nat. des arum, drtffès par M. Perrault, à un animal
à-peu-près de la grandeur d’une vache, 6c d’un poil
roux, un peu plus court que celui des vaches , pref-
qu’aulfi gros vers la pointe que vers la racine, oc de
couleur plus foncée vers la racine que vers la pointe.
Cette vache de Barbarie reffemble plus au cerf qu’à
la vache par l’habitude-du corps,par les jambes 6c par
l’encolure. Les cornes tout de Ynême nature que celles
de la vache, mais elles en different par plufieurs
caraileres ; elles prennent leur naiffance fort près
l’.uqe de l’autre ; elles font longues d’un p ié , fort
grofl.es, recourbées en arriéré, noires 6c tories, comme
une vis. La queue eft .courte &c terminée par un
bouquet de crins longs de trois pouces ; les yeux font
places fi près des cornes, que la tète paroît n’avoir
prefque point de front. Cet animal n’a que deux ma-
mêlions.. Les épaules font fort élevées, 6c forment
Ufie boffe entre l’extrémité du col & le commencement
du dos : il y a une callofité au bas du fternum.
On a préfumé que cette vache de Barbarie a plus de
rapport au bubale des anciens, qu’au petit boeuf d’Afrique.
Mémoires pour fervir à Vhifioirc naturelle des
animaux.
Va c h e m arine ou Bête a la grand-d e n t ,
odpkmus, animal amphibie qui a beaucoup de rapport
au lamantin & au veau-de-mer, fur-tout pour la
forme du corps & des pies, &c. Voyc{ L am a ntin .
La vache-marine a la tête groffe 6c écrafée fur le devant
, le mufeau entouré de gros poils , 6c la peau
épaiffe de près d’un pouce , 6c couverte d’un poil
cou rt, ferme , & de couleur brune-jaunâtre. Les
oreilles ne font apparentes à l’extérieur que par un
orifice qui fe trouve de chaque côté de la tête. II y
a huit dents molaires à chaque mâchoire , & deux
grandes dents canines à la mâchoire fupérieure, recourbées
en-bas , 6c longues de deux pies : l ’animal
s’en fert pour fa défenfe , 6c pour traîner différentes
chofes fur la glace & fur les rivages, car il ne peut
pas reffer long-tems dans l’eau. La vache-marine eft
un animal du Nord , elle a jufqu’à feize pies de longueur
, & huit piés de circonférence. Voye{ Ëriffon,
res. anim. p. 4<ÿ.
V ACHER, f. m. VACHERE, f. f. (Econ. rufiiq.)
le vacher eft un garçon qui garde les vaches ; la vachère
eft une fille qui a la même occupation.
VACHERIE, f. f. ( Econ. rujl. ) partie de la baffe-
epur dans les grandes fermes ; c’en l’étable oii l’on
tient les vaches, 6c le lieu oîi on les trait.
VACILLANT, VACILLATION, VACILLER,
(Gram.') termes corrélatifs, & oppofés deferme ,fixef
fiable, affuré, confiant. On les prend au fimple 6c au
figuré ; on dit le trouble lui rendoit la voix embarraf-
fée 6c la prononciation vacillante ; c’eft un efprit vacillant
; ce juge étoit vacillant. La vacillation d’un
vaiffeau fur les eau x, des réponfes d’un criminel.
Cette machine eft mal affemblée ; la plupart des pièces
qui devroient être fixes vacillent. Il vaçille dans
fon opinion, dans fes projets, fes réfolutions. L’im-
pulfipn la plus légère luffit pour jetter un homme incertain
& vacillant dans le parti le plus contraire à
fes intérêts , & il eft rare qu’il ne trouve quelque
méchant attentif à lui donner cette impulfion.
V A CQM AG I, (Géog. anc.) peuples de la grande
Bretagne , félon Ptolomée , l. II. c. iij. qui les place
au midi des Calédoniens. Il y en a qui croient qu’ils
habitoient la province de Sterling en Ecoffe. (D . J.)
VACOR1I/M, (Géog. anc.) yille du Norique, au
midi du Danube, fuivant Ptolomée, /. II. c. xiij. félon
les uns, c’eft aujourd'hui V illa c , dans laCarin-
thie fur la Drave ; 6c félon Lazius, c’eft Straesburg
fur le Gurek. ( D . J. ) &
VACOS, (Hifi. nctt. ) c’eft ainfi que les habitans
de l’île de Ceylan nomment des fourmis blanches.
