Phe'ræ. Paüfanias, Mejjï'n, c. x x x j. dit que Thuria
étoit dans les terres, .à quatre-vingt ftadës de Pheræ,
qui étoit à Six ftâdes de la itier. 11 ajoute que Thuria
étoit d’abord bâtie fur une montagne, & qu enluite
On bâtit dans là plaine, fartsabandonner néanmoins le
haut de îa montagne. Le nom dés habitans étoit Thu-
natte. Augufte pique contre les Meffemerts, qui
avoient pris le parti dé Marc-Antoine, donna la ville
de Thuria aux Lacédémoniens. Il y en a qui prétendent
que cette ville eft 1’Antheia d Hofrieté.
• zà.île dé la mer Egée. PlutatqUé, de ixfalio, pag.
<jôi. qui la dit voifirïè dé l’îlë dé Naxôs, ajoute qu -
btlfe fut la demeuré cl’Oriôn.
î ° . fbhtàinè d’Itâiiè, dans la grande Grèce , au
Vbiîinage de là ville de Sybaris, félon DïOdore dé
'Siciîè, /. X I I . c. x . Elle donna le nbm à la ville de
Thurium, qui Fut bâtie dans Cet endroit. Le nom mo-
dëfrté d'é cétte fontaine eft Aquà che Fù'ella* felort
Léarîdër. (D . / .) ^
THURIBULUM, f. m. (Littéral.) rtom que don-
hOiërtt les Romai'ns âu vâiftèâü dàhs lequel on brfiloit
l’encens pour les Sacrifices. ^ 5
TliÜRIFÈRÀIRË, {. ni. ternie iccUJi&ftiqils . c eft
lè ttbrfi qu’on donné à Un âcholyte Ou Clerc, qui dans
lés cèrëhipnies de l’Eglife porté l’ënCertfôîr ou la na-
Vëftê.fï^./ .) . .
TÜ Ük iN GE , (Géog. mod.) en lâtm Thuringia,
province d’Allemagne, dans le cèfclé de la haute
Saxe- avec titre de landgraviat. Elle èft bornee âu
nord par lés duchés dè Brunfwig & par la principauté
d’Anhalt; à I’oriertt par la M ifniè, dont elle éft Séparée
par la Sala ; au midi par laFrancohie ; & a 1 occident
par la H elfe. Cétte province à tr ent e - deux
îieues de longueur, & prefquê autant de largeur.
èllé abonde en forêts, 8c eft fertiliféé f our les grains
par les rivières qui l’àrrbfënt. t
La Thùringe eft en partie l’ancién pays dès Lattes,
qui devint- après la décadence de rempiré^romain,
lû t royaume puiflant , d’où ilfortit dés armées nt>m-
brèufes, 8c compofées de troupés aguèrriê^ Aujourd’hui
ce pays renferme plufieurs états, pduëaes par
l’élefteitr dè Mayence, les ducs de Saxe , 8c difterèns
comtes. Erford, capitale de toute là Thùringe, appartient
à l’éleûeur de Màyencé. Les deux villes
impériales de la Thùringe font Muhlhaufen 8c Nort-
haufen : ce qu’on nomme la Tkuringe-Ballay, répond
au mot françois baltival > 8c confifte en un auemblage
de cômmànderies, qui appartiennent aux chevaliers
de f ordre TheutoniqUe. Si quelqu’un eft curieux de
cônnoître l’hiftoire de tous les anciens monafterés
de la Thùringe, il peut confulter l’ouvragé intitule,
Thuïingia faefa^Francof. 173 7 , in-fol. (D . J.)
THURINGIENS, LES, (Géog.) Tkuringi , Tho-
ringi, & Doringi, peuples de la Germanie, célébrés
depuis la décadence de l’empire romain. Végétais,
Mulomedic. liv. IV. ch. vj. qui écrivoit vers la fin du
quatrième fieclè , eft le premier qui fafle mention
des Thuringiens ÿ en difant que leurs chevaux relif-
toient aifément à la fatigue. Jornandès, Procope,
Çafliodore, & Grégoire de Tours, connoiffent aufïi
les thuringiens, 8c l’on peut conclure, quepuifqüe
lès aiiteurs qui ont écrit aVaht le quatrième fiecle,
n’ en parlent en aucune façon, il faut que ces peuplés
n’aiènt pris naiffance, ou du-moins n’aient commencé
à fe rendre fameux que dans ce fiecle - là.
