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■ vieux mot françois fignifie cloche élevée dans un clocher,
& qu’on touche pour affembler le peuple ; on
la portoit-autrefois à la guerre pour fonner la charge,
pour avertir que des ennemis paroifl'oient, &c. Dans
Grégoire de Tours, le mot feing fignifie 1 efon d'une
cloche. ( D . J . f
T O CU Y O , *(Géog. mod.) petite ville d’Amérique,
dans la Terre-ferme , au nouveau royaume de Grenade
, au gouvernement de Venezuela, vers le midi
de la nouvelle Ségovie» (D . J.)
TODDAPAKNE , toddapanna , f. f. ( Hiß. hat.
Botan.) genre de palmier dont les embryons naiffent
à l’extrémité des branches , & adhèrent aux feuilles ;
ils n’ont ni étamines, ni fommets , & ils deviennent
dans la fuite des fruits mous & charnus, qui renferment
de petits noyaux dans lefquels il y a une amande.
Pontederæ, anthologie Voyez Plante.
TODDA-VADDI , f. m. (Hiß. nat. Botan. exot.)
la plante nommée par les Maîabares todda-vaddi, elt
une efpece de fesfitive ou mimofe, comme difent les
Botaniftes , c’eft-à-dire imitatrice des mouvemens
animaux.
Toutes lès feuilles difpofées ordinairement fur
un même plan , qui forme une ombelle ou parafol,
fe ’tournent du côté du foleil levant ou couchant &
fe panchent vers lu i , &: à midi tout le plan eft parallele
à l’horifon.
Cette plante eft aufli fenfible au toucher que les
fenfitives qui le font le plus ; mais au-lie\i que toutes
les autres fenfitives ferment leurs feuilles en-deffus,
c ’eft-à-dire en élevant les deux moitiés de chaque
feuille pour les appliquer l’une contre l’autre , celle-
ci les ferme en-deffous. Si lorfqu’elles font dans Peurs
pofitions ordinaires , on les releve un peu avec les
doigts pour les regarder de ce côté-là , elles fe fer1
ment aufll-tôt malgré qu’on en a i t , & cachent ce
qu’on vouloit voir. Elles en font autant au coucher
du foleil , & il femble qu’elles fe préparent à dormir.
Aufli cette plante eft-elle appellée tantôt chaße,
tantôt dormeufe ; mais outre ces noms vulgaires qui
.ne lui conviendroient pas mal, on lui a donné quantité
de vertus imaginaires , & il n’étoit guère pofli-
ble que des peuples ignorans s’en difpenfaffent.
Cette plante aime les lieux chauds & humides,
fur-tout les bois peu touffus, oîi fe trouve une alternative
affez égale de foleil & d’ombre. Hiß. de l'acad.
f b - lD . j . y
TO D D I , f. m. (Hiß. nat.) efpece de liqueur fpi-
ritueufe , affez femblable à du vin que les habitans
de l’Indoftan tirent par des incifions qu’ils font aux
branches les plus proches du fommet d’un arbre des
Indes, & d’oii il découle un fuc qui eft reçu dans des
vaiffeaux fufpendus au-deffous des incifions. Cette
opération fe fait pendant la nuit, & l’on va enlever
les vaiffeaux de grand matin, en obfervant de reboucher
les incifions qui ont été faites à l’arbre. C’eft
cette liqueur que les habitans nomment toddi, elle
eft claire , agréable & fort faine, fi on la boit avant
midi, c’eft - à - dire avant la grande chaleur, alors
elle reffemble à du vin nouveau ; mais fi elle a effuyé
la chaleur du jour , elle devient forte, & propre à
enivrer.
TODGA , (Géog. mod.) contrée d’Afrique dans la
Barbarie, à vingt lieues au midi du grand Atlas , &
quinze de la province de Sugulmeflë. Elle dépend
d’un chérif, & n’a que quelques villages le long de
la rivière qui la traverfe & qui en prend le nom.
m m
T odga , la , (Geog. mod.) rivière d’Afrique dans
la Barbarie. Elle prend fa fource dans le grand Atlas,
traverfe la province* de fon nom, & fe perd dans un
lac , ait midi de la ville de Sugulmeffe. (D . J. )
TO D I , (Géog. mod.') en latin Tuder ou Tuderium ;
ville d’Italie, dans l’état d el’Eglife, au duché de Spo-
T O G
lete ', fur une colline, proche le T ibre, à vingt milles
dè Péroufe & de Narni. Long, j o. 4. latit. 42.46.
