3io T H Y
font d’un goût mucilagineux , lequel laiffe une im-
preflion de feu affez confidérable , de meme que le
refte de la plante ; l’odeur de la fleur eft douce ; de
toutes les efpeces connues de thymêlées, c’ eft celle
qui a les feuilles les plus grandes ; mais fa qualité
cauflique ÔC brûlante , montre allez qu’il ne faut jamais
l’employer en médecine : c’efl bien dommage
q u ’il en foit de même de toutes les autres efpeces ,
car d’ailleurs ce font des plantes charmantes pour l’ornement
d’un jardin ; plulieurs d’entr’elles fleuriffent
en Janvier , quand la faifon eft douce , ôc font en
Février dans toute leurperfeélion. (D.J .)
T hy MELEE de Montpellier, ( Mat. méd. ) Voyt^
G arou.
T h ym elÉÏ à feuilles de laurier, ( Mat. méd. )
Voye^ LAUREOLE.
THYM EL. ICI, f. m. ( Littérat. ) les Romains nom-
moient ainfl les muficiens qui chantoient dans les en-
tr’adïes, ou ceux qui danfoient d’après les airs de la
Yymphonie. Le lieu du théâtre oîi ils étoient placés ,
s’appelloit, comme je l’ai dit, thymele , d’où vient
que Juvenal d it, fat. vj. verf. G6. ..
Attendit tymele , tymele nunc ruflica difeat.
(O . J .) ' I I
THYMÉLIES , f. m. ( Antiq rom. ) les thymèlies
étoient des chanfons en l’honneur de Bacchus.v;; ces
chanfons tirèrent leur nom de Thy mêlée fameufe bala-
dine, qui fait agréable à l’empereur Domitien : onap-
pella par la même raifon tkyméliens, les gens de théâtre
qui danfoient & chantoient dans les intermèdes ;
enfin le lieu où ils faifoient leurs repréfeiitations,
reçut aulîi le nom de thy mêlé. (D. J.')
THYMIAMA , f. f. ( Hijl. nat. Bot. mod. ) nom
donné par quelques auteurs à l’ écorce de cafcarille,
ôc par d’autres à l’écorce de l’arbre qui porte l’encens
dont on fe fert dans les parfums. Voye{ Encens , &
Cascarille. ( D. J .)
TH Y MI A M AT A , ( Mat. mtd. anc. ) bvidia.ua.ra ;
c’étoit des efpeces de fumigations aromatiques, dont
les ingrédiens étoient choifis , ÔC fi diversifiés, qu’il
paroît que dans . leur compofition , on confultoit le
plaifir autant que l’utile. Comme plufieurs des ingrédiens
qui entroient dans ces fortes de fumigations,
ne répandent point une bonne odeur, les commentateurs
fe font perfuadés que c’étoient des drogues différentes
de celles auxquelles nous donnons aujourd’hui
les mêmes noms ; mais cette opinion n’eft fon-
déé que fur la feuffe fuppofition qu’on ne compofoit
ces fortes de préparationsaromatiques, que pour la
bonne odeur.
Le cajloreum étoit un ingrédient des fumigations
Aromatiques, d’où il fuit que les anciens faifoient
entrer dans ces fumigations, des drogues falutaires ,
ainfique des drogues d’une odeur agréable. La gomme
ammoniaque y entroit auflï ; l’odeur du galbanum
eft encore pire ; cependant, fuivant le témoignage
des anciens , toutes ces drogues de mauvaife odeur ,
fe rencontroient enfemble dans les thymiamata, conjointement
avec l’encens, la myrrhe , le jonc odorant
, & autres parfums. ( D . J.)
THYMIa TLRIUM , ( Géogr. anc. ) le périple
d’Hannon nous apprend que c’eft la première ville,ou
colonie , que ce général carthaginois fonda dans ion '
voyage, le long des côtes de Lybie ; mais Thymiate-
rium ne paroît pas être exactement le nom de cette
v ille , ou de cette colonie ; c’eft dumathiria qu*on doit
lire, fuivant Bochart, qui traduit ce mot phénicien
par le mot grec mê/àS'a, en latin urbem compeftrcm.
