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bar ; Ton tronc eft fort gros, revêtu d’une écorce rude
, épaiffe ôc cendrée. Il pouffe un grand nombre
de branches vertes , noueufes 6c quadrangulaires*
Son bois eft blanchâtre , dur, lifte, ftrié; l'a racine
eft rougeâtre ; fes feuilles naiflént par paires êc dans
un ordre parallèle ; elles l'ont oblongues, ronde?,
pointues , épaiffes, luifantes, longues de deux palmes
, larges d’un empan, d’un goût acide. Ses fleurs
font petites & odoriférantes ; elles fortent des aiffel-
les des feuilles en forme de pédicules longs , quadrangulaires
& lillonés, qui le déployent peu-à-peu
en forme de parafol ; elles fonç compofées de cinq
ou lix pétales arrondis, blancs, repliés en-dehors,
6c foutenus par de petits calices terminés en pointe.
Il s’élève d’entre les pétales un pareil nombre d’étamines
blanches , à fommets jaunes, avec un piftil
verdâtre 6c pointu. Il leur fuccede à la fin de groffes
gouffes fendues par le haut, divifées par une cloifon
ligneufe en trois ou quatre loges qui contiennent
chacune un fruit prefque fphérique, verd, colon-
neux 6c velu , dont la chair eft verdâtre, fans odeur ,
d’un goût amer 6c aftringent ; il renferme un noyau
quarré, de couleur blanche, tirant fur le rouge, dans
lequel eft une petite amande blanchâtre.
Les habitans n’employent point d’autre bois que
le thika pour bâtir 6c réparer leurs temples. Ils tirent
des feuilles de cet arbre une liqueur dont ils fe fervent
pour teindre leurs foies 6c leurs cotons en pourpre.
Ils font encore de cette liqueur un firop avec
du fucre pour guérir les aphthes. Ils font bouillir les
fleurs dans du miel, 6c en préparent un remede pour
évacuerles eaux des hydropiques. ( D . / .)
THEK.UPHE, f. f. ( ttrme de Caltnd. ) révolution,
cercle; mais il fe dit furtout des quatre points ou
commencent les fàifons ; c’ eft-à-dire, les deux points
folftitiaux Sr les deux points équinoéliaux.
THE LEBOÆ y ( Géog. anc.) ou plutôt Teleboa ,
peuples inl'ulaires au voifinage de l’Acarnanie. Tous
les écoliers fav.ent qu’Alcmène conçut Hercule pendant
qu’Amphitryon faifoit la guerre aux Téleboes,
parce que cette femme pour venger la mort de fes
freres, avoit promis d’epoufer celui qui entreroit
dans fon reffentiment.
Etienne de Byzance nous apprend que la Téleboï-
de étoit une partie, de l’Acarnanie, 6c qu’elle emprunta
ce nom de Téléboas, après avoir eu celui de
Taphion. Le feholiafte d’Apolîonius appelle les mêmes
peuples Théltboèns Taphiens. L’île de Taphos,
dit-il, eft l’une des Echinades. Les Thélébo'éns qui auparavant
demeuroient dans i’Arcananie , l’ont habitée
: c’étoit dejgrands voleurs ; il allèrent au royaume
d’Argos , enlevèrent les boeufs d’Eleâryon pere
d’Alcmène. Il y eut combat dans lequel Eleétryon 6c
fes fils furent tués ; c’ eft pourquoi Alcmène fit publier
que fa perfonne feroit le prix de la vengeance
d’Elearyon, 6c parce qu’Amphitryon s’engagea à la
venger, elle devint fon époufe. Amphitryon ravagea
les îles des Thélébo'éns, mais il ne put prendre Taphe
la capitale, qu’après que Comcetho eût arraché à fon
pere Ptérélaiis le cheveu d’or qui le rendoit immortel.
Les Téléboëns pafferent en Italie, 6c s’établirent
dans une île de la grande Grece, dans cette île que
la retraite de Tibere rendit fi fameufe; c’ëft Tacite
qui nous l’apprend : Groecos ta unuijje, capraafqut
Telebois habitatas fama iradit. Annal. L. IF . c.lxvij.
Virgile, confirme le même fait:
Nec Ut carminibus noftris indiclus abibls ,
<£baie y quem gencrajje Telon Sebethidc nymphâ
Ftrtur Teleboum capreas, cîim régna teneret
Jam fenior.
