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queftan, entre les montagnes-qui féparent t e pays
des états du Coutaifch, ( D . 3. ) ■
TÉK-IN OU TECHNLA , (•Geog. mod.) ville des
états du turc dans le ‘Biudziac ou la Befférabie, fur
la rive droite du Nieller , aux confins de la Pologne
& de la Moldavie.Cette ville efl encore plus connue
fous le nom de Bendtr que lui donnent les Turcs*
Charles XIL a rendu ce nom célébré par le long
féjour qu’il y lit après la défaite à la j,ournee de
Pultawa* (>D. J.') .
TEK. -KIDA, fi. m. (Hifi.mod.)tète qui le célébré
avec beaucoup de folemnite parmi les habitans
du Tonquin. On y fait une efpece d’exorcifme, par
le moyen duquel on prétend chaffer tous les démons
ou efprits malins du royaume. Toutes les .
troupes y afiiflent, afin de prêter mainmorte aux .
exorciftes. ■ ■■
TÉK.UPHE , fi m. ( CaLcnd. jud.edq7) c’eft le tems
qui s’écoule pendant que le foleil avance d un point
cardinal à l’autre, par exemple , du commencement
du bélier jufqu’au commencement del’écreviffe, &c.
Les tikuphes s’accordent par conféquent avec les
quartiers dans lefquels nous divifons communément
l’année. , ,
On appelle encore tékuphe île moment auquel le
foleil entre dans le point cardinal, félon le caloüldes
m j Ces peuples n’ont par conféquent que quatre
têkuphes ; favoir le tékuphede thferi, au commencement
de l’automne; le tékuphe detébeth, au coinmen-
çementde l’hiver; le tékupîu de rnfan,au-commencer
cernent du printems ; 6c le tékuphe de cancres , au
commencement de l’été. (D . J. ) ! -
T E L , ( Gcog.mod. ) petite ville d Italie dans la
Valteline,fur une hauteur. On croit que laiVakeline
même en a tiré fon nom. Elle eft le chef lieu d’une
communauté qui fe divife en trente fix contralules
ou parties. (T > ./ . ) "
T É L A , f. m. ( Monnaie7) efpece de monnoie , Ou
plutôt de petite médaille d’or qui fe frappe à 1 avenement
de la couronne de chaque roi de Perle. Les
tilas font du poids des ducats d’or d ’Allemagne , 6c
n’ont aucun cours dans le commerce. ( D .L )
TÉLAMON, ( Géogr. anc.) .promontoire d Italie
dans laTofcane, felonPolybe, Ptolomée&Pom-
ponius Mêla. Pline,/ ./ / / . c. v. y met un port de
même nom , 6c.on nomme aujourd’hui ce port Tela-
mone. (D . J .) ..
TÊLAMONE , ( Géogr. mod. ) petite ville d Italie,
fur la côte de Tofcane, dans l’ état de gli Prejîdii, à
l’embouchure du torrent d'Ofa , avec un petit port
& une fortereffe, à i 5 milles au nord d’Orbitello.
Long. 28. 4<)..latit. 42. 3S. (L>. / .). .
TÉLAMONES ,.fi m. (Archit. rom. ) les Latins appellent
ainfi ce que les Grecs nomment atlas, les figures
d’hommes qui foutenoient les faillies des corniches.
Un auteur de ces derniers fieclës trouve que
le mot;grec tlcmon, ’TKvp.m, qui veut dire un malheureux
habitué à fupporter le mal avec .patience , convient
très-bien à ces ftatues qui foutiennent lescor-
niches dans lesbâtimens. (D . J.') f
TELANDRUS ou TELANDRIJM, (G.eog. anc.)
ville- de l’Afie mineure dans la L y c ie , félon Pline,
/. V. c.xxvij. ou dans la Carie,,félon Etienne le géographe
, ce qui revient au même. ( D . J. )
TÉLARSKI-BIELKI ^Fourrure. ) forte .de fourrure
qu’on tire de la Sibérie 6c de quelques autres
états du czar, qui fe trouvent fur la route de Mof-
cou à Pékin, particulièrement à Tomskoy , ville
confidérable par fon commerce, fituée fur le Tom.
Ces fourrures font d’une grandeur extraordinaire
& d’une blancheur qui égale celle de la neige ; les
Mofcovites Les eiliment beaucoup , & .les réfervent
prefque toutes pour les magafins 6c 1 ufage des prin-
ces.Jl enpaffe pourtantplufieurs à la Chine. (D .J .)
