
enfemble à une même q u e u e , marquées au milieu
d’une tache blanche ou n o ire , qui a prefque la figure
d’une lune. Ses fleurs naiffent aux fommités des tiges,
d’ une feule p ie c e , reffemblantes aux fleurs légumi-
neufes ; elles font difpôfées en tête o u en épi court
& gros , de couleur purpurine, empreintes au fond
d’un fuc m ielleu x , doux & agréable , d’une odeur
qui n’eft pas difgracieufe , & d’une faveur légèrement
aftringente. Lorfque ces fleurs font paffées, il
leur fuccede de petites capfules rondes enveloppées
chacune d’un c a lic e , 6 c terminées par une longue
q u eue ; chaque capfule contient une femence qui a
la figure d’un pètit rein. Certe plante croît partout
dans les p r é s , dans les pâturages , aux lieux humides
& ma récageux;elle fleurit en A v r il, Mai & Juin.
Sa fleur eft recherchée des ab eille s , 6 c toute l’herbe
eft une des plus excellentes nourritures pour en-
graiffer les beftiaux.
L e p e t i t t r è f l e des champs eft la plante que l’on
nomme vulgairement pié de lie v r é , t r i f o l i u m a r v e n f e ,
h u m i l e , J 'p i c a t u m f i v e t a g o p u s . I . R . H . 4 0 S . V o y e ^
P ie de l iev r e , B o t a n .
L e t r e j f l e bitumineux, t r i f o l i u m b i t u m e n r e d o l e n s ,
1. R . U . 4 0 4 , eft ainfi nommée, parce que fesfeuilles
font douces au toucher 6 c d’uné odeur de bitume.
C e tte plante croît abondamment dans les pays chauds,
en C an d ie , en Sicile , en Languedoc, au x environs
de Montp ellie r, de Narbonne, fur les coteaux pierreu
x voifins de la mer ; on la cultive quelquefois
dans les jardins des cu r ieu x , oii elle fleurit en été ,
6 c réfifte à l’hiver quand il eft doux. Elle s’élève en
arbriffeau à la hauteur d’une à deux coudées ; fes tiges
font roide s , v e lu e s , noirâtres 6 c cannelées. Ses
feuilles font g rifâ tres, velues , oblongues, pointues,
glutineufes au to u ch er , 6 c ayant l’odeur defagréable
du bitume. Ses fleurs forment une tête longuette ,
d’un violet, purpurin, 6 c font placées dans des calices
v elou té s , oblongs 6 c cannelés ; fa femence eft
no ire, inégale, velue , & fe termine en une pointe
feuillue. Cette femence a , comme le refte de la plante
, un goût médicamenteux ; mais elle le perd dans
nos pays. C elle qu’on apporte d’Italie , produit d’abord
une plante bitumineufe , mais la femence du
même t r e j f l e ne donne plus à la troifieme année qu’une
plante fans odeur 6c fans goût. {D .J .)
T reffle de m a r a is , ( B o t a n . ) ce t r e f f le eft dif-
tingué de tout autre , 6 c fait un genre à part nommé
par Tournefort m e n y a n th . e s p a l u f t r e , L a t i f o l i u m & t r i -
p h y l l u m . 1. R . H . 1 t y , en anglois b u c k b é a n .
Sa racine eft gen ou illée , lo n g u e , blanche , traçante
, garnie de fibres qui plongent par intervalles.
Ses feuilles attachées au nombre de trois , fur une
large & longue qu e u e , reffemblent à celles des feves
en figure 6 c en grandeur, font liftes & douces au toucher.
Il s’élève d’entr’elles une tige à la hauteur d’un
pié 6 c d em i, g r ê le , v e r t e , portant un bouquet de
fleurs en entonnoir, d’une blancheur purpurine, lefi
quelles avant que de s’ouvrir, font rouges en-dehors,
& qui étant ouv erte s , fe découpent en cinq fegmens
pointus. Ces fleurs font loutenues par des calices formés
en godet 6 c dentelés. D e chaque fleur fortent
cinq étamines blanches dont les fommets font jaunes
; le piftil qui occupe le milieu, eft plus court.
Lo rfque les fleurs font paffées, il leur fuccede des
fruits arrondis & oblongs qui renferment des femen-
ces o va les femblables à celles de l’hélianthème , d’un
brun jaunâtre & d’un goût amer.
Cette plante croît naturellement dans les marais &
autres lieux aquatiques, en terre ma igre, hors de |
l ’eau. Elle ne dure pas long-tems, fleurit en Mai 6 c !
