
44» TOU
Jed eorum confilio habito fufficit dicerc grattas. Non fie
de docbiibus Medicince deaetorum, quia nonfi’untnoflri,
Jed oportet eorum concilia emere magno preùo, & implere
mamis eorum auro vel argento ; aliàs non oporteret re- >
yerti fecutidd vite.' , . >
D a n s le fermon quatorzième de la pénitence : Leo
yocavit lupurn, vulpim , 6* ajinum ad capitulum , ut
conjiterentur peccata fu a , & eis juxtà delicla poeniten-
tiam injungeret. Venit lupus ad capitulum, & fie confie
fus ejl : ego mall feci quia cornedi ovem, qua ad me
non pertinebat, fed hoc habeo ex legitimis juribus pa-
trurn meorum , qui ita ex omni atate ufifiunt, ut pater,
avus , abavus , & atavus, ita ut nulla fit memoria ho-
minum, quin lupifiemper comederint oves. A d quem leo:
an venim quod ita habet praficriptum ex omni antiqui-
tate ,fic comedere oves ? Cui dicenli, quod f ie , pro tanto
crinùne impofiuit fiemel dicere, pattr nofier. .
Supervenit vulpes, & confiera efifie malh egififie , quia
capones & gallinas comederàt nonfuas, licet ex omni
(bvo , in pojfiejfiorie fiuerit fie comedendi illas. Qiiafimi-
liter propter unum pater nofter abfioluta efi.
Supervenit afinUs, tria confiefifus in capitula fiecififie
piccata. Primùm quia comederàt ficenum quod in ripis
& d tints ab aliorum quadrigisfortuitb dereliclum erat.
Cui leo : grande peccatum f i , b a fine ! quia aliéna corne
difii , qua tui magiflri non iront. Secundo confiefifus
ejl afinus, quia jlercoraverat claufirumfratrum. Cui leo :
grande peccatum efi fiotdare terrant fartclarn. Tertium peccatum
vix ab eo potuit extorqueri, quod pofiea cum eju-
latu&gemitu dixit,quod recederat & cantaverat cumfira-
tribus,& cum eis melodiam fiectrat.Rèfpondit leo gra.vijji-
mum efifie peccatum, eb qubdfiratres in dificordiam mfierat.
E t fie graviter jlagellatus efi afinus , propter peccata
parva , & dimififia vulpes, & lupus in pojfefifione majo-
rum, cum abfiolutione.
Non-feulement on a imprimé plufieurs fois les fermons
de Raulin féparément ; mais on en a donne
une édition, complette à Paris en 1642 , en 2. vol.
in-8°. Tousles ouvrages de ce prédicateur ont été
publiés à Anvers l’an 161.1 en (S', vol. in-fi*. Ses lettres
ont paru à Paris en 1620, in-fi*. Elles font
mieux écrites que fes fermons, quoique pleines d’allégories
& de figures ; cependant elles font rares ,
recherchées, & paffent pour fon meilleur ouvrage.
Vincent de Lérins, religieux du monaftere de ce
nom , étoit natif de Tout, felon l’opinion la plus commune;
il mourut vers 450. Il s’eft fait connoître par
un petit ouvrage fur les héréfies, qu’il intitula, Memorial
du pèlerin, ou Commonitorium. M. Baluze en
adonné la meilleure édition avec des notes. ( l e chevalier
D E JAUCOURT. )
T O U L A , ( Géog. mod. ) petite ville de la Ruflie
mofeovite, au duché de Rezau, à 40 milles de la
ville de Rézau, & à 36 de Mofcou, au confluent
de la Toula & de l’Uppa. Long. 55. 45. lotit. 54.
{D . J .)
T o u l a , l a , ( Geo g. mod. ) riviere de la Ruflie
mofeovite, au duché de Rézau ; elle prend fa fource
au-deffus de Crapicina, & fe jette dans l’Oc ca, près
de la ville de Toula, à laquelle elle donne fon nom.
( D . J . ) i ■ •
TOULOIS, le , ( Géogr. mod. ) ou comte de
Tout, en latin Tullenfis ager, gouvernement militaire
de France enclavé dans la Lorraine au fepten-
trion, à l’orient, & au midi ; il touche un peu à la
Champagne à l’occident. C ’eft le pays des anciens
Leuci, dont C éfar, Strabon , Ptolomée, & Pline ,
font mention. Ce pays étoit autrefois d’une grande
étendue, & le diocèfe de Toul qui a les mêmes bornes,
étoit le plus grand diocèfe des Gaules, ou de
tous les pays qui font au-deçà du Rhin ; mais aujourd’hui
Le Toulois a des bornes bien plus étroites.
