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-qu’on fait fqr la jcqqchg de mortier pour retenir l’en*
riuit du Rue. (D . J.)
TRU L LO T TE , f. f. terme de Pèche ; forte de chau-
•riiere ou -d’engin ayec lequel on prend du poiffon ; les 1
pêcheurs qui fe. fervent de cet infiniment font la pêche
de la même maniéré que les pêcheurs de l’ami-
xauté de Caux la. font avec leurs petites chaudières;
mais leurs trullotttsi ont différemment conftruites ; ce
font deux petits bâtons de 18 à 20 pouces de long ,
pafies au-t-ravers d’un morceau de bois quarré, fur 2
.pouces de large 6c un pié dè haut ; le petit fac de ret
qui forme cet infiniment eft amarré aux bouts de la
petite croifiere; on met des appâts.dans le fond pour
y attirer les chevrettes, avec une pierre qui y eft
-amarrée, pour faire caler la trulloue, que l’on relev
é de tems-en-tems au moyen d’une corde d’une braffe
environ, frappée fur le bout du morceau de bois
au-travers diiqùel paffe la croifée ; le bout de la cor- ;j
■ de qui y eft amarrée eft foutenue à fleur d’eau par
tine petite bouée de liege,par laquelle,.au moyen
■ d’une petite fourche,.on réleve la tridlotte de tems-
cn-tem.s; cet infiniment reffemble affez à une efpece
de croc où l’on pend la viande pour la conferver au
irais , les pêcheurs font cette, petite pêche à pié à la
baffe-eau, ri’àyant aucun bateau.
TRULLUM ; f. m. (Hifl. eccléflaflique) mot barbare
qui fignifie dôme ; on s’en fert principalement
dans cette phràfe ufitée parmi les théologiens , U
concile in trullo. -
Qn donne proprement ce nom, non pas au fixie-
me concile général affemblé à Conftantinople en
680, quoiqu’il fût tenu dans le trullum ou dqme du
palais des empereurs , mais au concile tenu en 691
dans lé même lieu dont ce concile a retenu le nom,
■ on l’appelle aufïi concilium quini-fextum , parce qu’il
eft une fuite des cinquième 8c fmerné conciles généraux
, Voye{ Qu INI-S EXT A.
Le trullum , ou comme l’appelle M. Fleury, le
trullus, étoit proprement un vafte fallon oii fe tenoit
ordinairement le confeil d’état des empereurs de
Conftantinople. On peut juger de fon étendue par
le nombre des évêques' qui affifterent aux conciles,
qui y affifterent au premier ; il s’y trouva l’empe-
rèur en perfonne 6c plus de 160 évêques ; au fécond
on comptoît 2 11 évêques.
Qn croit que ce nom trullus ou trullum vient du
latin irulla., coupole, 8c qu’on avoit appellé ainfi la
falle en queftion , parce qu’elle étoit voûtée en coupole.
Voye^ C o upole.
TRUMEAU ou TREMEAU, f. m. ( Archit. ) partie
du mur de face entre deux croifées, qui porte le
fond des fommiers des plate-bandes. Les moindres
trumeaux font érigés d’une feule pierre à chaque afîife.
<.»■ >■ ) . . . . . . . .
T rumeau , terme de Miroitier ; il fe dit des glaces
qui fe placent dans l’entre-deux des croifées que les
architeftèscomment trumeaux, d’où ces miroirs ont
pris leur nom.
TR U S , (Glojfaire françois.) trus ou trait veut dire
en françois impôt, tribut. Selon M. deBoulainvilliers,
Charles le Chauve mit un impôt fous ce nom, par
lequel chaque maifon devoit payer une certaine fom-
tne , lorfqu’on apprenoit la nouvelle de quelque def-
cente des Normands. De çe mot trus, dit Paquier,
vint celui de truander, polir dire gourmander 8c fouler
; parce que ceux qui font deftinés à exiger les tributs,
font ordinairement gens fâcheux, qui ont peu
rie pitié des pauvres , fur lefquels ils exercent les
thandemens du roi. Il y a quelque apparence qu’on
donna le nom de truandent aux rues où les bureaux
de ces fermiers & receveurs étoient établis. iD-J■) I I TRUSION, f. f. (Medec.) c’eft ainfi qu’on nomme
le mouvement du fang du coeur au corps par les
T R U
artères; & fon retour du corps ait coeur par les
veinés s’appelle mouvement progrejjif 8c circulaire.