Cette ville , dont l’évêché ne releve que du faint
fiege , eft la patrie de S. Martin pape, premier de ce
nom. Il fe jetta dans des querelles théologiques qui
lui devinrent fatales. L’empereur Confiant le fît arrêter
, & le relégua dans la Cherfonnèfe ; ce fut là
qu’il finit fès jours en 65 5 , fix ans après fon élévation
fur la chaire de S. Pierre. (D . J .)
TO DM A , (Géog. mod.) ville du duché de Mof-
covie. au confluent des rivières de Suchana & de
Todma, à cent werftes de Vologda. Latit. feptent.
Go. 14. (D . J.)
TCEDTBERG, ( Géog. mod.) montagne deSuiffe
au canton des Grifons. Elle eft tres-difficile à monter,
& paffe pour une des plus hautes de toute la Suiffe.
(D . J .)
TQLNIA, voyez FLam bô .
ToenIA , voyez V er solitairé.
TOE NII, ( Géog. anç. ) peuples de la Germanie,
voifins d’un lac commun entr’eux , les Rhétiens &
les Vindeliciens, félon Strabon, /. F IL p. 3/3. Oii
font ces Tcenii, dit Cafaubon, & qui eft celui des
auteurs anciens qui en a parlé ? Aufli Cafaubon ne
balance-t-il pas à penfer que ce mot eft corrompu,
& à la place de Tcenios il fubftitue Botos. Ce changement
fingulier n’eft pas fait à la légère, c’eft Strabon
lui-même qui l’a difré ; car , en parlant des peuples
qui habitoient fur le lac^de Bregentz, qui eft le lac
dont il eft ici queftion, il nomme les Rhétiens, les
Vindeliciens & les Boïens. (D . J .)
TCEPLITZ, (Géog. & Hi(l. nat.) villë de Bohème,
dans le cercle de Leutmeritz, à fix milles de Drefde,
& à dix milles de Prague ; elle eft fameufe par fes
eaux thermales.
Il y a encore un Toeplit{ en Carinthie, dans le voi-
finage de Villach, où l’on trouve des eaux minérales
chaudes. En général le mot Toeplit[ fignifie en langue
flavone une fource d’eaux thermales.
T(ER A , la , ( Géogr, mod. ) riviere de l’empire
ruflien, dans la Sibérie. Ses environs font habités par
des tartares. ( D . J .)
T O G A T A , (Littérature.) épithete par laquelle
on défignoit à Rome la comédie qui fe jouoit avec
l’habit de citoyen romain , appellé toga. (D . J.)
T O G E , f. f. (Hijl. des habits rom.) toga ; habit particulier
aux Romains, & qui leur couvroit tout le
corps.
Le premier habit dont fe foient fervi les Romains
étoit la toge ; que l’ufage leur en foit venu dès Lydiens;
que ceux-ci l’aient emprunté des Grecs; qu’au
rapport d’Artémidore , un roi d’Arcadie en ait laiffé
la mode aux habitans de la mer Ionienne ; ou que ,
pour parler avec plus de vraiffemblance, Rome ne
foit redevable de tous ces ajuftemens, qu’au befoin
& à la commodité, au commerce de fes voifins, au
goût & au caprice même. Toutes ces recherches ne
jettent aucun éclairciffement fur la forme & la diver-
fité de cette efpece d’habit. C ’eft donc affez de dire,
que c’étoit une robe longue allant jufqu’aux talons,
lans manches , & qui fe mettoit furies autres vête-
mens.
La toge ordinaire, au rapport de Denis d’Halicar-
naffe, étoit un grand manteau d’étoffe de laine en
forme de demi-cercle, qui fe mettoit par-deffus la tunique.
Cet habit étoit propre aux Romains ; enforte
que togatus & romanus étoient deux termes tellement
fynonymes, que Virgile appelle les Romains gens to~
gata ; & c’eft par cela même que ceux à qui ils per-
méttoient de la porter, étoient cenfés jouir du droit
de bourgeoifie romaine ; c’eft encore pour cela qu’on
appelloit gallia togata, la Gaule Céfalpine ; & non
pas, comme le dit Gronovius, la Gaule Narbonnoi-
l e , qui, au contraire, étoit nommée gallia braccata,
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à caufe d’une maniéré d’habillement toute differente.
