fer une obligation ou reconnoiffance ; voye{ l'ordonnance
de Moulins, art. 64. 6c l’ordonnance de 1667,
titre des faits qui gijfent en preuve vocale ou littérale.
Sur les témoins en général, voye{ au digefte & au
«ode les tit. de te f i bus , & les traités de tcfübus par
Ba l de , Farinacius 6c autres , celui de Danty fur la
preuve par témoins. Voyc^ auffi les mots CONFRONTATION
, En q u ê t e , P r e u v e , Récolement. •
U )T
émoin auriculaire eft celui qui ne depofe
que de faits qu’il a ouï dire à des tiers, & non à la
perfonne du fait de laquelle il s’ agit.
Ces fortes de témoins ne font point f o i , ainfi que
le décide la loi divus 24. jf. de tefiam. milit. auffi
Plaute dit-il , que pluris ejl oculatus te (lis unus quant
auriu decern. Voyt{ TÉMOIN OCULAIRE.
T émoin confronté eft celui qui a fubi la confrontation
avec l’accufé , pour voir s'il le reconnoî-
t ra , 6c s’il lui foutiendra.
T émoin corrompu eft celui qui s’eft laiflé gagner
par argent ou par autres promeffes pour céler la
vérité.
T émoin domestique eft celui qui eft choifi
dans la famille ou maifon de celui qui paffe un afte
ou qui fait quelque chofe , comme fi un notaire pre-
noit pour témoin fon clerc ; un teftateur, fon enfant
ou fon domeftique ; le témoignage de ces fortes de
perfonnes ne fait point foi.
T émoin %faux\ eft celui qui dépofe contre la con-
noiflance qu’il a de la vérité.
T émoin idoine eft celui qui a l’âge & le s qualités
requifes pour témoigner.
T émoin instrumentaire eft celui dont la pré-
fence concourt à donner la perfection à un a£te public
, comme les deux témoins en. la préfence def-
quels un notaire inftrumente au défaut d’un notaire
en fécond.
T émoin irréprochable eft celui contre lequel
on ne peut fournir aucun reproche pertinent &
admiffible. Voye^ R eproche.
T émoin Muet eft une chofe inanimée qui fertà
la convi&ion d’un aceufé ; par exemple ^ fi un homme
a été égorgé dans fa chambre, 6c que l’on y trouve
un couteau enfanglanté, ce couteau eft un témoin
muet, qui fait foupçonner que celui auquel il appartient
peut être l’auteur du délit ; mais ces témoins
muets ne font point une preuve pleine 6c entière, ce
ne font que des indices 6c des femi-preuves. Voye^
C o n v ic t io n , Indice , Preuve.
T émoin nécessaire eft celui dont le témoignage
eft admis feulement en certains Cas par nécef-
f ité , 6c parce que le fait eft de telle nature , que l’on
ne peut pas en avoir d’autres témoins ; ainfi les do-
meftiques dont le témoignage eft recufable en général
dans les affaires de leur maître , à caufe de la dépendance
où ils font à fon égard, deviennent témoins
nécejfaires lorfqu’il s’agit de faits paffés dans l’intérieur
de la maifon , parce qu’eux feuls font à portée
d’en avoir connoiffance, comme s’il s’agit de faits
de févices 6c mauvais traitemens du mari envers fa
femme , ou de certains crimes qui ne fe commettent
qu’en fecret ; dans ces cas & autres femblables, on
admet le témoignage des domeftiques, fauf à y avoir
tel égard que de raifon. Voye{ la loi confenfu , cod.
de repud. 6c la loi 3. cod. de tejlibits.
T émoin oculaire eft celui qui dépofe de fait
qu’il a v u , ou de chofes qu’il a entendu dire à l’ac-
eufé même ou autre perfonne du fait de laquelle il
s ’agit : la dépofition de deux témoins oculaires fait
une foi pleine 6c entière, pourvu qu’il n’y ait point
eu de reproche valable fourni contr’eux.
T émoin recolé,eft celui auquel on a relu fa dépofition
avec interpellation de déclarer s’il y perfidie.
Voyt{ RECOLEMENT,
T émoin répété eft celui qui étant venu à révélation
,, a été entendu de nouveau en information»
Voye^ R é v élatio n.