Ce gouvernement comprend le temporel de l’évêché
de f o u i , dont la fouveraineté a etc unie à la France
TOU
dés l’an 15 5 2 , par Henri IL il renferme aufli le Bailliage
de T o u l, qui eft compofé de fix prévôtés.
( D . J . ) .
TO U LO LA , f. m. {Nifi. nat. Bot. exôt.) plante
ainfi nommée par les Caraïbes ; elle a le port du bali-
fier, & lui reflemble à quelques égards , mais elle
ne s’élève guere plus haut de quatre piés. Sa fleur
efl: blanche , renfermée dans un calice v e r t , long ,
pointu, & découpé en trois quartiers. Le fruit qui
fuccede à cette fleur efl triangulaire, d’un rouge pâle
, & renfermant une petite graine raboteule. La
racine efl une fubftance bulbeufe, blanche , fibreufe,
de figure prefque conique, couverte de pellicules
attachées les unes fur les autres , comme plufieurs
enveloppes d’oignons. La feuille de la plante efl d’un
vert pâle, trois à quatre fois plus longue que large,
& terminée en pointe, à-peu-près comme le fer d’une
pique. Elle efl forte, coriace, & fe roule d’elle-même
aufli-tôt qu’elle efl cueillie.
Les habitans du pays regardent leur totdola comme
un excellent remede contre les plaies faites par les
■ fléchés empoifonnées : d’où vient que les François
ont nommé cette plante l’herbe aux fléchés , c’ eft-à-
dire contre le poifon des fléchés. On pile la racine ,
pour en tirer le fuc qu’on donne à ceux qui ont été
blefles de fléchés empoifonnées. On applique en
même tems la même racine pilée & broyée fur la
plaie ; mais malheureufement ce remede ne réuflit
pas mieux que le fucre, qu’on a beaucoup vanté, &
dont on a fait jûfqu’à ce jour fur les animaux de
vaines expériences/
« Pendant mon féjour à Cayenne, dit M. de la Con-
» damine, j’eus la curiofité d’eflayer fi le venin des
» fléchés empoifonnées que je gardois depuis plus d’un
» an conferveroit encore fon a&ivité ; & en meme
» tems fi le fucre étoit effectivement un contrepoifon
» aufli efficace qu’onme l’a voit affuré. L’une & l’autre
» expériences furent faites en préfence du comman-
» dantde la colonie , de plufieurs officiers de la gar-
» nifon, & du médecin du roi. Une poule légèrement
» bleffée en lui fouillant avec une farbacane une pe-
» tite fléché dont la pointe étoit enduite du venin il y
» avoit environ treize mois, a vécu un demi-quart
» d’heure ; une autre piquée dans l’aîle avec une de
» ces mêmes fléchés nouvellement trempée dans le
» venin délayé avec de l’eau, & fur le champ retiré
» de la plaie, parut s’affoupir une minute après : bien-
» tôt les convulfions fuivirent ; & quoiqu’on lui fît
» avaler du fucre, elle expira. Une troifieme piquée
» au même endroit avec la même fléché retrempée
» dans le poifon, ayant été fecourue à l’inftant avec
*> le même remede, ne donna aucun figne d’incom-
» modité. . 1
« J’ai refait, continue M. de la Condamine, les
» mêmes expériences en préfence de plufieurs cé-
» lebres profeffeurs de l’univerfité de Leyde , le 28
»Janvier 1745. Le poifon dont la violence devoit
» être rallentie par le long tems & par le froid, ne fit
» fon effet qu’après cinq ou fix minutes ; mais le fucre
» fut donne fans fuccès. La poule qui l’avoit avale
» parut feulement vivre un peu plus long-tems que
» l’autre ; l’expérience ne fut pas répétée ».
Ce poifon efl un extrait fait par le moyen du feu
des fucs de diverfes plantes, & particulièrement de
certaines lianes ; on affure qu’il entre plus de trente
fortes d’herbes ou de racines dans le venin fait chez
les Tiennas ; celui dont M. de la Condamine fit les
épreuves, étoit le plus eftimé entre les diverfes ef-
peces connues le long de la fiviere des Amazones.
