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l’Être fuprème, oublièrent de reftraindre par des lois
falutaires le pouvoir dont pouvoient abufer fes foi-
bles images. C’eft-là,fuivant l’auteur,la vraie fource
du defpotifme , c’eft-à-dire de ce gouvernement arbitraire
& tyranique fous lequel gémiffent encore
aujourd’hui les peuples de l’Afie,fans ofer réclamer
les droits de la nature &c de la raifon, qui veulent
que l’homme foit gouverné pour fon bonheur. Foye^
Prêtres.
THÉODOLITE, f. m. ( Arpentage. ) infiniment
en ufage dans l’arpentage, pour prendre les hauteurs
& les diftances ; il eft compofé de plufieurs parties,
1 °. un cercle de cuivre divil'é en quatre quarts de c>od
repréfentant les quatre points cardinaux de la bouf-
fole, l’eft, l’oueft, le nord, & l e fud, & marqué
des lettres E , O , N , S ; chacun de ces quarts eft di-
vifé en 90 degrés, &C fubdivifé autant que la grandeur
de l’inftrument le peut permettre communément par
les diagonales. Les quatre quarts doivent être marqués
de 10, 20, 30, &c. deux fois, commençant au
point du nord & du fud, finiffant à 90 aux points de
1 eft & de l’oueft ; 20. une boîte & une aiguille placées
iuftement fur le centre du cercle, fur lequel centre
l’inftrument, l’index avec fes guidons, doivent être
mis de-forte qu’ils puiffent tourner & fe mouvoir en
rond ; mais la boîte & l’aiguille demeurent fixes. Au
fond de la boîte il faut qu’il y ait une bouffole attachée
de - forte qu’elle réponde aux lettres E , O N
S , marquées fur l’inftrument; 30. par-derrière un
emboîtement ou plan, ou, ce qui eft le mieux un
rond, pour entrer dans la tête d’un pié à trois branches
, fur lefquelles l’inftrument eft porté ; 40. ce bâton
ou ce pié pour pofer l’inftrument deffus, & dont
le cou ou manche vers la tête doit entrer dans l ’emboîtement
qui eft derrière l’inftrument.
Au refte, il y a plufieurs autres maniérés de faire
les théodolites ; il faut préférer la plus fimple, la plus
cxaéle, la plus prompte, & celle dans laquelle l’inf-
îrument mathématique foit du tranfport le plus facile.
L’ufage du théodolite eft abondamment juftifié par
celui du demi-cercle qui eft feulement un demi-
théodolite ; mais M. Siffon a perfectionné cet infiniment
par de nouvelles vues : on trouvera la defcrip-
tion de fon théodolite dans le livre anglois de M. Gar-
dner, intitulé Praclical furveying improved, de dans
un traité de géométrie pratique publié en anglois à
Edinburg 1745, in-S°.par le célébré M.Macclaurin.
( ^ - L )
THEO D O R I A S , ( Géog. anc.') nom commun à
une ville d’Afie, fituée aux confins de la Colchide,
& à une province eccléfiaftique d’Afie, aux environs
de la Coelé-Syrie. Laodicée étoitla métropole de
cette province, & avoit trois évêchés fuffraeans
( D .J | ë ’
1 HÉODORIEN, ( Philof grecq. ) les Théodoriens
étoient une feCIe de philofophes de l’académie d’Athènes,
& qui avoient eu Théodore pour maître. Le
feul bien de l’homme, difoient-ils, c’eft le plaifir des
fens, ou même l’affemblage de toutes les voluptés ;
jjgjf. de^gens parmi nous qui font de cette fèCtei
T H h O D O R O P O L I S , ( Géog. anc.) ville de
Thrace, dans la Moefie. Juftinien fonda cette .ville
& la nomma Théodoropole, du nom de l’impératrice
Theodora fon époufe. ( D . J. )
THÉODOSIE, (Géog. anc. ) Theodojia, ville de la
Cherfonnèfe taurique. Le périple de Scylax , Stra-
bon, l. V I I .p .30$. Pomponius Mêla, liv. II. c. j .