T R U S Q U IN , f, m. ( outil d’Arquebufier. )■ Ce
tmfquin eft une targette dé bois longue d’un pié 6c
large & épaiffe d’un pouce, qui eft percée à deux
pouces du haut d’un petit trou quarte, dans lequel
paffe en croix une petite targette de fer du calibre du
trou ; cette targette eft un peu recourbée d’un bout
8c un peu aiguë; cet outil fert aux. Arquebufiers pour
marquer des raies droites fur des bois de fùfil & des
plaques de fer.
T rusquin , eft un infiniment ou outil dont fe
fervent les Charpentiers à mettre les bois d’épaiffeur.
Voye{ PI. du Menuijitr, & larticle MENUISERIE.
T ru squ in d’a ssemblage, f. m. ( Menuiferie.)
outil dont les Menuifiers fe fervent pour marquer
l’épaiffeur des tenons 8c la largeur dés mortaifes qu’ils
veulent faire pour affembler leurs bois , afin que les
unes répondent aux autres. Cet outil eft de bois com-
pofé de deux pièces ; l’une eft une efpece de réglé
d’un pouce d’équarriffage & de dix ou douze de longueur
, qu’on appelle la tige ; l’autre eft une très-petite
planche ou morceau de bois plat, peu épais, .
d’environ quatre pouces en quarre, à - travers lequel
paffe la réglé , enforte néanmoins qu’on puiffe
l’avancer ou le reculer à volonté ; c’eft fur la tige
qu’eft la pointe à tracer. On appelle trufquin a longue
pointe un trufquin qui n’a qu’une pointe, mais très-
longue ; il fert à courroyer du bois ,6 c à pouvoir atteindre
dans les fentes ou flâches que le bois peut
avoir. (D . J . )
TRUSTÉE, f. f. ( Mefurt de continence. ) on s’en
fert en quelques lieux de Bretagne, particulièrement
dans toute l’étendue de la prévôté de Nantes, pour
le commerce des fels qui s’y vendent ordinairement
[au cent des trujlées. Vingt-cinq trujiées font environ
unmùid , mefure nantoife. Savary, (D . J .)
TRUTE o m T R U T T E , voye{ T r u it e .
TRUTINA HERMETIS, {Divin.) term e familier
aux aftrologues, & qui fignifie Une méthode artifi-
cielle d’examiner 6c de reérifier la nativité ou l’ho-
rofeope pris du moment de la naiffance d’une perfonne
en remontant au moment de fa conception ,
6c déterminant quel étoit alors l’état des cieux. On
fent que par-là ces impofteurs o n t voulu fe ménager
une reffource , mais auffi fautive que leu r première
méthode. Voyt{ Horoscope.
TRUTULENSIS PORTU S, ( Géog. anc. ) port
de la Grande-Bretagne. Tacite en fait mention dans
la vie d’Agricola. Comme on ne fait point la fitua-
tion de ce port, ü y a des auteurs qui veulent au lieu
deTrutulenJîs, lire Rhutupenfis., 6C ils prétendent que
c’eft Richborough dans la province de Kent. ( D .J . )
TRU X ILLO, (Géog. mod.) ville d’E fpagne, dans
l’Eftramadoure, dans les montagnes , à dix lieues de
Mérida, à 25 lieues au fud-oueft d eTolede, avec
une citadelle. Jean II. roi de Caftille a érigé Truxillo
en ville en 1431. Elle a fix paroiffes 6c plufieurs rao*
nafteres. Son terroir nourrit des brebis dont la laine
1 eft très- précieufe. Long. 12.38. latit. 3g. 10. (D .J .)
T ru x illo , ( Géogr. mod. ) ville de l’Amérique
méridionale, dans le Pérou, audience de Lima,proche
la mer du Sud, avec un pont qui en eft à deux
lieues , 6c où l’encrage n’eft pas bon. François Pizar-
ro fonda cette ville l’an 1553. Son terroir abonde en
figues, pommes, grenades, oranges 6c vignes. Long.
298. latit. mérid. y. 3 o. ( D. J. )
T r u x il l o , ( Géog. mod. ) ville de l’Amérique
feptentrionale, dans la nouvelle Efpagne, au gouvernement
d’Honduras , fur la côte du golphe du
même nom ; fon port eft au fond de la baie. Son terroir
eft fertile en fruits excellens, 6c en vins qu on
recueille deux fois l’année. Long, 292.. 16. latit. i5*
38. (D . J.)
