
que les diverfes fa&ions de la ville leur étoient favorables.
Enfin l’empereur Rodolphe dévoué à l’électeur
Jaques d’Elz, déclara en i 580 la ville de Trêves
déchue de fes prétentions ; & depuis ce te ms-là les
électeurs en ont toujours été les maîtres.
L’éleûeur de Trêves , comme archevêque, a pour
fuffragans les évêques de Metz , de Toul & de Verdun
, & comme électeur, il prend la qualité d’archichancelier
de l’empire pour les Gaules , mais cette
dignité n’ eft qu’un titre imaginaire inventé par les
Allemands pour marquer la prétendue dépendance
du îoya'nme d’Arles à l’égard de l’empire.
L’éle&eur de Treves donne le premier fon fuffràge
à l’éleclion de l’empereur. Il a féance vis-à-vis de lui
dans les aflemblées, & il alterne pour la fécondé
place avec l’éle&eur de Cologne dans le college électoral.
11 jouit de plufiéürs privileges; il peut réunir
à fon domaine les fiefs impériaux fitués dans fes états,
faute d’honimage rendu dans le tems porté par les
conftitutions impériales. Il peut ufer du même droit
que l ’empereur & l’empire à l’egard des fiefs qui relèvent
de lui, & qui fe trouvent vacans faute d’hoirs
mâles, à moins que les héritiers neproduifent un privilege
qui déroge à ce droit ; il met au ban ceux qu’il
a excommuniés , s’ils ne fe réconcilient dans l’année ;
& cette profeription a autant de force que fi elle
étoit faite par les éle&eurs de l’empire ; il a dans la
ville de Treves lagardenoble de tóps lés mineurs; on
peut cependant appeller de fa juftice à la chambre
impériale, parce que l’éleôêur Charles Gafpar de la
Leyen ne fit pas confirmer par l’empereur le droit
qu’ont les électeurs d’empêcner qu’on ne puifîe ap-
' peller de. leur juftice.
‘ On peut lire fur tout ce qui concerne l’archeyêché
‘ de Treves, un ouvrage imprimé à Augsbourg, & intitulé
, hiflàna tfevïrehjis diplomatica & pragrnatica.
Augufl. I/4-5, in-fdl. trois vól. ( D. J. )
T reves, (Géog. mod. ) petite ville ou plutôt bourg
de France, dans l’Anjou. 11 s’y tient quatre foires par
an. (D . / .)
T R E V I , ( Géog. mod. ) nom commun à deux anciennes
villes d’Italie. La première appellée en latin
Treba eft dans la campagne de Rome, près de lafource
du Teverone. C ’étoit.autrefois une ville, mais ce
n’eft plus aujourd’hui qu’un village , & fon évêché
a été uni à celui d’Anagni.
La fécondé Trevi eft un bourg dans l’état de l’égli-
' f e , au duché de Spolete, près de Cly tumno, environ
à cinq milles de Fuligno. Elle étóit épilcbpale
dans le v. fiecle. On croit que c’eft la Trebia des anciens.
( D . J. )
TREVICO, (Géog. mod.) petite ville au royaume
de Naples, dans la principauté ultérieure, avec
un évêché établi dès le dixième fiecle, & qui eft fuf-
fragant de Benevent. (D . J.)
TREVIER, f. m. (Marine.) c’eft le nom qu’on
donne à celui qui travaille aux voiles, qui a foin de
leur envergure, & qui les vifite à chaque quart pour
voir fi elles font en bon état.
• TREVIGNO, (Géog. mod.) ou TREVINO, comme
écrit Rodrigo Mendez Silva, ville d’Efpagne en
Bifcaye, dans la province d’Alava, fur une colline,
proche la riviere d’Ayuda, avec une citadelle,à fix
lieues au fiid oueft de Vittoria. Son territoire abonde
en blé, fruits & pâturages. Long. 14 . 3 S. Lut. 42. 5o.
(D . J.)
TREUIL, f. m. (Méck.) n’eft autre chofe que la
machine autrement appellée axis in peritrockio (fig.
44. Méck. ) , dont l’axe A F eft fitiié parallèlement à
l ’horilon. Dans cette machine la puiflance appliquée
à l’extrémité du rayon A , eft au poids comme le
rayon de l’axe F F eft au rayon de là roue. Voye£
Axe dans le tambour.
