Sa vie a été amplement décrite par Philoftrate ; l’é-
■ dition que Morel en a donnée, -eft recherchée ; Vi-
■ genere en a fait une traduriion françoife. Quoique
cette vie contienne mille chofes fabuleufes, on ne
peut nier qu’Apollonius n’ait reçu de très-grands
honneurs, & que fa réputation n’ait duré autant que
le paganifme. Titus eut grande envie de s’entretenir
avec ce philofophe ; car ayant pris Jérufalem l’an de
Rome 823 , & la 70e. année de Tere chrétienne, il
paffa en G rè ce, & donna rendez-vous dans Argos à
Apollonius de Tyanc. Ses compatriotes lui bâtirentun
temple après fa mort. Antonin Caracalla lui rendit le
même honneur. Enfin Aurélien réfolû de faccager
Tyanc, ne le fit pas, à caufe qu’Apollonius lui apparut,
& lui défendit de caufer le moindre dommage
à fa patrie. L’empereur non content d’obéir à cet
ordre d’Apollonius, dit Vopifcus, lui voua une imag
e , un temple & des ftatues. ( Le chevalier d e J a u -
1CO UR T . }
TYANITIDE, ( Géog. anc. ) Tyanitis, préfe&ure
d’Afie, dans la Cappadoce. Strabon, l. X I I . p. i j j 7,
qui la place au pié du mont Taurus, près des portes
ciliciennes, dit qu’on la nommoit atifli Eufebia ad
Taurum, qu’elle étoit fertile, & confiftoit en plaines
pour la plus grande partie. Tyane étoit fa capi-
•fale. ( D . J. )
T Y B I , f. m. ( Caltnd. égypt. ) nom du cinquième
mois de Tannée égyptienne ; il commence le 17
Décembre du calendrier julien. ( D. J. )
T Y CH O , système d e , ( Afiron. ) c’eft une fuppofition
particulière fur la difpofition & le mouvement
des corps céleftes, qui tient un milieu entre le
fyftème de Copernic & celui dé Ptolomée.
L’inventeur de ce fyftème eft Ticho Brahé , fei-
gneur danois, dont nous parlerons ci-après à ¥ article
ÏJraniboxjrg.
Dans ce fyftème, ainfi que dans celui de Ptolomée
, la terré eft fuppofée au centre &c fixe, le foleil
& la lune tournent autour de la terre chacun dans
leur orbite ; mais lès cinq autres planètes font fup-
pofées tourner àùtour du foleil. Par ce moyen les
trois orbites des planètes fupérieurës renferment
celles de la terre , au lieu qu’ il n’en eft pas de même
des deux inférieures dont les diftànces au foleil font
moindres que celle du foleil à la terre. Ce fyftème
fuppofe les deux fluides & compofés de trois différentes
fpheres ; la première eft mobile, & fait fa révolution
en vingt-quatre heures ; la fécondé eft la
fphere des planètes ; la troifieme eft le firmamenPou
la région des étoiles fixes. Voye^ la difpofition des
corps céleftes dans cette hypothèfe à la jig. 4S de la
Planche de VAstronomie.
Quelques aiftronomes modernes n’ofant pas fup-
poferde mouvement à la terre, trouvant d’ailleurs
que le fyftème de Ptolomée ne s’accorde point avec
les phénomènes , & ne pouvant pas goûter cependant
la fuppofition de Ticho des deux centres, ont
imaginé un fyftème qui tient en partie du fyftème de
Ptolomée, & en partie de celui de Ticho, non-feulement
ils ont imaginé que le foleil & la lune fe môu-
voient autour de la terre, mais encore Saturne, Jupiter
& Mars, en leur faifant parcourir à la vérité
dés épicycles. Quant aux planètes inférieures, ils les
qnttoujours fuppofées tourner autour du foleil, à
caufe que leurs phafes & leurs phénomènes né permettent
point dù-toutde les rapporter à la terre ;
mais on voit affez que cette correÛion au fyftème de
Ticho fuppofe toujours deux centres; & dès qu’on
en admet deux, peu importe de faire tourner toutes
les planètes autour du foleil, ou deux féülëmeht ;
cette fuppofition des deux centres eft une des principales
difficultés qu’on puiffe faire Contre le fyftème
de Ticho, rien n’étant plus contraire à Tharmonie générale
qu’on obier ve dans les corps céleftes , & à la
loi de Kepler. Voye{ S y s t è m e , S o l e i l ; LtrftE ’
P lanète , &c. Charniers» (D . J.)
