M t e n
fée d’une courtine, de deux flancs & de d'eux-facès ; i
le rempart de la courtine contenant le parapet, os
le talut n’a que cinq to ife s d’épaiffeur ; mais le rempart
des flancs &t des faces en a fept. Voyci tab.jomj.
G # La féconde que M. de Vauban trouve de fort bonne
défenfe, n’eft compofée que do deux faces élevées
fur les lignes de défenfes ; fon rempart & les laces
(onf parallèles. _ H ) I , WÊ
La troilieme forte ne différé de là fécondé qu en
ce que fon rempart eft parallèle à la courtine de la
place. Telle eft celle que Ni de Vautan a conftrulte
a Landau Seau neuf Brifach. , va / i
Elles font toutes trois de bonne défenfe potff le
foffé, & elles fonï'fi baffes, que le canon de* aflie-
geans ne peut y atteindre avant qu’ils foient maures ,
du chemin couvert, & qu’ilç y aient plante leur ar-
La tcnaillckn à augmenter la défenfe/dufolté. Les
coups qui partent de cet ouvrage qui eft peu eleve I
font plus dangereux que ceux qui font tires des flancs
de la place. La première efpece de unuUt, celt-à--
dire, celle qui a des flancs, fe nomme tcnatUc * flancs 1
les deux autres fe nomment unailUsfimphs. M. le
maréchal de Vauban qui eft l’inventeur des M M M ;
après s>être d’abord fervi des W M g , S> M B Ê ’ ] e,,ra
préféré dans la fuite les Amples, parce que les flancs
des premières peuvent être aifément enfiles; du rempart
de la demi-lune. Ce t incpnvement ne fe trouve
point dans la tenaille Ample, mais aufli ton jeu elt
fort oblique. , v _• H - I <,
Pour conftruire la tenaille à flancs, fl faut 1
net ( PI. I. itsforûf. fis- s . ) la ligne G Jïparîllele
àla courtine R S , & éloignée de trois toifes.de cette
ligne ; i ° mener les lignes G 1 8c H I i parallel'esaux
flancs R E , S F , à la diftance de cinq toiles-;, 3 . tirer
les lignes de défenfe J S & | S H g j g gji femme!
U de l’angle flanquant,, ilfliut prendre d é p a r t .
& d’autre M H , M P égales chacune à lanvqitiede
M l& c M K , & des points N & P abaiffer les per-
pendicuiaires N O , P Q fut les lignes *= defenfe
R R J S . Ces perpendiculaires feront les flancs de
la tenaille j IN de P R en feront les faces , & O Qla
courtine ; 40. à trois toifes du trait principal on lui
mènera en-dedans des parallèles àla diftance de trois
toifes, pour déterminer fon parapet. On donnera cinq
ou fix toifes au terreplein de la tenaille vis-à-vis les
faces, & deux ou trois à celui de la courtine.
Si la diftance de la ligne G H ï la courtine O Q elt
moindre que dé cinq toifes, on commencera par mener
une parallèle de deux toifes à la ligne G //pour
le terre-plein de la tenaille vis-à-vis la courtine, o£
enfuite une autre parallèle à la diftance de trois toifes
de cette ligne, qui terminera la longueur des flancs
N O , P Q par fa rencontre avec ces flancs, & qui
fera le côte extérieur du parapet de la courtine de
la tenaille.
Il y a une banquette à la tenaille, comme au parapet
du corps de la place ; on en conftruit memè ordinairement
deux vis-à-vis les faces, parce que pour
Couvrir les flancs, on en éleve davantage le parapet.
La tenaille fe partage en deux parties par un petit
foffé M V qu’on pratique au milieu de fa courtine.
On communique dans les deux parties de la tenaille
par un petit pont qui les joint enfemble.
