fait une cpnfervc. L ’un & l'autre cle ces remèdes eft
regardé comme un excellent céphalique, & c prefque
généralement ordonné dans les menaces d’apoplexie
& d’épilepfie , dans les vertiges , le tremblement des
membres, & dans la plupart des autrçs maladies qui
dépendent évidemment des v ices du cerv eau , ou de
l’origine des nerfs. L’infufion des fleurs de t i l l e u l eft
employée aux mêmes ufages. Elle doit ê tre regardée
comme plus foible que l’eau diflillée que la con-
fe r v e , s’il eft vrai que la vertu des fleurs de t i l l e u l ( fi
néanmoins jl eft permis de croire à cette prétendue
v er tu ) , réfide dans leur principe aromatique , dont
l'infufion eft beaucoup moins chargée que l’eau diftil-
lé e o u la fleur contenue enfubftance dans la comferve;
o r il eft clair par l’analyfe dp M. Car th eu fe r , que le
principe fixe , ou l’extrait d? cette fleur ne poffede
auçune yer.t.u réelle ; cet auteur n’ en a retire par le
menftrue aqueux , qu’une fubftapce mu,cilagineufe,
fade & fans activité.
Les fleurs de t i l l e u l font une des matières végétales
aromatiques , qui ne contiennent point d’huile
effentielle.
Ses fleurs entrent dans l’eau g én éra le , & dans
l’eau épileptique de la pharmacopée de Paris. ( b )
T I L L I , grains d e , ( M a t . m é d . ) v o y e z R icin.
T I L L I U M ou T I L I V M , ( G é o g . a n c . ) v ille de
l’île de Sardaigne fur la côte occidentale. Ptolomée
l i v . I I I . c h . i i j . la marque entre le promontoire G o r -
d u a n u m , & le port N y m p h c e u s . Molet croit que T i -
l i u m eft aujourd’hui S . R e p a r a t a . ( D . J . )
T IL LO T T E S , f. f. te rm e d e P ê c h e , fprtes de petits
bateaux dont la çonftruôioneft particulière; ils n’ont
ni quille ni gouvernail ; ainfi ils étoient dans le cas
d’être fupprimés, en exécution de l’article 3 .6 de la
déclaration du 23 A v r il 1726 : mais fur les repréfen-
tations qui ont été faites à fa majefté par les officiers
de l’amirauté, qui ont fait connoître la folidité de
ces bateaux , & la néceflité de s ’en fe rvir pour pilote
r les bâtimens & navires qui entrent & qui { o r i
e n t du port de la ville de Bayonne , ils ont été exceptes.
‘
On ne peut trouver de meilleures chaloupes pour
naviger dans la D o u r , & même aller à la mer lorf-
qu’ elle n’ eft pas émue de tempêtes,quoique les cou-
rans foient fort rapides, ,
T il l o t t f . , f. f. ( t e rm e d e T a i l l e u r d e c h a n v r e . )
c’eft ainfi qu’on appelle en Champagne l’inftrument
de bois dont on fe fert ppur b.rifçr le chanvre ; il fe
nomme en Normandie u n e b r i e , en Picardie u n e
b r a y o i r e , en d’autres provinces u n e rn u q u e ou u n e
m a c à c h o i r e , & à Paris u n b r i f o i r . Mais quel que foit
fon nom , cet infiniment eft par-tout fait de même,
ç’ eft-à-dire comme une efpece de bancelle de bois
haute de deux pies & demi, & longue environ de
quatre , traverîee d’une extrémité à l’autre par une
tringle affez tranchante aufti de bois ; une double
tringle pareillement de b o is , . p ropre à s’emmortoi-
fèr dans les ouvertures de la bancelle , eft attachée
par un de fes bouts à une extrémité de la bancelle
av e c une cheville qui la laiffe m ouvante. A fon autre
bout elle a une poignée qui fert au brifeur de
chanvre à la lever, ou à l’abaiffer , à mefure qu’il tire
le chanvre roui & bien féçhé qu’il a mis entre deux.
Quand le chanvre eft haut & fo r t , au-lie-u de l’é-
craf’er à la b r ie , on le teille à la main ; ce qui fe
fait en le brifant d’abord defliis le doigt à fept ou
huit pouces de fa racine ; & en continuant ainfi d’en
féparer la filaffe de la chenevotte jufqu’à l’autre extrémité.
C ’eft ordinairement le chanvre mâle que l’on
te ille , & lp chanvre te illé eft toujours le plus beau.
S a v a r y . ( D . J . )
T lL O T T IE R S , f. m. (P ê c h e . ' ) c’eft une compagnie
de pêcheurs, ainfi appelles de leurs bateaux.