TYCOKSIN, {Géog. moi.') ville de Pologne,dans
la Poldàlquie, fur la riviere de Narew, avec un château
fortifié ik. environné de marais. Long. 41, 24.
lotit.Sa. 4 j , (D . J .)
TYDÉE LE TOMBEAÜ DE , ( Géog. anc. & Littér.)
ce tombeau étoit dans la Béotie , entre Thèbes &
Chalcis. Près du tombeau de Mélanippus., dit Paufac
nias, L IX . c. xviij. on voit trois groflës pierres.
Ceux qui croyent connoîtrè les antiquités du pays,
difent que c’ eft le lieu de la fépulture de Tydée, qui
fut inhumé, dans ce lieu par Méon , & ils fe fondent
fur un vers de l’iliade d’Homere, qui dit que ce guerrier
trouva fa fépulture dans les campagnes de Thèbes.
Tyd, le fut tué de la main de Mélanippus , quand
lesArgiens afliégeoieht la ville de Thèbes. ( D i J.)
T Y K IR A T , fi m. ( Calend. des Mores. ) nom que
les Mores donnoient au deuxieme mois de l’année;
Il commençoit le 28 Septembre de Tannée julienne.
TYLANG1UM, (Géog. anc.) ville de Péloponèie,
dans la Tryphilie, félon Polybe, /. IV. qui dans le
même endroit appelle cette v ille iToXetyyiZv, Stylan•
gium , qui eft félon les apparences, la véritable orthographe'.
(D .J .)
TYLEHURST, (Géog. mod ) bourg d’Angleterre,
en Berekshire, oii naquit en 1627 (Guillaume)
Lloyd, très-favant écrivain, qui de degré en dégré
devint évêque de S. Afaph, efifuite de Lichtfield &
Coventry en 1692, & finalement de Worcefter en
1699. C ’èft en occupant ce fiege qu’il eft mort en
1 7 1 7 , dans la 91 année de fon âgé. C’étoit un grand
critique des auteurs grées & latins, mais plus encore
de nos livres facrés. Profondément verfé dans
l’hiftoire & dans la chronologie, il a trouvé peu de
maîtres à ces deux égards. Les matériaux qu’il avoit
recueillis fur toutes fortes de fujets ,«avec un difeer-
nement délicat, rempliffoient plufieurs volumes, oit
tout étoit difpofé avec-tant de méthode, qu’il en au-,
roit peu coûté d’en faire des livres intérefl’ans.
Il feroit trop long de donner ici lé catalogue de
fes ouvrages, c’eft affez de dire que la plupart roulent
fur des matières théologiques, qu’il a traité
d’ordinaire en fermons peu corihus dès étrangers.
Son effai fur les foixante-dôüzé femaines de Daniel,
eft un livre très Curieux, quoiqu’il ne mérite pas, ce
me femble, l’éloge qu’en a fait M. Marshal, en di-
fant qu’il lui paroît infiniment ifiëilleur qu’aucun autre
qu’on ait jamais donné;- è’éft pourquoi je me
flatte qu’on fera bien aife de trouver ici les obferva-
tions du chevalier Newton fur l’ouvrage de l’évêque
de "Worcefter.
« J’ai lu, dit ce grand homme, Té'crit que mylord,"
» évêque de Worcefter, à envoyé au do&eur Pri-
» deaux, & je l’ai trouvé plein d’excellentes remar*
» ques fur l’ancienne année ; mais il ne prouve pas
» qu’aucune nation ancienne fe fôit fervie de l’année
» de douze mois-& de trois Ceris foixante jours, fani
» la corriger de tems en tems fur le cours des aftres,
» pour faire correfpondre les mois au cours de là
» lune, & l’année à celui du foleil, & pour régler le
» retour des faifons & le tems dés fruits dé là terre.
» Les premiers peuplés, avant qu’ils fe ferviffent
» de cycles artificiels, régloient leurs calculs du temS
» par le cours du foleil & de la lune, Genef. c. xiv. 8e
» pour favoir quels jours de chaque mois de Tannée
»ils de voient célébrer leurs fêtés, & à quelle divi-
» n ité, ils avoient befoîn d’ün calendrier ; & il étoit
» le plus natureldé donner dans ce calendrier trente
» jours à chaque mois lunaire, & douze mois lunai-
» res à Tannée folaire, parce que ce font là les nom-
» brés ronds, qui approchent le plus du cours du fo-
» leil & de la lune. G’eft ce qui fit que les anciens
» coraptoient que les années luni-folaires croient def
»douze mois, ou de 360 Jours , & qu’ils dïviferent 1
» Técliptique en douze fignes, & en 360 parties é<^a- j
» le s , qui correfpondoient aux douze mois & aiîx
» 3 60 jours qu’ils croyoient que le foleil employOit
• » à faire foh tour dans' le ciel.