Pour conuruire la tenaille fimple, il faut aufli mener
d’abord ( PI. /• de fortification fig. c>. ) une parallèle
D C à la courtine A B , qui en foit éloignée de
trois toifes : tirer après cela les ligrtes.de défenfe O B,
p J , & mener dès parallèles D E , C F aux flancs
A G ’ B H à la diftance de cinq toifes. On mene en-
fuite des parallèles au trait principal E M F , à la diftance
de trois toifes , pour avoir le parapet de la tenaille,
8c d’autres parallèles à cette defniereàla dif-
TEN
t'ànée de cinq ou lïx toifes pour en avoir le terre-
plein. ■ H I ,
Lorfque les lignes K JC, N Y qui terminent lé
terreplein de la tenaille, réncontrent la ligne D C pa-*
ralleie à la courtine dans des points X 6 c Y { PI. I .
de fortification fig. / ©. ) éloignés de plufieurs toifes dit
milieu de la tenaille,- alors cet ouvrage eft brifé dans
cette partie. On termine dans ce cas le terreplein dit
milieu de là tenaille par une parallèle A D C prife à
la diftance de deux ou trois toifes de cette ligne, &
le parapet par une autre parallèle à la diftance dè
trois toiles de la précédente ; elle donne lé côté extérieur
de la partie R S de la tenaille , • c’eft-à-dire
qu’elle coupera les lignes E M ±M Fdattsdes points
R&cS qui termineront la brifure de la tenaillèi
Il eft évident par la eonftru&ioii qu’ôü vient dé
donner des différentes tenailles , que cet ouvrage eft
entièrement ifolé ou détaché de la place. Sa diltaneë
au revêtement du rempart le met à l’abri dés éclats
caufés par la ruine.au la deftru&ion du rempart. Sà
fttuatiôn vis'-à-vis la courtine ne permet pas qü’ilfoit
enfilé.Ainfi la tenaille a tous les principaux avantagés
de la fauffe braie fans en avoir les défauts. Aufli M. lé
Maréchal de Vauban Ta-t-il fubftituée aux fauffe#
braies. Yoye{ Fausses braies. {Q)
TENAILLÉE , f. f. en terme d’Epinglier, c’eft une
quantité de tronçons que l’empointéur prend à-peu-
près pour les porter fur la meule. U les tient dans lès
deux mains comme on le voit Pl. de l'EpingLer, re-
préfenté ; on les fait rouler entre les doigts en avan-t
çant & retirant alternativement les pouces des deux
mains pour préfenter les différens côtés des tronçons
à la meule. Yoye\j les fig. de la meme Planclie.
TENAILLER , v. ad. ( Hifi. des fup. ) c’eft tourmenter
un criminel avec aes tenailles ardentes. Oii
ne condamne guere à ce fupplice que ceux qui ont
attenté à la perfonne du roi. Ravaillac fut tenaille au i
mamelles, aux bras & aux cuiffes,. pour âvoiraffaffmé
Henri IV. . , ’
TENAILLONS ou grandes lu net te s, font des
ouvrages qui couvrent les faces des demi-lunes,& qui
leur fervent d’efpece de contrè-gardes.
Le tèrme de tenaillons ne paroît avoir étéenufage
que depuis le fregè de Lille, en 1708. On appelle
ainfi les grandes lunettes dans la relation de ce fa-*-
meux fiege , & ce terme eft a&uellemertt plus conv-
mun & mieux établi panai les militaires que celui dè
grandes lunettes.
Pour conftruire les ttnaillont qu grandes lunettes,
il faut prolonger les faces B D , CD de la demi-lune,
( PI. V. des Fortifications ,fig. l.) indéfinitivèment a »
delà de fa contrefcarpe ; prendre R F de jo toîfês, Si
HG de 15 ; tirant enfuite la ligne G F , l’ôh aura là
moitié de la lunette, donc G F & PE feront les faces;
H E & H G les demi-gorges. Si l’on fait la mèmè
opération fur le prolongement de l’âutre face CD dfc
la demi-lune X , on aura la lunette ou lé U haillon
tracé.
La lunette a un rempart,un parapet,& ünfôffe lé long
de fes faces,comme la demi-lune : fon rempart eft (eti*
lement de 3 pies plus bas que celui de la demi-lune ,
& fon foffé a la même largeur qué celui dé Cet ouvrage.
La lunette ou tenaillon eft flanqué dé la fece
du baftion & de celle de la demi-lürte. (Q)
T EN AN , (Géog. mod.) petite province du foyaur
me deTonquin,la plus orientale de ce royaume. Elle
rapporte principalement du riz. ( D . J. )
TENANCIER, f. m. {Gram. & Jurifprud.) eft ce*
lui qui tient & pofféde un héritage Ou fa part d’un
tenement ou domaine ; les co-tênànciers font ceux
qui tiennent conjointement un même domaine. Vvye^
Personnier, T enement. (A)
TENANT, f. m. {Hifi. de la chevalerie.) on appel-
loit proprement ten'ans , ceux qui ouvfoierit le car-
TEN
rtmfel, & qui faifoiênt les premiers défis par îês câf‘
tels que pubiioient les hérauts ; c’étoit eux qui côm-
pofoient la première quadrille ; les autres chevaliers
etoient les affaillans. Les tenans furent ainfi nommés,
parce qu’ils foutenoient les armes à la main les pro-^
pofitions qu’ils avoient avancées. {D. /.)