Les Indiens le compofent toujours de la même maniéré
, & fuivent à la lettre le procédé qu’ils ont reçu
de leurs ancêtres aufli fcrupuleufement que les pharmaciens
parmi nous procèdent dans la compontion
folemnelle de la thériaque ; quoique probablement
cette
$ette grande multiplicité d’ingrédiens né foit pas
plus neceflaire dans le poifon indien que dans l’antidote
d’Europe.
On fera fans doute furpris que chez des gens qui
ont à leur difpofition un moyen aufli sûr & aufli.
p r o m p t , pour fatisfaire leurs haines, leurs jaloiifies.,
& leurs vengeances , un poifon aufli fubtil ne fôit
fimefie qu’aux linges & aux oifeaux des bois. Il efl:.
encore plus étonnant qu’un millionnaire toujours,
craint & quelquefois haï de fes néophites, envers
lefquels fon miniftère ne lui permet pas d’avoir toutes
les complaifances qu’ils voudroient exiger de lui,
vive parmi eux fans crainte & fans défiance. Cependant
rien n’eft plus vrai. C e n’ell pas tout ; ces gens fi
peu dangereux font des hommes l’auvages, & le plus
louvent fans aucune idée de religion. Mémoires de
Tacadcm:desScienc. ty45. p. 48g. ^
M. de Réaumur rapporta l’année fuivante à l’académie
, qu’un ours dont on vouloit fe défaire avoit
pris intérieurement jufqu’à une once d’arfénic, une
noix vomique entière , & une quantité de fublimé .
corrofif, fuflifante feule pour empoifonner un plus
gros animal, fans que cettè forte de poifon ordinairement
fi aétif, lui eût procuré la moindre incommodité.
Ce même animal, qui avoit réfifté à une fi forte
épreuve, a fuccombé facilement & très-promptement
au poifon duquel font enduites les pointes des fléchés
dont fe fervent contre les animaux les habitans des
bords du Marannon. L’ours de France en a été légèrement
piqué en deux endroits au défaut de l’épaule;
à la fécondé piquûre, il efl: tombé , s’eft débattu , &
eft mort en moins de cinq minutes. La même chofe
eft arrivée & plus promptement encore à un aigle ; à
la première piquûre qui lui faite fous l’aîle avec la
pointe d’une de fes fléchés empoifonnées, il tomba ,
& mourut en deux fécondés. Il faut que les particules
de cette pernicieufe compofition, foient d’une étrange
aétivité pour produire un effet fi fubit. H ifioire de
l'acad. iy4&.
On prétend que le fuc du thora des Vaudois n’ eft
guere moins dangereux que la compofition des Tiennas;
mais nous en avons déjà parle au mot T h o r a .
m J - ) I W M . . .
TO U LO N , (Geog. mvd.) ville & port de mer de
France, en Provence, fur le bord de la Méditerranée,
à 12 lieues au fud-eft de Marfeille, à 16 d’Aix , & à
] 60 de Paris.
Cette ville, quoiqu’affez grande & maritime,n’eft
j^as Cependant peuplée , excepté de couvens de religieux
& de religieufes. Les prêtres de l’oratoire y ont
le collège, & les jéfuites un féminaire. Le port de
cette ville eft un des plus connus, des plus vaftes, &
des meilleurs de l’Europe. Il eft deftiné aux vaifleaux
de guerre ; Sz les galeres qui étoient à M arfeille, y
font à-préfent. L’arfenal eft à une des extrémités du
quai. Le parc de l'artillerie renferme tout ce qui eft
néceffaire en ce genre. Les fortifications font du def-
fein du chevalier de Ville.
L’évêché n’eft connu que depuis le fixieme fieele.
Il eft fuffragant d’Arles & d’une très-petite étendue,
car il n’a que vingt-cinq paroiffes : cependant fon
revenu annuel eft de quinze à vingt mille livres.
Long, de Toulon , luivant Camni , 23. 2y. Latit.-
43. 6 .40. Long, orient, fuivant le Monnier, 23. 32.
30. laùt. 4 3 '7 ;
Toulon à été, dit-on, nommée en latin Telo, Telq-
tuum , & Telo-Martius, d’un tribun de c e nom , qui
y conduifit une colonie. Plufieurs favans prétendent
que cette ville, eft le Tauroentium de Ptolomée ; mais:
le P. Hardouin conjecture que Toulon eft le Portas
citharifia de Pline ; & fa conjecture eft d’autant plus
yraiffemblable, qu’Antonin dit que ce port eft éloi-
gne de Marféille de trente milles ; ce qui eft précifé-
znent la diftance qu’if y a entre ces deux villes.