» Mais jë ne trouve point, que par rapport aux
» affaires civiles, aucuns peuples aient ftiivi ce caleh-
» drier luni-folaire ; lorfqu’ils trouvoient qu’il diffé- '
» roit du cours du foleil & de la lune, ils le corri-
» geoient de tems en tems , retranchant un jour ou
» deux du mois toutes les fois qu’ils le trouvoient
» plus long que le tems de la révolution de la luné,
» & ajoutant un mois à Tannée âtifli fouvent qu’ils
» s’appereevoient que douze mois n’atteignoient pas
v lé tems du retour des quatre faifons & des fruits
» de la terre. Ainfi la correftion du calendrier luni-
» folaire étoit l’affaire des prêtres. C’eft à cette ré-
» forme du calendrier primitif, & pour le mettre de
» plus en plus d’accord avec les révolutions du foleil
» & de la lune, & n’être pas obligés d’y revenir fi foii-
» vent, que tous les différens cycles d’année inventés
» depuis, doivent leur origine.
» Après qu’ils eurent remarqué que douze mois
»lunaires ne fuffifo'ient pas pour atteindre le point
» du retour du foleil & des faifons, ils ajoutèrent un
» mois à chaque fécondé année, & formèrent leur
» triétéride, nommée plus proprement dUtéride. Et
» quand ils trouvèrent le cycle biennal trop lonë
» Sç qu’il avoit befoin de correction une fois en huit
» ans, ils retranchèrent Un mois intercalaire une fois '
» tous les huit ans, & formèrent Toétoëtéride dont
» la moitié étoit leur tëtraëtéride. Ces cycles étoient
» auffi anciens chez les Grecs que le tems de Cad- -
» mus, de Minos, d’Hercule idéen, & du grand BaC-
» chus ou Ofiris, ce qui femble indiquer qu’ils
» avoient été apportés en Grece par les colonies dés
» Egyptiens & des Phéniciens, & par l’armée de
» Bacehus.
» Dans la fuite ; quelques grecs changèrent la mà-
» niere de placer lés mois intercalaires, ayant dé-
» couvert à la longue, que Toétoëtéride n’atteignoit
» pas le point du retour des faifons, & ne répondoit
»pas exactement ali cours du foleil & de la lune,
» mais qu’elle avoit befoin d’être corrigée de tems
» en tems fur le cours du foleil, pour conferver la
» régularité des faifons.
» Méton inventa le cycle de dix-neuf ans, dans
» léquél on ajoutbit fept mois eh dix-neuf ans, &
» c’eft ce cycle qui eft encore en ufage. A l’égard de
»la longueur des mois, quelques-uns des grecs îes
» faifoient alternativement de 29 & de 30 jours &
» par le moyen de ce cycle ils étoient en état de
» compter exactement, fans avoir befoin de le cor*-
» riger qu’une feule fois dans l’efpace d’un an ou
» deux.
» Les Chaldéens réduifoient Tannée luni-folaire à
»un cycle de douze ans; ainfi ils femblent avoir
» ajouté un mois à la fin de chaque troifieme année,
» & avoir à la fin de chaque révolution de douze
» ans, corrigé leur cycle fur le cours du foleil & de
» la lune : car tous les cycles d’année fervoient à ré-
»gler l’intercalation des mois.
» L’année luni-folaire étant d’une longueur ittCer-
»taine, & par cette raifon peu propre aux ufages ■
» aftronomiques, les Egyptiens , lorfqu’ils s’appli-
» quereht à obferver les étoiles par rapport à la na-
» vigation, mefurerent la jufte longueur çîe Tannéé
» folaire par le lever héliaque & le coucher dès étoi* i
» les , & abandonnant Tannée du calendrier, ils
» adoptèrent l’année folaire ,: qu’ils 'firent de 3 6 5
» jours. Cette année fut reçue des aftronomes de Ba- ;
» bylone, par les mages de Perfe, & par les Grecs
»dans leur ere de Philippe; & elle devint Tannée '
» des Romains après la kcorreCtion de Jules-Céfar, 1
P ajouta un jour intercalaire tous lé's quatre ans»
» Enffn le papê Grégoire XflI. y a fait une nauvelle
» correction.