« Je ne t’oublierai point dans mes vers, illuftre
p CEbale, fils de la nymphe Sebethisôc du vieux Te-
» Ion, roi des Téléboëns, peuples de l’île deCaprée. »
Enfin Aufone 6c Stace confirment que l’île de Ca-
prée avoit été la demeure des Téléboëns ; viridefque
rcfultant Teleboce, dit Aufone en parlant de Caprée.
Stace défigne ainfi la même île 9filv. F . I.III. v . 100.
S eu tibi bacchei vincla madenfia Gauri
Teleboumÿui damas, trepidis ubi dulcia nantis
Lumina noclivagce tollit Pharus cemttla lunes.
(Z), ƒ.)
THELIGONIUM, f. m. ( Hiß. nat. Bot. ) genre
de plante nommée par le commun des botaniftes,
cynocrambt, (vulgairement chou de chien y ou mercurialefauvage
). En voici les caraôeres. Les fleurs mâles
6c femelles naiffent fur la même plante ; dans la
fleur mâle le calice eft compofé d’une feule feuille
turbinée, légèrement divifée en deux fegmens, avec
de légères dentelures ; il n’y a point de pétales ; les
étamines font communément au nombre de douze ,
droites, 6c de la longueur du calice ; les boffettes
font Amples. La fleur femelle a un calice très-petit,
d’une feule feuille, découpée en fegmens profonds ;
elle n’a point de pétale?; le piftil a un germe rond ;
le ftile eft cou rt, 6c le ftigma obtus ; le fruit eft une
capfule globule ufe, coriace, ayant une feule cellule ,
6c contenant une feule femence ronde. Linnæi, gen.
plant.p. 406. (D .} .')
THÈME, f. m. ( Gram. ) ce mot eft grec Sip* , 6c
vient de riùnpe , pono; thema , (thème ) , pofitioy id
quodprimà ponitur. Les grammairiens font ufage de
ce terme dans deux fens différens.
i° . On appelle communément thème d’un verbe ,
le radical primitif d’oii xl a été tiré par diverfes formations.
« On appelle thème en grec , le préfent d’un
» verbe, parce que c’eft le premier tems que l’on
» pofe pour en former les autres ». ( Méth. gram, de
P. R. liv. F. ch. vj. ) Il me femble qu’en hébreu le
thème eft moins déterminé , ôc que c’eft abfolument
le premier 6c le plus fimple radical d’où eft dérivé le
mot dont on cherche le thème.
» La maniéré de trouver le thème ( en grec ) , eft
» donc de pouvoir réduire tous les tems qu’on ren-
» contre, à leur préfent ; ce qui fuppofe qu’on fa-
» ehe parfaitement conjuguer les verbes en « , tant
» circonflexes que barytons ; 6c les verbes en pi,
» tant réguliers qu’ irreguliers ; 6c qu’on connoiffe
» auffi la maniéré de former ces tems ( ibid. ) ».
Ainfi l’inveftigation du thème grec, eft une efpece
d’analyfe par laquelle on dépouille le mot qui fe rencontre
, de toutes les formes dont le préfent aura
été revêtu par les lois fynthétiques de la formation,
afin de retrouver ce préfent radical ; 6c par-là de s’af-
furer de la lignification du mot que l’on a décom-
pofé.
Par exemple , pour procéder à l’inveftigation du
thème de Aiuréptvoc , dont la terminaifon annonce un
futur premier du participe moyen : j’obferve , 1 ° .
que ce tems fe forme du futur premier de l’indicatif
moyen, en changeant peu en ptveç ; d’où je conclus
qu’en otant pme, 6c fubftituant pa./, j’aurai le futur
premier de l’indicatif moyen, a vropea : j’obferve z°.
que ce tems de l’indicatif moyen eft formé de celui
qui correfpond à l’indicatif aftif , en changeant a en
opui ; fi je .mets donc « à la place de opai, j’aurai *J-
eu , futur premier de l’indicatif aftif : j’obferve enfin
que ce futur en <n> fuppofe un thème en « pur, ou
en S'a, t»., Su ; ainfi consultant le lexicon, je trouve
Ail« , folvo, d’où vient aJ«w , puis Av<rupai, 6e enfin
Xueuptvti , foluturus.
