plufieurs. On les appelloit les mofquées d'IJJlvi. Iffévi
efl en turc le nom de Jéfu.
Ajoutons à fa gloire, qu’il fut le premier fultan
qui goûta les arts & les fciences, 6c qui les ait chéries.
11 étudia l’hifloire , il entendit le latin, il par-
loit le g rec , l’arabe , le perfon ; il favoit ce qu’on
pouvoit favoir alors 4e géographie & de mathématiques.
Il aimoit la cifelure, la mufique, 6c la peinture
avec pafîion.
Il fit venir de Venife à Conflantinople le fameux
gentil Bellino, & le récompenfa comme Alexandre
«voit récompenfé Apelles , par des dons & par fa
familiarité. Il lui fit préfent d’une couronne d’or ,
d’un colier d’o r , de trois mille ducats d’or , 6c le renvo
ya avec honneur.
Il eût peut-être fait fleurir les arts dans fes états
-s'il eût vécu davantage ; mais il mourut à 52 ans, 6c
ïorfqu’il fe flattoit de venir prendre Rome , comme
il avoit pris Conflantinople. Depuis fa mort la langue
greque fe corrompit, 6c l’ancienne patrie des
Sophocles 6c des Platons, devint bientôt barbare,
( d j ) m u
T EG L IO, ( Geog. mod. ) gouvernement dans la
Valteline, delà dépendance des Grifons; ilefl divifé
entrente-fix petitsdépartemens. ( D. J.')
TEGORARIN, ( Géog. mod. ) pays d’Afrique,
dans la Barbarie, au Bilédulgérid ; il contient plusieurs
villages, &les caravanes s’affemblent dans les
uns ou dans les autres, pour traverfer les delêrts de
la Lybie ; le bourg ou villageprincipal prend le nom
<lu pays. Long. 21. 18, laùt. g o. ( D . J..)
TEGTEZA , ( Géog. mod. ) ville d’Afrique , au -
royaume de Maroc, fituée fur une montagne fi roi-
d e , qu’on n’y peut monter que par un fentier fort
étroit, 6c par des degrés creufés çà & là dans le roc»
Ses habitans paffent pour les plus grands. voleurs du
p a y s .(D . J .)
TEGULCHITCH, (Hift. nat. anim. ) c’efl une
efpece de rats qui fe trouvent en abondance dans la
peninfule de Kamtchatka ; ils font d’une couleur
Brune 6c de la groffeur de nos plus gros rats d’Europe
; ils en different néanmoins par leur c r i , qui ref-
lemble à celui d’un petit cochon. Ces rats amaffent
pendant l’été des provifions déracinés dans des trous,
qui font divifés en compartiment ; ils les en tirent
pour les faire fécher au foleil lorfqu’il fait beau ; penr
dant cette faifon ils ne fe nourriffent que de fruits,
fans toucher à la provifion deflinée pour l’hiver.
Ces rats changent d’habitation comme les hordes
errantes des Tartares ; quelquefois ils quittent le
Kamtchatka pour plufieurs années ; ce qui allarme
Beaucoup les habitans, qui croient que leur retraite
annonce une année pluvieufe 6c défavorable à la
chaffe. Ces rats partent communément au printems ;
ils fe raffemblent alors en très-grand nombre, dirigent
leur route vers l’occident ; ils traverfent les rivières
, 6c même des bras de mer à la nage ; lorf-
qu’après avoir long-tems nagé ils atteignent les bords,
ils tombent fouvent de laflitude , & l’on diroit qu’ils
font morts ; mais peu-à-peu ils fe remettent & continuent
leur marche. Leur troupe efl quelquefois fi
nombreufe , que les voyageurs font obligés d’attendre
deux heures que cette armée de rats foit paffée.
M. Kracheninicoff, à qui cette defcription efl
dûe , dit que quelques habitans de Kamtchatka lui
ont affuré que ces rats en quittant leurs trous, ont
foin de couvrir d’herbes -venimeufes les provifions
qu’ils y ont amaffées ; ils le font pour tuer les autres
rats ou animaux qui pourroient venir les voler en
leur abfence. Lorfque par hafard ils trouvent qu’on
leur a enlevé leur magafin, & qu’il ne leur relie
plus rien pour fubfifler, ils ont l’inftinâ de s’étrangler
en preffant leur cou entre des rameaux fourchus,
Ces rats font regardés comme de fi bon augurs
par les habitans, qu’ils, ont foin de leur mettre
de quoi fe nourrir dans leur trou quand.iîSen décou-
vrent par hafard.