T ILM I , ( M é d . a n c . ) - ü ^ u ; Hippocrate , l i b . I .
f e c l . 3 . entend par t/a^uo/ , les mouyemens des mala-.
des qui arrachent la laine de leurs c ou v ertu res , ou-,
les poils de leurs hàbits , ou qui veulent prendre fur
la muraille de petits corpufcules qu’ils croyent y être,
& autres allions femblables qu’on fait ordinairement
dans le délire, lorfqu’on eft affligé de maladies aiguës,,
comme dans la phrénéfie &lapéripneumonie.(Z)./.)
T 1L O G R A M M O N , (G é o g . a n c . ) v ille de l’Inde
en-deçà du Gange , dans le golfe auquel ce fleuve
donne fon n om , dit Ptolomée , l . V i l . c . j . Caftald
v eut que le nom moderne foit C a t i g a n . ( D . J . )
T I L P H O S À , ou T I L P H U R A , ( G i o g r . a n c . )
célébré fontaine de la Béotie ; Strabon l i v . I X . p a g .~
4 1 3 . dit qu’elle étoit près de la v ille de T i l p o f i u m , à
laquelle elle donnoit fon nom. C ’eft la T d p h u f i a d’A-
pollodore , l . I I I . & la T i l p h u f i a d e P a u f a n i a s I X .
c . x x x ü j . qui place dans ce quartier une montagne
nommée T U p h u f i o s , & dit que la fontaine & la m ontagne
étoient tout-au-plus à cinquante ftades de la
ville Haliartus. Etienne le géographe dit que c’eft la
nymphe T e lp h u fa , fille du fleuve Ladon, q u ia cfoo-
né fon nom à la fontaine & à la montagne. Tiréfias
fuyant ay ec les T h éb a in s , obligés par les Epigones
de quitter T i l p k o ß u m , fe retira fur cette montagne ,
oii étant accable de laflitude & de fo i f , il v oulut fe
d éfa ltére r, prit de l’eau de la fontaine T i l p h u r a , &
mourut en en beuvant. O n drefla fo n tombeau fur
le lieu même. ( D . J . )
T IL SA , o u T IL S IT , (G é o g r . m o d . ) petite v ille
du royaume de P ru ffe , fu r ie bord du Niémen. Cette
petite ville bâtie en 155 2 , eft aujourd’hui réduite à
ua fimple bourg. ( D . J . )
T IM A N A , ( G é o g . m o d . ) v ille de l’Amérique méridionale
, au P op ayan, dans la contrée à laquelle elle
donne fon nom , à l ?orient des hautes montagnes des
Andes , dans une région fort chaude , fur le bord
d’une petite r i viere. L a t i t . 1 . 1 8 . ( D . J . )
T IM A R , f. m. ( H i ß . m o d . ) diftriû o u portion
de terre que le grand-feigneur accorde à une perforn-
ne , à condition de le fe rvir pendant la gu er re , en
qualité de cavalier.
Quelques-uns difent que cette portion de terre
s’accorde à un fp a h i, ou autre perfonne en état de
fe rvir à c h e v a l, pour en avo ir la jouiffance pendant
fa vie.
Meninski en parle comme d’une récompense accordée
aux v ie u x foldats qui ont bien f e r v i , & comme
d’un revenu en fonds de te rre , châteaux, bourgs,
v illa g e s , d ixm es , & autres émolumens ; auxquels
revenus on ajoute quelquefois le gouvernement & la
jurifdiftion de ces terres & places. V o y e z Bénéf
ic e , & c .
Le t im a r eft une efpece de fief, dont le vafTal jouit
pendant fa vie. V o y e z Fief.
T o u t l’empire ottoman eft d ivifé en fangiackies ou
baaneries , & tous ceu x qui pofledent des t im a r s ,
& qu’on appelle t im a r i o t s , font obligés de s’enroller
eux-mêmes , dès qu’ ils ont été fommés de fe préparer
à une expédition, militaire. V o y e ^ T im a r io t s .
U n t im a r fe réfigne comme un bénéfice , après en
avo ir obtenu l’agrement du b é glierb ey , ou gouv erneur
de la province ; mais fi le revenu du t im a r ex-
cede 20000 afpres , auquel cas il eft appellé {<a ïm , il
n’y a que le grand vifir qui puifle donner l’agrément
pour la réfignation.
T IM A R IO T S , f. m. ( H i ß . m o d . ) nom que les
T u rc s donnent à ceu x qui pofledent des te rre s , fur
le pié & fuivant l ’ufage des timars. V o y c { T imar.