On doit fè contenter de regarder comme la première
demeuré des Thuringiens, celle que les auteurs
dont nous venons de parler leur donnent ; car ils ont
habité auparavant quèiqu’autre pays , mais perfonne
ne petit nous infimité là-deffus. On voit que ces Thu-
ringiens habitèrent le pays des Chérufques, après que
le.nom de ceux-c i ne fut plus connu : outre cela,
une partie du pays des Hermandures paroît avoir
été renfermée dans la Thùringe* qui s’étendit nonfeulement
en-dèçà, mais encore âu-delà de la Sala :
enfin on trouvé què là meilleure partie du pays de à
Cartes fervit à former la Thùringe, qui, lorfqu’ellé
fut dèvènuè un rôyàùme, s’ëtèrtdoit du nord âù
midi, depuis l’Aller jufqu’au Meyn ; la Multa la bôr-
noit à l’orient, 8c la Fulae 8c l’Aaraha à T'occident.
Vers la fin du cinquième fieclè, ç t au cômmencë-
ment du fixiemê, là Thùringe avôit Un roi, & on à
les nômsdes princes q u iy régnèrent. Ôiéü des auteurs
néanmoins font difficulté de leur dônner lé titre
dé roi ; mais Spërtër hé balancé pt>int a lés récoh-
nbîtré pour tels. <* Le rbyaumé de Thùringe, dit - I l ,
» étoit cbmmè cëlui dès MarcomahS & comme celui
>*> dès Francs, quoiqu’il ne leur fut pas comparable
» pour l’étendué ». LèS Thuringiens firentparler d’éUx
fous leurs rois ; & à la faveur dès troubles dont là
Gérffiànie étoit agitée, ils eurent occafion d'éterîdrê
teuts frontières ; mais ayant voulu attaquer ies
Francs, âpres que ceux-ci eurent établi leur domination
dans la G aulé, ils furent battus, perdirent ùnë
grande partie de leur p ays, & devinrent tributaires.
Dans la fuite, la jaloüfié de deux frères ébranla cèttë
monarchie, & là fit dèvehir la proie dés Franck 6c
dés Saxons * qui profitèrent de cès troubles. Toj'ti
fon état modernè au mot T hurînge. (D . J. )
THUR1UM y ( Géog. anc.) i° . ville d’Italie, dans
la grande Grece , fur lè golfe de Tarertte. Pline, liv.
III. ch. x). dit qu’èllè étoit bâtiè entre le fleuve Crâ-
this & le fléuve Sypâris, où avoit été autrefois là
viltë de Sybaris ; mais il fe trompe, c’étoit dans fon
voifinagë.
Les habitans de CrotOne ayant détruit Sybaris,
les Athéniens & quelques autres grecs la rebâtirent
dans un lieu voifin, & l’appellérent Thuri oti Thü-
riüm, du nom d’une fontaine qui fe trouvoit auprès.
La. proximité de l’ancienne Sÿbaris&de la nouvelle
Ville, a été caitfe que quelques auteurs lés ont prifes
pour la même placé. Outre Pline, Etienne le géographe
dit; Thurii urbs Italiaiy prius SybâriS dicta.
Titè-Livê, liv. X X X IV . ch. xliij. nous apprend qtib
les Romains y envoyèrent dans la fiiitè üne colohië,
& lui donheréht ie nom de Copia : cependant l’ancien
nbm parbît avoir prévalu ; car plufieurs fieclés
après, Ptolômée & les itinéraires l’appellent Thu-
riutn. Tife-Livé , l. X . c. ij. qui écrit Thuria, nomme
le territoire de céttè ville * Thurinùs ager * & le golfe
fur lequel elle étoit bâtie eft appellé Thurinus jînus
par Ovide * liv. X V . v. 5z. & Diodore de Sicile /#.
XII. çh.xt. _ _ ■ .
Ort voit encore aujourd’hui quelques veftiges de
cette ancienne ville près de la mer, dans le royaume
de Naples ; on nomme cet endroit Torre-del-Cupo>
& quelques cartes difent, Syhari-roinata ; il y refte
un aqueduc, qui pouvoit fervir à conduire les eaux
de la fontaine Thuria à ia ville. Au - deflùs de ces
ruines on trouve un canton appellé Torrana, niot
peut-être corrompu de Thurinà; mais il importe de
connoître plus à fond l’hiftoirè de Thurium & des
Thuriens, dontCharondas fut le légiflateür : la voici
cette hiftbirè. ,
Quelque tems après l’éntiere deftru£Hon dé Sybaris
pair lés Crotoniâtes, Lamport & Xënocrifé fondèrent
, à quelque diftance dè l’ànciënnè Sybaris, la
ville de Thiirium. Diodore de Sicilé en parle à-peu-
près en tes termes, /. A7Z. LesSÿBaritès qui avoient
été chaffés de la ville qu’ils voiiloient rétablir, èi'i-
voyerent des ambafladèurs à Lacédémone & à Athènes
, afin de demander les fecours dont ils avoient
bèfoin pour retourner ën lëur pays, 6c offrirent dès
habitations à cëux qui voudroient lés ÿ fiiivre. Les
Lacédémoniens n’eurent aucun égard à cette demande
; mais les Athéniens armèrent dix vaiffeaux fous
la conduite dé Lampon 6c dé Xénocritë. On fit én-
core publier l’offre des terres dans tout le Pélopon"
nèfe, ce qui attifa beaucoup de monde : mais le plus
«rand nombre étoit des Achéens 6c des Trézéniens-,
entraînés à cétte migration pâr les promeffes d’un
oracle , qui avoit ordonné de .pofer les fondemens
de leur ville dans le lieu où ils trouveroient autant
d’eau qu’il en fandroit pour leur iifage, 6c où la terre
•leur aflùrèroit du blé fans mefure. .