Les mots dumathir ÔC dumthor, en hébreu, fignifient
un terrein uni ; telle étoit la fituation de cette première
ville d’Hannon, ôefans doute il prétendit l’exprimer
dans le nom qu’il lui donna. Le mot grec
îvpitnéfiov, fubftitué parle traducteur, dans la vue ,
T H Y
dit Bochart, d’adoucir le phénicien, trop rude apparemment
pour des oreilles attiques , veut dire un va-
fe à brûler de l’encens. Ramufio ôc Mariana prétendent
que le nom moderne eft A^amor, fituée en Lybie
, environ à deux journées de navigation au-delà
de Gibraltar. (D . J .)
THYMIQUE, adj. en Anatomie, fe dit desarteres
ôc des veines qui fe diftribuent au thymus. Voyez
Th ym u s .
THYMNIAS, ( Géog, anc. ) golfe de l’Afie mineure
, dans la Doride, félon Pline , l. III. c.xxviij.
ôc Pomponius Mêla , 1. 1. c. iG. (D. J.)
THYMO, f. m. (JHfl. nat. Iclhiolog.) poiflon qui
fe pêche dans le Thefin , fleuve d’Italie , ôc auquel
on a donné le nom de thymo, parce qu’il fent le thim.
Il devient long d’une coudée ; il a la tête petite à proportion
du corps ; le ventre eft un peu pendant à fa
partie antérieure , le corps a une couleur b leue, ôc
la tête eft de diverfes couleurs : ce poiffon a deux nageoires
aux ouies, deux à la partie antérieure du
ventre, une au-deffous de l’anus, ôc deux fur le dos :
la première des nageoires du dos eft beaucoup plus
grande que l’autre, Ôc de couleur rouge avec des taches
noires : la nageoire de la queue eft fourchue.
Rondelet, kijl. des poiffons de rivière , ch. x. Voyez
Poisson.
THYMOXALME , (Mat. méd. anc.) Sùfj.c%a\/j.» ;
préparation de vinaigré, de thym, de fel, ôc de quelques
autres ingrédiens. On ordonnoit le thymoxalme
extérieurement dans la goutte & les enflures , ôc on
le^prefcrivoit intérieurement dans les maux d’efto-
mac , à la dofe d’environ un quart de pinte, dans de,
l’eau.chaude : il opéroit comme purgatif, ôc voici
fa préparation. On prenoitdeüx onces de thym pilé ,
autant de fe l, un peu de farine, de rhue, Ôc de pôti-
liot : on mettoit le tout dans un pot,enfuite on ver-
foit defliis trois pintes d’eau , ôc quatorze onces de
vinaigre : on couvroit bien le pot d’un gros drap , ôc
on l’expofoit pendant quelque tems à la chaleur du
foleil. Diofcoride, l .V . c .x x jv . (D . J . )
- THYMUS, f. m. en Anatomie, eft une glande con-
globée, fituée à la partie fupérieure du thorax, fous
les clavicules , à l’endroit où la veine-cave Ôc l’aorte
fe partagent, ôc forment les branches qu’on appelle
fouclaviere. Voye^ GLANDE.
Le thymus eft cette partie qui dans la poitrine du
Veau fe nomme ris de veau. Elle eft groffe dans les en-
fans ; mais à mefure qu’ils croiffent, elle diminue.
Ses arteres ôc fes veines, font des branches des carotides
ôc des jugulaires. Ses nerfs viennent de la huitième
paire; ôc fes vaifleaux lymphatiques fe rendent
dans le canal thorachique.
Le favant do&eur Tyfon prétend que l’ufage du
thymus eft de fervir de décharge au chyle qui eft dans
le conduit thorachique du foetus, dont l’eftomac
étant toujours plein de la liqueur dans laquelle il nage
, tient néceffairement le conduit thorachique di-
ftendti par le chyle ; d’autant que le fang que le foetus
reçoit de la mere, remplit les veines, ôc empêche le
chyle d’entrer librement dans la veine fouclaviere.
Voye^ Foetus,
M. Chefelden obferve que le thymus eft fort petit
dans les hommes, & que les glandes thyroïdes font
très-groffes à-proportion. Mais dans les animaux
qu’il a examinés, il a trouvé juftement le contraire;
ce qui l’a porté à croire que le thymus ôc les glandes
thyroïdes ont les mêmes vaifleaux lymphatiques,
ôc que le premier, on les dernieres venant à augmenter
à-proportion autant que feroient tous deux
enfemble, cela produit le même effet que fi tous
deux augmentoient réellement; & que la raifon pour
laquelle le thymus groflït plutôt que les glandes thyroïdes
dans les brutes, c’eft que la forme du thorax
dans ceux-ci laiffe un efpace convenable pour loger
T H Y
cette glande ; qu’au Contraire dans les hommes, la
raifon pour laquelle les glandes thyroïdes augmentent
fi fort, c’eft: que l’fendroit du thorax où eft placé le thy*
mus, n’eft pas affez étendu pour loger une groffe
glande.