T en an t terme de Blafion, ce mot fe dit de ce qui
foutient les écus ou les armoiries, & eft le plus fou-
vent fynony me avec fupport. La différence que quelques
uns y mettent, e’eft de dire que les tenans font
feuls, & que les fupports font doublés , ôc mis des
deux côtés de l’écu ; ou bien les fupports font des figures
d’animaux -, & les tenans des figures humaines.
Il y en a de plufieurs figures, de même que les fupports
, comme les anges , les pûeelles, les religieux,
les fauvages, les mores, les lions, les léopards , licornes
, aigles, griffons, &c.
Les' armes de Naples, par exemple, font d^azur
femé de fleurs-de-lis d’or au lambel de gueule en chef,
ôc il a pour tenans deux fyrenes ou femmes marines
au naturel.
Les premiers tenans ont été des troncs ou des branches
d’arbres, auxquels les éCuffons étoient attachés
avec des courroies & des boucles. Depuis on a re-^
préfenté les chevaliers tenans eux-même leur écu
attaché à leur cou , ou fur lequel ils s’appuy oient,
comme on voit Philippe de Valois fur les deniers d’or
battus en 1336. <
L’origine de ces tenans vient de ce que dans les
anciens tournois les chevaliers faifoiênt porter leur
écu par des valets déguifés en ours , lions, nionf-
tre s , &c. par des mores, dés fauvages.ou des dieux
fabuleux de l’antiquité, lefquelstenoient aufli, & gar-
doient les écus que les chevaliers étoient obligés
d’employer pendant quelque-tems , pour oüvrir les
pas d’armes , afin que ceux qui les vouloient combattre
les allaffent toucher. Il y a eu aufli des tenans
qui ont été tirés des corps des devifes & des animaux
du blafon , comme le porc-épi de Louis XII. la fâla-
mandre de François I. &c. P. Msnetrier. {D. J.)
T enans é t aboutissans , {Jurifprud.') font les
confins d’un héritage', ceux auxquels il tient &c aboutit
dans les contrats de vente ou de louage, dans les
aveux & reconnoiffances, on doit exprimer les tenans
& aboutiffans, & fur-tout dans les demandes en défif-
tement ou en déclaration d’hypotheque , & autres
femblables , afin que l’on puiffe connoître d’une rria-
niere.certaine de quel héritage il s’agit. Poye{ A v eu ,
C o nfins , D éc la r a t io n , Lim it e s , R econnois-
sance. {A)
TÉNARE, f. m. {Mythologie.) comme à moitié dé
la hauteur de ce promontoire de la Laconie, il fe
trouvoit un abîme ou prodigieufe caverne dont l’entrée
étoit très-oblcure , tenante fauees, il n’en fallut
pas davantage aux poètes pour en faire le foupirail
des enfers , oh Pluton donne des lois, rex ferreus or ci,
fiigii dominator ayerni. L à , difent-ils,
Là régné en un morne filence
Ce tyran aux-féveres traits ,
Près de la beauté'dont tabj'ence
Caufa tant de pleurs à Cérès ;
La douleur, la faim , le carnage ,
Le defefpoir, l'aveugle rage
Sont fes mirtifires odieux,
Quepour-plaire au roi du^Tenafe
Se difputent f honneur barbare
De mieux peupler les fombres lieux.
Orphée, ü nous en croyons les mêmes poètes , ;
pénétra par le foupirail du promontoire de Laconie j
dans les profondes demeures du tartare, & enchanta
tous les habitans par les accords de fa lyre ,
• G e fl par-là qu'un mortel, forçant les rives fombres
Au fuperbe tyran qui régné fur les ombres
T E N ■
Pii rifpecler fa Polie £
Heureux , f i trop épris d'uni èiàutc reûdtiè,
Par un excès d'amour il üi l'eût 'point perdzii
UneJeconde foiss
Hécatée de Milet a eu une idée fort ràifoflrtâblë >
quand il dit que cette caverne du iénarè, fervoit âp-
paramtnent ae repaire à un gros fetpent, qite Fort,
appelloit le chien des enfers , parce qüe quicoilqüë èri.