Elles font d’une grandeur médiocre ; leur corps eft
blanc , & leur tète eft rouge. Ces infeaes dévorent
tout ce qu’ils rencontrent, fans épargner même le
bois des maifons. Ils fe forment le long des murs une
efpece de chemin couvert , en faifimt comme une
voûte avec de la terre ; lorfqu’elle s’eft rompue en
quelque endroit, ces animaux ont grand foin de la
réparer. Ces fourmis, dans les champs, forment de
petits monticules avec une terre très-fine ; ces buttes
ont cinq ou fix piés de hauteur , & font d’une
grande folidité. Lorfque les ailes font venues à ces
fourmis, elles s’envolent en fi grand nombre , que
le ciel en eft quelquefois obfcurci ; alors elles s’élèvent
à perte de v u e , 6c continuent à voler jufqu’à ce
qu’eUes foient entièrement épuifées ; elles finiffent par
tomber mortes, & fervent de nourriture aux oifeaux,
& fur-tout aux poules qui en font très-friandes.
V A CU A C , (Géog. mod.) nom d’un pays qui confine
avec celui qui fe nomme Sofalatirh, la campagne
& vallée de la poudre d’or. Il y a dans ce pays
deux villes , Daduah 6c Jananah. (D . J.)
VACUNE, f. f. vacuna, ( Mythologie. ) divinité
des Romains , déeffe des vacations ; elle étoit particulièrement
honorée par les gens de la campagne,
6c préfidoit fur ceux qui étoient , pour ainfi dire ,
en vacances, & qui fe repofoient de leurs travaux.
Les Latins formèrent fon nom du verbe vacare , qui
fignifie fe repofer, être de loijîr. Sa fête fe célébroit au
mois de Décembre. Les laboureurs lui adreffoient
leurs prières pendant qu’ils cultivoient leurs terres ;
& lorfque la faifon de l’hiver venoit à leur donner
du repos , ils s ’acquittoient de leurs voeux par les
facrifices que leur permettait leur état. Cet ufage
n’étoit point encore aboli du tems d’Ovide qui en
fait mention dans le VI. liv. de fes faftes.
Nam quoque citm fiant antique facra vacunæ,
Ante vacunales flantquc, fedentque focos.
Aujourd’hui même , d i t - i l , quand on célébré la
fête de P 'ancienne vacune, les villageois font aflis devant
le foyer de cette déeffe.
Le cultè de vacuna étoit très-ancien dans l’Italie,
& s’y étoit établi chez les Sabins long-tems avant la
fondation de Rome. Elle avoit un temple furie mont
Ficellus, aux confins de Picenum , vers les fources
du Nar. Elle en avoit une autre entre Cafpérie 6c
Ocricule, avec un bois 6c une ville du même nom,
qui fubfifte encore en partie. Pline , liv. IH. c. xij.
nous parle des bois magnifiques qu’on lui avoit con-
facrés dans le territoire de Rieti.
Les uns prennent la vacuna des Sabins pour Diane,
Vénus ou Cérès, d’autres pour Bellone ou la Victoire.
Varron prétend que c’etoit Minerve , parce que
l ’étude de lafageffe demande un grand loifir ; mais
cette idée n’ eft qu’un jeu d’efprit. (D . J.)
V A D A V E R O , (Géog. anc.) montagne d’Efpagne,
dans la Celtibérie. Martial, /. I. epigr.So. ad'Licinia-
num, eft le feul des anciens qui en faffe mention :
SterïUmque cannum nivibus, & fraciis facrum
Vadaveronem montibus.
Jérôme Paul de Barcelone, dans fon livre des fleurs
& des montagnes d’Efpagne, d it , en parlant de la
montagne de Vadavero, que plufieurs croient avec
affez de fondement que c’eft une montagne delà Celtibérie
; qu’elle eft féparée des autres, dont on diroit
qu’elle a été arrachée ; qu’elle forme comme une île,
& qu’on la nomme préfentement par corruption Va-
daricore. (D . J .)
V A D E , f. f. ( Commerce de Mer. ) ce mot fignifie
Pintérêt que chacun a dans un vaiffeau à proportion
de l’argent qu’il y a mis. Je fuis pour un fixieme de
vade dans l’armenient de Pamphitrite , c’eft-à-dire,
j’ai un fixieme. Il fe prend dans le même fens au jeu
oü la vade eft ce qu’on a mis d’abord. DiÜ. du Çomm.