M. Ludot dans une pièce fur lé cabeftan, qui a
partagé le prix de l’académie en 1 74 1 , remarque qn@
la théorie de M. Varignon, pour déterminer la charge
des appuis dans le treuil, eft infuffifante, & qu’elle
peut meme induire en erreur.' Il s’eft applique à réparer
cette négligence, & donne le théorème général
pour déterminer la charge des, appuis dans le
treuil, fuivant quelques directions, &dans quelques
plans que la puiflance & le poids agi fient.
Le treuil s’appelle auffi tour ; cependant le nom de
tour eft plus fouvent un mot générique r pour exprimer
la machine appellée axis in peritrockio, foitque
l’axe foit parallele à l’horifon, ou qu’il lui foit perpendiculaire.
Au;lieu de la roue A B , on fe contente fouvent
de paffer dans l’axe È F des leviers A B , plus ou
moins longs, & en plus ou moins grand nombre, félon
les poids qu’on veut élever, & la quantité de
puiflance qu’on veut y employer. ( O )
T R E V IR I , (Géog. anc.) ou TR ETE RI; l’itinéraire
d’Antonin porte Triveri, & la notice de l’empire,
Triberi; peuples de la Germanie,, en-deçà du
Rhin. On ne peut douter que ces peuples, n’aient
d’abord habité au-delà du Rhin, puifqu’ils étoient
originaires de la Germanie ; mais on ne fait dans
quel quartier de la Germanie ils avoient leur demeure
, & en quel tems ils pafferent le Rhin pour
s’établir dans la Gaule. Voici quelque chofe de plus
sûr.
Quand ces peuples habitèrent dans la Gaule, ils
furent toujours mis au nombre des Belges', entre
lefquels Pomponius Mêla, /. IL c. ij. leur donne la
gloire d’être le peuple le plus célébré. Céfar, de bell.
G all. I. T. c. iij. dit que leur cavalerie l’emportoit
infiniment fur celle, de la Gaule, & qu’ils avoient
une infanterie nombreufe ; & félon Hirtius, /. VIII.
c. xxv. le voifinage de la Germanie leur donnant oc-
cafion d’avoir continuellement les armesjfla main:
ils ne différoient guere des Germains, ni pour les
moeurs, ni pour la férocité. ; Ces moeurs les diftin-
guerent des Gaulois, & les maintinrent libres depuis
le tems de Jules Céfar jufqu’à celui de Vefpa-
fien, qu’ils furent feulement alliés & amis des Romains.
Au commencement du régné de ce prince,
ils fe joignirent avec Civilis; mais Cerealisles ayant
vaincus, Vefpafien les punit de leur révolte par la
perte de leur liberté. Ils demeurèrent depuis fournis
aux Romains jufqu’à la chute de cet empire qu’ils entrèrent
dans l’alliance des François.
Les demeures & les bornes du pays des Treviri
ont fouvent changé. Il paroît cependant qu’en général
ils demeurèrent toujours fur le Rhin ; mais il y
a quelque apparence qu’àprès l’établiffement des
Ubiens fur la rive gauche de ce fleuve, le pays des
Treviri s’étendit depuis le confluent de l’Abrinca,
jufqu’à celui de la Nave. Du-moins eft-il certain
qu’on ne connoît point d’autre peuplé à qui on puifle
attribuer cette étendue de pays. La ville de Treves
étoit leur principale demeure. On la nommoit Tre-
virorum civitas ; & après qu’Augufte l’eût érigée en
métropole, elle prit en fon honneur le nom à’Augu-
ßa Trevirorum. (D. J.)
TREVIRIENS , (Hiß. anc.) peuple de l’ancienne
Gaule, qui du tems des Romains habitoit le pays ou
eft maintenant la ville de Treves.
TRÉVIRS, CAPITAUX, (Hiß. rom.) trium viri ou
treviri capitales; étoient trois magiftrats romains a un
bien moindre rang que les trévirs ou triumvirs monétaires.
Il étoient chargés de veiller à la garde des
prifonniers, & de préfider aux fupplices capitaux.