J t r y c h n u s ,
TRYCHNUS, f. m. ( Hift. nat. Botan. anc. ) c’ eft
la même plante aue 1 efirychnus, nom du folanum
ou morelle. Les Grecs l’ont appellé <rrpJ%m , 6c les
Latins femblablement ont abandonné à leur exemple
le ff initial, comme ils ont fait dans plufieurs autres
mots ; c’eft ainfi qu’ils ont écrit milax pour jmi-
lax maragdus pour fmaragdus , 6cc.
Diofcoride voulant diftinguer le folanum qui rend
furieux , du folanum qui caufe l ’affoupiffement, 6c
qui font comme on fait, deux plantes vénéneufes,
appelle l’une trychnos^ 6c l’autreßrychnos ; mais c’eft-
là un mauvais jeu de mots inconnu même rians la langue
greque.
Théocrite parle auffi du trychnus , mais il entend
par ce mot une plante qui porte un fruit mangeable,
&une plante différente des deux folanum vénéneux;
car c’eft notre lycoperficon ou pomme d’amour,
que la plûpart des botaniftes ont effe&ivement placée,
jufqu’à Tournefort, entre les efpeces de folanum.
Théophrafiediftingue auffi trois efpeces de trychnus
, 6C dit que la troifieme donne un fruit bon à
manger. Aujourd’hui encore les juifs , les Italiens ,
les Efpagnols 6c les Portugais mangent tous la pomme
d’amour, ou le fruit du lycoperficon, 6c ils en
font grand cas en falade, avec du fel 6c du poivre.
Les derniers écrivains grecs ont abandonné le mot
ßrychnus ÔC trychnus, en leur fubftituant le terme
melintçarùon, qui eft peut-être emprunté de l’italien
melanqana. ( D . J .)
TRYM ou TR YM E , ( Géogr. mod. ) ville d’ Irlande
dans la province de Leinfter, au comté d’Eft-
Meath dont elle eft la capitale, à fix milles de la
Boyne. Elle a le droit de tenir marché public, 6c envoie
deux députés au parlement de Dublin. (D . J.)
TRYPHERA, f. f. en Pharmacie, eft un nom qui
a été donné à différens remedes, furtout du genre
narcotique. La grande tryphere eft compofée d’opium,
de canelle , de doux de girofles 6c de plufieurs autres
ingrédiens. On l’emploie pour fortifier l’efto-
mac, pour arrêter les cours de ventre, 6c pour certaines
maladies de la matrice. Ce mot eft formé du
grec Tpvçepeçj délicat, parce que ces lortes de remedes
agiffent doucement 6c agréablement, oq félon
d’autres, parce qu’ils procurent du repos à ceux qui
en ufent. •
La tryphere faracenique 6c la tryphere perfienne
ainfi nommées parce qu’elles furent premièrement
introduites, l’une parles Sarrafins, 6c l’autre par les
Perfans, font toutes deux de doux purgatifs.
T S
T SANGOU-MANGHITS, f. m. ( Hifl. rua. Bot.)
plante de l’îlé de Madagafcar, qui eft une efpece de
icolopendre ; fes feuilles font longues 6c étroites,
rangées de côté 6c d’autres; elles répandent une
odeur très-aromatique.
TSAPHARI, f. m. ( Mat. méd. des anc.) nom donné
par quelques-üns à la cadmie que Diofcoride appelle
placitis, c’eft-à-dire crouteufe, parce qu’elle forme
une efpece de croûte aux côtés des fourneaux.
Sérapions’eftbien trompé quand il a dit que la cadmie
étoit une production naturelle. (D . J .)
T SA R , (Hiß. de Ruße. ) ce mot lignifie roi dans
toute la bible en langue fclavone, 6c les étrangers
lui ont fubftitué le mot c\at, qui eft une corruption
de celui de tfar. Dans la bible fclavone traduite du
grec , il y a fept cens ans, lôngtems avant que les
ducs de Ruffie priffent le titre de t^ar, les. rois Pharaon,
Saiil, D avid , &c. font appellés t^ar; il n’y a
point dans cette langue de différence entre roi 6c empereur.