Les t im a r i o t s font obligés de fe rvir en perfonne à
la guerre , av ec un nombre d’hommes & de chevau
x proportionné au revenu du timar; c’eft-à-dire
que celui dont le timar eft eftimé à 2500 afpres par
an , qui font environ fix livres fterlings, doit fournir
un cavalier monté S c armé fuivant la coutume : celui
dbntle timar vaut le d ou b le , en doit fournir deufc ‘
&c. ces cavaliers doivent fe tenir prêts à m archer,
dès, qu’ils en reço iv en t l’ordre , & ce à peine de la
v ie , de forte que la maladie même ne peut pas leur
fervir d’excufe.
Outre ce fe rv iç e , les timariots pa yent le dixième
de leur- revenu. Si en mourant ils laifTent des enfans
en âge de porter les a rm e s , & en état de fe rvir le
grand-feigneur, ou fi , au défaut d’enfans , ils ont
quelques pa rens, à quelque degré qu ’ils fo ie n t , on
a coutume d’en gratifier ceux-ci aux mêmes condi- '
tions , finon on les conféré à d’autres.
Si le revenu excede quinze mille afpres , ou tren-
te -fix livres fterlings, ceux qui en jottiftent s’appellent
f u b a j j i , ou { a im s , & rendent la juftice dans les
lieux de leur dépendance , fous l’autorité du fan<dac
de la province.
Les timariots ont des appointemens depuis quatre
ou cinq mille a fpres , jufqu’à vingt mille ; mais on ne
les oblige jamais d’aller à la gu er re , à moins que leur
timar ne rapporte plus de huit mille afpres , & que
le grand-feigneur ne fe rende à l’armée en perfonne :
dans ce dernier cas on n’exempte perfonne.
L ’origine des timariots eft rapportée aux premiers
fultans, qui étant les maîtres des fiefs ou terres de
l’empire, les érigerent en baronies oucommanderies
pour recompenler les fervices de leurs plus braves*
foldats , & fur-tout pour .lever & tenir fur pié un
grand nombre de troupes , fans être obligé de déb
o u t e r de l’argent.
^ Mais ce fut Soliman II. qui introduifit le premier
l ’ordre & la difcipline parmi ces barons ou chevaliers
de l’empire ; & ce fut par fon ordre qu’on régla le
nombre de cavaliers que chaque feigneur eut à fournir
à proportion de .fon revenu.
C e corps a toujours été extrêmement puiffant &
îlluftre dans toutes les parties de l’empire ; mais fon
avarice , défaut ordinaire des O r ien tau x , a caufé depuis
peu fa décadence & fon aviliffement.
Les vicérois & gouverneurs de province favent fi
bien ménager leurs affaires à la cou r du grand-feigneur
, que les timars fe donnent aujourd’kur à leurs
domeftiq.ues, ou à^ceux qui leur en offrent le plus
d’argent, quand même les timars ne font pas fitués
dans l’étendue de leur gouvernement.
Il y a deux fortes de timariots ; les uns appointés
parla c ou r , & les autres par les gouverneurs des provinces
; mais les revenus des uns & des autres, font
Çlus modiques que ceux des zaïms, & leurs tentes &
equipages font auffi à proportion moins riches &
moins nombreux. Voye^ Z aïms.
C eu x qui ont des lettres patentes de la cour -, ont
depuis 5 ou 6 mille , jufqu’à 19999 afpres de gages
par an. Un afpre de plu s , les met au rang des zaïms ;
mais ceux qui tiennent leurs patentes des v ic é r o is ,
ont depuis trois jufqu’à. fix mille afpres d’appointe-
C e tte cavalerie eft m ieux difciplinée que celle des
lpahis, quoique cette derniere ait meilleure m in e&
plus de v ivacité.
Les fpahis ne fe battent que par pelotons ; au-lieu
que les zaïms & les timariots font enrégimentés &
commandés par des colonels , fous les ordres’ des
bachas. Le bacha d’A le p , quand il fe trouve à l’armée,
ett le colonel general de cette cavalerie.
T 1M Ay E , ( Géog. anc. ) T im a v u s ; fontaine, la c ,
u v e , & port d’Italie. V irgile parle de la fontain>-
du 1 i m a v u s , au premier liv re de l ’E n éid e , v e r f . 2 4 4 .
I Antenor potuit
' r r n , \ * * * fentemfuperare Tima vi
per ora novem » 6- vafio cum murmure montis
l t mare praruptum.