Juin , 6 c v arie pour la grandeur , fuivant les lieux.
Elle n’eft pas m oins utile que le creffon , n a f t u r t i . u m , 1
dans les maladies fcorbutiques ; 6 c c’eft Simon Paulli
qu i en a le premier fa it l’obferyation ; fon goût eft
d’abord un peu defagréable ; cependant on vientbien-
tôt à bout de vaincre cette répugnance.
Mais on emploie cette plante en Angleterre dans
le Hampshire à un ufage bien remarquable ; les braf-
feurs s’en fervent dans leurbiere à laplacedu houblon.
Elle confervè cette boiffon, & lui donne une
amertume qui n’eft defagréable ni à l’odeur, ni aii
goût ; d’ailleurs elle eft bienfaifante, & a cet avantage
qu’il n’en faut que la huitième partie de la quantité
de houblon. Enfin l’expérience mériteroit d’être
répétée ailleurs , parce qu’on peut très-àifément cul-
tiver le treffle de marais , d’autant mieux qu’il vient
à merveille dans des terres de fondrière, qui ne peuvent
guere produire d’autres plantes. ( JD. J. )
T r e f f l e m u s q u é , ( Botan. ) voye^ L o t ie r
ODORANT, Botan. ( D. J .f'- '^
T r e f f l e d ’ e a u ou d e m a r a i s , voyeç M e n ia n -
THE, Mae. mèd.
T r e f f l e s a u v a g e j a u n e , ( Botan.') c’eft le lotus
,Jive meli lotus, pentaphyllos, minor glabra de Tour-
nefort , nommée en françois lotier. Voyez L o t i e r
( " • ' • ) ' .
T r e f f l e , ( Agriculture. ) le treffle en angloisclo-
ver, eft une plante fort eftimée pour l’amélioration
qu’elle donne au terrein fur lequel elle cro ît, pour
la bonté de fon foin , 6c pour le mérité de fa graine.
Le grand bien qu’elle procure au terrein , c’eft de
nourrir beaucoup de bétail à la fois, dont le fumier
bonifie tellement le fol, qu’au bout de deux ou trois
ans quelqu’épuifé qu’il ait é té , il fe fertiiife de nouveau
, 6c devient propre à donner du froment.
On eftime furtout l’efpçce de treffle dont la graine
eft femblable à celle de la moutarde, 6c feulement
plus oblongue ; on préféré fa couleur verdâtre avec
une teinte.de rouge, 6c furtout celle d’Angleterre.
Un arpent de terre demandé dix à douze livres de
cette graine, 6c le mieux eft d’en fémer plus que
moins.
Le treffle aime une bonne terre chaude, 6c réuÏÏit
à merveille dans celles qui ont été fumées & labourées
; il profpere furtout dans les terres glaifes , oii
les mauvaifes herbes ne viennent point le détruire ;
il eft vrai que dans les bonnes terres il produit des
récoltes abondantes pendant trois ou quatre ans,
mais pas au-delà. Il eft aifé de diftinguer la bonne
graine de treffle de la mauvaife ; il fiiffit pour cela de
la jetter dans un verre d’eau, la bonne graine va au
fond, 6c la mauvaife qui ne végéteroit jamais, für-
nage.
On peut femer le treffle avec de l’orge ou de l’avoine
, fur la fin de Mars , ou au commencement
d’Avril, dans un jour calme 6c ferain ; quelques-uns
le fement avec du froment ou du feigle , à Noël, ce
qui donne uft moyen de répandre fa femence fur lé
terrein, 6c d’avoir par conféquent l’année fuivante
une récolte plus abondante ; mais alors il faut choifir
des terres feches ; quelques laboureurs aiment encore
mieux le femer feul à Noël, que dans.le printems,
pour lui donner la force de le maintenir contre la
gelée, & cette méthode paroît la meilleure.
La fin de Mai eft le tems propre de couper lepre-
mier treffle & d’en faire du foin ; s’il ne fé trouve pas
allez.fort, il eft excellent pour engraiffer le bétail.
Après cette première récolte, on peut encore en faire
deux autres avant l’hiver. Confultez Mortimer fur
ce fujet. {D . J. )
T r e f f l e , ( Jardinage, ) eft un ornement dans la
broderie des parterres qui imite le treffle des prés. On
le place ordinairement dans le milieu d’un tableau
pour lier les autres parties de la broderie qui en for?
tent. On lui donne différentes figures , 6c fouvent on
le compofe de quatre parties régulières comme des
rofettes. Voye{ R o s e t t e s .
