3 5 8 T I T
étang ; ils viènnent à la furface de l’êau côuchés fur
îe cô té , comme s’ils étoient morts , enforje qu’ou
peut les prendre à la main ; mais on les fait bientôt
revenir en les changeant d’eau.
Le petit titimale à feuilles d’amandier, tithymalus
amigdaloïdes, angußi-folius, I. R. H. 86", a la racine
d’un rouge brun en-dehors, blanche en-dedans, ame-
r e , âcre. Elle pouffe plufieurs tiges à la hauteur d’environ
un demi-pié , quelquefois d’un pié, grêles ,
garnies de beaucoup de feuilles longuettes , étroites,
d’un verd de mer, d’un goût ftyptique, âcre 6c amer.
Ses fleurs naiffent aux fommets des tiges & des rameaux
comme en parafol, compofées chacune de
quatre feuilles jaunes couleur d’herbe. Quand cette
fleur eft paffée, il lui fuccede un fruit verdâtre, liffe,
divifé en trois loges , dans chacune defquelles fe
trouve une graine rouflâtre , boffue, applatie du côté
qu’elle touche aux cloifons des loges.
Les pharmacologiftes ont fait encore beaucoup
d ’efpeces de tiùmales dans la lifte des remedes; toutes
ces efpeces poffedent les mêmes propriétés médicinales.
On a principalement employé leurs femences
& leur racine pour l’ufage intérieur. Les femences
avalées entières & les racines féchées & mifes en
poudre font des purgatifs très-violens que les médecins
n’ordonnent prefque plus, même dans les hy-
dropifies oii le relâchement eft le plus évident & le
plus extrême. La poudre de racine de titimale n’eft
plus qu’un remede de charlatan, &c les feménees un
remede de payfan, qui ne réuflit même que chez les
plus vigoureux.
C ’eft principalement de l’ efpece de titimale appel-
lée épurge ou catapuce que les payfans prennent la fe-
ihence; & c’eft l’éfule principalement dont la racine
eft ufitée. C’eft un ancien ufage en pharmacie que
de faire fubir à cette racine ce qu’on appelle une préparation.
Cette préparation confifte à en prendre l’écorce
moyenne, à la faire macérer pendant vingt-
quatre heures dans du fort vinaigre, & à la faire fé-
cher enfuite. On fe propofe par cette opération de
corriger ou de châtrer la trop grande adhvité de ce
remede, & on y réuflit en effet, & même felo/i quelques
auteurs , jufqu’au point de la trop affoiblir. La
dofe de racine d’éfule préparée eft, félon les auteurs
de matière médicale , depuis un fcrupule jufqu’à un
gros en fubftance. Il eft très-vraiffemblable que la
racine d’éfule même préparée eft toujours un remede
infidèle & fufpeft.
Au refte la racine qu’on trouve dans les boutiques
fous le nom de racine d'éfule, n’eft pas toujours tirée
de l’une ou de l’autre efpece de titimale qui porte ce
nom, favoir de la grande ou de la petite élùle. Les
Apoticaires prennent indifféremment Regardent fous
ce nom la racine de plufieurs autres efpeces de titimale
, & ce n’eft pas là une infidélité blamable, puif-
que les meilleurs juges en cette matière affurent que
toutes ces plantes ont les mêmes vertus. Tournefort,
Geoffroi & le réda&eur du catalogue des remedes
Amples, qui eft à la tête de la pharmacopée de Paris,
font de ce fentiment. (f)
TITIMALOIDES , f. m. ( Hiß. nat. Bot. ) genre
de plante à fleur monopétale, qui a une efpece de
talon, & dont le piftil devient dans la fuite un fruit
femblable à celui du titimale. VoyezT it imale. Tour-
nefort, inß. rei herb. Voyez PLANTE.