étoit mordu, perdoit ia vie ; mais Hercule trouva le
moyen de le tuer & de le faire voir à Eurÿfthéet
( » • / • ) • ,
TÉNARË, ( Géog. âne. ) Toenàrid, promontoire àli.
midi du Péloponnèfe , entre le golfe de Meffénis 6c
celui de Laconie, avec une ville de même nom.
Ptolomée, /. III. c. xvj. appelle le promontoire Tcc*
narïa, & la ville Tanarium■.
Le promontoire Tanar'um -, dit Paufariias , Lacôrt;
cap. xxv. avance éonfidérablement dans la mer, & au
bout de quarante ftades, on trouve la ville de Cae-
nopolis, dont l’ancien nom étoit Toenarum.
Il y a voit outre cela un célébré temple de Neptune
fur le promontoire Tænaruin : Faniiïn Nepiuni efl
Tenari, dit Cornélius Népos , quod violare nef as di~
cunt Groeci. Straboli ajoute que ce temple étoit dans
un bois facré; Paufanias nous apprend que ce temple
étoit en forme de. caverne, & qu’au-devant on
voyoit la ftàtue de Neptune. Ces deux derniers auteurs
rapportent la fable qui vouloit que ce fût par-»
là qu’Hercule fut defeendu aux enfers»
Le promoiltoire eft nommé aujourd’hui le Cap dè
Matàpan, & la ville Toenariunï pourroit bien être lé
port des Cailles, Porto-Cagliei
On tiroit autrefois du mont Ténarè du cryftal dé
roche , & d’autres pierres dures ; les Grées difenf
qiie les veinés en font encore fécondes , & que les
habitans ne. les négligent, que pour ne pas attirer les
Turcs chez eux. {Di Ji)
TENARIEN, MARBRE , Ttenariüm rharbor, {Hijh.
nat.) nom d’un marbre dont il eft parlé dans les ouvrages
des anciens ; il y en avoit de deux efpèces
très^-différentes , l’Un étoit noir, très-dur, 6>c prenant
un très-beau p o li, il fe tiroit du promontoire de Tæ-
nare dans le territoire de Lacédémone. L’autre qui
étoit plus .eftimé & plus rare étoit d’un ve'rd tirant
fur le jaune ; quelquefois ce dernier étoit appeliï
marmor kerbofum ou xantkoh.
TÉNARIES , ( Anùq, greques.) t atretpta, fête eit
l’honneur de Neptune (innommé Tenarien^ deTéna-
re , promontoire en Laconie, ou il a'vôit un temple,
Potter. Archoeol.groeç. 1 .1.p . 432. (Z ) ./ ,)
TENÀRIUS ; {Myihol.y îurnom de Neptune , à
caufe du temple en forme de grotte que ce dieu avoit
fur.le promontoire de Ténare.
TEN BY , {Géog. môdi): ville à marché d’Angleterre
, en Pembrock-Shire , fur la côte , au nord dé
la pointe de Ludfol. Elle eft jolie, & renommée
pour l’abondance de poiffoii qü’on y prend»
TENCHE, voye^ T anche»
TENÇÔNS ou TENSONS, f. m. pi. {Lahg. fràfiç)
c’eft: ainfi qu’on appelloit des queftions galantes fur
l’amour, que les anciens poètes françois mirent en
vogué , & qui donnèrent lieu à l’établiffement d’uné
cour, qii’on nomma la cour d'amour. Là des gens d’ef-
prit terminoient par leur décifiori , les difputes que
les tençons avoient fait naître , & les arrêts de ce tribunal
étoient irréfragables. La Picardie tenoit aufli 9
à l’imitation de la cour d'amour de Provence, fes plaids
& giéux fous formel, qui avoient la même origine & le
même but. Martial d’Auvergné nous a donné un recueil
de ces jugemens galans ,- 'ôu du-moins faits à
leur imitation , fous le titre à'arrefla amorum ; j’en ai
parlé ailleurs. On trouve plufieurs exemples de ten-
fons dans les poëfies de Thibaut, comte de Champâ*
gne 3 & roi de Nayarre'. {D . J , )