THYNÉE, f. m. (Littéral.') thyneum, eh grée ôw*
l'îWyfacrifice que les pécheurs grecs faifoient à Neptune
, auquel ils immoloient un thon, afin de fe rendre
ce dieu favorable, & de faire une bonne pêche.
( D . J . ) . " ■
THŸNIAS t (Géog. anc.) ou THYNHIAS, nom
i°. d’un promontoire de Thrace, entre Apollonie ôc
les îles Cyanées. Niger dit qu’on l’appelle aujourd’hui
S agora.
z°. Ile du Pont-Euxin, fur la côte de la Bithynie*
Pline, Strabon ôc Pomponius Mêla, connoiflènt tous
cette île.
THYNNÉES , f. f. pl. (Antiq. grecq.) 6om* J c’étoient
des fêtes où les pécheurs facrifioient des thons
à Neptune ; un thon fe dit en grec flù^oç. (D. J.)
TH YO N É , (Mytholog.) c’eft, félon Ovide, le
nom fous lequel Sémélé tut mife par Jupiter au rang
des déeffes, après que fon fils l’eut retirée des enfers;
d’où vient que Bacchus eft auflï furnommé
Thyoneus. j
THYONÉEN, (Littérat.) thyoneus ; c’eft à-dire
furieux, du grec fluci» , fureur. Ce nom fut donné à
Bacchus, à caufe des mouvemens de fureur dont les
Bacchantes étoient animées. (D. J.)
THYOS, (Antiq. grecq.) éuos; offrande qu’on fai-
foit aux dieux, de glands, d’herbes & de fruits, ôc
c’étoit là les feuls lacrifices qui fuffent d’ufage dans
les premiers tems. Voye^ Potter. Archceol. grec. 1 .1.
pag. 213.
THYRÉE, ( Géog. anc.) Thyrtea, i° . Ville de la
Phocide. Paufanias , 7. II. c. iv. dit que Phocus mena
une colonie à Thyrtea, dans le pays appelle depuis
Phocide; mais il faut lire ici Tithorea, comme Paufanias
lui-même l’écrit en d’autres endroits de fes ouvrage^.
Voyei T ithorea.
i °. Thyrtea, ville fituée entre la Laconie ôc le pays
d’Argos, félon Paufanias, l. VIII. c. iij. ôc Strabon,
7- VLU. pag. 3 76 . Cette ville appartenoit aux Lacé-
.démoniens-, mais ils l’àVoient donnée aux Eginetes,
qui avoient été chaffés de leur pays.
30. Thyrtea, île fur la côte du Péloponnèfe, dans
le golfe Thyréatique, félon toute apparence. (D . J.)
THYRÉENS, (Géog. anc.) Tkyreei; peuples d’Italie
dans la Japygie. Strabon, l. VI. pag. 0.8x. les place
entre Tarènte ôc Brindes, dans les terres au milieu
de l’ifthme.
TH YR ID E S , ( Géog. anc.) c’eft-à-dire les fenêtres.
Paufanias, l. III. c. xxv. donne ce nom aufom-
met du Ténare, qui étoit-à trente ftades du promontoire
Ttenarum, ôc auprès duquel on voyoit les ruines
de la ville Hippola. Pline, /. IV. c. xij. donne ce
même nom de Thy rides, à trois îles du golfe Afinæus,
des connues aujourd’hui , dit le P. Hardouin, fous le
nom commun de Vmético, à caufe du cap voifin appelle
Capo Venetico. Le nom de Thyrides fe trouve
dans Strabon, ÙVIII. pag,3 3 5 ,3 6 0 & 3Gx. mais il
ne dit point s il entend par là des îles,ou un cap ; on
lit feulement dans un endroit Thyrides, quod ejl in
Meffeniaco jinu prcecipitium fuclibus obnoxium, aTæ-
naro dijlans Jladiis 13 0. Cette diftance fi différente de
celle que marque Paufanias , pourroit faire croire
que le nom de Thyrides étoit commun à deux endroits
dei eJ uart' er du Péloponnèfe. (D . J.)
.RITES, (Tfi/?- nat.) on ne nous dit rien de
ce" ef KHIT;> Gnon qu’elle reflembloit au corail.
ara.) vilte de’ PAcarnanie.
