T ravail , (Maréchal?) cheval d e travail ou d e fà -
tig u e , oppofé aufimple cheval de parade ou de c é ré monie.
Les maréchaux donnent aufli ce nom de travail à
un bâtis , ou affemblage de charpente compofé de
quatre piliers quarrés A , A , A , A , de fept à huit
piés de haut hors de terre , de quatre piés ou environ
de fondation, 6c de neuf pouces d’équarriffage
B , B , B , B. Les deux bouts font formés par la dif-
tance de ces quatre piliers , où ils font deux à chaque
bout qui ne doivent être éloignés l’un de l’autre
que de deux piés , ayant une traverfe en-haut, une
autre à rafe-terre , 6c la troifieme au bout de leurs
extrémités qui eft en terre. Chaque couple de piliers
ainli affemblés , 6c éloignés l’un de l’autre de quatre
piés quatre -pouces , 6c affemblés de chaque côté par
trois traverfes CC,, D D , E E , qui prennent aux
mêmes hauteurs que les lix premières, ce qui com-
pofe un bâtiment de boisà jou r, formant un qitarré
long; à chacun de ces piliers quarrés on fait plufieurs
mortaifes pour y ajouter les pièces néceflaires.
Premièrement à cinq piés 6c demi de terre , on
ajoute par ce côté une traverfe quarrée F F , ayant
demi pié d’équarriffage , à laquelle on cloue 6c attache
en-dedans cinq crochets de fer à égale diftance,
6c ayant la tête en-bas ; vis-à-vis 6c de l’autre cô té,
on met à égale hauteur un rouleau , ou une traverfe
ronde G , garnie de cinq autres crochets ou crampons;
fes deux bouts plus épais H H, font équarris
& ferrés au-delà, près des piliers des deux crics à
dents L , dans lefquels s’engrene à chacun un morceau
de fer qui les arrête ; on perce chaque bout de
deux trous de tariere, un à chaque face du quarré
qui perce tout au-travers.
À quatre piés de terre , on fait une mortaife dans
lé pilier à moitié d’épaiffeur, & à un pié de terre ,
une autre pareille pour y faire entrer deux traverfes,
où barres mobiles M M , qui forment le travail des
deux côtés , dont au bout entre dans la mortaife
d’en-bas d’un pilier, 6c l’autre dans la mortaife d’en-
hautde l’autre pilier, où elle eft retenue par un morceau
de fer attaché au-deffus N N , qu’on range pour
la faire entrer, 6c qu’onlaifferetomber pour l’empêcher
d ’en fortir.
Quatre autres barres mobiles O O , deux à chaque
bout, forment les deux bouts du travail ; celles-la
fe coulent dans des mortaifes qui percent les piliers
d’outre-en-outre ; la plus haute fe fait à trois piés ou
trois piés deux pouces de terre, & celle d’au-deffous
à deux piés deux pouces de terre.
On cloue à chaque pilier deux gros anneaux de
fer P P , à rafe-terre , dont l’un regarde le côté du
travail, & l’autre le bout en-dedans.
A deux piés de terre on fait une petite mortaife de-
fïinée à recevoir le bout d’une double potence de fer
Q Q , qui a environ quinze pouces de long hors du
pilier; elle fait un petit coude à deux pouces près du
pilier , qui la rejette en-dehors ; 6c la tête qui a fix
pouces de,longueur, finit par deux boulons.
A deux piés 6c demi de terre font percées deux
autres mortaifes tranchantes, faites pour y fourrer
deux barres de fer rondes R B , d’un pié de long, 6c
tërminéesparun quarré de fer, dans lequel font deux
trous de même figure, deftinés à recevoir une barre
de fer ronde S S , qu’on fait entrer de l’une à l’autre.