Cette flotte pafla en Italie , aborda auprès du ter-
îrèin où étoit Sybaris, 6c découvrit le lieu que.l’oracle
fembloit avoir indiqué. Non loin de l’ancienne
Sybaris fe trouva la fontaine Thuria, dont les eaux
croient conduites dans des tuyaux de cuir. Perfua-
dés que c’étoit à cet endroit que le dieu lès adref*
fo i t , ils formèrent l’enceinte d’une ville * 6c du nom
de là fontaine, ils l’appellerent Turium. Elle fut partagée
dans fe longueur en quatre quartiers ; l’un fut
appellé le quartier d'Hercule > le fécond celui de Vê~
nus-; le troifieme celui d'Olympie; 6c le quatrième
celui de Bacchus. Dans fe largeur elle fut encore coupée
en trois quartiers ; l’un fut appelle le quartier des
Héros ; le fécond celui de Thurium -, & le troifieme
Tkurinmi. Toute cette enceinte fe remplit de maifons
bien bâties , bien diftribuées, 6c qui formèrent un
corps de ville commode 6c agréable.
Il n’étoit guere pofliblê. qu’un peuple eompofé de
^nations fi différentes fe maintînt long-tems en- repos-.
Les Sybarites * Comme anciens propriétaires du ter-
ïein qui avoit été diftribué aux citoyens qu’ils avoient
affociés, s’attribuèrent les premières places dans le
gouvernement, 6c ne laifferent que les emplois fubàl-
ternes aux autres. Ils donnèrent à leurs femmes les
premières places dans les cérémonies publiques de
îa religion. Ils prirent pour eux les terres que le voisinage
de la v ille rendoit plus aifées à exploiter : toutes
ces diftin&ions irritèrent ceux qui crurent avoir
Sujet de fe plaindre d’être maltraités. Comme ils
létoient en plus grand nombre 6c plus aguerris, ils en
vinrent à une fédition ouverte , 6c chafferent ou
maffacrerent prefqüe tout ce qui reftoit des anciens
Sybarites.
\ Mais une pareille expédition dépeuplant le pays *
laiffoit beaucoup de terres d’un bon rapport à distribuer.
Ils firent venir de la Grece de nouveaux habitans,
à qui ils donnèrent, par la-voie du fo r t , des
maifons dans la ville * 6c des terres à mettre en valeur
à la campagne-. Cette ville deyint riche 6c puif-
fante* fit alliance avèc Içs Crotoniâtes ; 6c s’étant formé,
un gouvernement démocratique* elle diftribua
fes habitans en dix tribus, dont les trois venues du
Téioponnèfe furent appellées VArcadienne, YAchèen-
ne, 6c VEléotique. Les trois compofées des peuples
Venus de plus loin furent appellées la Béotique, l'Am*
phiclyonique, 6c la Doritfine : les quatre autres furent
V Ionienne, Y Athénienne , Y Eubéenne, 6c YInfulaire.
Ce fege arrangement fut fuivi du choix d’un homme
admirable, de Charondas leur illufire compatriote
, pour former un corps de lois qui puffent fer-
vir à entretenir ie bon ordre dans une ville composée
d’efprits 6c de moeurs fi différens. Il y travailla fi
Utilement, 6c fit un triage de toutes les lois qu’il crut
Jes plus fages 8c les plus néceffaires, d’entre celles
qui étoient en vigueur parmi les nations policées ;
il y en ajouta quelques-unes que nous allons rapporter
après Diodore de Sicile.
v II déclara incapables d’avoir part à l’adminifira-
tion des affaires publiques , ceux qui après avoir eil
<les enfans d’une première femme, pafleroient après
la mort à de fécondés noces* fi les enfans étoient
Vivans. Pouvoit-pn, a jo u te - t - i l, attendre que des
hommes qui prenoient un parti fi peu avantageux
pour leurs enfans, fùffent en état de donner de fages
confeils pour la conduite de leur patrie ; 6c s’ils
avoient eu lieu d’etre fatisfaits d’un premier mariage*
He devoit-il pas leur fuffire, fans être fi téméraires,
que de s’eXpofer aux hafards d’un fécond engagement?