T émoin reprochablê eft celui contre lequel il
y a de juûes moyens de reproches, 6c dont en conséquence
le témoignage eft fufpeft 6c doit être re-
jetté ; par exemple, li celui qui charge l’accufé , a
quelque procès avec lui ou quelque inimitié capitale.
Voye^ REPROCHES.
T émoin reproché eft celui contre lequel on à
fourni des moyens de reproches. Voye^ Reproches.
T émoins requis eft Celui qui a été mandé exprès
pour une chofe, comme pour affifter à un tefta*
ment, à la différence de ceux qui fe trouvent fortuitement
préfens à un a&e»
T émoins singuliers font Ceux qui dépofent
chacun en particulier de certains faits, dont les autres
ne parlent pas. Chaque dépofition qui eft unique
en fon efpece ne fait point de preuve : par exemple*
fi deux témoins chargent chacun l’accufé d’un délit
différent , leurs dépofitions ne forment point de
preuve en général ; cependant lorfqu’il s’agit de certains
délits dont la preuve peut réfulter de plufieurs
faits particuliers-, on raffemble ces différens faits ,
comme quand il s’agit de prouver le mauvais commerce
qui a été entre deux perfonnes , on raprochè
toutes les différentes cirçonftances qui dénotent une
habitude criminelle. Voyeç la loi 1. §. 4.jf. dequoejl.
& Barthole fur cette loi ; Alexandre, 1 .1. confeil 4/.
n°. 4. & t. VII. confeil #3. n°. 23. & confeil47. n°. ig.
Defpeiffes, t. III. tit. lo.fecï. 3.
T émoins en fait d’arpentage e t de bornes,
font de petits tuileaux, pierres plates ou autres
marques que l’arpenteur fait mettre deffous les bor-r
nés qu’il fait pofer, pour montrer que ces bornes
font des pierres pofées de main d’homme 6c pour
fervir de bornes.
Quand on eft en doute fi une pierre eft une borne
ou non, on ordonne fouvent qu’elle fera levée pour
voir s’il y a deffous des témoins qui marquent que ce
foit effeftivement une borne. (A )
T ém o in, ( Critiq.J'acrée.) celui qui rend témoignage
en juftice ; la loi de Moïfe, Deut. xviji G. dé-'
fendoit de condamner perfonne à mort fur le témoignage
d’un feul témoin; mais le crime étoit cru fur la
dépofition de deux ou de trois, félon le même loi'.
Lorfqu’on condamnoit un homme à la mort, fes té*
moins dévoient le frapper les premiers ; ils lui jet-
toient, par exemple , la première pierre s’il étoit
lapidé. En cas de faux témoignage , la loi'condamnoit
les témoins à la même peine qu’auroit fubi l’accufé
; voilà les ordonnances de Moïfe fur ce fujet.
L’Ecriture appelle auffi témoin celui qui publie
quelque vérité. Ainfi les prophètes & les apôtreà
font en ce fens nommés témoins dans le nouveau
Teftament. Enfin témoin défigne celui qui fait pro-
feffion de la foi de Jefus-Chrift, 6c qui la feele de fon
fang, un martyr de la religion , comme on regar-
doit le fang de faint Etienne fon témoin, tou pdp&vpoç
a-oü, dit S. Paul dans les AU. xxij. 20. ( D . J.)
TÉMOINS , paffage des trois , ( Critiq. facrée.) c’efl
le paffage de la I. épît. de S. Jacques, chap. v. verf. y»
il y en a trois qui rendent témoignage au c iel, le
Pere, la Parole 6c l’Efprit. Nous avons en latin Ie9
adumbrations de Clément d’Alexandrie fur cette I. épî-
tre de S. Jean. Il parle des trois témoins de la terré,
Yefprit qui marque la vie ; Y eau qui marque la régénération
6c la foi ; 6c le fang qui marque la reconnoiffance
, & ces trois-là, continue-t-il, font uni’
Edition de Potter, p. io\i i . Clément d’Alexandrie ne
dit pas un mot des trois témoins du ciel. Ce paffage
de S. Jacques manque, félon M. Affeman, non-feu-
ment dans lé fyriaque , mais auffi dans les yçrfions
arabes 6c éthiopiennes , fans parler de plufieurs anciens
manuferits: Ce font fes paroles : Non folum
apud Syros defiderantur , fed etiarn in verfione arabica
& aithiopicâ, ut antiquos plurimos codices mjf. taceam.
