, par exemple
de certaines contributions pendant la guerre, comme
on n’accorde ces contributions que pour fe racheter
des aâes d’hoftilité, elles doivent ceffer pendant
la treve, puifqu’alors ces aâes ne font pas permis
; & au contraire, fi l’on a parlé de quelque cho-
f e , comme devant avoir lieu en tems de pa ix, l’intervalle
de la treve ne fera point compris là-dedans.
Toute treve laiffant fubfifter l’état de guerre, c’eft
encore une conféquenee, qu’après le terme expiré
il n’efl: pas befoin d’une nouvelle déclaration de guerre
; la raifon en eft , que ce n’eft pas une nouvelle
guerre que l’on commence, c’eft la même que l’on
continue.
Ce principe, que la guerre que l’on recommence
après une treve, n’efl: pas une nouvelle guerre, peut
s’appliquer à divers autres cas. Dans un traité de
paix conclu entre l’évêque & prince de Trente, &
les V énitiens, il avoit été convenu que chacun fe-
roit remis en poffeffion de ce qu’il poffédoit avant la
précédente & dernier e guerre.
Au commencement decette guerre, l’évêque avoit
pris un château des Vénitiens, que ceux-ci reprirent
depuis ; l’évêque refufoit de le céder, fous prétexte
qu’il avoit été repris après plufieurs trêves, qui s’é-
toient faites pendant le cours de cette guerre ; la
queftion devoit fe décider évidemment en faveur
des Vénitiens.
On peut faire des treves de plufieurs fortes.
i°. Quelquefois pendant la treve , les armées île
laiffent pas de demeurer fur pié avec tout l’appareil
G G g g i j