• Le premier qui prit le titre de tzar. futl^anAYa-
Tomc X V I .
fielewitz, aïeul de Ivan Bafi'lowitz, qui reprit le titre
qu’a voit porté fon grand-pere, fe qualifiant c[ar de
Calan, d’Aftracan 6c de Sibérie , comme auffi powt-
litel 6c famoderfehet^ de toutes les Ruffies. Le premier
de ces deux derniers mots fignifie imperator ou général
, 6c le dernier veut dire fouverain. Ces titres ont
été donnés à tous les fucceffeurs de Bafilowitz juf-
qu’en l’année 172 1 , que l’archevêque de Novogrod
perfuada au czar Pierre I. de changer le titre ruffien
de powelitel en latin, 6c de fe qualifier empereur ; ÔC
quoique toutes les puiffances lui euffent toujours
donné ce titre en langue ruffienne, il caufa dès le
moment qu’il fut latinifé, de grandes conteftations
en Europe ; mais le vainqueur de Charles XII. les fit
ceffer par fa puiffance. (D . J .)
TSCHAROS les , (Géog. mod.) peuples fauvages
de l’Amérique méridionale, au Paraguai. Les détails
que le p. Sepp jéfuite, donne de ce peuple dans les
lettres édifiantes, ne font pas affez vraiffemblables
pour y ajouter foi ; ce qu’il y a de fû r , c’éft que les
miffionaires n’ont encore rien opéré fur 1^ conver-
fion des Tfcharos, mais ils vivent avec eux fans les
troubler ni les perfécuter, 6c c’eft quelque chofe.
(D .J .)
TSE-KIN, f. m. ( Porcelaine de la Chine. ) efpece
de vernis qu’on mer à la Chine fur la porcelaine pour
lui donner une couleur de Cafie ou de feuilles mortes.
Pour faire ce vernis , on prend de la terre jaune
commune, on lui donne la même façon qu’au petunfe^
6c quand cette terre eft préparée, on n’en emploie
que la matière la plus déliée qu’on jette dans de l’eau,
dont on forme une efpece de colle auffi liquide que
le vernis ordinaire appelle péyéon, qui fe fait de quar-
, tiers de roches. Ces deux vernis, le tfe-kin 6c le
péyéon fe mêlent enfemble, 6c pour cela ils doivent
etre egalement liquides. On en fait l’épreuve en plongeant
le petunfe dans l’un 6c dans l’autre vernis. Si
chacun de ces vernis pénètre fon petunfe, on les juge
propres à s’incorporer enfemble.
On fait auffi entrer dans le tfekin du vernis ou de
l’huile de chaux 8c de cendres de fougères préparées,'
de la meme liquidité que le pé-yéon; mais on mêle
plus ou moins de ces deux vernis avec le tfekin, félon
que l’on veut que le tfekin foit plus clair ou plus
foncé : c’eft ce qu’on peut connoître par divers effais;
par exemple, on mêlera deux taffes de la liqueur tfekin
avec huit taffes du pé-yéon , puis fur quatre taf-
fes de cette mixtion de tfekin 6c de pé-yéon, on mettra
une taffe de vernis fait de chaux 6c de fougère.
Coutume d'AJîe. ( D. J. )
TSE SON G , f. m. ( Hifl. nat. Botan. exot. ) nom
chinois d’un arbre qui tient du cyprès 6c du genièvre.
Le tronc qui' a environ un pié 6c demi de circuit
, pouffe des branches qui fe partagent en une
; infinité d’autres, 6c forment un buitjon v erd, épais
6c touffu ; fes feuilles font longues, étroites, piquantes
, difpofées le long des rameaux par files , tantôt
au nombre de cinq, 6c tantôt au nombre de fix. Les
rameaux ,qui font couverts de ces feuilles longues ,
: fe trouvent principalement en-deffous 6c au-bas des
branches, tout le haut 6c le deffus n’étant que cy près.
L’écorce de cet arbre eft un peu raboteufe, d’un
gris-brun tirant fur le rouge en certains endroits ; le
bois eft d’un blanc rougeâtre, femblâble à celui de
] genièvre, ayant quelque chofe de réfineux ; fes feuilles
, outre l’odeur d’un cyprès , font d’un goût fort
amer mêlé de quelque âcreté.
Ses fruits font verds , ronds 6c un peu plus gros
que les baies de genièvre, d’un verd olivâtre 6c d’une
; odeur forte; ils font attachés aux branches par de
longs pédicules ; ils contiennent deux grains rouffâ-
tres en forme de petits coeurs t 6c durs comme les
grains de raifin. (D . J .)
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