V A D
VADË-ME CUMott VENl-MECt/M, f. m .{Gram.)
phrafe latine 6c familière, pour exprimer une choie
que l’on a toujours à la main, 6c que l’on porte ordinairement
fiir foi : on l’applique le plus fouvent à
quelque livre favori ; quelques-uns font leur vade-
mecum de Virgile, d’autres d’Horace, d’Epi&ete, de
Thomas à KLempis, &c. c’eft ce que les Grecs appel-
loient ty xuptS'iov ; 6c que nous appelions autrement
manuel. Les Arabes ont une phrale pour dire la même
chofe, favoir habib alfeir, compagnon de voyage.
V A D IA R E D U E L LUM , ( H iß . mod. ) efpece
de cartel ou de défi pour s’engager dans un combat,
qui de voit fe donner à jour nommé, c’eft-à-dire lorf-
qu’une perfonne provoquoit quelqu’un pour décider
.une difpute par un combat ou duel, & qu’il jettoit à
bas fon gantelet, ou faifoit quelque ligne femblable
de défi ; fi alors l’autre ramaffoit le gantelet ou acceptait
la provocation, on appelloit cette aèrion va-
■ diare duellum, donner & prendre un gage mutuel du
combat.
Dans l’affaire des templiers, le grand-maître Jacques
de Molai ayant comparu devant l’archevêque
ue Narbonne & d’autres commiffaires eccléfiafti-
ques, leur dit que s’il avoit affaire à des juges laïc s,
les chofes ne fe pafferoient pas comme on les trai-
itoit, donnant à entendre qu’il provoqueroit au combat
& les accufateurs & les juges, pour foutenir fon
innocence & celle de fes chevaliers. L’archevêque
jui répondit : Nous ne femmes pas gens à recevoir un
gage de bataille. Et en effet les ecdélïaftiques étoient
difpenfés de cette forte d’épreuve. Voyt{ Épreuve ,
C o m b a t ,C h a m p io n , & c.
V AD IC A SSII, (Géog. anc.) peuples de la Gaule
celtique ou lyonnoife, félon Ptolomée, /. II. c.viij.
C e font les Vadicafiès de Pline , l. IV . c. xviij. Le
p. Briet, p. $$5. fans appuyer fon fentiment par aucune
preuve, dit que ces peuples faifoient partie des
Ædui, & il leur donne pour ville Noviodunum Æduù>-
rum, ou Nivernium, aujourd’hui Nevers. (D . J .)
VADI-G A MUS, (Géog. anc.) vallée d’Egypte»
C ’eft une vallée étroite entre deux montagnes, qui
font aufli hautes l’une que l’autre & plates au fom-
met. Cette vallée reffemble à un bufle, & le mot de
vadi-gamus veut dire la vallée du bufie. Elle s’étend
vers le fud-eft jufqu’à une demi-heure de chemin ,
puis elle s ’élève peu-à-peu entre les deux montagnes
jufqu’à leur fommet.
Il y a à chaque côté de ces deux montagnes qui
s’entre-regardent, deux rangs de carrières, dont quelques
unes font fort hautes , vaftes , & irrégulières
en-dedans ; ce font ces carrières que plufieurs voyageurs
ont prifes pour des grottes. Voye^T h ébaïde,
grottes de la. ( D . J. )
VADIMONIS-LACUS, ( Géog. anc. ) lac d’Italie
, dans l’Hétrurie, au voifinage d’Améria , & près
de la maifon de plaifance de CalpurniusFabatus, ap-
pellée Amerina-Pradia, Pline le jeune , /. VIII. epifi.
uo. nous a donné la defeription de ce lac. l ie f t ,
d it-il, dans un fond , & fa figure eft celle d’une roue
couchée. Il eft par-tout éga l, fans aucun recoin,
fans aucun angle ; tout y eft uni, compaffé, & comme
tiré au cordeau. Sa couleur approche du bleu ,
mais tire plus fur le blanc & fur le verd. Ses eaux
Tentent le foufre ; elles ont un goût d’eaux minérales,
& font propres à confolider les fraâures.
Ce lac n’eft pas fort grand, continue Pline, mais
il l’eft affez pour être agité de vagues quand les vents
foufflent. On n’y trouve point de bateaux, parce
qu’il eft confacré : mais au-lieu de bateaux, vous y
voyez flotter au gré de l’eau plufieurs îlotes chargées
d’herbages, couvertes de joncs, & de tout ce qu’on a
coutume de trouver dans les meilleurs marais & aux
extrémités d’un lac. Chaque île a fa figure & fa grandeur
particulière ; chacune a fes bords abfolument
V A D m
focs & dégarnis, parce que fouveftt elles fe heurtent
l ’une l’autre, & heurtent le rivage. Elles ont toutes
une égale légèreté, une égale profondeur ; car elles
-font taillées par-deffous, à-peu-près comme la quille
d’un vaiffeau. Quelquefois détachées, elles fe montrent
également de tous côtés, &c Cortent autant hors
de l’eau qu’elles y entrent. Quelquefois elles fe raf-
femblent, fe joignent, & forment une efpece de continent.