Enfin, le nom de togatus étoit fi bien affefté aux Romains,
(jue pour diftinguer les pièces de théâtre dont
le fujet etoit romain, des pièces de théâtre grecques,
les premières étoient appellées togata, & les autres
palliai a.
Il y avoit cependant dans les toges de grandes différences
pour-la longueur, pour la couleur, & pour
les ornemens, félon la diverlité des conditions -, des
profeffions, de l’âge, & du fexe.
Les femmes n’ulôient point de la toge des hommes ;
celle qu’elles portoient étoit longue comme nos fi-
marres, & avoit les extrémités bordées de pourpre,
©u d’une autre couleur ; mais cet habit fouffrit toutes
les viciffitudes des modes, & prit enfin le nom de
fiole. Horace nous apprend, que les femmes répudiées
pour adultéré, etoient obligées de porter la toge
des hommes ; & c ’eft dans ce.fens que Martial a dit,
lib. II. epifi. 39.
Coccina famofoe donàs, & Janchina Mâché ;
Vis dare qua meruit mimera ? mine togam.
Toga preetexta , fut inventée par Tullus Hoftilius,
troifieme roi des Romains, pour diftinguer les gens
de qualité ; e’étoit une longue robe blanche avec
une bande de pourpre au bas. Les enfans des patriciens
la prenoient à l’âge de treize ans, car avant cet
âge, ils ne portoient qu’une efpece de vefte à, manches
nomméesplicata chlamys ; mais à treize ans, ils
prenoient la prétexte jufqu’à ce qu’ils quittaffent leur
gouverneur. Lorfque Cicéron a fait ce reproche à
Marc-Antpine,
Tenefne memoriâ prætextam te pracàxifte, decoxijfe?
c’ eft une allufion aux dépenfes exceflives que Marc-
Antoine avoit faites dès fa tendre jeuneffe , & qui
avoient confumé une grande partie de fa fortune. Le
jurifconfulte Ulpien dans la lo i, vejlis puerilis , ff. de
auro & argento legato, met la toge prétexte dans le rang
des habits que les jeunes gens ont accoutumé de porter
jufqu’à l’âge de dix-fept ans.
Quand on avoit atteint cet.âge, l’on prenoit une
autre, roo-e que l’on appelloit toga virilis. Ce jour-là
etoit une grande fête dans les familles : le changement
fe faifoit dans le temple de Jupiter Capitolin
, en préfence des parens. On appelloit la même
robe toga pura, parce qu’elle étoit blanche, fans aucun
mélange de .coufeurs.
Toga candida étoit une toge blanche, différente par
la forme de la. toge pure, & ne lui reffembîant que par
la couleur ; les candidats revêtoient cette robe dans
les brigues des charges ; & de-là vient qu’on les nom*
ma candidati. Polybe de Mégalopolis cité dans Athénée
» appelle en grec cette robe rtéweiv , d’un
certain Tebenus arcadien qui l’inventa. Le même auteur
parlant d’Antiochus dit : il ôta fes habits royaux
pour prendre la toge blanche, rtCtvmv **p.7rpa.v, & briguer
ainfi vêtu la magiftrature qu’il defiroit. _
Les nouveaux mariés portoient aufli une toge blanche
d un blanc éclatant, togam candi dam, le jour des ;
noces, & dans les jours des fêtes & de réjouiffance
de leur mariage, félon le témoignage d’Horace, /iv»
II. fat. 2.
Tf>ga pulla ou atra : cette toge étoit noire, mar-
quoit le deuil , la trifteffè & la pauvreté, les haillons
étant les habits ordinaires des pauvres, que Pline
appelle pullatum homimim genus ; & Quintilien ,
pullatus circulus & pullata turba. .Au rapport de Sué*
j° ” e * r ;a” s la y ie d’Augufte, num. 44. cet empereur
détendit à tous ceux que l’on appelloit pullati, d’af-
fifter aux jeux dans le parterre : Sanxit nè quis pulla-
tomm media caveâ federet. Il étoit aufli contre la bien-
feance ae fe trouver dans'un feftin avec cet habit
noir, que que eau qu il fut ; d’où vient que Cicéron
Tome X V L n
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reproche a Vatiniui, d’avoir paru à tahle chez Af.
nus avec une loge noire : Qiid meme, dit-il ,fecilii -,
ut in epuio Q. Arrii cul» tdgl pullAproeumberes,
Togapicla. Cette top étoit ainfi appeHée, ou parcê
qu’elle étoit remplie de différentes broderies faites à
l’aiguille , ou parce que l’ouvrier en faifant l’ étoffe
y avdit formé différentes figures & de diycrfes couû
leurs-.