Pline & Ptolomée , liv. IF . ch. xij. font mention de
cette ville ; préfentement on l’appelle Caffa. (D J )
THÉODOSIEN, CODE, ( Jurifprud.) Foye{ ci-
devant au mot Go d e , Varticle C ode théodosien
THEODQSIOPOLIS, (Géog. anc.) nom corn'
T H E
— villes & à divèrs lièges H H f c
i . Ineodojiopolis, ville de l’Arménie, fur les frontières
de la Perfaménie : on croit affez commune-
S « §1 Tournefort, qu’Ergeron eft l’ancienne
ville de Theodofiopolis ; la chofe néanmoins ne paroît
pas trop affurée, à-moins qu’on ne fuppofe comme
eda ie peut, que les habitans d’Artze fefuffent reti-
res a Theodofiopolis, après qu’on eut détruit leurs
mailons.
H Theodofiopolis , ville de la Méfopotainie, fur
le bord du neuve Aborras.
3°. Theodofiopolis, villëvde la grande Arménie,
londee par Anaftafé,&qui ne put jamais luiïôter fon
premier nom Procope en parle beaucoup dans fes
eloges des édifices de Jullinien.
4°, Theodofiopolis d lle n ôm , t °. d’unfiége épif-
.copalde la province d’Afie; a», d’un fiége épifcopal
de la Thrace ; 3°. d’un fiége épifcopal d’Egypte, dans
la province d’Arcadie ; 40. d’un fiége épifcopal d’E-
gypte, dans la première Thébaïde ; 50. d’un fiége
epilcopal de l’Afie prôcohfulaire ; d’un fiége épif-
copal d A fie, dans l’Ofrhoène. ( D . J . ) 1
THÉOÉNIES, f. f. pl. (Antiq. grecq.) fêtes dè Bac-
| B W È !es J em e n s ; le dieu lui-même étoit appelle
Theoenos, le dieu du v in , de fl.'*, dieu, de oîvL
du vin. (D . J.)
THÉOGAMIE, f.f .p l. {An e^ gru q.)
tete qui fe célébrait en l’honneur de Proferpiiie, &
en mémoire de fon mariage avec Pluron: ce mot fi-
gmfie manage desdieux, de 8.V , dieu, ScEjÄt*, manage.
Voyes Potter, Arehteol. graed&U. c. x x . tom.
I.p.goa. (D .J .)
THÉOGONIE, f. f. (H iß .anc.") branche de la
théologie payenne , qui enfeignoit la génération de
Beurs dieux. Voye^ D ied.
Ce mot eft formé du grec ekeos -, Dieu , & d egoué,
génération, femence, généalogie.
Hefiode nous a donne l’ancienne théogonie dans un
poeme qui porte ce titre.
Le do&eur Burnet obferve que les anciens auteurs
confondent la théogonie, avec la cofmogonie : en effet
la génération des dieux des anciens Perfans ; fayoir,
le feu, 1 eau & la terre, n’eft probablement autre choie
que la génération des premiers élémens. : Foyer
C hæos. j y-
THÉOL, le , ou le TH ÉO , (Géog. mod.) petite
nviere de France, en B erri, éleftion d’ifîbudim. Eile
a fa fource à 14 lieues d’iffoudun, & fe jette dans
1 A rnois, à Reuilly. (D. J.) ' ■
THÉOLOGAL , f. m. ( Hift. eccléf. ) nom qu’on
donne dans les cathedrales de dans quelques collé- 1
giales à un théologien prébendé, pour prêcher à certains
jours & pour faire des leçons de théologie aux
jeunes clercs. ,
Le pape Innocent III. dans le fécond concile de
Latran, ordonna que dans chaque églife métropolitaine
, on nommeroit un théologien pour interpréter
l’Ecriture-fainte, & pour eufeigner ce :ii regarde le
loin des âmes. Pour récompenfe il afîigne à celui qui
fera ces leçons , le revenu d’une prébende. Le concile
de Balle jfejf.gi.can.ß.dont le decret fut inféré
dans la pragmatique fanélion, étend à toutes les ëgli-
fes cathédrales la nécefiité d’avoir un. théologal qui
n etoit auparavant que pour les églifes métropolitaines.
Cette difpofition a paffé de la pragmatique dans
le concordat, approuvé par le cinquième concile de
Latran. Il porte cju’il y.aura une prébende théologale
dans toutes les églifes cathédrales & métropolitai-.
nesaffeélée à un doéleui: » .licencié ou bachelier forme
en théologie. Il doit faire au-moins deux leçons
par femaine, fous peine d’être privé * s’il y manque,
de fes diftributions ; mais quand il enfeigne j il doit
etre cenfé préfent au choeur, ,& ne rien perdre de
tout ce qui peut revenir aux autres chanoines..