Tantôt le vent les écarte ; tantôt elles flottent
féparément dans le lieu où le calme les a fur-
prifes ; fouvent les plus petites fuivent les plus grandes
, & s’y attachent comme de petites barques aux
vaiffeaux de charge. Quelquefois vous diriez que les
grandes & les petites luttent enfemble, 6c Ce livrent
combat. Une autre fois pouffées au même rivage ,
elles fe réunifient 6c s’accroiffent : tantôt elles chaf-
fent le lac d’un endroit , tantôt elles l’y ramènent,
fans lui rien ôter quand elles reviennent au milieu.
Il eft certain que les beftiaux, fuivant le pâturage,
entrent dans ces îles comme fi elles faifoient partie
de la r ive, 6c qu’ils ne s’appefçoivent que le terrein
eft mouvant que lorfque le rivage s’éloignant d’eux r
la frayeur de fe voir comme emportés 6c enlevés
dans l’eau qu’ils voient autour d’eux les faifit. Peu
après ils abordent ou il plaît au vent de les porter,
& ne Tentent pas plus qu’ils reprennent tefre, qu’ils
avoient fenti qu’ils la quittoient.
Ce même lac , ajoute Pline, fe décharge dans un
fleuve , q u i, après s’être montré quelque tems, fe
précipite dans un profond abîme. Il continue fon
cours fous terre , mais avec tant de liberté, que f i ,
avant qu’il y entre , on y jette quelque chofe , il la
conferve 6c la rend quand il fort.
Divers autres auteurs ont parlé de ce lac, entr’au-
tres Polybe , l. II. c. xx. qui le nomme odf/xova. Tite-
Live, l. IX . c.xxxix. Florus, /. I. c. xiij. & Pli ne, /.//.
c.xcv. On l’appelle zujourdlwxiLagodi Befianello,Ce\on
lep.Hardouin,quilemetdansle patrimoine deS.Pierre
environ à trois milles du Tibre. (D . J .)
VADIMONIUM, f. m. (Jurifprud. rom.) ce mot
fignifie ajournement, obligation de comparoître en
juftice au jour afligné ; il faut donc favoir que dans
les affaires d’injures le demandeur demandoit contre
fa partie l’a&ion ou le jugement au préteur, c’ eft-à-
dire qu’il le prioit de pourfuivre fa partie , 6c le défendeur
de fon côté demandoit un avocat» Après ces
préliminaires, le demandeur exigeoit par une formule
preferite que le défendeur s’engageât fous caution
à fe repréfenter en juftice un certain jour, q ui,
pour l’ordinaire, étoit le fur-lendemain ; c’eft ce
qu’on appelloit de la part du demandeur reümvadari^
demander une caution, un répondant ; & de la part
du défendeur vadimonium promittere , promettre de
comparoître en juftice : s’il ne paroiffoit pas , on di-
foit qu’il avoit manqué à l’aflignation, qu’il avoit fait
défaut, ce qui s’exprimoit par les deux mots latins ,
vadimonium deferere. Trois jours après, fi les parties
n’avoient point tranfigé, le préteur les faifoit appel-
ler , & pour-lors le demandeur ayant propofé fon
action dans la formule réglée , le préteur lui donnoit
un tribunal ou un arbitre. S’il lui donnoit un tribunal
, c’étoit celui des commiffaires, qu’on appelloit
recupcratores, ou celui des centumvirs.
Les mots vadimonium 6c vadâri fe trouvent fi fréquemment
dans C icéron, Horace , Plaute, 6cles hifi
toriens , qu’on ne fauroit trop les expliquer pour
pouvoir entendre leurs écrits, 6c les allufions qu’ils
y font. Ainfi dans Cicéron vadimonia confiituta lignifient
les jours aflignés pour comparoître ; aciio vadi-
monii defeni, eft le défaut qu’on accordoit pour avoir
manqué à l’ajournement ; obire vadimonium, fifiert
vadimonium , veut dire, Ce préfenter au jour & lieil
marqués ; debere vadimonium cuipiam , fignifie être
tenu par promeffe de fe trouver à l’affignation prifc