Chaque traverfe du haut des bouts du travail, eft garnie
d’un anneau T , qui pend , ou d’un rouleau F ,
foutenu par deux branches, qui tourne fur lui-même :
dii côté de la traverfe ronde G , à chaque pilier , eft
une barre de fer ronde X X , qui pend à une chaîne,
& qu’on arrête en la paffant dans un anneau qui l’empêche
de vaciller : on met aufli de petits anneaux de
fejr pour palier les longes du licou du cheval ou de la
càveffine de main, ou-bien on les arrête avec des crochets
Y Y , qui pendent entre les deux barres des
bouts. On garnit le dedans des quatre piliers desbouts
du travail de cuir rembourré oc cloué Z Z Z Z : on
couvre tout le travail d’un toit qui y tient, ou d’un
appenti attaché à la muraille voifine, s’il eft auprès
d’une muraille, ou qu’il ne foit pas ifolé»
Comme tous les quatre piliers font percés des mêmes
mortaifes , il n’y a moyennant cela ni devant ni
derrière ; c’eft-à-dire que la tête du cheval peut être
à un bout ou à l’autre indifféremment, parce que
toutes les traverfes mobiles , les barres, &c. s’aju-
ftent d’un côté comme de l’autre.
On fait les fondemens de quatre piés de profondeur
pour rendre le travail capable de réfifter aux
efforts du cheval ; on doit murer tout le dedans avec
chaux 6c ciment, le paver à rafe-terre , & à un pié
6c demi tout-autour.
Les traverfes d’en-haut fervent à l’affemblage.
Les anneaux ou rouleaux qui font aux bouts, fervent
à leyer la tête du cheval lorfqu’on veut lui donner
des breuvages ou des pilules.
Les crochets de fer qui font aux traverfes immobiles
des côtés, fervent à- foutenir & à élever la fouf-
pente, 6c les barres rondes attachées à des chaînes de
fe r , font faites pour tourner la traverfe ronde, en les
mettant fucceflivemcnt dans, les trous de tariere qui
font aux bouts.
Les traverfes ou barres de bois qui vont en biais
des deux côtés, font faites pour empêcher le cheval
defejetter de côté.
Les traverfes ou barres de bois mobiles qui font
deux devant 6c deux derrière, empêchent le cheval
de fortir du travail en avançant ou en reculant.
La double potence de fer eft deftinée à tenir, lever
& attacher le pié de devant pour y travailler.
Les barres 6c la traverfe de fer font faites pour tenir
6c arrêter le pié de derrière.
Les anneaux du bas des piliers doivent fervirà
tenir en refpeét ( par fe moyen des cordes qui entourent
le pâturon 6c qui paffent au-travers defdits
anneaux ) , les piés auxquels on ne travaille pas.
Les rembourrures des piliers empêchent que le
cheval ne fe bleffe la tête contre les piliers. L’inf-
peftion de la figure mettra le leûeur au fait de ce
qu’on vient de dire.
T ravail a m o u il l er , terme de Mégiffier, qui fe
dit des peaux de mouton qu’onffaçonne fur la herfe
en les mouillant avec de l’eau quand on veut en faire
du parchemin. Foye^ Pa r c h em in .
T ra vail , en Peinture 3 on dit voila un beau travail,
pour exprimer une belle exécution ; en ce cas
ce terme eft fynonyme avec celui de manoeuvre.
Foyei Manoeuvre.
T ravail , on dit en Fauconnerie , oifeau de grand
travail, c’eft celui qui eft fort dans fon v o l, 6c ne fe
rebute point.
T ravail , gens de, (Commerce.') qu’on nomme
aufli hommes de peine, 6c manouvriers ; ce font ceux
qui par leur profeflion font deftinés à des ouvrages laborieux
, à p orter de pefans fa rd ea u x , ou à quelqu’-
autre exercice violent. Foye^ Cr o ch e t eu r , Fort,
Gagne d enier . Diction, de Commerce.
TRAVAILLER, v. n. ( Gram. ) s’occuper à quelque
ouvrage , faire ou exécuter quelque chofe qui
demande de la peine 6c du travail. Voyt^ Travail.
Travailler à la tâche. C ’eft faire marché & être paye
à tant par piece d’un certain ouvrage'. Foye^ T ache.
Travailler à la journée. C ’eft faire prix à tant par
jour,fans être fixé à une certaine quantité d’ouvrage.
Travailler fe dit aufli dans le commerce des marchands
qui font un négoce confidérable,- & qui font
fort achalandés : on dit en ce fens qu’un négociant
travaille beaucoup ; l’argent travaille lorfqu’on ne le
laiffe
laiffe point oifif dans un coffre fort, & qu’ort en fait
un emploi continu qui le multiplie.
