moindre que de 1 5 degrés. Cette variation orientale
:setend fur le Japon , la terre de Teço , une partie
•de la ‘Chine,, la Tartarie , orientait:., enfift jtllqn’au
point où la variation redevient occidentale par l’approche
dupole d’Europe.
10. Dans le fud les effets font entièrement les memes
, à cela près que c’eft le bout -méridional de l ’aiguille
qui eft attiré par les pôles méridionaux ; en
forte que la vaviation Xur les cotes du Brefil , a la ri—
■ viere de la Plata ôc au détroit de Magellan, fera
•orientale , -fi on fuppofe un pôle magnétique à envi-
Ton 20 degrés plus à l’oueft que le détroit de Magellan.
Et cette variation orientale s’étendra fur la plus
grande partie delà mer d’Ethiopie, jufqu’àce qu’elle
le trouve contrebalancée par la puiliànce de 1 autre
pôle du fud , c’eft-à-dire jufqu’à la moitié du trajet
qui eft entre le cap de Bonne-Efpérance ôc les îles
4 e Triftan d’Acunha.
4°. De-la vers l’e ft , le pôle méridional d’Afie reprend
le deffiis , Ôc attirant le bout méridional de
l ’aiguille , il arrive une variation occidentale qui eft
très-confidérable , & qui s’étend fort loin à caufede
la grande diftance entre ce pôle ôc le pôle autarcique
du monde. C ’eft ce qui fait que vers la mer des Indes,
aux environs de la nouvelle Hollande Ôc plus loin,il
y a conftamment une variation occidentale fous l’e-
cpiateur même ; elle ne va pas moins qu à_i8 degres
dans les endroits oit elle eft la plus forte. De plus,
vers le méridien de 111e de Celebes ,. en vertu du
pôle qui y eft fuppofé, la variation occidentale ceffe,
& il en naît une orientale qui s’étend jufqu’au milieu
de la mer du Sud, entre le milieu de la nouvelle Zélande
ôc du C h ili, 5c iaiffe enfuite une plage oîiil fe
trouve une petite variation occidentale dépendante
du pôle méridional de l’Amérique.
5°. De tout cela il fuit que la direCion de l’aiguille
clans les zones froides Sc dans les zones tempérées,
dépend principalement du contrebalancement des
forces des deux pôles magnétiques du même hémif-
phere, forces qui peuvent aller jufqu’à produiredans
le méridien une variation occidentale de 29 7 degrés
en un endroit, Ôc une variation orientale de 2.0 7 dans
Tin autre.
6°. Dans la zone torride, Sc particulièrement fous
l’équateur, il faut avoir égard aux quatre pôles à-la-
fois , Sc à leur pofition par rapport au lieu où l’on
e f t , fans quoi l’on ne pourroit pas déterminer ailé-
ment la quantité dont la variation doit être ; parce que
le pôle le plus proche, quoique le plus for t, ne l’eft
pas toujours affez pour contrebalancer l’ effet des deux
pôles les plus éloignés concourant enfemble. Par
exemple , en cinglant de Sainte-Helené à l’équateur
dans une courfe au nord-oueft, la variation eft tant-
foi t-p eu orientale , & toujours de même dans tout ce
trajet, parce que le pôle méridional de l’Amérique,
qui eft confidérablement le plus proche de ces lieux-
l à ^ qui demanderoitune grande variation à l’eft, eft
contrebalancée par les aéHons réunies du pôle du nord
4 e l’Amérique & du pôle méridional de l’Afie, 6c que
4ans la route nord-oueft la diftance au pôle méridional
de l’Amérique variant très-peu, cequei’onperd
en s’éloignant du pôle méridional de l’Afie , on le
gagne en s’approchant du pôle feptentfional de l’A-
merique.
On trouveroit de la même maniéré la variation
4ans les autres lieux voifins de l’équateur, 6c l’on
trouveroit toujours que ce fyftème s’accorde avec
les variations obfervées. Voyt{ plus bas V ariation
DE VARIATION.
Manière d’obferver 'la variation ou déclinaifon de
Vaiguille aimantée. Tirez une méridienne par la méthode
enfeignée à l’article qui en traite, plaçant en-
fuite votre bouffole, enforte que le pivot de l’aiguille
foit.au milieu de la méridienne , l’angle que
fera l’aiguille avec ce tte même méridienne,, fera la
déclinaifon cherchée. Voye^ Boussole.