L’inveftigation du thème, dans la langue hébraïque
> eft auffi une forte d’analyfe, par laquelle on
dépouille le mot propofé, des lettres ferviles, afin de n’y laiffer que les radicales, qui fervent alors à
montrer l’originë ôc le fens du mot. Les Hébràïfans
entendent par lettres radicales, celles qui, dans toutes
les métamorphofes du mot primitif, fubfiftent toujours
pour être lefigne de la lignification objective ;
ôC par lettres ferviles, celles qui font ajoutées en
diverfes maniérés aux radicales , relativement à la
lignification formelle, & aux aceidens grammaticaux
dont elle eft fufceptible. On peut approfondir dans
les grammaires hébraïques ce méchanifme, qui ne
peut appartenir à l’Encyclopédie, non plus que celui
dei’inveftigation du thème grec. '
■ 20. Le fécond ufage que l’on fait en grammaire ,
du mot thème, eft pour exprimer la pojition de quelque
difeours dans la langue naturelle , qui doit être
traduit en latin, en g rec, ou en telle autre langue
que l’on étudie. Commencer l’étude du latin ou du
grec par un exercice fi pénible , fi peu utile, fi nuifi-
ble même, eft un refte de preuve de la barbarie où
avoient vécu nos ayeux , jufqu’au renouvellement
des lettres en France, fous le régné de François I. le
pere des lettres : car c’eft à-peu-près vers ce tems que
la méthode des thèmes s’introduifit prefque partout ;
aujourd’hui juftement décriée par les meilleures têtes
de la littérature , perfonne ne peut plus ignorer
les raiforrs qui doivent là faire proferire, ôcqui n’ont
plus contre elle que l’inflexibilité de l’habitude établie
par un ufage déjà ancien. Voye{ Etudes , Littérature
, & Méthode.
« Au refte, dit M. duMarfais, ( Pré/, dune gram.
» lat. §. vj. ) je fuis bien éloigné de defapprouver,
» qu’après avoir fait expliquer du latin pendant un
>» certain tems , ÔC après avoir fait obferver fur ce
» latin les réglés de la fyntaxe , on faffe rendre du
» françois en latin , foit de vive v o ix , foit par écrit.
» Je fuis au-contraire perliiadé que cette pratique
» met de la variété dans les études , qu’elle fait voir
y> de nouveau ( 6c fous un autre afpeft ) la réciproca-
» tion des deux langues, 6c qu’elle exerce les jeunes
» gens à faire l’application des réglés qu’ils ont ap-
» prifes dans l’explication , 6c des exemples qu’ils y
» ont remarqués ; mais le latin que le difciple com-
» pofe , ne doit être qu’une imitation de celui qu’il a
» vu auparavant.
» Quand votre difciple fait bien décliner 6c bien
>> conjuguer, 6c qu’il a appris la raifon des cas dont
» il a remarqué l’ufage dans les auteurs qu’il a ex-
» pliqués, vous ferez bien de lui donner à mettre en
» latin un françois compofé fiu* l’auteur qu’il aura
» expliqué, en ne changeant guere que les tems , 6c
» quelques légères circonftances : mais il faut lui
» permettre d’avoir l’original devant les y eu x, afin
» qu’il le puiffe imiter plus aifément : pourquoi l’em-
» pêcher d’avoir recours à fon modèle i plus il le li-
» ra , plus il deviendra habile ; c’eft à vous à difpo-
» fer le françois de façon qu’il ne trouve ni l’ouvrage
» tout fait, ni trop éloigné de l’original ».
On peut encore , quand le difciple a acquis une
certaine force , lui donner le françois de quelque
chofe qu’il a déjà expliqué, 6c lui en faire retrouver
le latin : vous ferez cela fur une explication du jour;
peu après vous le ferez fur celle de la v eille, enfuite
fur une plus ancienne. Infenfiblement vous pourrez
lui propofer le françois de auelque trait qu’il n’aura
pas encore vu , 6c lui en demander le latin ; vous
ferez fûr de le bien corriger, 6c de lui donner un bon
modèle, fi vous ayez pris votre matière dans un bon
auteur. Un maître intelligent trouvera aifément mille
reffources pour être utile ; le véritable zele eft un
fou qui éclaire en échauffant.
<< Je ne condamne donc pas, continue M.duMar-
» fais ( ibid. ) , la pratique de mettre du françois en
» latin ; j en blâme feulement l’abus & l’ufage dépla-
* r Pen^e reda&eur des injlrvclions pour
les projeteurs de la grammaire latine , faites ÔC publiées
par ordre du roi de Portugal, à la fuite de fon édit fur
le nouveau plan des études d’humanités, du iS Juin
1759. « Comme pour compoler- en latin il faut aupa-
» ravant favoir les mots, les phrafes , 6c les proprié-
» té's de cette langue, 6c que les écoliers ne peuvent
» les favoir qu’après avoir fait quelque leûure des
» livres où cette langue a étédépofée, pour être
» comme un dictionnaire vivant, 6c une grammaire
» parlante. Les hommes les plus habiles foutiennent
» en confequence que dans les commenc-emens on
» doit abfolument éviter de faire faire des thèmes.. .