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TELCHINES , f . m. (Mythol.) anciens périonm-
gesdés tems fabuleux, lur lefquels i l régné d’etran*
ges contrariétés dans les traditions mythologiques ,
contrariétés qui fe l'ont étendues jufque fur le nom
de telchines en s’éloignant de fa lignification naturelle
6c primitive , la fable a changé en magiciens
odieux ceux qui ont été les inventeurs des arts les
plus néceffaires. Mais c’ell M.Freret qui a le premier
débrouillé ce mélange d’idées 6c d’attributs dans des
mémoires pleins de iagacité * qui embelliffent beaucoup
Yhifloire de l'académie des Infcriptions & Belles*
Lettres.
Nous devons, dit ce favant profond & ingénieux,
rejetter également les deux traditioris oppofées qui
faifoient les Telchines, peres où enfans des Daélyles
idéens. 'Ces noms , comme ceux des Coryhantes 6c
des Curetés , n’étant point des noms de peuples ou
de familles, mais dé Amples épithetes , il ne faut les
regarder que comme fervant à défigner l’emploi 6c
ï'és'occupations de ceux auxquels l’antiquité les don-
noit.
On trôuve des Telchines dans le Pélopoiinèfe fous
les premiers defeendans d’inachus , 6c long - tems
avant l ’arrivée des Daélyles. On liippofe qu’ils habi-
toient le territoire de Sycione , qui porta d’abord le
nom de Telchtnïe ; 6c qu’a près une guerre de qua-
rante-lept ans , ils furent chàlles du pays par Apis,
lucceflVur de Phoronée. On ajotite que,du continent
de la Grèce ils paflèrent en Crete, de-là dans l’ile de
Chypre , 6c de cette îlè dans celle de Rhodes où ils
s’établirent enfin. Mais tous ces voyages font une
fable imaginée par les critiques du moyen âg e, qui
trouvant le nom de Telchines donné à des hommes
de différens pays , fuppoferent qu’ils avoient paffé
de l’un dans l’autre , fans réfléchir que dans le tems
où ils plaçoient ces trànfmigrations fucceffives, les
Grecs n’avoient point de vaiffeaux. Ces paffages prétendus
des Telchines font antérieurs à Cécrops , à
Cadmus , à Danaüs ^ d’environ trois cens ans, félon
la chronologie de Caftor,adoptée par Africain & par
Eirfehe. _
La plus légère attention fur ce que fignifioit le
nom des Telchines auroit détrompé les critiques. Ce t
nom écrit indifféremment Telchines ou Telghines fe
dérivoit du mot , foulager, guérir , adoucir La.
douleur. C ’efl de la même racine qUe fortoient le nom
àz.T&x%,mtL, donné à Junon par les Jalyfiens, & celui
de T«*x/ms, qu’Apollon portoit dans quelques tem-
•pies.-
Cependant nous voyons dans Héfychius & dans
Strabon , que malgré fa fignification primitive, ce
■ terme étoit devenu dans:1a fuite un mot injurieux,
un fynonyme des noms d’enchanteurs, de forciers,
d’empoifonneurs, de génies ou démons malfaifans.
Qn accufoit les Telchines d’avoir inventé cette magie
qui donnoit le pouvoir d’exciter des orages , & de
jetter des forts fur les hommes. Ils fe fervoient, dit-
on, d’un mélange de foufre avec de l’eau du Styx
pour faire périr les plantes. Ovide leur attribue
.même la faculté de fafeiner ou d’empoifonner paf
•leur fimple regard, les végétaux & les animaux.
Malgré ce déchaînement de la plupart des greçs,
occafionné peut - être par les inve&ives des anciens
écrivains de Bhifloire d’Argos , dévoués aux fuccef-
feurs de Phoronée, les Telchines avoient leurs parti-
fans, qui regardoient .toutes ces imputations comme
les fuites de la jaloufie infpiréepar le mérite de leurs
découvertes.
Les Telchines étoient, félon Diodore, fils de la
Mer, & furent chargés de l’éducation de Neptuneî
d’autres leur donnoient une mere -nommée Zaps ;
mais zaps dans l’ancien g rec , fignifioit la mer, û
■ nous en.croyons Euphoriôn 6c le poëte -Oènys, cites
par Clément Alexandrin, Stromat, y. 4/J .ils furent
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chargés de l’éducation de Neptune. Cettp ôrigiiîe-&
cet emploi , qui les fuppofent des navigateurs, s’ac=
cordent avec la tradition, qui leur fàifoit habiter
fuGceffivement les trois îles principales de la mer
Egée. On vantoit aufli leur habileté dans la Métallurgie
; c’étoit eux, difoit - on , qui avoient forgé la
faulx dont la Terre arma Saturne, & le trident de
Neptune. On leur attribuoit Fart de travailler le fer
ôc l’airain : probablement ils l’apprirent dans File de
Chypre, célébré par fes mines, & dont les habitans
furent les premiers mettre le cuivre en oeuvre-.