Travailler, v. a â . ( Archit.) ce terme a pinceurs
fignifications dans l’art de bâtir. On dit qu’un
bâtiment travaille, lorfque n’étant pas bien fondé ou
conftruit,les murs bouclent & fortent de leur à-plomb,
que les voûtes s’écartent, que les planchers s’affaif-
fent, &t- on dit aufli que le bois travaille, lorfqu’é-
tant employé v e rd , ou mis en oeuvre dans quelque
lieu trop humide , il fe tourmente , enforte que les
panneaux s’ouvrent 6c fe cambrent, les languettes
quittent leurs rainures, & les tenons leurs mortaifes.
Voici les autres fignifications de ce terme.
Travailler à La piece. C’eft faire des pièces pareilles
pour un prix éghl, comme bafes, chapiteaux, baluf-
tres 6‘c. qui ont chacun leur prix.
Travailler à la tâche. C’eft pour un prix convenu,
faire une partie d’ouvrage , comme la taille d’une
pierre où il y a de l’architetture , de la fculptu-
r e , &c.
Travailler à la toife. C’eft marchander de l’entrepreneur
ou du bourgeois, la toife courante, ou fu-
perficielle de différens ouvrages , comme taille de
pierre , gros 6c légers ouvrages de maçonnerie, &c.
Travailler par épaulées. C ’eft reprendre peu-à-peu
& non de fuite , quelque ouvrage par fous-oeuvre,
ou fonder dans l’eau. C’eft aufli employer beaucoup
de tems àconftruire quelque bâtiment , parce que
les matières ou les moyens ne font pas en état pour
l’exécuter diligemment. Daviler. (D . J .)
T r a v a il l e r , (Marine) on dit que la-mer travaille
, lorfqu’elle eft fort agitée ; qu’un vaiffeau travaille
, lorfqu’il tangue & roule fi f o r t , qu’il ne peut
faire route.
T ravailler , en Mujique , on dit qu’une partie
travaille quand elle fait beaucoup de notes 6c de diminutions
y tandis que d’autres parties font des tenues,
ou marchent plus pofément. Foye{ Pa r t ie s , T en
u e . (S)
T ravailler a la m ain , en terme de Cirier, c’eft
former le corps d’un cierge, &c. avec de la cire qui
n’a point été fondue , mais qui eft aflez molle pour
être appliquée & preflee le long de la meche. On
roule ces fortes d’ouvrages, & on les finit comme les
autres.
TRAVAILLEURS ,f. m. ( Commerce. ) on nomme
ainfi à Amfterdam ce qu’on appelle à la douane de
Paris des gagne-deniers , c’eft-à-dire des hommes de
peine & de travail deftinés au fervice des marchands,
pour la conduite de leurs marchandifes au poids public
, ou pour les charger ou décharger des vaifleaux.
Ces travailleurs qui font nommés par les bourgue-
meftres 6c en grand nombre , font diftribués en dix
ou douze compagnies, diftinguées par différens noms.
Les principales font les chapeaux rouges , les chapeaux
noirs , les chapeaux bleus , les icotze-veen,
les zeeuwfches , 6c les veens.
Chaque marchand a ordinairement fes travailleurs
affe&és , qui livrent ou reçoivent les marchandifes
qu’il vend ou qu’il acheté au poids public. Les travailleurs
du vendeur règlent la taxe des marchandifes 6c
les font pefer, après quoi les travailleurs du vendeur
en reftent chargés ; ils font fideles & connoiffeurs en
fait de marchandifes ; ce font eux qui avancent les
frais du tranfport, dont ils portent tous les mois un
compte à celui qui les emploie , aufli-bien que des
droits du poids & de leur fàlaire. Dicl. de com.
TRAVAISON , f.m. (Archit.) terme dont M.
Blondel s’eft fervi dans fon cours d'architecture, pour
trabéation , ou entablement : on donnoit autrefois
ce nom à toutes les travées d’un plancher. (D . J .)
TR A V AN Ç OR , (Géogr. mod. ) royaume de la
prefqu’île de l’Inde , fur la côte de Malabar. Il eft
borné au nord par les états du Samorin, au levant
Tome X V I%
par le royaume de Maduré „ au midi & au couchant
par la mer. Le fouverain de ce pays eft un des plus
petits princes des Indes, .& paye tribu au roi de Maduré.