T IT IA S , f. m. ( Mythol. ) un des héros de l’île de
Crete que l’on difoitfils de Jupiter. Le bonheur confiant
qu’il éprouva, le fit regarder comme un dieu, &
lui valut après fa mort les honneurs divins ; on crut
devoir l’invoquer pour obtenir une heureufe vie ;
mais apparemment qu’il n’exauça perfonne, car fon
culte ne fut pas de longue durée. ( D. J. )
TITIENS, f. m. pl. ( Antiq. rom. ) il y avoit à Rome
un collège de prêtres nommés les confrères ti-
T I T
tiens , titiiß)dales, dont les fondions étoient dé faire
les facrifices & les cérémonies des Sabins. Tacite ,
dans fes annales, dit qu’ils furent établis par Romu-
lus pour honorer la mémoire du roi Tatiusdont le
furnom étoit Titus. (D . J.) N
TITILLATOIN ,f. f. (Economie animé) état d’un
nerf tendu ; de façon que s’il l’étoit davantage , on
auroit de la douleur. C e que nous fentons, lorfqu’on
nous chatouille les levres, ou le nez avec la barbe
d’une plume, n’eft pas de la douleur; cependant
ce fentiment ne peut être fupporté long-tems:
ce qui excite ces fecouffes , ces convulfions , ces
tremblemens dans les nerfs , n’eft point hon plus de la
douleur.
TITIRI ou T IT R I , f. m. (Hifl. nat. Ichthiol.) poif-
fons des îles Antilles, qu’on peut manger par centaine
fur le bout de la Fourchette : ils ne font guere
plus gros qu’une groffe épingle & plus petits de moitié.
C’eft ordinairement pendant la failon des pluies
aux enyirons des pleines lunes, qu’on le trouve en
fi grande abondance à l’embouchure des petites rivières
peu profondes dont l’eau coule dans la mer,
qu’il s’en fait une prodigieufe confommation dans
tout le pays.
Cette efpece n’ eft point particulière ; c’eft un mélange
de plufieurs fortes de petits poiffons de mer
nouvellement éclos, qui cherchent un afyle dans les
ruiffeaux oii les gros ne peuvent entrer ni les pour-
fiiivre. On peut bien penfer que ce poiffon ne fe
prend pas à l’hameçon. La maniéré de le pêcher eft
d’étendre au fond de l’eau une grande nappe ou un
drap blanc chargé de quelques pierres pour l’affu-
jettir. Le titiri, attiré par la blancheur, fe raffemble
par milliers, & le drap en étant tôut couvert, on
l’enleve par les quatre coins, & on recommence
cet exercice jufqu’à ce qu’on en ait rempli plufieurs
petits baquets pleins d’eau qu’on a fait apporter exprès.
Le titiri étant très-délicat, ne peut fe garder
long-tems. Il faut le manger tout-de-fuite : la maniéré
de le préparer, eft de commencer par le bien
laver dans plufieurs eaux pour en féparer le fable
dont il eft toujours couvert ; on le fait cuire enfuite
dans de l’eau avec du fel & des fines herbes, y ajoutant
du beurre, fi on fe contente de le manger de
cette façon. Autrement, après l’avoir retiré avec une
écumoire, on le laiffe s’égoutter, & on y fait une
fauffe liée : on peut encore le faire frire , en le fau-
poudrant de farine, ou bien en former des beignets,
au moyen d’une pâte claire dont on rehauffe le goût
avec du jus de bigarade ou de citron.
Le titiri eft blanc, gras , délicat & toujours’très-
bon, à quelque fauffe qu’on l’accommode. Les Européens
qui paffent aux Ifles, en font très-friands : ce
poiffon eft appellé pifquet par les habitans de la Guadeloupe
: cependant il ne faut pas le confondre avec
le pifquet proprement dit, & connu fous ce no.m
dans toutes les îles françoifes : celui-ci eft une efpece
particulière qui n’excede guere la groffeur des petits
éperlans. Article de M.Je Rom a in .
T ITITL , f. m. (Calend. des Méxiq.) nom du fei-
zieme des dix-huit mois de l’année des Méxiquains.
Comme l’année de ces peuples commence au vingt-
fixieme de Février, & que chaque mois eft de vingt
jours , le mois tititl doit commencer le vingt-troi-
fieme Décembre. ( D . J.)
TITIUM, Flum en , (Géog. anc.) fleuve de I’II-
lyrie. Pliné, Uv. I I I . ch. xx j. & xxij. fijit entendre
que ce fleuve fe jettoit dans la mer à Sardona, &c
qu’il fervoit de bornes entre la Liburnie & la Dal-
matie. C ’eft le Titius dont Ptolomée, Uv. II. ch. xvij.
marque l’embouchure fur la côte entre Sadera Co-
lonia & Scardona. (D . J.)