Bibl. orient, t. I II. p. 2- p . Voye{ pour nouvelles
preuves le Teftament grec de Mill, & une fa-
vante differtation angloife lur ce fameux paffage. J’ai
eu un Teftament latin imprimé à Louvain dans le fei-
zieme fiecle, in-12. dédié au pape, 6c approuvé par
les théologiens de Louvain, où ce paffage manquoit
auffi. ( T L / . )
T ém o in , c’eft le nom qu’on donne, dans!Artillerie
à un morceau d’amadou de même dimenfion «
que celui dont on fe fert pour mettre le feu au faucif-
fon de la mine. On met le feu en même tems à ces
deux morceaux d’amadou celui qu’on tient à la
main fert à faire juger de l’inftant où la mine doit
îouer, 6c du tems que l’on a pour fe retirer ou s’éloigner.
Voye[ Mine. ( Q )
TÉMOIN , f. m. ( Commerce de blé.') on appelle témoin
dans les marchés une ou deux poignées de blé
que les bourgeois portent ou font porter à la halle,
& qui fert d’échantillon pour vendre celui qu?ils ont
dans leurs greniers. Les laboureurs 6c les blâtiers
apportent communément leurs blés par charges ou
par fournies à la halle, mais les bourgeois y envoyent
feulement du témoin, & ceux qui en ont acheté fur
ce témoin vont aux greniers des maifons h'ourgeoifes,
pour fe faire livrer la quantité qu’ils ont achetée.
TÉMOINS , f. m. pl. terme de Cordeur de bois , ce
font deux bûches qu’on met de côté & d’autre de
la membrure , lorfqu’on corde le bois au chantier.
( D . J . )
T émoin , ( Jardinage. ) ce font des hauteurs de
terre ifolées que laiffent les terraffiers dans leurs at-
teliers, pour mefurer la hauteur des terres enlevées,
& en faire la toife cube. On paye les terraffiers à la
toife cube , qui doit avoir fix piés de tout fens, 6c
contenir en tout 216 piés en-bas.
TÉMOIN, f. m. terme de Relieur, feuillet que les»
Relieurs laiffent exprès fans rogner, pour faire voir
qu’ils ont épargné la marge du livre. ( D. J .)
TEMPATLAHOAC, f. m. {Hifl. nat. Ornitkol.\
oifeau à large bec des Indes occidentales , que Nie-
remberg croit être une efpece de canard, dont il a la
taille ; là tête 6c fon cou font d'un verd, d’un noir,
& d’un pourpre auffi brillant que fur le paon ; fon
corps eft d’un jaune brun, marqueté de deux grandes
taches blanches de chaque côté près de la queue,
qui eft bordée de blanc, 6c réunit fur le deffus toutes
les couleurs de celle du paon , mais elle eft
noire par-deffous ; on prend cet oifeau fur les lacs
du M exique, 6c fa chair eû fort bonne à manger,
TEMPE, f. f. en Anatomie, les tempes font deux
parties de la tête, qui s’étendent depqis le front 6c
les yeux jufqu’aux deux oreilles. Voyé{ T ête.
Les tempes font principalement formées de deux
©s,appellés os temporaux. Voye^Temporal.
Ces parties, fuivant les Médecins, ont été appel-
lées tempora, parce qu’elles font connoître le tems
ou l’âge d’un homme par la couleur des cheveux,
-qui blanchiffent dans cet endroit plutôt que par-tout
ailleurs ; à quoi Homere femble ayoir fait attention
en appellant les hommes poliocrptaphir c’eft-à-dire
aux tempes grifes.
TEMPÉ jfGéog. anç.') vallée célébré dans la Thef-
falie , entre le mont Qffa & le mont Olympe. Perfonne
ne doute qu’elle ne fut dans la Theffalie ; lès
épithetes que les anciens lui donnent le prouvent
iùffifamment. Tite-Live ,. I. X X I I I . c.xxxv. dit,
s.Thejfalica Tempe., & Ovide , mttamorph. I. VH. verf.
■ 2Jl2‘ Theÿala Tempe ; mais dans quelle contrée de la
^Theffalie la placerons^nous ?. Ç ’eft ce qu’il faut examiner.
C equçd it Catulle, carm.- LX IV . verf 3 S.
feroit croire qu’elle étoit dans la Phthiotide.