Ils jugeoient aufli des délits & crimes des efclaves
fugitifs, & des gens fans aveu. Ils furent établis fous
le confulat de Curius Dentatus, peu de tems apres
; qu’il eut triomphé des Gaulois. Us avoient fous leurs
ordres huit liéfeurs qui faifoient les exécutions prei-
crites,
entes, comme il paroît par ce difeours de Sofie dans
l’Amphitrion. « Que deviendrai-je à-préfent? les tré-
„ y/rî pourroient bien m’envoyer en prifon, d’où je
»ne ferois tiré demain que pour être fùftigé, fans
» avoir même ni la liberté de plaider ma caufe, ni
» de réclamer la prote&ion de mon maître. Il n’y au-
» roit perfonne qui doutât que j’ai bien mérité cette
yy punition ; & que je ferois alîez malheureux pour
» effuyer les coups de leurs eftafiers, qui battroient
» fur mon pauvre corps comme fur une enclume ».
Cicéron fait allufion à ces fortes de lieutenans criminels
de R ome, en badinant plaifamment fur le jeu
de mots, dans une de fes lettres àTrébatius, qui
fuivoit alors Céfar dans fes guerres contre les Trévirs,
une des plus fieres & des plus vaillantes nations de
la Gauler» Je vous avertis, lui dit-il, de ne vous pas
» trouver fur le chemin de ces Trévirs, car j’entens
» dire qu’ils font capitaux ; & je défirerois fort qu’ils
» fitflenf plutôt fabricateurs d’or & d’argent ».
(D .J .)
T r é v ir s , monétaires, (Hifl. rom.) les furinten-
dans de la monnoie de la république & empire romain
, étoient appellés trévirs, treviri ou triumviri
monetaies, parce qu’ils furent au nombre de trois
jufqu’à Jules-Céfar, qui en créa quatre. Cicéron fut
un des quatre dire&eurs de la monnoie , car nous
avons encore une médaille exiftante de ce grand
homme, où il eft nommé iüj vir ; mais nous parlerons
plus au long de ces magiftrats prépofés à la fabrication
des monnoies, au mot T rium v ir s monétaires.
(D . J.)
TREVISAN, le (Géog. mod.) ou marche Trévi-
fane ; pays d’Italie dans la feigneurie de Venife, renfermé
entre le Feltrin & le Bellunèfe vers le nord ;
le Padouan vers le fud ; Frioul & le Dogado à l’eft,
& le Vicentin à l’oueft. Sa principale richeflé confi-
fte en mâts de vaiffeaux, & en bois de chauffage. Ses
principaux lieux font Trévifo, Caftel-Franco, Cé-
neda & Sarra-Vallé. (D .J .)
TRÉVISO , • (Géog. mod.) Treviji ou Trevijîo, en
latin Tarvifium ou Tervijîum ; ville d’Italie dans les
états de Venife, capitale du Trévifan, fur la riviere
Silis ou S ilé, à 18 milles au nord-oueft de Venife, à
10 au nord-eft de Padoue, & à 25. à l’eft de Baffano.
Elle eft décorée de plufieurs édifices publics. Son
évêché fuffragantd’Aquilée, eft des premiers fiecles.
Long. 2C). 48. lat. 46. 44.
Trévifo fubfiftoit du tems de l’empire romain, car
on y a découvert une infeription où on lit ces mots,
Mun-Tar, & une autre où l’on voit celui-ci, Decu-
rion. C’en eft affez pour regarder cette ville comme
un ancien municipe. Elle fut fous la puiflance des
Goths ; puifqu’aprcs la réduôion de Ravenne par Be-
lifaire, & la détention de Vitigis, cette ville fut une
de celles qu’ils remirent au vainqueur. Peut-être retomba
t-elle encore fous leur domination, lorfqu’ I-
dibade eut vaincu Vitalius. Trévifo tomba dans la
fuite au pouvoir des Hongrois ; puis elle appartint
aux Carares & aux Scaligers;enfin elle fe donna aux
Vénitiens en 1388*, & depuis cetems-là, elle eft demeurée
toujours attachée à cette république. Jean
Bonifàcio & Barthélemi Burchelati, ont donné l’hif-
toire de T révif e , on peut les confulter.
Non - feulement Trévifo fut fous la puiflance des
Goths, mais elle eut la gloire de donner la naiffance
àTotila roi de ce peuple. Il fut mis fur le trône
après la mort d’Evarie, & rétablit par fa valeur &
par fa conduite les défaftres de la nation. Il reprit
plufiçurs provinces fur les Romains, toute la baffe
Italie, les îles dé Corfe, de Sardaigne & de Sicile. Il
s’empara de Rome, en donna le pillage à fes troupes
, & fit démolir une partie des murailles. Il continua
de remporter quelques autres avantages contré
Tome X V I .
les Romains ; mais il périt en 551, dans une bataille
contre Narsès. (D. J.)