»■ ils ne fervent qu’à moleftèr les commençans, & à
» leur infpirer une grande horreur pour l’étude ; çe
>» qu’il fout éviter lur toutes chofès, félon cet avis
» de Quintilien, dans fes inftitutions: ( lib. I.ca p.j.
>y §• 4 - ) Nam id inprimis cavere oponet , ne fiudiq ,
» qui a mare nondumpoiejl, ode ru ,• 6* amaritudinemfe-
» melprxceptam, etiam ultra rudes annos, reformidet ».
I InftrucL pour les profefléurs de la gramm lat. §.xiv.
( B .E .R .M . ) 5 3
T h è m e , en terme d 'a f i r o l o g i c , eft la figure que
tracent les aftrologues , lorfqu’ik veulent tirer Pho-
rofeope de quelqu’un, en repréfentant Pétât du ciel
par rapport à un certain point, ou par rapport au
moment dont il eft queftion , en marquant lé lieu pù
en font à ce moment-là les aftres 6c les planètes.
Voye{ Horoscope.
t L? fbeme célefte confifte en douze triangles que
l’on enferme dans deux quarrés, & qu’on appelle les
douçe maifons. F o y e r M a i s o n . 4 '
THÉMIS , ( Mythol. ) fille du Ciel ôç de la T erre,
ou d’Uranus 6c de T iîa ïa, étoit foeur §inée de Saturne,
6c tante de Jupiter. Elle fe diftingua par fa prudence
6c par fon amour pour la juftice : c’eft elle
ditDiodore, quia établi là divination, les facrifices^
les lois delà religion, 6c toute« qui fert à maintenir
l’ordre 6c la paix parmi les hommes. Elle régna dans
la Thefl’alie, 6c s’appliqua avec tant de fageflè à rendre
la juftice à fes peuples, qu’on lg regarda toujours
depuis , comme la déeffë de la jufticë , dont on lui
fit porter le nom : elle s’appliqua auffi à l'aftrologie ,
6c devint très-habile dans l’art de prédire ftayenir ;
6c apres fa mort elle eut des temples pù fe retidoient
des oracles. Paufanias parie d'un temple 6c d’itn oracle
qu’elle avoit fur le mont Parnaffç, de moitié avec
la déeffe Tellus , 6c qu'elle céda enfüjte à Apollon.
Thémis avoit encore un autre temple dans la citadelle
d’Athènes , à l’çntrée duquçl étoit le tombeau
d ’Hyppolite.
î La fable dit qiîe Thémis vouloit garder fa virginité
, mais que Jupiter la força çle l’époufer, 6c lui donna
trois filles, l’équité ? la lo i, 6c la paix. C ’eft: un
emblème de la juftice qui produit lçs lois 6c la paix,
en rendant à chacun ce qui lui eft dû. Héfiode fait
encore Thémis mere des Heures ôç des Parques. Thémis
, dit Feftus, étoit celle qui pomipandoit aux
hommes de demander aux dieux ce qui étoit jufte ô£
raifonnable : elle préfide aux conventions qui fe font
entre les hommes, 6c tient la main à ce qu’elles foient
obfervées. ( / ? . / . ^
THEMISCYR.E, ( Géog. anc. ) Themifçyra, ville
de l’Afie mineure dans le Pont. Arrien dans fon périple
du Pont-Euxin, ne marque entre les fleuves Iris
6c Thermodonte, aucune piaçe qu’Héracleum, dont
il dit que le port eft à trois cens quarante flades de
l’embouchure de l’ Iris, Ôc à quarante ftades de celle
du Thermodonte ; mais Ptolopiée, l. F . c. vj. avant
que d’arriver à Herculeum, nomme la campagne
Phanaroca ; car c’eft ainfi qu’il faut écrire avec Stra-
bon, 6c non,comme portent les exemplaires dePto-
1 ornée, Phanagoria. qui eft le npm d’une vijle fur le
Bofphore cimmérien. Ptolomée pomme encore The-
mifeyra, dont il frit une ville. Le périple de ScylaX
en frit autant, 6c il dit que c’étoit une ville grecque.