Tite-Live , l. X L l c . j. fait mention dit lac ; k
confoi dit-il, étant parti d’Aq u ilée , a l l a c a m p e r fi ,f
le bord du l a c d u T im a v u s . L e fleuve T im a v e fortoit
du lac par fept ou n e u f o u v er tu re s , couloit entre
L ergefte & Concordia* & fe jettoit dans la mer pai*
une feule embouchure, félon Pomponius M ê la , 1 . 1 L
c . i v . Clâudien dit à-peu-près la même chofe: *
M i n c i ü s , i n q u e n o v e m c o n f u r g e h s O ra T imavus.
Par les defcriptions que les poètes donnent de e t
fle u v e , on s’imagineroit qu’il auroit été auprès de
Fadoue , chez les Vénetes , ou du moins dans leur
voifinage : car Sta c e , /. I V . f i l v . y . donne à T ite -
L ive qui étoit de Pad ou e , l’épithete de T im a v i a l u n i -
n u s . Sidonius Apollinaris donne au T im a v u s le fur*
nom d E u g a n e u s , à caufe des peuplés Euganées qui
babitoient au couchant des Vénetes ;& Lucain,/. V I I h
veif ' met auffi le T im a v u s dans le même quartier t
E u g a n e o , J i v e r a f i d e s m e m o r a n t i b u s , a u g u r
C o l le J 'e d e n s , A p o n i i s t e r r i s u b i f u m i f e r e x i t
A t q u e a n t e n o r c i d i f p e r g i t u r u n d a Timavi.
C a rm .IX . v . 1 9 6 .
Mais éomme la géographie des poëtes n’eft pas fo rf
exatte, il vaut mieux S*en rapporter aux géographes-
comme Strabon, P o ly b e , & Pofidonius ; & parmi
les La tin s , à Pomponius M ê la , à P lin e , à l’itinéraire
d A n to n in , & à la table de Peu tinger, qui tous
mettent le T im a v u s après Aquilée & Tergefte.
Strabon, qui nous apprend qu’il y avoit dans cet
endroit un temple de Diomède , appellé te t f ip lu m t i±
m a v u m D i o m e d i s , un p o r t , & un bois fort agréable *
donne fept fou rce sau fleuve T im a v u s , q u i, dit-il
après s’être formé un lit vafte & profond, v a bientôt
après fe perdre dans la mer.
C e fleuve n’a point changé de nom , on l’appelle
encore le T im a v o , & fon embouchure eft dans la mer
Adriatique. ( D . J . )
T IM B A L E , v o y e z T ymbalè.
T IM BO , f. m. ( H i f i . n a t . B o t . ' ) plante duBréfil,
q u i , femblable à du lierre, s’attache aux arbres 6 c
monte jufqu’à leur fommet. Elle eft quelquefois dé
la grofleur de la cuiffe , ce qui ne nuit point à fa fou-
pleffe; fon écorce eft u ap oifon dont les Bréfiliensfe
fervent pour ertgourdir le poiffon qu’ils veulent prendre
à la pêche.
T IMBR E , f. m. ( J u r i j p r . ) eft la formule ou marque
que l’on imprime au haut du papier & parchemin
deftiné à écrire les aftes publics. V o y e z Cl~ d e v a n t Pa p
ie r , & Parchemin timbré. ( A )
T imbre , f. m. t e rm e d e B o j f e t i e r ; C e font deux
cordes de b o y a u , pofées fur la derniere peau d’un
tambour, & qui lorfqu’on bat la peau de deffus fervent
à faire refonner la caifTe.
On dit en un fens aflez v o ifin , le t im b r e d’une clo che
, pour fa réfonnance ; le t im b r e de la v o ix ; lé
t im b r e d’un inftrument mufical, d’airain ou de métal»
( D . J . )
T im b r e , fini. ( C o m m e r c e d e d e n t e l l e . ) c’e ftl’em-
preinte du cachet ou matrice du fe rmie r, mife fur un
petit morceau de papier de quatre à cinq lignes de
largeur , & d’un pouce & demi de longueur , qui
s’attache av ec un double fi l, au deux bouts de chaque
piece de dentelle. D i cl. d u C o m m . ( D . J . )
T imbre , ( H o r l o g . ) petite cloche que l’on cm-»
ploie dans toutes fortes d’ho rloges , de pendules, &
I de montres fonnantes , & fur laquelle frappe le mar-
| teau. Autrefois toutes les montres à répétition étoient
I à t im b r e ; mais aujourd’hui on les fait la plûpart fans
| t im b r e : c e qui leur a fait donner le nom de r é p é t i t i o n s
J f a n s t im b r e V o y e z RÉPÉTITION.
| Les meilleurs t im b r e s viennent d’Angleterre. Ils
! font faits d’un métal compofé de cuivre de rofette ,
j d’etain de C ornou aille, & d’un peu d’arfenie ; mais
1 les différentes proportions dans le mélange de ces