Comme cette méthode.ne fauroit.'être pratiquée
fur mer, on a imaginç^différentes maniérés d’y,ut Dr
pléer : voici la principale., Sufpendez un fil à plomb
au-deifus de la bouffole, enforte que l’ombre paffe
par le centre de cette: bouffole ; obfervez le rumb.
ou le point de la bouffole lôrfque l’ombre eft la plus
courte , ôc vous aurez- auffi - tôt la declinaifon cher-,
chée, puifque l’ombr'e eft dans ce cas la méridienne.
On peut s’y prendre suffi de cette maniéré. Obfer-
vez le rumb où le foleil fe couche ôc fe ieye, ou
bien celui du lever Ôc du coucher de quelque étoile,
divifez en deux l’axe,compris entre ces deux points,
ce qui donnera le méridien, 6c par conféquent la dé-
clinaifon. On la trouveroit de même en prenant deux
hauteurs égales de la même, étoile, foit pendant le
jou r, foit pendant la nuit.
O n y pourroit encore parvenir ainfi. Obfervez le
rumb où le. foleil ou quelque étoile fe couche ou fe
leve ; par le moyen de la latitude & de la declinaifon
trouvez l’amplitude ôrientale ou occidentale, cela
fait la différence entre l’amplitude ; 5c la diftance du
rumb obfêrvé au point d’eft de la bouffole, fera la
variation cherchée.
Ou bien encore. Obfervez la hauteur S / du foleil
ou de quelque étoile ( PI. navigat.fig. 20. ) dont la
déclinaifon eft connue, 5c marquez le rumb de la
bouffole lequel répond à l’aftre obfervé dans cette
hauteur. Ayant alors dans le triangle Z P S les trois
côtés ,P Z complément de la latitude P R , S P complément
de la déclinaifon D S , ôc Z S complément
de la hauteur S I ; vous aurez l’angle P Z S par la
trigonométrie fphérique '( voyefî ri angle ) ; 5c par
conféquent auffi l’angle A Z S qui mefure l’azimuth
Zf/; cela fait,la diftance entre l’azimuth 5c la diftance
du rumb obfervé au point du fud, fera la variation
cherchée.
Remarquez que pour avoir l’amplitude orientale
ou occidentale avec exactitude il faut avoir égard à
la réfradion, dont les lois font expliquées a Xarticle
R é fr ac t io n .
Afin d’obferver plus commodément dans quel
rumb on voit un aftre, il eft bon de fe fervir d’un
inftrument garni d’alidades ou de pinnules,ou de quelque
chofe d’équivalent, au moyen de quoi on déterminera
avec plus de précifion la pofition du vertical
dans lequel l’aftre eft placé. Voye{ Compas azimu*v
THAL.
V a riation de la VARIATION. Variation de variation
, c’eft le changement qu’on obfe’rve dans la
déclinaifon de l’aiguille dans un même lieu. Cette
variation a été premièrement remarquée par Gaffendi.
Suivant M. Halley elle dépend du mouvement des
parties intérieures du globe.
Théorie de. la variation de la variation. De toutes
les obfervations ci-deffus rapportées fous Xarticle
Va r ia t io n . Il femble fuivre que tous les pôles magnétiques
ont un mouvement vers Poueft, mais un
mouvement qui ne fauroit fe faire autour de l’axe de
la terre ; car alors la variation continiteroit d’être la
même dans tous les lieux placés fous le même parallèle,
5c les pôles magnétiques feroient toujours à la
même diftance des pôles du monde. L’expérience
prouve le contraire , puifqu’il n’y a aucun lieu entre
l’Amérique 5c l’Angleterre à la latitude de 51 7
degrés où la variation foit de 11 degrés à l’eft comme
elle a été à Londres : il ferrible donc que le pôle
d’Europe s’eft plus approché du pôle arctique qu’il
n’étoit, ou qu’il a perdu une partie de fa force.