T r e f f l e s , f, f , p l . ( Sculpt.) c ’ e ft u n o rn em en t
qui
oui fe taille fur les moulures. Il y en a à palfn et tes Sc,
à fleurons. Le m o l treffle eft dérivé du latin trifolium,
herbe à trois feuilles.
Treffles de moderne, ce fo n t, dans les comparti-
mens des vitraux, pignons & frontons gothiques-; de
petites rofes à jour, faites de pierre dure avec nervures,
& formées par trois portions de cercles, du
par trois petits arcs en tiers-point. Daviler. { D . J .)
T reffle , eft un gros bouton, ainfi nommé par
les Metteurs en oeuvre, parce qu’il repréfente la plante
de l’herbe de Ce nom. Il fert à arrêter le ruban d’un
bracelet fur la:bamere.
T reffle , f. m. ( terme de Mineur. ) fourneau.de
mine fait en forme de treffle, & qui n’a que deux lo?
gemens , au-lieu que le double en a quatre, 6c le triple
I x . {D . J .)
T reffle, ( terme de Blafon.) c’eft la figure du treffle
pofé fur un écu aux extrémités d’une croix. On
dit une croix trefflèe, 6 c cantonnée de treffles. Onre-
préfente le treffle dans les armoiries avec une queue,
fans toutesfois l’exp rimer.
TREFFLE, f. f. {Ar t milité) fe dit d’une mine qui a
trois fourneaux, dont la difpofition forme à-peu-près
la figure d’un treffle. On la nomme aufli mine triple ,
voyeç Mine . Elle eft compofée de deux fourneaux
placés à droite & à gauche , 6c d’un troifieme en
avant. Elle embraffe ordinairement trois contreforts.
Cette min», dit M. le maréchal de Vauban , produit
un grand éboullement de terre, 6c une profonde
excavation quand elle réuflit bien. ( Q )
TREFFLER , v. n. ( Monnoie.) c’eft faire un mauvais
rengrenement des efpeces ou des médailles, &
en doubler les empreintes , faute d’avoir rengrené ju-
fte la piece dans la matrice , ou quarré ; c’eft ce qui
rend la monnoie ou la médaille défigurée, parce que
les mêmes points ne fe font pas rencontrés enfemble.
( D . J . )
TREFFLIER, f. m. {Métiers J) c’eft une des qualités
que prennent les maîtres chaînetiers de la ville 6c
fauxbourgs de Paris. Ce nom , dont aucun d’eux ne
fait préfentement l’étymologie , vient apparemment
de ces grandes agraffes d’argent, d’étain ou de laiton
argentees qu’ils faifoient, 6c qui fe terminoient en
line efpece de feuille de treffle à jo u r, pour y paffer
diverfes chaînes ou cordons , auxquels les femmes
d’artifans 6c les payfanes laiffoient pendre leurs clés,
leurs cifeaux & autres femblables petits uftenfiles de
ménage. La mode de ces agraffes à treffle pour mettre
à la ceinture, n’a fini que vers le milieu du xvij.
fiecle. {JJ. J . )
j TREFFORT, ( Géog. mod. ) petite ville, ou plutôt
bourg de France, dans la baffe Breffe, au diocefe
de Lyon. I ly aune mairie, 6c elle députe aux affem-
blées de la Breffe.
TREFONDRE, terme de Potier d'étain, fe dit lorfque
la foudure des pots , ou une goutte reverchée,
ou une anfe jettée fur la piece, font auffi-bien fou-
dés dedans comme deffus. Voyei Souder les pots (Pétain
, R ev ercher & Je tter sur la p ie c e .
TREFURT, ( Géog. mod.) en latin moderneD r i-
vordia ; petite ville d’Allemagne , dans le pays de
Heffe, proche delà riviere de "Werra.. Elle appartient
aux éle&eurs de Mayence, de Saxe, 6c au landgrave
de Heffe.
^ TRÉGUIER, ( Géogr. mod'. ) en latin du moyen
age > Trecorium; ville de France, en Bretagne, dans
une prefqu’île , à 10 lieues au nord-oueft de Saint-
Brieux, à 13 au nord-eft de Breft, 6c à 100 au couchant
de Paris. Il y a un petit port, 6c un évêché fuf-
tragant de Tours. On y commerce en chevaux, en
ble, en lin & en papier. L’évêché de Tréguier paroît
avoir ete érigé dans le x. fiecle. Il occupe toute l’étendue
de la côte depuis la riviere de Morlaix, jufques
au-pres de la ville de Saint - Briçux, Son revenu eft
Tome X V l%
d’environ vingt-deux mille livres. Long. 1 4 .2 S .la 1 .