TEGUMENT, f. m. terme d -Anatomie , qui fe dit
des peaux ou membranes qui couvrent le corps,
comme font l’épiderme, la peau, le pannicule charnu,
6c la tunique réticulaire, fi tant efl qu’elle exi-
fle. Foyei Peau , Epiderme , Pan n icu l e, & c. Ce
mot efl compofé de tegumentum , de tego, je couvre.
On donne aufîî le nom de tégument, aux membranes
particulières qui enveloppent certaines parties
du corps ; par exemple, aux tuniques de l’oeil.
Foye{ Mem b r an e , T u niq ue, CEi l , &c.
T EG YR E , Tegyra, ( Géog. anc. ) ville de la Béo-
jtje ; Plutarque femble marquer la fituation de cette
Ville vers le mont Ptoon , entre le lac Copaïs, 6c
l’Euripe ; il y avoit à Tegyre un oracle d’ApoUon, C D.J.)
TEHAMA , ou TAHAMAH, ( Géog. mod. )' contrée
de l’Arabie-heureufe , fur le bord de la mer
Rouge. Elle efl bornée au nord par l’état du shérif
de la Mecque ; à l’orient par le pays appellé Chau-
lan ; au midi par le territoire de Moka. ( D . J. )
TEHEBE , ( Géog. mod. ) village du royaume
d’Ormus , du côté de l ’Arabie ; il efl bâti dans une
ouverture de ces affreux rochers qui y régnent le
long de la mer. Il entre dans cette ouverture une
eau claire qui forme un canal fi large, que les barques
d’une grandeur médiocre y peuvent arriver
commodément. Ce lieu ne contient qu’une centaine
de cabanes bâties de terre 6c de bois , habitées par
quelques arabes du pays ; cependant entre les ouvertures
étroites de ces rochers, on découvre quantité
de palmiers , d’orangers, Sc de citronniers, qui
portent des fruits pleins de jus. (Z). /. )
T E 1CHMEIER , (s Orbiculaire de ) , Tegh-
meier médecin 6c profeffeur d’Anatomie, de Chirurgie
, 6c de Botanique dans l’univerfité de Gènes,'
parle dans fes élémens d’une antropologie d’un of*
feiet de l’o u ie , lenticulaire , qu’il prétend avoir,
découvert le premier dans la tête d’un veau , entre
l’articulation du marteau avec l’enclume , 6c qui
porte fon nom. Caffebohom dit l’avoir obférvé une
fois dans l’oreille humaine. Voye^ Oreille.
TEICHOPOEUS, f. m. ( Antiq. grecq. ) tumttoio^
magißrat d’Athènes, chargé de prendre foin des murs
de la ville ; le nombre de ces fortes de magiflrats
étoit égal à celui des tribus; car chaque tribu en
nommoit un. Potter, Archceol. grcec, t. I. pag. 84.
H i
TEIGNE, f. f. tinea, ( Hiß. nat.') infeéle du genre
des chenilles, qui fe fait un fourreau, 6c qui fe méta-
morphofe en phal'ene. Il y a un très-grand nombre
de différentes efpeces de teignes ; les unes font do-
mefliques, 6c fe trouvent fur les habits, les tapiffe-
ries, 6c en général, dans toutes les étoffes de laine &
dans les pelleteries ; cette efpece n’efl que trop connue
par les trous qu’elle fait dans les étoffés, non-
feulement pour fe nourrir, mais encore pour fe former
un fourreau de poils ou de laine, dont elle change
plufieurs fois , à mefure qu’elle groflit. D ’autres
teignes refient fur les arbres ; elles fe tiennent collées
fous les feuilles , 6c elles fe nourriffent de la fubflan-
ce qui efl entre la membrane fupérieure 6c la membrane
inférieure des feuilles; elles fe font avec les
membranes un fourreau qui efl de couleur de feuille
morte, 6c qui a différentes figures, félon l’efpece de
teignes qui l’a formé.. On trouve de ces teignes fur
beaucoup dé plantés , 6c principalement fur le chêne,
l’orme, le rofier, le poirier , &c. Il y a aufîi des
teignes aquatiques qui fe nourriffent 6c qui fe font un
fourreau avec les feuilles des plantes qui croiffent
dans l’eau, comme le potamogeton, la lentille d’eau,
&c. On a aufîi donné le nom de teigne aquatique à
ane efpece de vér qui fe trouve dans Iesruiffeaux,
6c qui fe. fait un étui ou fourreau de grains de fable,
de morceaux;de bois, &c. On l’appelle charrée. Foyer
C harrÉE. Cet infeéle n’efl point du genre des teignes
, & au lieu: de fe transformer en. phalene, il fe
change en une mouche à quatre ailes. Il y a des efpeces
de teignes, qui refient fur les murs, 6c qui forment
leurs fourreaux de petits grains de pierre. L’intérieur
du fourreau de toutes, les efpeces.de teignes,
efl tapiffé de: foie que l’infeéle file. On trouve fur les
tiges 6c fur les branches des arbres, des teignes qui fe
nourriffent des plantes parafites qui y croiffent, tels
que le lichen, 6c qui s’en font un fourreau. Mém.