Mais ce mouvement des pôles magnétiques eft-il
commun à tous les quatre à-la-fois, ou font-ce des
mouvemens féparés ? ces mouvemens font-ils uniformes
ou inégaux ? la révolution eft - elle en aire ou
eft-ce
efl>ce Amplement une vibration autour duquel centre
fe fait ce mouvement ? ou de quelle maniéré fe fait
cette vibration ? c’eft ce qui eft entièrement inconnu.
Et toute cette théorie femble avoir quelque chofe
d’obfcur 6c de défectueux ; car de fuppofer quatre
pôles à un même globe magnétique afin d’expliquer la
variation, c’eft déjà une hypothèfe qui n’eft pas foi-t
naturelle; mais de vouloir de plus que ces pôles lé
meuvent de maniéré à donner la variation de la variation
, c’eft une fuppofition véritablement étrange ; en
effet, donner une telle folution, ce feroit laiifer le
problème tout auffi embarraffé qu’auparavant.
Le favant auteur de cette théorie a fenti cet inconvénient
6c y a remédié de la maniéré fiùvante.
• Il regarde l’extérieur de la terre comme une croûte
laquelle renferme au - dedans un globe qui en fait le
■ noyau, 5c il fuppofe un fluide qui remplit l’efpace
compris entre ces deux corps ; il fuppofe de plus que
ce globe intérieur a le même centre que la croûte
extérieure, 5c qu’il tourne auffi autour de fon axe
en vingt-quatre heures, à une très-petite différence
près, laquelle étant répétée par un grand nombre de
révolutions, devient affez forte pour empêcher les
parties du noyau de répondre aux mêmes parties
de la croûte, 6c pour donner à ce noyau à l’égard
de la croûte un mouvement ou à l’eft ou à l’oueft.
Or par le moyen de cette fphere intérieure 5c de
■ fon mouvement particulier, on peut réfoudre aifé-
ment les deux grandes difficultés faites contre la première
hypothèfe ; car fi la croûte extérieure de la
terre eft un aimant dont les pôles foient à une certaine
diftance de ceux du inonde , 5c que le noyau
foit de même un autre aimant ayant les pôles placés
auffi à une certaine diftance de ceux du monde, 5c
différemment des pôles de la .croûte ; par le mouvement
de ce globe la diftance entre fes pôles 5c ceux
de l’extérieur variera, 5c l’on aura facilement l’explication
des phénomènes ci-deffus rapportés. Comme
la période de ce mouvement doit être d’une très-
longue durée, & que les obfervations fur lefquelles
on peut compter donnent à peine un intervalle de
cent ans, il paroit jufqu’à préfent prefque impolfible
de fonder’ aucun calcul fur cette hypothèfe, 5c fur-
tout depuis qu’on a remarqué que quoique les variations
croiffent ou décroiffent régulièrement dans le
même lieu, elles ont cependant des différences feri-
fibles dans des lieux voifins, qu’on ne fauroit réduire
àaucun fyftème régulier 5c qui femblent dépendre de
quelque matière diftribuée irrégulièrement dans la
croûte extérieure de la terre, laquelle matière en
agiflant fur l’aiguille, la détourne de la déclinaifon
qu’elle auroit en vertu du magnétifine générai du
fyftème entier de la terre. Les variations obfervées à
Londres 6c à Paris donnent un exemple bien fenfible
de ces exceptions, car l’aiguille -a été conftamment
de 1 7 degrés 'plus oriental à Paris qu’à Londres,
quoiqu’il dût réfulter dès effets généraux, que cette
différence de déclinaifon eût dû arriver dans un fens
contraire, cependant les variations dans les deux lieux
fuivent la meme marche.
Les deux pôles fixes, comme nous l’avons déjà
dit, font fuppofés ceux du globe extérieur ou croûte,
5c les deux mobiles ceux du globe intérieur ou noyau.
Le mouvement de ces pôles fe fait-à l’oueft , ou ce
qui revient au même, le mouvement du noyau n’eft
pas abfolument-le- même que celui de la croûte,
mais il en différé fi peu, qu’en 36 f révolutions là
différence eft à peine fenfible. La différence de ces
deux révolutions viendra vraiffemblablement de ce
que la première impulfion du mouvement de la terre
aura été donnée à la croûte , ôc qu’en fe communiquant
de-là à l’intérieur, elle n’aura pas donné exactement
le même mouvement au noyau.