TR É VO U X , (Géog. mod.) ancienne petite ville
de France, capitale de la principauté de Dombes,
fur le bord oriental de la Saône. Le pape Clément
VII. y érigea un chapitre en 1523 , & Anne*Marie-
Louile d’Orléans, fouVeraine de Dombes, y fonda
un hôpital. M. le duc du Maine y a bâti un palais
pour le fiege du parlement. Louis XIV. a accordé
aux officiers de ce parlement, les mêmes privilèges
dont jouiffent les officiers des autres parlemens de
France. Ce même prince y a fait établir une imprimerie.
Les uns croient que le Tivurtium de l’itinéraire
d’Antonin eft Trévoux, & d’autres Tournas•
Long. 22. 24. lat. 46. 56. (D . J.)
TREWIA, f. f. (Hifl. nat. Botan.) genre déplanté
que Linnæus caraftérife de cette maniéré. "Le calice
eft permanent, & compofé de trois feuilles ovales ,
colorées & recourbées; il n’y a point de pétales. Les
étamines font de nombreux filets capillaires delà longueur
du calice. Les boffettes font Amples. Le germe
du piftil eft placé fous le calice. Le ftile eft de la longueur
des étamines & fimple ainfi que le ftigma. Le
fruit eft une capfule couronnée, turbinée , formée
de trois coques & contenant trois loges. Les femen*
ces font fimples , convexes d’un cô te, & angulaires
de l’autre. Linnati gtn. plant, p. 236. Ho/t. malab.
vol. II.p. 42. (D . J. )
TREYSA , ( Géog. mod.) ou plutôt Treyfen, v ille
d’Allemagne , dans le pays de Heffe , chef-lieu du
comté de Ziegenheim , fur une colline proche la riviere
de Schwalm. Elle fut brûlée par les impériaux
en 1640. Long. 26. 48. lat. 5 o.54.
TREZAIN, f. m. ou TREIZAIN, ( Monnoie.) petite
monnoie de France , qui a voit cours fous Louis
XI. & Charles VIII. On en ignore la valeur. Nous fa-
vons feulement qu’il y avoit alors des fous valant 15
deniers , & qui par cette raifon étoient appellés tre-
{ains. C’étoit alors la coutume de donner un treçain
à la meffe des époufailles, comme on voit dans Fran-
chet. Cette coutume étoit fort ancienne, car Fréde-
gaire rapporte que les ambafladeurs de Clovis allant
fiancer Clotilde , lui offrirent un fou & un denier ;
c’eft une des formules de Marculphe ; cela fervoit
pour repréfenter une efpece d’achat de femme , fuivant
l’ancienne coutume non-feulement des Francs,
mais aufli des Saxons , des Allemands & des Bourguignons.
Trévoux. (D . /.)
TR ÉZA LÉ, tableau , ( Peinture. ) on appelle
ainfi un tableau où il fe trouve de petites fentes ou
des raies imperceptibles fur fa fuperficie ; ce qui arrive
fouvent aux tableaux qui font peints à l’huile
par - deflùs un fond de détrempe, ou lorfqu’on a
trop employé d’huile graffe ; enfin lorfque le tableau
a été trop expofé aux rayons du foleil, il devient
ordinairement tré^alé. Dicl. des beaux arts. ( D . J . )
T rÉzalÉ , ( Porcelaine & Poterie. ) fe prend dans le
même fens qu’en peinture. Une porcelaine & morceau
de poterie eft tré^alé, lorfque la couverte s’efl:
fendue & gercée. Il n’y a guere d’uftenfiles decuifine
en terre verniflee, qui ne fe tré^ale à la longue , ce
qui prouve que la longueur & la violence du feu peuvent
être comptées parmi les caufes de cet effet.
TREZZO, ( Géog. mod. ) petite v ille d’Italie dans
le Milanez , fur l’Adda, aux confins du Bergamaf-
que près de Caftello, & au midi de Lecce.
TRIADE HARMONIQUE, trias harmonica',ce mot,'
en Mufîque, a deux fens différens. Dans le calcul, c’eft
la proportion harmonique ; dans la pratique , c’eft
l’accord parfait qui réfulte de cette même proportion
, & qui eft compofé d’un fon quelconque de fa
tierce & de fa quinte. Voye{ Ac c o r d , Pro po r t
io n .
Triade, parce qu’elle eft compofée de trois terme?.
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