TITMONING, ( Géog. mod. ) ville d’Allemagne
dans l’archevêché de Saltzbotirg, proche de la ri-
T I T
vierè de Saltza, fur les confins de l’éleôofat de Bavière,
& à fix milles de la ville de Saltzbourg. La
pefte y fit de grands ravages en 1310, & elle fut
incendiée en 1571. Long. 3 o. 25. lat. 47. S4. (D . J.)
TITR.E, f. m. (Hfi. mod.) infeription qui fe met
au-deffus de quelque chôfe pour la faire connoître.
Voyez Inscription.
Ce mot fe dit plus particulièrement de l’infcrip-
tion que l’on met à la première page d’un livre, qui
en exprime le fujet, le nom de l’auteur, &c. Voyez
Livre.
''C’e qui embarraffe un grand nombre d’auteurs ;
c’efti de trouver des titres fpécieux pour mettre à la
tête de leurs livres. Il faut que le titre foit fimple &
clair : ce font là les deux carafteres véritables de
cette forte de compofition. Les titres faftueux & affectés
forment des préjugés contre les auteurs. Les
François donnent plus que les autres nations dans la
fanfaronnade des titres ; témoin celui de M. le Pays :
Amitiés , Amours, Amourettes, à l’imitation duquel
on a fait cet autre, Fleurs, Fleurons, Fleurettes, &c.
T itre , en Droit civil & canon, fignifie un chapitre
ou une divifion d’un livre. VoyezC hapitre &
T itre.
Un titré eft fubdivifé en paragraphes, &c. Voyez
Paragr aphe.
Chacun des cinquante livres du Digefte confifte
dans un certain nombre de titres qui eft plus grand
dans les uns que dans les autres. Voyez D ig est e.
T itre eft aufli un nom de dignité, de diftinâion
ou de prééminence, qui fe donne à ceux qui en font
décores» Voyez Noblesse.
Loyfeau obferve que les titres de rang ou de d ignité
doivent toujours venir immédiatement après
le nom de famille*, & avant le titre de la charge»
Voyez Nom.
Le roi d’Efpagiie emplit une page entière de titres
pour faire l’énumération de plufieurs royaumes &t
l'eigneuries dont il eft fouverain. Le roi d’Angleterre
prend le titre de roi de La Grande-Bretagne, de France
& dé Irlande : le roi de Fiance, celui de roi de France
& de Navarre : le roi de Suede s’intitule, roi de Suede
& des Gotks : celui de Danemàrck, roi de Danemarck
& de Norwege : celui de Sardaigne, entr’autres titres,
prend celui de roi de Chypre & de Jerufalem : le duc
de Lorraine porte le titre de roi de Jerufalem, de Sicile
, &c. Voyez > 6t . Les cardinaux prennent
pour leurs titres les noms de quelques églilès de Rome,
comme de Sainte-Cécile, de Sainte-Sabine , &a
On les appelle cardinaux, du titre de S“ . Cécile, & c .
Voyez C ardinal.
L’empereur peut conférer le titre de prince ou de
comte de üempire ; mais le droit de fuffrage dans les
affemblees*de l’Empire dépend du confentement des
états. Voyez Électeur & E mpire.
Les Romains donnèrent‘aux Scipions les titres
Ü Africain i d’AJiatique ,& c . à d’autres, ceux de Macédoniens,
Numidiens, Crétiens, Parthiens, Daciens,&c.
pour faire eonferver le fouvenir des viûoires remportées
fur ces peuples» Le roi d’Efpagne imite cet
exemple, en donnant des titres honorables aux villes ~
de fon royaume, en récompenfe de leurs fervices
& de leur fidélité»
w i u i c a certains
Voyez Q u a l it é .
Le pape porte le titre de faintetè r.wn cardin
» celui d'alteffc royale, ou d’àltej
fcrenijjîme, {uivant qu’ils font plus ou moins élo
Éj?-es du Trône : les autres cardinaux princes, ceh
dfltefje eminentiffime : les fimples cardinaux, celt
deminence:nn archevêque, celui de grandeur. [E
Angleterre celui d e g r« e ,& de uls-rlvirtni)
eyeques, celui d o, fort révérend ; les abbés, prêtres
T I T 359
religieux, &c. celui de révérend.] Voyez Sa in t e té ,
Éminence, Gr â c e , Rév éren d , Pa p e , Cardin
n a l , &c.