L’ufage de ce métal, auffi connu fous le nom d'airain
, avoit précédé celui du fer, du-moins dans la
G re ce, 6c on en fabriquoit des armes. Le fer étoit
rare dans cette contrée ; la dureté qu’il efl capable
d’acquérir par la trempe, lui faifoit donner le nom
d'adamas, d’inflexible, qui depuis a paffé au diamant.
ComffleTes anciens ufagés confacrés par la. religion
s’obfervent toujours avec un foin qui les perpétue
, on continua d’employer l’airain pour les inf-
frumens des facrifices, & clans la fabrique des armes
qu’on offroit aux dieux. Il efl même allez vraiffenv-
blable que ces épées 6c ces inflrumens de cuivre
qu’on déterre de tems-en-tems, eurent autrefois cette
deflination exclufivement à toute autre. En effet, dès
que le fer devint commun, on ne continua pas fans
doute, à fe fervir comme auparavant, du cuivre,
métal aigre, caffant, 6c beaucoup plus pefant que le
fer. Si l’on ne découvre aujourd’hui que peu d’armes
de fer, c’ell que le fer fe détruit par la rouille, au-
lieu que celle du cuivre le.couvre d’un vernis qui
en cônferve la fubftance, 6c dont la dureté refifle
quelquefois au burin le mieux-trempé.
Il n’efl pas fiirprenant que les premiers fauvages
de la Grefce aient cru tout ce qu’on débitait du pouvoir
magique des Telchines. Cette crédulité régna
dans les: fiecles les plus éclairés-d’Athènes 6c de
Rome. Peut-être même ce mélange du foufre avec
l’eau du Styx, réduit au fimple, n’eft que l’ancienne
pratique de purifier les troupeaux 'avec la fumée
du foufre, avant que de les mener aux champs pour
la première fois à la fin de l’hiver. Peut-être a-t - il
quelque rapport à cet autre ufage,-non-moins ancien,
d’arrofer ou de frotter les plantés avec des in-
fufions de drogues ameres, pour les garantir des
infeéles. Caton, Columelle, Pline, & tous les Géô-
poniques font pleins de différentes recettes qu’on
croyoit propres à compofer ces fumigations ôc ces
liqueurs.
L’orfqu’on examine les pratiques de l’ancienne
magie , on adopte l’idée que Pline s’en étoit faite.
Ce judicieux 6c favant naturalifle la régardoit comme
une efpece de médecine fuperflitieufe , qui joi—
gnôit-au-x-remedes naturels, des formulés auxquelles
on erpyoit de grandes propriétés. Caton nous
■ rapporte férieufement Quelques-unes de ces formules
: nous voyons même que le préjugé vulgaire attribuoit
à de fimples remedes, à des fumigations, le
pouvoir d’empêcher la grêle & d é chaffer les démons.
Végecé, dans un dè fes ouvrages, termine la longue
recette d’une fumigation qu’il preferiù, par ces mots
étranges : Qiiodfujjimentum proeter curam jumentorutnt,
fanat hominum pajjiones ,grandinem depellit, deemones
abigit, & larvas. Cette fumigation, utile aux troupeaux
, guérit de plus les paillons des hommes, détourne
la grêle, chaffe les déliions 6c Jes fpedres-.
•Quel texte à commenter pour la philofophie ! Hifi.
de l'acad. des Belles—Lettres, tome X X I I I . in - 4°.
T elchines, (Géogr. anc.) peuples dont parlent
Orofe , /. ƒ. c. v. Stobée, de in-vidiâ. Ils tiroient leur
origine de l’île de Crète ; ils s’établirent enfuite dans
lile de Cypre ^ 6c enfin ils pafferent dans celle" de
Tome X F I%
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Rhodes-, ôii ils inventèrent i’üfâgë du fer &£ dé färi
rain -, 6c ils en firent une faux à SattinVe» On les âe»
cufôit d’être magiciens ; mais ce crime lélir fui
puté par les envieux, 'qui ne pou voient fans jalollfiâ
les voir exceller dans les ärts-. (D . J.)