Tome X V (
Quant à îà durée de la période, on n’a pas un nom*
bre fuffifant d’obfervations pour les déterminer, quoi»
que M. Halley conje&ure avec quelque vraiffem-
blance que le pôle de l’Amérique a fait 96 degrés en
quarante ans, 5c qu’il emploie environ fept cens ans
a fa révolution entière.
M. Whifton dans fon traité intitulé, New lavs 0/
magneti/m, nouvelles lois du magnétifme, a fait plu-
fieurs objections contre la théorie de M. Halley qu’on
vient d’expofer. En effet, on ne fauroit difeonvenk
qu’il n’y ait encore du vague 5c de l’obfcur dans
toute cette théorie, 6c nous croyons avec M. Muff-
chenbroeck,qu’on n’eft point encore parvenu à une
explication iuffilante 5c bien démontrée de ce phénomène
fingulier,le plus extraordinaire peut - être
de tous ceux que la nature nous offre en fi grande
abondance. Chambers.
De-là & de quelques autres obfervations de même
nature, il paroît clair que les deux pôles du globe
extérieur font fixés à la terre, 6c que fi l’aiguille n’étoit
foumife qu’à ces pôles, les variations feroient
toujours les mêmes, à certaines irrégularités près,
.qui feroient de la même efpece que celles dont nous
venons de parler. Mais la fphere intérieure ayant un
mouvement qui change graduellement la fituation
de fes pôles à l’egard des premiers, elle doit agir
auffi fur l’aiguille, ôc produire une déclinaifon di&>
rente de la première, qui dépende de la révolution
intérieure, 5c qui ne le rétabliffe qu’après que les
■ deux corps fe retrouvent dans la même pofition l’un
à 1 egard de 1 autre. Si par la fuite les obfervations
apprennent qu’il en eft autrement, on en pourra conclure
qu’il y a plus d’une fphere intérieure 5c plus de
quatre pôles; ce qui jufqu’à préfent ne fauroit être
déterminé par les oblervations dont on a un trop
petit nombre, fur -tout dans cette vafte nier du Sud
qui occupe la plus grande partie de la terre.
Dans la fuppofition de quatre pôles, dont deux
font fixes 5c deux variables, on peut aifément recon-
noître quels font ceux qui doivent être fixes. M. Halley
penfe qu’il eft ffiffifamment prouvé que notre
pôle d’Europe èft celui des deux pôles du nord qui
le meut, 5c que c’eft-ià principalement la caufe des
changemens qu’éprouve la déclinaifon de l’aiguille
dans nos contrées; car dans la baie d’Hudfon, qui
eft fous la dire&ion du pôle d’Amérique , le changement
de variation, fuivànt qu’on l’a obfervé, ne Va
pas, à beaucoup près, auffi loin que dans les parties
de l’Europe où nous fomuies, quoique ce pôle de
l’Amérique foit beaufcoup plus éloigné de l’axe.
Quant aux pôles du fud, M. Halley regarde celui
d’Afie comme fixe, ôc cônféquemment celui d’Amérique
comme mobile.
Va r ia tio n , ( Marine.) c’eft un mouvement in-
eonftant de l’aiguille, qui la dérange de fa direction
au nord. Voye[ DÉCLINAISON.
On dit que la variation vaut la route, lorfque là
variation ôc le vent font du même côté ; de forte que
Tun corrige là perte que l’autre caufe.
Va r ia t io n s , en Mujique, font différentes manières
de jouer ou de chanter un même air , en y
ajoutant plufieurs notes pour orner ou figurer le
chant. De quelque maniéré qu’on puiffe charger les
variations , i l faut toujours qu’au-travers de joutes
ces broderies on reconnoiffe le fond de l'air, qu’on
appelle le (impie ; ôc il faut en même tems, que le
.cara&ere de chaque couplet foit marqué par des différences
qui foutiennent l’attention, 5c préviennent
l’ennui. > . . .
Les divers couplets des folies d’Efpagne font autant
de variations ; il y en a fouvent dans les cha-
connes; l’on en trouve plufieurs fur des arie italiennes;
5c tout Paris eft allé admirer àu concert, fpiri-
•tuel les variations des fleurs Guignon 5c Monapii-
p p p p p