. . . . Linquuni Phthioiica Tempe.
Mais on ne voit point que la Phthiotide fe foit jamais
étendue jufqu’à la vallée de Tempé, dont elle
fut toujours féparée par le mont Othry ou par d’autres
terres. Les Pélafgiotes pofféderent divers lieux
au voifinage du Pénée, aujourd’hui la Salembria, en-
tr’aut-res Gonnum 6c Cranon; mais ils ne poffédoient
rien à l’embouchure de ce fleuve, car elle fe trouvoit
dans la Magnéfie.
Les deferiptions que divers auteurs ont données
de cette vallée décideront la queftion. Le Pénée, félon
Plinç , l. IV. c. vüj. coule l’efpace de cinq cens
ftades, entre le mont Offa 6c le mont O lympe, dans
une vallée couverte de forêts , 6c eft navigable dans
la moitié de cet efpace ; ce qu’on appelle la vallée de
Tempéy occupe cinq milles pas de ce terrein en longueur,
6c prefque un arpent & demi de largeur. A
droite 6c à gauche s’élèvent des montagnes à perte
de vu e, dont la pente eft affez douce , 6c au milieu
coule le fleuve Pénée, dont les bords font couverts
d’herbes toujours fraîches, 6c remplis d’oifeaux dont
le gazouillement forme un agréable concert.
Strabon, /. IX . p. 430. après avoir rapporté la fable
qui veut que le Pénée retenu par les montagnes
qui font du côté de la mer, forme en cet endroit une
efpece d’étang , ajoute que, par un tremblement de
terre, l’Ofl’a ayant été féparé de l’Olympe , 1e fleuve
trouva entre ces deux montagnes une îffue pour fe
rendre à la mer.
Ælien, Var. hiß. I. III. c.j. convient avec Pline
6c avec Strabon pour la fituation de la vallée de
Tempé. C’eft, dit-il, un lieu entre les monts Offa 6c
Olympe, de quarante ftades de longueur, &-au milieu
duquel le Pénée roule fes eaux. C ’eft, ajoute-t-il,
un lieu délicieux., où la nature préfente mille chofes
agréables, oc oit l’induftrie des hommes n’a aucune
part : de-là il feroit aifé de conclure que la vallée de
Tempé éto.itdans la Pélafgiotide , qui s’étendoit anciennement
jufqu’à l’embouchure de Pénée , mais
dont la partie du côté de la mer fut comprife dans la
Magnéfie. Cependant comme le Pénée féparoit la
Theffalie de la Macédoine , il femble qu’on ne peut
s’empêcher de mettre la vallée de Tempé aux confins
dec.es deux cpntrées. .
Procope , a f f . I. IV'. c. iij. a donné une deferip-
tion de la vallée de Tempé fans la nommer. Le Pénée,
dit-il , a par-tout un cours fort doux 6c fort tranquille
jufqu'à ce qu’ il fe décharge dans la mer. Les
terres qu’il arrofe font très-fertiles , & produifent
toutes fortes de fruits. Les habitans ne tiroient aucun
avantage de cette abondance , à caufe de l’apprèhen-
fion continuelle où ils étoient d’être accablés par les
ennemis, faute d’une place forth où ils puffent fe
mettre à couvert. Les murailles de Lariffe 6c de Cé-
farée étant prefqu’entierement tombées , Juftinien
les fit réparer, 6c rendit par ce moyen au pays .fon
ancienne fertilité. Il s’élève tout proche, ajoute Procope
, des montagnes efearpées & couvertes de forêts
qui fervirent autrefois de demeure aux centaures
, 6c qui furent le champ de la bataille qu’ils donnèrent
aux Lapithes, fi nous en voulons croire la
fable, qui parle d’une efpece d’animaux monftrueux,
qui étoient moitié hommes & moitié bêtes.
A toutes ces deferiptions , nous joindrons celle de
Tite-Live , q u i, peu touché des bois rians, des forêts
d’une verdure charmante, des endroits délicieux
6c des agréables prairies, a.tourné toute fon attention
vers les langues 6c hautes montagnes qui s’étendent
à droite. & à gauche , pour mieux décrire l’hor-
.reur qu’eut l’armée romaine, quand il lui fallut franchir
ces montagnes. Ce qu on appelle Tempe, dit-il,