Le
Lê Côftcile de Trente, ftff. S. c .). affeélè àüffî une
prébende au théologal, qu’il veut qu’on établiffe dans
chaque cathédrale» Suivant les decifions de la con- j
grégation du Concile, les chanoines & les autres prêtres
de la cathédrale font obligés d’afïifter aux leçons
ànthéologaly & on peut priver celui-ci de fa prébende
, s’il manque à fatisfaire à fes devoirs.
Dans le cinquième concile de Milan, on oblige le
théologal d’interpréter publiquement l’Ecriture-fainte
dans l’églife cathédrale tous les jours de fêtes &
de dimanches. S. Charles dans fon onzième fynode
diocefain, enjoint au théologal de faire trois leçons
par femaine, & de prêcher quelquefois. Ainfi le théo>-
■ logal qui n’etoit d’abord que le docteur des clercs ,
eft devenu auffi celui du peuple.
Les ordonnances d’Orléans & de Blois preferi-
vent l’établiffement d’un théologal dans les cathédra1-
les ; elles veulent qu’il prêche tous les dimanches &c
fêtes folemnelles, & qu’il faffe des leçons publiques
für l’Ecriture - fainte trois fois la femaine. Les chanoines
font obligés d’affifter à fes leçons, fous peine
d ’être ‘privés de leurs rétributions ; mais toutes ces
difpofitions font aujourd’hui fort négligées. Thomaf- <
fin , dijciplin. de VEglife, part. IF . liv. II. c. Ixix. &
xcvij.
THÉOLOGIE , Theologia, du grec Oeoc, Dieu, Sc
ùoyoç , difcours , prife en général, eft la fcience de
Dieu & des chofes divines , même entant qu’on
peut les connoître par la lumière naturelle. C ’eft en
ce fens qu’Ariftote, Methaphyjic. I. FI. appelle /Ae'o-
logie, la partie de la philofopnie, qui s’occupe à traiter
de Dieu & de quelques-uns de fes attributs. C’eft
encore dans le même fens que les Payens donnoient
a leurs poètes le nom de théologiens, parce qu’ils les
regardoient comme plus éclairés que le vulgaire, fur
la nature de la divinité & fur les myfteres de la religion
»
Les anciens avoient trois fortes de théologie ; (a-
v o ir , i ° . la mythologique ou fabuleufe qui floriffoit
parmi les Poètes, & qui rouloit principalement fur
la théogonie ou génération des dieux» Foytç Fable ,
My th o lo g ie & T héogonie.
20. La politique, embraffée principalement par
les princes * les magiftrats , les prêtres, & le corps
des peuples, comme la fcience là plus utile & la plus
néceffaire pour la fureté, la tranquillité & la profpé-
rité de l’etat.
30. La phyiîqüe ou naturelle, cultivée parles Philofophes,
comme la fcience la plus convenable à la
nature & à la raifon,elle n’admettoit qu’un feul Dieu
fuprème , & des démons ou génies , comme média-
téurs entre Dieu & les hommes. Foyer D émon &
G énie.
Les Hébreux qui a f oient été favôrifés de la révélation
ont auffi leurs Théologiens, car on peut donner
ce titre aux Prophètes fufeités de Dieu pour les
mftrube, aux pontifes chargés par état de leur expliquer
la loi, & aux feribes ou doéleurs qui faifoient
profeffion de l’interpreter» Depuis leur difperfîpn ,
les Juifs modernes n ont manqùe ni d’écrivains , ni
de livres ; les écrits de leurs rabbins font répandus
par tout le monde. Foye^ Rabbins 6* T halmud»
Parmi les Chrétiens, le mot de Théologie fe prend
en divers fens. Les anciens peres, & particulière-:
ment les Grecs, comme faint Bafile & faint Grégoire
de Nazianze, ont donné fpécialement ce nonià la
partie de la doftrine chrétienne qui traite de la divi-
B W m m vient que Par“ i eux on appelloit l’évan-
gelifte S. Jean , le théologien par excéllence, à caufe
qu il avoit traité de la divinité du Verbe, d’une maniéré
plus profonde & plus étendue que les autres
apôtres. Ils furnommoient auffi S. Grégoire de Na-
zianze, théologien, parce qu’il ayoit défendu avec
zele ladivtnue dn Verbe contre les Ariens ; & en ce
Tome X F I ,
fefts lès Gréés diftingüoient la théologie, de ce qu’il^
appelloient économie , c’eft-à-dire de la partie de la
dotlnne chrétienne qui traite du mVftere de l’incarnation
»
Mais dans un fens pliis étendu, l’on définit la Théo*
logie, une fcience qui nous apprend ce que nous devons
croire de D ieu , & la maniéré dont il veut que
nous le fervions ; on la divife en deux efpeces , qui
font la Théologie naturelle & la Théologie furnatu-
relie.