TfSa pwpurea, etoit la même robe que portoient
les lenateurs, ornee de grandes fleurs de pourpre.
Toga palmata , étoit une robe femée de grandes
palmes de pourpre, enrichie d’ôr; les triomphateurs
la portoient feulement le jour de leur triomphe. Paul
Emile & le grand Pbmpée furent les féuls qui eurent
la permiflion de la porter dans d’autres rencontres;
Les empereurs prirent cette robe pouf eux; c’eft
pourquoi Martial * l. VIL epifi,,. s’adreffant par une
i bafle flatterie à la cuiraffe de Domitieh, lui dit :
» Accompagne hardiment ton maître; ne crains point
» les traits dés ennemis , tânt que tu couvriras fa
» divine perfonne ; marche, va lui aider à vaincre :
» mais ramene-le bien-tôt pour faire place à la to«t
» palmee, brillante d’or & de pourpre.
Toga rafa; imè toge de drap ras & fans poil. Mar-
' tial > l- H ‘pift- $5 - demande agréablement un habit
à fon ami ; » Je vous envoie , d it- il, dans le tems
» froid des faturnales , une bouteille couverte d’o->
» fier, propre à garder de la neige ; fi ce préfent ne
» vous plaît pas, vengez-vous ; envoyez-moi une
”, toge r*fe propre pour l’été ». Il y avoit cette différence
entre trica togd & rafa toga , que l’étoffe de
la première étoit raie par le tems , & que rafa toga
lignifloit toge, faite avec une étoffe fine & fans poil.
Togapexa. Elle étoit faite d’une étoffe chaude, &
dont on fe fervoit pendant l’hiver ; elle fut ainfi ap-
peliée à caufe des grands poils dont elle étoit couverte,
à fpijfuate. Martial, l. VII. appelle les draps
pexa : il dit à Prifcus r
Divitibus poteris mufas elegofqüe fanantes
Mictere, paupenbus munera pexà dare.
Toga trabea , efpece de toge blanche , bordée dé
pourpre, & parfemée de têtes de clous aufli de pour*
pre. . r
Toga régla , elle étoit faite d’une étoffe de laine '
avec de l’or & de la pourpre, félon le témoi<macré
de Pline , /. VIII. c. xlviij.
Toga vitrea, elle étoit faité d’une étoffe légère &
tranfparente, que les cenfetirs obligeoient de porter
ceux qui avoient Commis certaines fautes , fi nous
en croyons Turnèbe, l. XIV. c. xix.
Togaforenjis , étoit l’habillement des avocats. Sim»
maque parlànf'd’iin avocat de fon tems qui fut rayé
du corps, dit : Epicletus togæ foreniis honore privants
efl. Cafîîodore appelle la dignité d’avocat, togata di-
gnitas^ ; mais Apulée les nomme par une qualification
odieufe, vultures togati ; on diroit qu’il parle de nos
fangfues du palais»
Les jeunes avocats qui commençoient à fréquenter
le barreau, portoient la toge blanche, togam can-
didam ; on les regardoit en effet comme des candidats
qui briguoient le rang d’orateur. Antoine étoit
ainfi vêtu quand il commença à parler contre Pom-*
pée ; mais ceux qui s’étoient acquis un rang diftinemé
portoient la togé de pourpre, en la ceignant de façon
que les parties antérieures de la toge defeeridoient un
peu au-deffous du genou; ils la relevoient infenfible-
ment à mefure qu’ils avançoient en matière ; enforte
qu’elle avoit, pour ainfi dire, fa déclamation & fon
action, comme la voix : Ut vox vehernentior ac ntagis
varia eft, fie amiclus quoque hâbet aclum quemdam velue
proeliantem , dit Quintilien.
Toga militaris, étoit toute éntiere à l’ufage des fol-
dats ; ils la portaient retrpuflee à la gabinienne. |
A a a