Il condamna les Calomniateurs atteints 8c convaincus
à n’ofer paroître en public qu’avec une couronne
de bruiere , qui-préfe.ntoit à tous ceux qui les
rencontroient, la noirceur de lëur crime. Plufieurs
ne purent furvivre à cette infamie , 6c fe donnèrent
la mort ; 6c ceux qui avoient fondé leur fortune fur
cçrt.c detefiable manoeuvre* fe retirèrent d’une fo-
ciete ou la feverité des lois les oblrgeoit d’aller por-
• ter ailleurs cette maladie contagicufe, qui n’a que
trop infeélé le monde dans tous les teins,
| Charondas avoit auffi fenti de quelle importartcè
il etoit de prendre des.mefures pour empêcher que
les vicieux ne côrrompiffent les bonnes moeurs pat
1 attrait de la volupté. Il doonâ aôion contre eux à
ceux qui étoient intéreffés à prévenir la corruption
de leurs enfans ou de leurs parens ; 6c l’amende étoit
fi fçrte 6c fi féverement exigible* que tous crai-
gnoient de l’encourir.
Mais pour attaquer ce mal dans fon principe* iî
penfa férieufement aux avantages d’une bonne éducation,
6c ne laiflà à perfonne, de quelque état qu’il
fut , le prétexe de ia négliger. Il établit des écoles
publiques, dont les maîtres étoient entretenus ailx
dépens de l’état. Là fe formoit la jéunèffe à la vértu^
& de-là naiffoit l’efpérance d’une république bien
policée.
Par une autre, loi-, Charondas donnoit l’adminiftrâ-
tion des biens des orphelins aux parens paternels *
& la garde de la perfonne du pupille aux parens du.
côté de la mere. Les premiers qui étoient appellés à
l’héritage* au cas du décès du mineur* feifoient*
pour leur propre intérêt * valoir fon bien ; 8c par la
vigilance des parens maternels* ils ne pou voient*
fans expofer leur vie 8c leur honneur , fuivre les
mouvemens de la' Cupidité.
Les autres législateurs orddnnoient là peine de
mort contre ceux qui refufoient de fervir à îa guêtr
e , ou qui défertoient Charondas ordonna qu’ils
refteroient trois jours expofés dans la place publique
en habit de femme., perfuadé qué cette ignominie
rendroit les exemples fort rares , 6c que ceux qui
furvivroient à cette infamie , n’oferoient pas dans les
befoins de l’état s’y expofer une féconde fois , 6c la-
veroient cette première tache dans les reffoürces qui
léur pourroit fournir une bravoure de commande.
La lageffe de ces lois maintint les Thuriens eii
honneur,6c foutint leur république dans la iTplendeur*
Le légiflateür ne crut pas cependant qu’elles ne duf-
fent fouffrir aucun changement. Certaines circonstances
que la prudence humaine ne feuroit prévoir *
y peuvent déterminer. Mais pour aller au-devant
des alterations que l’âmour de la nouveauté pourroit
y introduire , il ordonna que ceux qui auroient à fe
plaindre de quelque lo i, 6c qui voudroient en demander
la réforme oit l’abrogation , feroient obligés
de faire leur représentation en préfenee de tout le
peuple * la corde au c ou , 6c ayant à leur côté l ’exécuteur
de la juftice prêt à les punir, fi l’affemblée dé-
elaroit leur prétention irtjufte.
. Cette précaution fit que fes lois furent long-tems
fans atteinte,6c au rapport deDiodore de Sicile,il n’y
a jamais^ été dérogé que trois fois. Un borgne eut
l’oeil qui lui reftoit crevé. La loi qui décernoit la
peine d’peil pour oe il, ne privoit pas de la lumieré
Celui qui avoit fait le coup. L’aveugle porta fa plainte
devant le peuple , qtti fubftitua une interprétation
pour un cas pareil qui arriyeroit, & le renvoya.
Le divorce étoit permis au mari 6c à la femme.'
Un vieillard abandonné de la Sienne qui étoit jeune *
fe plaignit de la liberté que celui qui fe féparoit avoit
d’époufer qui il lui plairoit ; il propofa pour ôter
toute idée de libertinage, de ne permettre au deman».