R 1V/ ^ Etienne .Connue. (D. J.) v le og éo&g rarp he>, l’ont
; TBY&OAR ÏTHÉNQIDIEN, , eft le
T H Y |i t
IiOrtî à uhë paire de mufcles fitués au-fiefiotiS du car-*
tilage thyroïdien ; ils viennent de la partie moyennô
ôc pofterieure de ce cartilage , ôc fe terminent à la
partie anterieure des cartilages aryténoïdes. Voyet
A ritenoide. j x
THYRO - ÉPIGLOTIQÜES, en Anatomie nord
de deux mufcles de l’épiglotte, qui fe croifent aved
les mufcles thyro-arythénoïdiens, ôc s’attachent à là
tace latérale interne du cartilage thyroïde., ÔC latéralement
à l epiglotei
TH YR O -H Y ° IDIEN, en Anatomie, nord d’und
paire de mufcles du larynx. Voyer Hy o - th yroïdien.
THYROÏDE, en Anatomie, cartilage le plus grand
de tous ceux du larynx; il eft fitué à la partie antéa
rieure. Voye[ La rynx .
Ce mot vient du grec Ovpioç, bouclier, parce qu’il
rellemble à un bouclier.
Il eft attache par 1 extrémité de fes grandes cornes
avec 1 extrémité de celles de l’os hyoïde, au moyen
d un ligament, ôc avec le cartilage cricoïde; Voyez
C ricoïde. *•
Il y a quatre glandes affez groffes > qui fervent à
humecter le larynx, deux fupérieurement, ôc deux
intérieurement. Les deux dernieres font âppellés
thyroïdes, ÔC font fituées à côté du larynx, près du
cartilage cricoïde ou annulaire, ôc du premier anneau
de la trachee-artere , une de chaque coté.
Elles ont la figure de petites poires, ôc une couleur
un peu plus rougeâtre, une fubftance plus ferme
, plus vilqueufe Ôc plus reffemblante à la chai?
des mufcles que les autres glandes.
Leurs nerfs viennent des recurrens, ôc leurs arteres
des carotides ; leurs veines fe déchargent dans
les jugulaires, ôc leurs vaifleaux lymphatiques dans
le canal thorachique.
Lulage des glandes thyroïdes eft de fépater line
humeur vifqueufe qui fert à humefter ôc lubrifier le.
larynx, à faciliter le mouvement dé fes cartilages*
à tempérer l’acrimonie de là falive, ôc à rendre là
voix plus douce.
THYROÏDIENNE , glande, (Anat. ) c’eft une
groffe maffe glanduleufe , blanchâtre, qui couvre
antérieurement la- convexité du larynx. Elle paroît
d abord comme formée de glandes , ou portions ob-
longues unies enfemble par leurs extrémités inférieures
au-deffous du cartilage Cricoïde , de forte qu’-
élles repréfentent affez groflierement une figure fe-
milunaire, ou une efpece de çroiflànt dont les cornes
font en haut, ôc le milieu en bas. Elle eft médio*
crement épaiffe, ôc elle eft latéralement courbée *
comme le cartilage thyroïde dont elle a reçu le nom.
Les deux portions latérales font appliquées fur les
mufcles thyro-hïodiens ou hyo-thyroïdiens, ôc la
partie moyenne ou inférieure embraffe les mufcles
crico-hyoïdiens. Les mufcles thyropharyngiens infé*
rieurs jettent des fibres charnues fur cette glande.
Ces memes mufcles communiquent de part ôc d’autres
par quelques fibres charnues avec: les mufcles
ftorno-thyroïdiens Ôc avec les hyo-thyrpidi:ns.
Elle paroît de la même efpece que les premières
glandes falivaires ; mais elle eft plus ferme. On a cru
en avoir trouve le conduit de décharge; mais c’étoit
un vaiffeau fanguin qui en avoit impofé. Il s’y ren-,
contre quelquefois une traînée , comme une efpece
de corde glanduleufe, qui va devant le cartilage thyroïde
, ôc difparoît devant la bafe de:l’os hyoïde.
Cette corde glanduleufe part du milieu de la bafe
commune des portions latérales, ôc va fe perdre
entre les mufcles fterno-hyoïdiens, derrière la bafe
de l ’os hyoïde, entre la bafe de cet os & là bafe de
l’epiglotte, par lequel elle eft attachée à la bafe de la
langue. (D . J .)
THYRO-iPALATIN, en Afiatomie, nom d’un muf