» Mais les fæbitans de l’Arabïé hettfttrfe, fe fefvânt
” “ e 1 ancienne annee de douze mois lunaires . fans la
” cprnger fur le cours du foleil, ont tranfmis aux nà.
» fions mahametanes, une année proprement lünai*
» r e , en réglant leurs mois fur le cours de la lune ’
»V ous voyez donc que toutes les nations ont tâ*
» che de reglef leur année fur lé cours du foleil & de
»la lune, ou de l’un des deux j pat.conféquent ou
» ne peut admettre fans bonne p reuve, qu’i f y ait eu
» quelque peuple qui fe foit fervi d’une année de 160
» jours , fans egard au cours d’aucun de Ces deux lu.
» mineures. SimpHeius dit dans fon commentaire fur
» le prêmief livre îl’Ariftote intitulé,. P kyjtca A crow
«fis, apuJ. ThsoîofUm Giurçunde ifünfibiu : nous met*
»tons te commencement dé l’année ou au folflice
» d été comme le peuple de l'Attique ; ou à l’équî*
» noxe de I automne, comme les habitans de TAfiei
» ou au folftice d’hiver, comme les Romains; ou à
» 1 equinoxe du prmtems, comme les Arabes & ceux
» qui habitent du côté de Damas ; & nous mettons
» le commencement du mois ou à la pleinè-luhe, ou
| Wm . Ie lune‘ 11 rious dit que l’ancienne année
» des Romains, des Grecs, des Afiatiqués, des Sy-
» riens & des Arabes étoit luni-folaire, & s’accor*
» doit avec le cours du foleil & de la lune.
» C’eft ainfi que Tannée que lés Ifraélites appor-
» terent d Egypte étoit luni-folaire, & commençoit
»en automne. Moyfe en mit le commencement au
» prmtems, & le premier mois fut nommé abib. par-
» ce que le ble fe formoit en épi dans ce mois là. Dio-
nous ai,lfi qu’Urânus, ancien roi
» d Egypte & deA L ibye, fe fervoit de Tannée luni-
» lolaire. De meme encore Tannée que les Samari-
» tains apportèrent des provinces de l’empire affy-
» rien, & les Juifs de Babylone, étoit luni-folaire J
» & commençoit au printems. Les Chaldéens étoient
» un peuple arabe, & les années arabiques étoient
» luni-folaires. Scaliger & d’autres nous apprennent
» que 1 année ancienne, en ufage en Perfe, aux In-
» des, à la Chine & dans les îles voifinës, étoit l’an*
» nee luni-folaire. L’effence de cette efpece d’année*
» eft d’être compofée de mois lunaires, & de pério-
» des folaires.
» Geminus nous dit que tous les anciens grecs ’
» fuivant l’autorité de leurs lo is, & les décifions de
» leurs oracles, faifoient accorder leur année avec
» le cours du foleil, & leurs mois & les jours dit
»mois avec le cours de la lune; afin- que les mêmes
»facrifices tombaffent toujours dans les mêmes fai*
•> fons de l’année, &: fur les mêmes jours du mois lu*
» naire ; & qu’ils prétendoient que cela étoit agréa-
» ble aux dieux, & conforme aux inftitutions & aux
» coutumes de leur pays.
» Cicéron affure, que les Siciliens & les autres
» grecs retranchent quelquefois un jour ou deux du
» mois (c ’eft-à-dire au mois du calendrier de 30
»jours), & quelquefois Talorîgent d’un jour ou
» deux ,vpour Faire correfpondre leurs jours 6c leurs
» mois avec le cours du foleil & de la lune. Cenforin
>> dit que les anciens peuples d’Italie avoient tous
>i leurs différentes années, mais toutes corrigées fur
» Tannée naturelle, par l’intercalation de leurs,mois
» qui fe faifoit différemment.
» Par ce moyen, les anciennes fêtes Siles foleffl*’
» mtés des peuples de la Gre ce, de la Sicile & de TI-
ta!^ > qui eelebroient à de certains jours de cer*.
» taifis mois (telles que les jeux olympiques & py*
» thiques, les bacchanales, les céréales ,& c .) , tom-
» boielit toujours dans là même faifon de Tannée; &c
» l’année d’Héfiode commençoit dans Tété après le
» lèVer des Pléiades, &£ fon mois lénæon étoit un
» mois d’hiver, à en juger par la maniéré dont il le
» repréfente, De lan^ipé façon} les mois dès Afiaij