La Théologie naturelle eft la connoiflance que nous
avons de Dieu & de fes attributs, par les feules lumières
de la raifon & de la nature, & en confidérant
les ouvrages qui ne peuvent être fortis que de fes
mains.
_ La Théologie fUrnaturelle ou Théologie proprement
dite eft une fcience, qui fe fondant fur des principes
révélés, tire des conclufions, tant fur D ieu , fa nature
, fes attributs, &c. que fur toutes lés autres chofes
qui peuvent avoir rapport à Dieu : d’oii il s’enfuit,
que la Théologie joint dans fa maniéré de procéder
l’ufage de la raifon à la certitude de la révélation
, ou qu’elle eft fondée en partie fur les lumières
de la révélation, & en partie fur celles de la raifon.
Toutes les vérités dont la Théologie fe propofe la
recherche & l’examen, étant ou fpéçiilatives ou pratiques
, on la divife à çet égard en Théologie fpecu-
lative , & Théologie pratique ou morale. La Théologie
fpéculative eft celle qui n’a pour objet que d’éclaircir
, de fixer, de défendre les dogmes de la religion,
en tant qu’ils doivent être crus. La Théologie ,
pratique ou morale, eft celle qui s’occupe à fixer les
devoirs de la religion j en traitant des vertus & des
v ice s, en preferivant des réglés, & décidant de ce
qui eft jufté 'ou injufte, licite ou illicite dans l’ordre
de la religion.
Quant à la maniéré de traiter la Théologie , on la
diftingue en pofitive & en fcholaftique. La Théologie
pofifive, eft celle qui a pour objet d’expofer & de
prouver les vérités de la religion par les textes de
l’Ecriture , conformément à la tradition des peres de
; l’Eglife & aux décifions des conciles, faqs s’attacher
à la méthode des écoles > mais en les traitant dans un
ftyle oratoire, comme ont fait les peres de l’Eglife.
• La fcholaftique eft celle qui emploie la dialectique
, les argumens & la forme ufitée dans les écoles
pour traiter les matières de religion»
Quelques auteurs penfent* que la différence qui fe
trouve entre la Théologie pofitive & la fcholaftique j
ne vient point de la diverfité du ftyle & de l’élocution
; en un m ot, de la forme fcholaftique propre à
la derniere, & qu’on ne-remarque pas dans la première;
mais de ce que lesThéologiens fchplaftiquês
ont renfermé en un feul c,o,rps & mis dans un certain
ordre, toutes les queftions qui regardent la doctrine
, au üeii que les anciens ne traitoient des dog->
mes de la religion, que fép^r.énjent & par oceafion r
mais cela ne fait rien quant au f ty le , car les modernes
auroient pu traiter tout le plan de la religion en
ftyle oratoire, & les anciens n’en traiter que quelques
queftions en ftyle fcholaftique. La véritable
différence entre la pofitive & la fcholaftique dépend
donc de la forme du ftyle , pviifque pour le fonds les
matières font les mêmes.
Luther appejj,oit la Théologie fcholaftique une difcU
pline à dey.x faces, compofée du mélange de l’Ecri-
ture-fàintè & des raifohs philofophiques. Mixtione
quadam ex d'tyinis cloqi/,ii$& philofôphicis rationibus
tqnquqm ex centaurorum gedère biformis djfciplina con?
fiata eft. Mais on verra par la fuite, qu'il n’en ayoit
qu’une fauffe idée & cju’il en jugeoit par les abus,
M. l’abbé Fleury dans fpn cinquième difeours fur
l’hiftoire eccléfiaftique , ne paroît pas non plus fort
favorable à la fcholaftique ; car après s’être objeélé .
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