Les HoIIandois ont deux forts dans cette com*
tré e, celui de Coilan , & celui de Taneapatam.
( 0 . 7 .)
TR A V A T .ad j . m. terme de Manege, c’eft un vieux
terme de manege , qui fe dit d’un cheval qui a des
balfanes , ou marques blanches aux deux piés du même
cô té , à la jambe de devant & à celle de de derrière
: on l’appelle aufli cheval travé ; 6c le cheval qui'
a fes balfanes aux deux piés, en croix de S. André,
fe nomme trafiravat. Voyt{ ce mot. ( D . J .)
TRAVATES , ( Hiß. nat.) ce font des ouragans
terribles qui fe font fentir fur la côte de Guinée. Ils
s’annoncent par un nuage n o ir, qui d’abord erre
dans les airs , femblable à un point d’une petiteffe
extreme ; il s’étend tgut-à-coup avec une rapidité
furprenante, couvre tout l’horifon , forme une tem*
pete horrible, 6c lance le tonnerre 6c les éclairs avec
tant de violence & de célérité , qu’en rafe campagne
on n’a que le tems de fe jetter par terre, & ceux
qui navigent fur mer font forcés de couper leurs voiles
& leurs cordages , de peur d’être emportés ou engloutis
fous les eaux. Ces ouragans ne durent communément
qu’une heure,
TR A V E , la , (Géogr. mod.) en latin Chalufus;
riviere d’Allemagne , dans la baffe Saxe , au duché
de Holftein. Elle fort d’un lac de la préfetture deSé-
geberg, arrofe la ville de Lubec , & va fe perdre
dans lämer Baltique , à Travemünde. (D . J .)
TRAVÉE , f. f. f Archit. ) rang de folives pofées
entre deux poutres dans un plancher. Ce mot eft dérive
ou du latin trab s , une poutre * ôu de tranfver-
fus , qui eft en travers, comme font les folives entre
deux poutres.
Travée de .baluftre. Rang de baluftre de bois , de
fer , ou de pierre , entre deux piéd’eftaux.
Tr avée de comble. C ’eft fur deux ou plufieurs pannes
, la diftance d’une ferme à une autre , peuplée
de chevrons des quatre à la latte. Cette diftanée eft
de neuf en neuf, 6c de douze en douze piés , & à
chaque travée il y a des fermes pofées fur un tirant.
Travée de grille de fer. Rang de barreaux de fer,
entretenu par fes traverfes entre deux pilaftres, ou
montans à jour, ou entre deux piliers de pierre.
Travée d'imprejjion. C’eft la quantité de deux cens
feize piés , ou fix toifes fuperficielles d’impreflïon ,
de couleur à l’huile ou à détrempe , à laquelle on
réduit les planchers plafonnés , les lambris , les placards
, 6c autres ouvrages de différentes grandeurs,
imprimés dans les bâtimens pour en faire le toifé. Les
travées des planchers apparens fe comptent doubles »
à caufe des enfonçures de leurs entrevoux. Daviler. Iffij , ■ • TRAVEE de pont, ( Architect. hydraul.) partie du
plancher d’un pont de bois , contenue entre deux
files de pieux , 6c faites de travons foulages par des
liens ou contrefiches , dont les entrevoux font couverts
de groffes doffes, ou madriers , pour en porterie
couchis. Il n’y a peut-être dans aucun pont des
travées d’une fi prodigiéufe grofîeur , que celles du
pont de bois de Lyon : elles font foutenues en décharge
avec des étriers de fer. (D. J.)
T ravée , f. f. (Toiferie de Peinture. ) ce mot, dans
les toifés qui fe font des gros ouvrages de peinture,
défigne un certaine efpace ou mefure , fur iaquellfe
on eftimele prix de ces ouvrages. La travée., fuivant
les us & coutumes de Paris, eft de fix toifes en quarré
, ou z i 6 piés de fuperficie ; il eft vrai que M. Fé-
libien, dans fes principes d'architecture, la met feulement
à quatre toifes 6c demi ; mais dans tous les
mémoires , la travée des gros ouvrages de peinture ,
a conftamment été mile à fix toifes quarrées. (D. J.)
C C c c '