pour fervir à Tkifi. des InfeHes, par M. de Réaumur,
tome HI. Voyeç Inse cte.
Faufc-teigne ; M. de Réaumur a donné ce nom à
dés infèèlesqui fe font un fourreau comme les teignes,
mais qui en different en ce qu’ils ne traînent pas leur
fourreau avec eux comme Us teignes. II y a beaucoup
de différentes efpeces de faujjès-teignes; les principales
6c les mieux connues font celles des abeilles & du
blé ; celle - ci caufent beaucoup de dommage dans
les greniers ; elles fe font un fourreau de plufieurs
grains de blé qu’elles attachent les uns aux autres
avec de la foie qu’elles filent, 6c elles fe nourriffent
de la farine que contiennent ces grains. On trouve
dans les ruches des abeilles des fauffes-teignes , elles
mangent la cire des alv.éoles quine contiennent point
de miel. Souvent ces infe&es obligent les abeilles à
changer de ruches parles dégâts qu’ils font dans icttrs
gâteaux ; ils n’attaquent point les alvéoles oit il y a
du miel. Mém. pour fervir à Ckijè. des injectes , par M.
de Réaumur, tome 1II-. Voyeç. In se cte.
T e ig n e , f .f . tinea , ( terme de Chirurgie.") maladie
appellée par les auteurs arabes fahafaù, 6c qui
areffemble aux achores. Voye^ A chore.
La teigne efl une forte delepre. Les auteurs en
comptent ordinairement trois efpeces ; favoir, une
feche , une humide 6c une lupineujé ; mais qui ne font
en effe t que divers degrés de la même maladie. Koyez
L epre.
Turner définit la teigneym. ulcéré qui vient à la tête
des enfans par une humeur vicieufe, corrofive , ou
faline ; •& qui rongeant les glandes cutanées en détruit
avec le teins le tiflii.
Cette maladie efl. appellée teigne., parce qu’elle
reffemble aux trous que fait au papier , &c. l’infede
■ qui porte le même nom. Dans le premier état la peau
efl couverte d’une matière blanche, feche , crouteufê I
ou écailleufe. Dans le fécond état , elle paroît gre- '
nue. Dans le troifieme , elle efl ulcérée. •
Les remedes internes propres pour la teigne , font '
-les mercuriaux, les purgatifs convenables, les ad'ou- i
■ ciffans. La falivation , fur-tout par les ondions mëri- I
vcurielles, a quelquefois réuffi, après que les autres ;
méthodes s’étoient trouvées inutiles. Les remedes 1
•externes.font les fomentations avec lés racines de !
patience , d ’arifloloche , de raphanus ruflicanus , !
d’abfynthe , &,c. bouillies dans l’eau , 6c exprimées, •;
auxquelles on ajoute l’efprit-de-vin camphré, ;
des linimens avec le lard , des onguens avec le préci- \
pite blanc 6c le foufre pulvérifé ; ou avec la poudre •;
de vitriol romain &C de vitriol blanc , le précipité 1
■ rouge., &c.
On traite de la teigne, '& avec fuccès , une quan- i
tité de pauvres enfans à l’hôpital de la Salpétrière ; i
on ne foit point ou fort peu d’ufage de remedes in- ;
teneurs : on emploie .un emplâtre très-agglutinatif, !