4 8 .4 7 - {£>-■ !-)' \
TREIDEN, ( Géog. mod.) riviere de l’empire ruf-
fien, dans la Livonie , au pays de Letten. Elle fe
forme de plufieurs fources , 6c fe jette dans le golfe
de Livonie , près de Sernikon.
TREIGNAC, ( Géog. mod.) bourg que nos géographes
nomment petite ville de France, dans le bas
Limoufin, entre Limoges 6c Tulles, au bord de la
Vezere. {D .J .)
TREILLAGE, f. m. (.Décoration de jardins £* cParchitecture.
) ouvrage fait d’échalas pofés perpendiculairement,
6c traverfés quarrément par d’autres écha-
las ou perches qu’on lie avec du fil de f e r , & q ù i
forment des mailles de- cinq à fept pouces dans la
conftru&iôn des berceaux & des paliffades contre les
murs du jardin.
On emploie les treillages à foutenir les, efpaliers ;
à former des clôtures de quelques quarrés de jardins,
des paliffades, ou des berceaux ; c’eft une invention
très-jolie 6c très-agréable à la vue. On fe fert beaucoup
de treillages en Angleterre 6c en Hollande. On
les peint toutes les années enverd& à l’huile, autant
pour les décorer, que pour les conferver. Pour les
rendre plus folides , on y met des barres de fer de
diftance en diftance, qui en font le bâti.
On fait des treillages à différentes mailles, c’eft-à-
dire à mailles de huit fur neuf pouces de large, de
fix fur cinq, de quatre fur cinq, 6c de quatre pouces
de longueur en tout lèns. ; c’eft félon lès ouvrages
qu’on veut avoir, 6c l’argent qu’on y veut dépenfer.
Les treillages à petites mailles regardent les beaux
berceaux ; on en fait quelquefois des paliffades en divers
endroits où iis fervent d’ornement. Les treillages
de galeries , de portiques , de falles, en un mot
les beaux ouvrages en ce«genre font ornés de colonnes,
de pilaftres, de corniches , de frontons, montons
, panneaux, vafes , confoles ,' couronnemens,
dômes 6c lanternes.
On appelle colonne de treillage, une colonne à jour,
dont le fût eft de fer 6c d’échalas ; la bafe auffi-bien
que le chapiteau eft de bois de boiffeau , contourné
félon les profils. Cette colonne fert à décorer les portiques
de treillage. {D . J.)
TREILLE, f. f. {Jardin.) berceau fait de perches
de charpente, ou de barres de fer , 6c couvert de
ceps de vignes ; pn les conftruit avec des perches de
faille ou d’ofier ; elles fe rvent dans un jardin po u r y
prendre le frais en plein jour dans l’été.
TREILLIS, f. m. {terme de Peintre.) c>eft un chaffis
divifé en plufieurs carreaux, qui fert aux peintres à
copier dès tableaux, 6c à les réduire de petit en grand
ou de grand en petit.
TREILLIS , f. m. {terme de Potier d'étain.) les potiers
d’étain nomment treillis-, de grands ronds , ou
pièces d’étain à claires voies, qu’ils pendent à leurs
boutiques po u r fervir de montre ou d*étaiâge ; mais
cet étalage n’eft point perdu, les chauderonniers s’en
fervent po u r en étamer les cafferoles 6c autres vaifi-
féaux de cuivre. { D . J . )
T reillis , f. m. {Serrur.) nom général qu’ôn donne
à toute fermeture dormante de fer ou de bronze,
comme le dormant de la porte du Panthéon à Rome ,
ou les grilles dans les priions de Venife. Le treillis eft
différent de la grille, en ce que fes barres font maillées
en lofange.
Treillis de f i l de f e r , chaffis de verges de fer maillé
de petits lofanges.de gros fil de fer, qu’on met au-
devant des vitraux. Tels font les chaffis ou treillis du
bas d’un édifice , pour empêcher que les vitres ne
foient caffées par dés coups de pierre ; 6c ceux du
h a u t, comme aux dômes, pour réfifter à l’impétuo-
fité des vents qui en pourroient enfoncer les panneaux.
On place ces derniers à quelque diftance de la vitre.
D D d d