Tome X V I ,
On lit dans la notice de l’empire, qu’il y avoit une
teinturerie à Toulon dirigée par un intendant de l’empereur,
qui eft appellé procurator Baphxorum ; ainfi
cette .place étoit cônnue fur la fin du quatrième fieele.
Elle a éprouvé depuis les mêmes révolutions que
le relie de la Provence. Les Sarrafins la pillèrent une
fois dans le dixième fieele, & deux fois fur la fin du
douzième. Elle fe rétablit & s’accrut fous la protection
des rois de Sicile & de Naples, comtes de Provence.
Elle fut réunie à la couronne aveéPla Provence
par Charles VIII. en 1487. Son port feroit propre
à l’enrichir , par fa grande rade , une des plus
sûres qu’on connoiffe, ôc dont l ’entrée eft defendue
par plufieurs forts.
Ferrand.(Louis) né à Toulon en 1645 » & mort à
Paris en 1699, a donné au public des ouvrages qui
juftifient fon favoir dans lés langues orientales. On
fait cas de fon commentaire fur les pfeaumes , &
d’autant plus qu’il n’étoit pas théologien de profef-
fion, mais avocat au parlement.
Bonnin de Chalucet (Louis) mort évêque de Toulon
en 17 12 , eft auteur de bonnes ordonnances fynoda-
les ; mais ils’eft fait encore plus d’honneur, par les fer-
vices qu’il rendit à fa ville épifcopale, lorfque les troupes
des alliés l’afliégerent en 1707: optimates exemplo
firmavit, plebem firumento &pecuniâ juvit; c’eft une in-
feription de la reconnoiflance du peuple * qui ledit ;
& cette infeription eft gravée dans la chambre de l’hô-
tel-de-ville de Toulon. (.O. J.)
TOULOUBAN, {Géog. mod.) ville des Indes dans
la province de Multan, à trente milles de la ville de
ce nom, & fur le bord de la riviere de Multan. Long.
fuivant le P. G aubil, / /(f. 3z. latit. 3 o-t 5o. {D. J.)
TOULOUSAIN l e , { G é o g r .- m o d .), contrée de
France, dans le haut Languedoc ; elle renferme les
diocèfes de Touloufe, de Rieux , & une partie dé
celui de Montauban : c’eft un pays rempli de plaines,
où il croît beaucoup de blé ; il eft traverfé par la Garonne
, & a Touloufe pour capitale. Le canal de Languedoc
y prend fa naiffance.. {D. J.)
TOULOUSE, {Géog.,mod,)‘ ville.dé France dans
le haut Languedoc, dont elle eft la capitale, comme
de toute la province de Languedoc. Cette ville, fituée
fur le;bord oriental de la Garonne , dans le pays dés
Teétofages, eft une des plus anciennes des Gaules,’
puifque Trogue Pompée & .plufieurs autres auteurs
afsûrent qu’elle étoit l.a patrie des Teétofages, qui
ravagèrent laGrece du tems de Brennus, près de
280 ans avant J. C. Elle èft nommée Tolofia par Cé-
fa r , lib. 1. bell, gai., c. x , T.olofia 'c.olonia ; par Ptolomée
, /. II. c. xx. urbs Tolofiatium par Sidonius Apol-.-
linàris, l. IV. epifi. xvij, & civitas Tolofiatium ,. dans
la notice de la Gaule. C’étoit une ville d’une grande
étendue, & divifée en cinq parties, fuiyant.ee vers:
d’Aufone , epifi. xxiij. v. 83 . ,
QuincupTicem focias tibi Martic Narbo Tolofiam.
' On lui donna l’épitheté de Palladio, foit à caufe
du culte que les habitans rendoient à Pallas * foit à
caufe des oliviers, qui font l’arbre- de cette déeffe:, &
qui croiffent en quantité.dans le territoire de cette
ville ; foit enfin à caufe du goût que fes habitans
i avoient pour les fciences , félon ce diftique. de Mar-,
tia l, /. IX,.cpigram. tôt.
Marcus Palladia nonïnficiandaTolofa
Gloria ; quant gimiitpacis dlumna quies.
Le premier vers de cette épigramme fait voir que
» Martial entend parler de l’étude .des Belles-Lettres. ;
Marcus amat nofiras Antonius, Attice, mafias,
Touloufe étoit encore confidérable par fa magnifi-;
cence ; car il y avoit un capitole. On y voyoit aufli-
un templç dans.le voiftnage, fameux par fes riçheffes