f|ui ne s arrache‘qu’ avec peine-,’ 6c qui enleve la ra- :
cme des cheveux ; lorfqu’on a empotté les cheveux i
des endroits a f fe d é s o n guérit les malades avec un :
.onguent-defficatif doux/ j
ï » ^3r Ca:traitement 0n c^rac^ne Ie mal avec-sûreté. \
d-. .extraction de§ cheveux déchire le bulbe 6c Jaiffe *
j couler l’humeur âcre qui y fëjourne , & qui efl la
I caufe du mal. Il efl Jiffez ordinaire que les malades
; guériffent avec une dépilation, ce qui attire quelque-
• fois des reproches au chirurgien ; de forte dit Paré
' que plufieurs ont laiffé la cure aux empiriques 6c
1 aux femmes. On réuffit quelquefois à détruire en
j apparence cette malgdie par les* remades defficatifs
que les empiriques 6c les femmelettes n’ignorent
I point ; mais on trouve dans les auteurs une infinité
I d’exempleS qui doivent faire prendre des précautions
pour éviter la fuppreffion indiferete de l ’humeur de
la teigne. Les faignées, les purgations, les fondans
mercuriaux , les cautères & les véûcatoirès en détournant
cette humeur fupprimée , peuvent garantir
le genre' nerveux de fo malignité.
Ambroife Paré propofe, d’après JeanDevi^o, un
onguent qu’il dit être fouverain pour la guérifon de
la teigne : en voici la compofition. Prenez hellébore
blanc 6c noir, orpiment, litharge d’o r , chaux vive
vitriol, alun, noix de galle, fuie 6c cendres grave-
lées, de chacune demi-once : v if argent éteint avee
un peu de térébenthine 6c d’axonge, trois onces ;
verd-de-gris, deux gros. Piilvérifez ce qui doit l’être;
puis prenez fùcs de bourrache, de feabieufe defii-
meterre, delapatum 6c de vinaigre, de chacun cinq
onces , & vieille huile , une livre. Faites bouillirju£
qu’à la confomption des fucs ; fur la fin de la cuiffon
on mettra tes poudres , en ajoutant une demi-once
de poix liquide 6c autant de cire qu’il en faudra pour
donner la confiflance d’onguent. (T )
Le dd&éiip € o o k , médeéin'anglois, propofeim
remede fort fimple pour la guérîfôn de cette maladie
: c’eft de mettre quatre onces de v if argent trds-
pur dans deux pintes d’,eau ; de- faire bouillir le
tout dans un pot de terre verniffe, jufqu’ à réduiioii
de la moitié de l’ eau ; & de conferver cette eau dans
une bouteille pour l ’ufage t quî confifte à s’en frotter
la tête. Cette mênteeaupeutaiiffi être employée tant
intérieüremer* qu’extéHêureraent pour détruire les
•sfers , .pour a ire paffef'ïgj3 es''ïes' éruptions de la
.peau,pottrtgtiérir les ulcérés , & pfcùi purifier le
fang.
T eigne , ( Marèch.i/.') maladie des chevaux difficile
à guérir. EUq confifte dans une pourriture puante
quileur vient.i ia fourchette. Voyc{Fourchette.
T eigne , f.'f.{ Cé a^sr.) les ouvriers ep bois appellent
uigtii m_é maniéré de gale qui vient fur I’ë-
cof ce du bois ; plufieurs d’eux écrivent &prononcent
tigne pour jo.ujfe. ( D . J. )
TEILLE, f. /3rdw^.),eft.une enveloppe qui
couvre le bqiS des arbres, laÉpielle eft ordinairement
épaiffe , avec beaucoup de fentes , & de Couleur
cendrée,.
T E 1LLER, v. aél. ( Econ. rufl. ) c’efl détacher le
chanvre pu la filaffe. foye^ C article C hanvre.
TEINDRE , v. a£l. (Gramm.) c’efl porter fur une
fubflance quelconque une couleur artificielle. Oa
.teint prefque .toutes lesfubftancesde la matière; les
pierres, les cornes, les cheveux, les laines, les bois
les o s, les foies, &c. Voyez l'article T einture. *
TEINT j f. m. (Gramm.) il fe dit de la couleur*de
la peau du vifàge. Une femme a le teint beau lorfque
fo peau efl d’un blanc éclatant, 6c que fes joues foqt
d’un rougevermeil.
T eint -, f. m. (Teinture.) l ’art de teindre par rapport
aux étoffés de lainerie fe diflîngue en.france en
grand 6c bon teint , 6c en petit teint. Le grand teint efl
celui- ou il ne-s’emploie que les meilleures drogues
6c celles qui font des.couleurs affurées. Le petit teint
efl celui oii il efl permis de fe fervir de drogués médiocres
, 6c qui-font de fouffes couleurs. Les plus fiches
étoffes font deflinéés augrand teint,6c les moindres
font refervées pour le petit teint. Le bleu le
rouge 6c lé jaune appartiennent par préférence'aii