TELCHIN IA, (Mythol.) Minerve aVoit lift terft»
pie au village dé la Teumofle, près de ThèbeS, éit
Béotie, fous le nom de Minerve Telchiniâ, où il Wÿ
avoir aucune ilatue. Paufanias cfôit que ce furnöm
venoit des anciens Telchines de l’île de Rhodes,
dont plufieurs pafferent dans la Béotie, & y bâtirent
apparemment ce temple à Minerve, qu’ils difoieht
être la mere des auteurs de leur race. Minerve paffoit
pour la mere des Telchines, parce que ces peuples
excelloient dans les arts : la jaloufie fit dire à leurs
voifins, qu’ils étoient des enchanteurs, des magiciens.
( D .J 7)
T É L É , ( Antiq. grecq.) teAm, nom qu’on doftiioit
chez les Athéniens aux revenus qui fe percevoient
fur les terres, mines, bois, 6c autres domaines dont
on mettoit à part les fonds pour lesbefoins de l’état ;
on nommoit auffi télé, le produit des taxes impofées
fur les etrangers 6c les affranchis ; ainfi que le produit
des douanes fur certains effets 6c marchandifes»
Eoye^ Potter, Archceol. groec. tom. p. 80. ( D . J.)
TELÉARQUE, 1. m. ( -Hiß. anc.) nom que don-
noient les Thébains à un magillrat dont la fonêliorv
confiffoit à faire nettoyer les rues , emporter les fumiers,
6c prendre foin des égouts pour faire écouleft
les eaux. Cette charge étoit d’abord de peu de con»
féquence, & les ennemis d’Epaminondas la lui ayanÈ
fait donner comme pour avilir fon mérite & fes ta-
lens, il leur répondit qu’il leur feroit voir que, riôn^
feulement la charge montre quel eß l'homme,mais aujît
que L'homme montre quelle eß la charge s 6c en'effet, il
éleva'à une grande dignité cët office qui n’étoit rien
auparavant.
TELEBOAS , (Gèog.àhcT) neuve queXenophon,"
I.IV .p .$ xy . 6c Etienne le géographe, metrent au
voifinage des foùrces du Tigfè.
TE LE BO ID È S ÏNSLfLÆ, (Géogr. anc.) îlëS
compriles au nombre des Echinades.
Les îles Téléboïdes ou Taphitnnes, étoient devant
Leucade, à favoir Taphias, O xia, & Prinoeffo. -
Les Téléboëns ouTalphiens étoient un peuple de
l’Acarnanié^ que Strabon dit avoir été peuplée par
trois natiefts, à favoir les. Curettes, les Léleges, 66
les Téléboëns. Ces derniers, ou une partie d’entre
eux, pafferent en Italie, 6c s’etablirenr dans l’île de
Caprée, au rapportée Virgile, Encid. liv. VlI.Vi
J 2,7.6c de Tacite, W. Annal, c. Ixvij ce font eux
qui nommèrent Téléboïdes ,de leur nom, les îles qui
font voifiriës de i’Acarnanie.
. Etienne le géographe dit que la Téléboïde efl itne
partie de l’Acarnariie, ainfi nommée à caufe de Téléboas
, 6c qu’on l’appelloit auparavant le pays des Ta-*
phiens ; 6c le fcholiafte d’Apollonius dit que Taphos
efl une île d’entre les Echinades où habitèrent les
Téléboëns', qui avoient auparavant habité I’Acarnanie.
Il ajoute que les Téléboëns font les mêmes què
ksTaphiefts. Si cela eft, conclut Cellàrius, les îles
Echinades étoient co.mprifes fous-les Téléboïdes; oc
Strabön, l. X . remarque qUe les Téléboïdes n’étoient
pas tant diftinguées des autres par un intervalle qui
les féparoit, que par les chefs qui les avoient gouvernés,
6c qui avoient été autrefois Taphiens 6c
Téléboëns. (D .J . )
TÉLÉEN, (Mytholog.) Teleus, épithète ou fur-
nom que les Romains-donnoient à Jupiter; on in-
voquoit Jupiter Tèléen dans les mariages, &Junort
Téléenne préfidoit aux noces: ce mot eft g rec, rthaeg
veut dire parfait.
■ TÉLÉOLOGIE, f. Ù( Phyf- & Métaphyf ) fcieilÊè
des caufes finales, Voye\ Cause finale , & joignez-»
E ij