Pour ce qui eft des puiffancès féculieres, on donne
à l’empereur, le titre de majejlé impériale : aux rois>
celui de majejlé : au roi de France ; celui de majejlé
très-chretienne : au roi d’Efpagne, celui de majeflé catholique
: au roi d’Angleterre, celui de défenfeur de
la foi : au turc, celui de grandfeigneur & de hauteffe ;-
au prince de G alles, celui d’altejje royale : aux princes
du fang de France , celui d’altejfe féréniffime : aux
ele&eurs, celui dé altejfe électorale: au grand-duc, celui
d'altejfeférénijjime : aux autres princes d’Italie & d’Allemagne,
celui d’altejje: au doge de Venife, celui
de fèrénijjime prince ; à la république & au fénat de
Venife, celui de feigneurie: au grand-maître de malte,
celui dééminence : aux nonces & aux ambaffadeurs
des têtes couronnées, celui d’excellence, voyez Empe-
- reu r, Ro i , Pr in c e , D u c , A ltesse, Sérénité-,
-Eminence , Excellence , &c.
L’empereur de la Chine, parmi fes titres, prend
celui de tien-fu, c’eft-à dire, fils du ciel. On obferve
que les Orientaux aiment les titres, à l’excès. Un fimple
gouverneur de Schiras, par exemple, après une
pompeufe énumération de qualités, feigneuries, &c>
ajoute les titres de fleur de politeffe , muftade de confo-
lation & de délices, &e.
Le grand-feigneur , dans fes patentes & dans
les lettres qu’il envoie, foit aux princes étrangers ,
foit à fes bachas & autres officiers, prend les titres
pompeux dé agent & déimage de Dieu. Tantôt il s’ap^
pelle tuteur du monde, gardien de l'univers , empereur
des empereurs, difributeur des couronnes ; réfuge & afyle
des rois, princes , républiques & feigneuries affligées ;
libérateur de ceux qui gèmiffent fous l'oppreffion des Infidèles
; unique favori du ciel, chéri & redouté par-tout*
Tantôt il fe qualifie, propriétaire des célefles cités de
la Méqtie & de Médine , gardien perpétuel de la faintc
Jérufalem. Souvent aufli il fe dit, poffeffeur des empires
de Grèce & de Trébizonde , de foixante-dix royaumes
, d'un nombre infini de peuples , terres & pays conquis
en Europe, en Afie & en Afrique par l'epée exterminante
des Mufulmans ; & rnaître abfolu de plufieurs
millions de guerriers victorieux dès plus grands fleuves du
monde, des mers Blanche , Noire & Rouge , des palus-
méotides, 6zc. Ils en donnent aufli de finguliers aux
princes chrétiens ; tels font ceux qui étoient à la lettre
, que Soliman aga préfenta à Louis X IV. en i66c>
de la part de Mahomet IV : Gloire des princes maje-
flueux de la croyance de Jefus-Chrifi, choifi entre les
grands lumineux dans la religion chrétienne, arbitre &
pacificateur des affaires qui naiffent dans la communauté
des Nazaréens , dépofitaire de la gravité , de l'éminence
& de la douçeur ; poffeffeur de La voie qui conduit à
l'honneur G à la gloire. ; l'empereur de France , notre
ami, Louis , que la fin de fes deffeins foit couronnée de
bonheur & de prôfpéritè.
Parmi les Européens, les Efpagnols fur-tout, af-
feûent d’étaler aufli des titres longs & faftueux. On
fait que Charles-Quint ayant ainfi rempli de tous
fes titres la première page d’une lettre qü’il adreffoit
àFrançois premier, ce prince ne crut pouvoir mieux
en faire fentir le ridicule, qu’en fe qualifiant : François
, par La grâce de Dieu, bourgeois de Paris, fti-<
gneur de Vanvrcs & de Gentilly, qui font deux petits
villages au Voifinage de Paris.
T it r e , (Jurifp.) fignifie quelquefois qualité, comme
quand on dit titre dé honneur.
Titré eft aufli quelquefois oppofé à commende, comme
quand on dit qu’un bénéfice eft conféré en titres
On entend aufli par titre de bénéfice, quelque fon&ion
qui a le caraftere de bénéfice.
Titre fe prend encore pour la caufe en vertu de laquelle
on poffede, ou on réclame une chofe*